
Et s’obscurcissent les étoiles
Quand les hiboux sur les branches
Crient de frayeur
Déterminés nous bravons
Ensemble les interdits
Nous nous enfonçons
Dans la douceur de la nuit
Sans désir d’aurore
La nuit n’a ni accusateur
Ni censeur.
********
Mon corps, souviens-toi...
Mon corps, souviens-toi seulement combien tu fus aimé,
Non seulement les lits où tu t'es allongé,
Mais aussi ces désirs qui pour toi
Brillaient ouvertement dans les yeux,
Qui tremblaient dans la voix – et qu'un obstacle
Quelconque a empêché de se réaliser.
Maintenant que tout cela appartient au passé,
C'est presque comