Aller au contenu

L'ingratitude

Noter ce sujet


sirielle

Messages recommandés

Membre, Posté(e)
Passiflore Membre 22 601 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Le 27/07/2025 à 12:14, sirielle a dit :

La langue française associe, bien qu'à l'heure actuelle plus rarement, l'ingratitude à la laideur. Qu'est-ce qui peut faire d'après vous de l'ingratitude une laideur? Croyez-vous que l'ingratitude peut rendre laid, y compris physiquement?

 

Un joli visage peut en effet être enlaidi par les mauvais sentiments ressentis par la personne: dureté du visage, du regard, plis d'amertume autour de la bouche.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 992 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bonsoir Sirielle,

Le 27/07/2025 à 12:14, sirielle a dit :

La langue française associe, bien qu'à l'heure actuelle plus rarement, l'ingratitude à la laideur.

il semble que dès le départ, ou du moins très tôt historiquement, le terme " ingrat " soit associé à deux appréhensions différentes: l'un en rapport avec l'apparence physique et l'autre en lien avec une déception vis-à-vis d'attentes, en l'occurrence de reconnaissance ou de remerciement:

https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ingrat/43074

Remarquons que le premier est seulement un adjectif, et le second un nom dont on tire aussi un adjectif, d'où l'on peut tirer sans doute gratitude et gracieux en droite ligne de ces deux sens, je dirais, tout comme l'ingratitude qui ne se réfère qu'à une seule des deux acceptations.

D'un autre côté, il semble qu'étymologiquement le vocable " ingrat " renvoie d'emblée à désagréable ou déplaisant:

https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9I1270

Par ailleurs, quand quelqu'un a mal agit envers une autre, on peut vulgairement s'exclamer en disant " c'est moche, ce qu'elle a fait ", il faut donc croire, qu'il existe une connexion ou plutôt une association entre erreur morale et laideur, dans nos cervelles, au même titre certainement que l'on parle de couleur chaude ou froide, il y a là une forme d'amalgame axiologique, autrement dit une valence négative universalisante !

 

Le 27/07/2025 à 12:14, sirielle a dit :

Qu'est-ce qui peut faire d'après vous de l'ingratitude une laideur?

Une autre expression courante étant " ce n'est pas beau à voir ", cela peut s'appliquer aussi bien à quelque chose de physique ou matériel, qu'à une idée ou des intentions qui ont mal tournées consécutivement, telle une certaine déchéance morale. Comme dit supra, l'humain a une propension innée, automatique, spontanée et irrépressible à ranger les choses en " bonnes/positives " et " mauvaises/négatives ", cela a été montré dans des expériences de psychologie, il ne faut donc pas trop être surpris que l'on puisse utiliser un terme à consonance ou connotation péjorative par un autre, tout terme de même valence pourrait donc remplacer ou être employé comme synonyme d'un autre: c'est mal, c'est nul, c'est moche, c'est immonde, " ça pue ", etc... renvoient tous à la même idée universelle sous-jacente et commune, c'est-à-dire à une valence négative.

 

Le 27/07/2025 à 12:14, sirielle a dit :

Croyez-vous que l'ingratitude peut rendre laid, y compris physiquement?

Oui d'une certaine manière, disons dans l'œil de l'observateur-jugeur tout du moins, de part au moins le fameux, en ce cas, effet de halo inverse, c'est une sorte de contamination d'un état de jugement sur ou à partir d'une qualité, transposée au reste de l'individu, au même titre que son contraire l'effet de halo, qui stipule que si on apprécie une personne sur tel point, particulièrement pour nous, on aura la fâcheuse tendance à la juger favorablement sur d'autres points, qui ne se sont même pas présentés le jour du jugement, par une extrapolation ou plutôt une contamination, que ce soit en " bien " comme en " mal ", c'est pourquoi tout le monde sait que la première impression est si importante, c'est à cause de ce phénomène intrapsychique, dont il est si dur de se départir pour le plus-grand-nombre. Puisque lorsque l'on aime une personne, on peut finir par la trouver plus belle que des observateurs qui ne partagent pas ce sentiment, il y a aussi très certainement son corolaire, à savoir que si on déprécie quelqu'un à cause de son ingratitude, on pourrait effectivement la trouver - subjectivement - moins belle, si elle l'était beaucoup, et même laide dans le cas contraire. 

 

Le 27/07/2025 à 12:14, sirielle a dit :

Pensez-vous que la gratitude ou la reconnaissance sont des valeurs morales importantes, voire embellissantes?

La gratitude est une espèce/forme de réciprocité, dont on sait qu'elle importe énormément dans les affaires/conduites humaines, à tel point que les manipulations de vente reposent parfois dessus pour nous pousser à l'achat. Cette réciprocité par la gratitude, se concrétise soit par l'aveu d'une dette envers l'aidant, c'est-à-dire que l'on reconnait son apport, soit à partir de remerciements si c'est la seule chose que l'on peut faire sur le moment et même d'un retour d'ascenseur le moment opportun ou venu, ce qui importe c'est de ne pas rester insensible, muet ou inactif après avoir reçu quelque chose d'autrui et qui nous a rendu service, d'en faire " aucun cas ".

Il en découle nécessairement une considération morale, puisque comme dit antérieurement la moralité a avoir avec les mœurs, et donc ce qui se fait ou ne se fait pas en société ou dans tel ou tel groupe, là la réciprocité concerne notre espèce dans son ensemble, n'importe quel groupe en somme avec n'importe quel individu, c'est donc une violation de premier plan dans et pour le vivre-ensemble !

D'un autre côté, selon la perception ou le positionnement de l'aidant, qui lui peut s'être mis dans un certain état d'esprit, il n'en vient pas une fatalité dont on ne pourrait échapper, pour se faire, il suffit de donner sans attendre en retour - de manière réellement désintéressée ou purement altrusite, et alors, point besoin qu'autrui nous fasse preuve de gratitude à notre égard, il s'ensuit alors que ce n'est ni une laideur ni un embellissement en soi, mais en grande partie dans celui qui juge et sa vision du monde finalement...

 

:bienvenue:

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 50ans Posté(e)
Elisa* Membre 14 949 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
Posté(e)
Il y a 8 heures, vizizio a dit :

Le problème c'est que quand une personne a un physique avantageux elle se doit d'être ingrate et s'imposer sinon les gens la piétinneront par jalousie. 

Je comprends à peu près ce que tu veux dire… il est vrai qu’elle doit souvent faire face à la jalousie et les brimades qui vont ac.

La solution étant de prendre le contre-pied en méprisant ce type d’attitude-crasse.

Aucun rapport ac l’ingratitude ! 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 543 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
Posté(e)
Il y a 15 heures, Passiflore a dit :

 

Un joli visage peut en effet être enlaidi par les mauvais sentiments ressentis par la personne: dureté du visage, du regard, plis d'amertume autour de la bouche.

Oui, et en même temps, avoir des sentiments négatifs peut aussi être tout à fait respectable, ressentir de la déception, de la tristesse, de l'amertume,... on peut avoir de bonnes raisons à ça parfois. Mais l'ingratitude peut être considérée comme une démesure, une disproportion, dans le jugement négatif, avec un manque de considération pour le positif.

Modifié par sirielle
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 543 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
Posté(e)
Il y a 16 heures, deja-utilise a dit :

il semble que dès le départ, ou du moins très tôt historiquement, le terme " ingrat " soit associé à deux appréhensions différentes: l'un en rapport avec l'apparence physique et l'autre en lien avec une déception vis-à-vis d'attentes, en l'occurrence de reconnaissance ou de remerciement

Bonjour deja-utilise,

A mon avis il est possible de considérer aussi qu'il peut s'agir d'un manque de reconnaissance indépendamment d'une attente consciente. Par exemple un discours peut être teinté d'ingratitude, par une exagération des griefs par rapport à la reconnaissance des bienfaits dans un jugement, et que ce soit remarqué sans qu'il n'y ait vraiment eu d'attente d'une reconnaissance sur ce point. Sans avoir attendu quelque chose de précis de la personne alors, avoir conscience que son jugement est incorrect, sa façon de parler, son dédain outrancier exprimé ouvertement, pouvant le démontrer... A moins d'estimer par exemple que toute incorrection insatisfait une attente inconsciente de perfection, mais dans ce cas il ne s'agit plus forcément d'une attente de reconnaissance consciente ni très précise.

Il y a 16 heures, deja-utilise a dit :

Remarquons que le premier est seulement un adjectif, et le second un nom dont on tire aussi un adjectif, d'où l'on peut tirer sans doute gratitude et gracieux en droite ligne de ces deux sens, je dirais, tout comme l'ingratitude qui ne se réfère qu'à une seule des deux acceptations.

D'un autre côté, il semble qu'étymologiquement le vocable " ingrat " renvoie d'emblée à désagréable ou déplaisant

Même si dans les définitions des dictionnaires l'évocation du physique se trouve plutôt dans celles de l'adjectif, celui-ci en reste déclinable. Un physique ingrat pouvant logiquement donner une ingratitude physique par exemple. 

Citation

"[...] Nous menons une excessive vie faciale et sommes naturellement en perpétuelle quête de visages. Le masque est déguisement, usurpation, illusion. Il annihile la beauté d’un visage, et a contrario, en atténue son ingratitude. Il permet de changer de personnage, de se mettre dans la peau d’un autre.[...] "Ouest-France, Bernard Berrou, 12/01/2022

 

Il y a 16 heures, deja-utilise a dit :

Par ailleurs, quand quelqu'un a mal agit envers une autre, on peut vulgairement s'exclamer en disant " c'est moche, ce qu'elle a fait ", il faut donc croire, qu'il existe une connexion ou plutôt une association entre erreur morale et laideur, dans nos cervelles, au même titre certainement que l'on parle de couleur chaude ou froide, il y a là une forme d'amalgame axiologique, autrement dit une valence négative universalisante !

C'est vrai, aussi parce que le jugement esthétique peut s'appliquer à de très nombreux domaines, c'est d'ailleurs l'une des valeurs les plus courantes au quotidien. Cela dit l'ingratitude inesthétique ne représente pas forcément n'importe quelle forme de laideur, peut-être plus particulièrement une laideur liée au manque de grâce, voire au manque de valorisation de soi, plastique et gestuelle, ainsi que de valorisation du relationnel. Quelque part être reconnaissant c'est aussi valoriser, accorder une valeur avec les conséquences qui en découlent, et l'ingratitude peut amener une négligence ou un mépris délétère. Quant à être disgracieux, par rapport à avoir un physique ingrat, cela peut renvoyer davantage à un défaut plus ciblé.

Il y a 16 heures, deja-utilise a dit :

Une autre expression courante étant " ce n'est pas beau à voir ", cela peut s'appliquer aussi bien à quelque chose de physique ou matériel, qu'à une idée ou des intentions qui ont mal tournées consécutivement, telle une certaine déchéance morale. Comme dit supra, l'humain a une propension innée, automatique, spontanée et irrépressible à ranger les choses en " bonnes/positives " et " mauvaises/négatives ", cela a été montré dans des expériences de psychologie, il ne faut donc pas trop être surpris que l'on puisse utiliser un terme à consonance ou connotation péjorative par un autre, tout terme de même valence pourrait donc remplacer ou être employé comme synonyme d'un autre: c'est mal, c'est nul, c'est moche, c'est immonde, " ça pue ", etc... renvoient tous à la même idée universelle sous-jacente et commune, c'est-à-dire à une valence négative.

La notion d'esthétique peut concerner l'admiration immédiate sensorielle, et psychosensorielle.

Il y a 16 heures, deja-utilise a dit :

Oui d'une certaine manière, disons dans l'œil de l'observateur-jugeur tout du moins, de part au moins le fameux, en ce cas, effet de halo inverse, c'est une sorte de contamination d'un état de jugement sur ou à partir d'une qualité, transposée au reste de l'individu, au même titre que son contraire l'effet de halo, qui stipule que si on apprécie une personne sur tel point, particulièrement pour nous, on aura la fâcheuse tendance à la juger favorablement sur d'autres points, qui ne se sont même pas présentés le jour du jugement, par une extrapolation ou plutôt une contamination, que ce soit en " bien " comme en " mal ", c'est pourquoi tout le monde sait que la première impression est si importante, c'est à cause de ce phénomène intrapsychique, dont il est si dur de se départir pour le plus-grand-nombre. Puisque lorsque l'on aime une personne, on peut finir par la trouver plus belle que des observateurs qui ne partagent pas ce sentiment, il y a aussi très certainement son corolaire, à savoir que si on déprécie quelqu'un à cause de son ingratitude, on pourrait effectivement la trouver - subjectivement - moins belle, si elle l'était beaucoup, et même laide dans le cas contraire. 

D'après moi il y a aussi le principe de langage corporel qui peut entrer en considération à ce sujet, ainsi que les effets de l'ingratitude de soi à soi, le manque de considération pour son propre corps pouvant impacter son apparence par exemple, ainsi que l'impact d'un relationnel négligé sur le bien-être physique...

Il y a 16 heures, deja-utilise a dit :

La gratitude est une espèce/forme de réciprocité, dont on sait qu'elle importe énormément dans les affaires/conduites humaines, à tel point que les manipulations de vente reposent parfois dessus pour nous pousser à l'achat. Cette réciprocité par la gratitude, se concrétise soit par l'aveu d'une dette envers l'aidant, c'est-à-dire que l'on reconnait son apport, soit à partir de remerciements si c'est la seule chose que l'on peut faire sur le moment et même d'un retour d'ascenseur le moment opportun ou venu, ce qui importe c'est de ne pas rester insensible, muet ou inactif après avoir reçu quelque chose d'autrui et qui nous a rendu service, d'en faire " aucun cas ".

Il en découle nécessairement une considération morale, puisque comme dit antérieurement la moralité a avoir avec les mœurs, et donc ce qui se fait ou ne se fait pas en société ou dans tel ou tel groupe, là la réciprocité concerne notre espèce dans son ensemble, n'importe quel groupe en somme avec n'importe quel individu, c'est donc une violation de premier plan dans et pour le vivre-ensemble !

D'un autre côté, selon la perception ou le positionnement de l'aidant, qui lui peut s'être mis dans un certain état d'esprit, il n'en vient pas une fatalité dont on ne pourrait échapper, pour se faire, il suffit de donner sans attendre en retour - de manière réellement désintéressée ou purement altrusite, et alors, point besoin qu'autrui nous fasse preuve de gratitude à notre égard, il s'ensuit alors que ce n'est ni une laideur ni un embellissement en soi, mais en grande partie dans celui qui juge et sa vision du monde finalement...

En même temps être trop reconnaissant ou mal reconnaissant, ce qui est un point important par rapport à la gratitude, en félicitant par exemple des actes malvenus, en récompensant exagérément ou de manière déplacée, etc..., peut s'apparenter à un manque de gratitude à l'égard d'autre chose, ce qui est lésé en contrepartie. Mais on peut quand-même penser que ce n'est pas alors vraiment la gratitude en elle-même qui est excessive ou maladroite, mais éventuellement ce que l'on en fait, de la même manière qu'on ne blâme en principe pas directement une émotion ou un ressenti, mais éventuellement la manière de les canaliser, de les exprimer, voire de les refouler.

Et puis, de la même manière que l'ingratitude à l'égard de soi-même ou de ses relations, voire à l'égard d'idées, de comportements ou d'objets, peut avoir des conséquences d'ordre physique, l'inverse peut être vrai aussi.

Modifié par sirielle
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 77ans Posté(e)
Stop ! Membre 1 004 messages
Mentor‚ 77ans‚
Posté(e)
Le 27/07/2025 à 12:30, Morfou a dit :

Où avez vous été pécher cette idée de "laideur morale"?

Faut quand même que je réponde (mais je n'avais pas lu) :

Oh, à peu près partout, c'est une image couramment employée, et je pense que dans beaucoup des réponses ci-dessus on y a recours.

Poutine, par exemple, est un personnage d'une laideur morale achevée. Comment ne pas accepter ce parallèle ?  

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 74ans Posté(e)
Morfou Membre 62 882 messages
Maitre des forums‚ 74ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, Stop ! a dit :

Faut quand même que je réponde (mais je n'avais pas lu) :

Oh, à peu près partout, c'est une image couramment employée, et je pense que dans beaucoup des réponses ci-dessus on y a recours.

Poutine, par exemple, est un personnage d'une laideur morale achevée. Comment ne pas accepter ce parallèle ?  

 

Mais en quoi ça match avec "l'ingratitude"?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 992 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Bonjour Sirielle,

Le 29/07/2025 à 10:33, sirielle a dit :

A mon avis il est possible de considérer aussi qu'il peut s'agir d'un manque de reconnaissance indépendamment d'une attente consciente. Par exemple un discours peut être teinté d'ingratitude, par une exagération des griefs par rapport à la reconnaissance des bienfaits dans un jugement, et que ce soit remarqué sans qu'il n'y ait vraiment eu d'attente d'une reconnaissance sur ce point. Sans avoir attendu quelque chose de précis de la personne alors, avoir conscience que son jugement est incorrect, sa façon de parler, son dédain outrancier exprimé ouvertement, pouvant le démontrer... A moins d'estimer par exemple que toute incorrection insatisfait une attente inconsciente de perfection, mais dans ce cas il ne s'agit plus forcément d'une attente de reconnaissance consciente ni très précise.

je pense que l'exemple que tu utilises implique deux phénomènes en un seul évènement, i.e. d'à la fois susciter l'antipathie et la sympathie ( ou la non-sympathie = neutralité ), le premier en évoquant des choses négatives envers notre bienfaiteur, tout en secondement reconnaissant ( ou non ) sa part méliorative à notre avantage, prenons un autre exemple peut-être plus clair, si dans une publication scientifique le chercheur reconnait dans l'introduction que tel autre chercheur lui a apporté une aide précieuse pour la conduite de son étude, à tel et tel endroit, il peut fort bien un peu plus loin, réfuter par ailleurs un résultat antérieur fourni par cet autre chercheur dans l'article-ci qui faisait pourtant preuve de gratitude dans sa publication présente. En ce cas, le franc-parler ou la recherche du vrai, peut conduire dans un même temps pour une même personne visée en un compliment et un reproche, dans notre exemple, la manifestation ostentatoire d'une gratitude, tout en étant peut-être par ailleurs cinglant sur une autre facette ou un autre temps de l'aidant, il n'y a pas là à mon sens contradiction, il se passe tout simplement deux choses en une ! Comme si nôtre bien aimé·e en nous regardant tendrement dans les yeux, et nous disant des mots doux, tout en s'approchant vers nous, nous écrasait aussi notre pied nu avec sa chaussure, nous aurions là aussi deux émotions contradictoires, bien que provenant de deux sources distinctes de la part de la même personne, ce serait à la fois agréable et désagréable, l'un des deux processus n'émanant pas de la négation de l'autre action. De même ou complémentairement, la gratitude peut ne pas être exprimée, mais malgré tout, reprocher ou discréditer quelqu'un sur un tout autre point que celui qui était censé être l'objet d'une reconnaissance, ici c'est à la fois de l'ingratitude et une attaque en règle sur un autre sujet, peut-être sensible, pour des raisons quelconques, par esprit de vengeance ou par jalousie par exemples.  

Autre exemple connexe, si un parent fait nombre de reproches et gronde son enfant, cela ne signifie pas pour autant qu'il ne l'aime pas, même si présentement il n'en exprime aucun signe palpable, à l'inverse, un parent maltraitant peut faire exactement la même chose tout en détestant/méprisant son gamin. On voit ici aussi, qu'il n'y pas une connexion nécessaire entre l'un et l'autre des deux phénomènes en lice, il peut en aller de même avec la gratitude/ingratitude et la critique acerbe/antipathique et/ou les compliments: remercier/reconnaitre et complimenter/dénigrer sont deux choses distinctes. 

 

Le 29/07/2025 à 10:33, sirielle a dit :

Même si dans les définitions des dictionnaires l'évocation du physique se trouve plutôt dans celles de l'adjectif, celui-ci en reste déclinable. Un physique ingrat pouvant logiquement donner une ingratitude physique par exemple. 

Remarque-bien, que l'extrait que tu as donné, provient d'un romancier - qui ne quête donc pas la vérité, et d'autre part, le sujet auquel se rapporte son propos est " le masque ", la connexion est donc ternaire et non pas binaire dans le paragraphe rapporté. 

 

Le 29/07/2025 à 10:33, sirielle a dit :

D'après moi il y a aussi le principe de langage corporel qui peut entrer en considération à ce sujet, ainsi que les effets de l'ingratitude de soi à soi, le manque de considération pour son propre corps pouvant impacter son apparence par exemple, ainsi que l'impact d'un relationnel négligé sur le bien-être physique...

Il me semble que le " manque de considération " est également une autre notion que " la reconnaissance due pour une aide extérieure reçue ". Comment pourrions-nous être ingrat avec nous-même ? Dans quel cas dois-je me remercier de ce que j'ai fait pour moi-même, sans être schizophrène ou à personnalité multiple !? Comme dit à un moment, la gratitude est une forme de réciprocité, comment alors je me fais un contre-don ou y contreviens ? Ce serait comme vouloir s'aimer en échange ou en retour de l'amour que l'on se porte, c'est tautologique ! Si je me fais malgré tout du mal, je ne vois pas comment cela pourrait être en réponse à un bien précédent, ni en quoi ce serait la preuve d'une auto-ingratitude !?

Imaginons: quelqu'un m'invite à manger, la réciprocité réclame que je lui donne le change un autre jour, mais comment je m'y prends quand je me prépare à manger tout seul et pour me nourrir seulement, pour faire preuve ou pas de réciprocité pour ce précédent repas !?

 

:bienvenue:

 

[ Erratum: cela a à voir et non cela a avoir ]

Modifié par deja-utilise
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 37ans Posté(e)
sirielle Membre 9 543 messages
Maitre des forums‚ 37ans‚
Posté(e)
Il y a 22 heures, deja-utilise a dit :

je pense que l'exemple que tu utilises implique deux phénomènes en un seul évènement, i.e. d'à la fois susciter l'antipathie et la sympathie ( ou la non-sympathie = neutralité ), le premier en évoquant des choses négatives envers notre bienfaiteur, tout en secondement reconnaissant ( ou non ) sa part méliorative à notre avantage, prenons un autre exemple peut-être plus clair, si dans une publication scientifique le chercheur reconnait dans l'introduction que tel autre chercheur lui a apporté une aide précieuse pour la conduite de son étude, à tel et tel endroit, il peut fort bien un peu plus loin, réfuter par ailleurs un résultat antérieur fourni par cet autre chercheur dans l'article-ci qui faisait pourtant preuve de gratitude dans sa publication présente. En ce cas, le franc-parler ou la recherche du vrai, peut conduire dans un même temps pour une même personne visée en un compliment et un reproche, dans notre exemple, la manifestation ostentatoire d'une gratitude, tout en étant peut-être par ailleurs cinglant sur une autre facette ou un autre temps de l'aidant, il n'y a pas là à mon sens contradiction, il se passe tout simplement deux choses en une ! Comme si nôtre bien aimé·e en nous regardant tendrement dans les yeux, et nous disant des mots doux, tout en s'approchant vers nous, nous écrasait aussi notre pied nu avec sa chaussure, nous aurions là aussi deux émotions contradictoires, bien que provenant de deux sources distinctes de la part de la même personne, ce serait à la fois agréable et désagréable, l'un des deux processus n'émanant pas de la négation de l'autre action. De même ou complémentairement, la gratitude peut ne pas être exprimée, mais malgré tout, reprocher ou discréditer quelqu'un sur un tout autre point que celui qui était censé être l'objet d'une reconnaissance, ici c'est à la fois de l'ingratitude et une attaque en règle sur un autre sujet, peut-être sensible, pour des raisons quelconques, par esprit de vengeance ou par jalousie par exemples.  

Autre exemple connexe, si un parent fait nombre de reproches et gronde son enfant, cela ne signifie pas pour autant qu'il ne l'aime pas, même si présentement il n'en exprime aucun signe palpable, à l'inverse, un parent maltraitant peut faire exactement la même chose tout en détestant/méprisant son gamin. On voit ici aussi, qu'il n'y pas une connexion nécessaire entre l'un et l'autre des deux phénomènes en lice, il peut en aller de même avec la gratitude/ingratitude et la critique acerbe/antipathique et/ou les compliments: remercier/reconnaitre et complimenter/dénigrer sont deux choses distinctes. 

 

Bonjour deja-utilise,

Effectivement on peut cumuler plusieurs sentiments et jugements, négatifs et positifs, à l'égard d'une même personne, ou même d'un même comportement d'une même personne (et exprimés à différents moments), sans que ce ne soit forcément contradictoire ni incorrect, étant donné que ces jugements peuvent cibler des points différents d'une même personne voire d'un même comportement. Ces jugements peuvent d'ailleurs alors s'avérer simplement complémentaires, apporter des nuances justes au regard. Cependant un jugement peut aussi être injuste, ou disproportionné..., or dans mon commentaire il était question de l'expression d'un jugement injustement ingrat, à propos d'un sujet pour lequel on n'attendait pas particulièrement de gratitude, du moins consciemment. Par exemple, si on donne à un mendiant la seule pièce de 2 euros que l'on a dans sa poche simplement pour l'aider, sans attendre de retour, ni forcément de merci, et sans s'attarder, mais qu'en retour on reçoit une insulte par exemple raciste ou sexiste et des reproches pour le peu que ça représente, alors qu'on n'aurait pas pu donner davantage de toute façon, on peut penser que le comportement du mendiant est ingrat, quelles que soient ses raisons et la compassion que l'on peut ressentir pour lui, même si on en n'attendait pas consciemment de retour... Sachant que l'on ne se serait alors pas senti offensé s'il n'avait simplement pas dit merci, mais sans insulte. Or l'attente inconsciente et naturelle d'un comportement correct, où toute incorrection déçoit, n'est pas à ranger dans une attente de gratitude cultivée en soi. Mon exemple n'est peut-être pas le plus approprié, mais il est seulement censé illustrer le principe d'ingratitude relevée, sans attente préalable consciente ni cultivée d'expression de gratitude en retour d'un bien donné.

Il y a 22 heures, deja-utilise a dit :

Remarque-bien, que l'extrait que tu as donné, provient d'un romancier - qui ne quête donc pas la vérité, et d'autre part, le sujet auquel se rapporte son propos est " le masque ", la connexion est donc ternaire et non pas binaire dans le paragraphe rapporté. 

D'accord, mais les définitions d'un dictionnaire ne disent pas tout des termes expliqués, et en les analysant on peut en déduire davantage logiquement que ce que leurs définitions résument, sans pour autant forcément fausser le sens du terme, ni en abuser. Ceci dit effectivement, j'aurais pu, si je m'étais basée pour le sujet des seules définitions publiées, préférer nommer mon sujet par exemple "Etre ingrat". Mais pour moi, la philosophie est censée aller plus loin que des définitions de dictionnaires, même si on peut, voire on doit, s'en inspirer, d'autant que les différentes définitions peuvent s'avérer discutables, voire imparfaites, et diverger plus ou moins. Et la citation de cet auteur était censée montrer que l'on pouvait employer le terme "ingratitude" ainsi également (aspect du visage) sans considérer forcément que l'emploi en devient faux, d'ailleurs cette citation était utilisée comme exemple dans un dictionnaire en ligne à propos du terme "ingratitude", même si le lien renvoit au texte dont elle est tirée.

Il y a 22 heures, deja-utilise a dit :

Il me semble que le " manque de considération " est également une autre notion que " la reconnaissance due pour une aide extérieure reçue ". Comment pourrions-nous être ingrat avec nous-même ? Dans quel cas dois-je me remercier de ce que j'ai fait pour moi-même, sans être schizophrène ou à personnalité multiple !? Comme dit à un moment, la gratitude est une forme de réciprocité, comment alors je me fais un contre-don ou y contreviens ? Ce serait comme vouloir s'aimer en échange ou en retour de l'amour que l'on se porte, c'est tautologique ! Si je me fais malgré tout du mal, je ne vois pas comment cela pourrait être en réponse à un bien précédent, ni en quoi ce serait la preuve d'une auto-ingratitude !?

Imaginons: quelqu'un m'invite à manger, la réciprocité réclame que je lui donne le change un autre jour, mais comment je m'y prends quand je me prépare à manger tout seul et pour me nourrir seulement, pour faire preuve ou pas de réciprocité pour ce précédent repas !?

Cette gratitude à l'égard de soi-même peut être inspirée de la reconnaissance de ses propres réussites et qualités, qui ne va pas forcément de soi, qui dépend aussi de la connaissance de soi, et de la conscience, voire d'un travail de réflexion correct, d'une humilité assez bien mesurée. Pour un même évènement, par exemple l'obtention d'un diplôme, une personne peut, dans l'ensemble, se féliciter de sa réussite relative à son travail malgré ses quelques erreurs, et une autre être plutôt honteuse et culpabiliser de ne pas avoir obtenu la mention souhaitée, se considérer trop faible par rapport à ses attentes ou par rapport à son entourage... Bien sûr on peut aussi éprouver divers sentiments mêlés, mais ici je résume la réaction d'ensemble, le sentiment dominant respectif vis-à-vis de soi, pouvant avoir une influence plus ou moins importante sur l'attitude de chaque personne et sa manière de s'exprimer et de travailler par la suite, voire entraîner plutôt une persévérance ou plutôt un abandon, ou plutôt un bien-être ou plutôt un mal-être en fonction de la mesure appropriée ou non des éventuelles attentes ou manques d'attente vis-à-vis de soi-même, de si elles s'avèrent ou non trop basses ou trop élevées, etc... (Bien entendu le regard d'autrui peut avoir une influence sur le regard sur soi-même, mais le regard sur soi-même peut aussi être en partie indépendant d'une influence de l'entourage, chacun ses propres responsabilités aussi en matière de réflexion et d'esprit critique.) Et idem par rapport au jugement sur soi-même par rapport à bien d'autres aspects de réussites ou d'échecs au quotidien, dont la réussite d'ordre esthétique physique, au travers par exemple des effets du sport ou de l'activité physique, de l'alimentation choisie, de la tenue choisie, de l'expressivité corporelle employée relationnellement, etc... sur l'esthétique corporelle... On peut aussi se récompenser, se féliciter, se négliger ou se culpabiliser voire se punir soi-même plus ou moins, ne serait-ce que psychologiquement, mais pas seulement...

D'autre part l'aspect physique (d'autrui et soi-même) peut révéler l'attitude, y compris les conséquences de l'attitude passée, voire en partie la mentalité, au travers du langage corporel par exemple.

Modifié par sirielle
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement
×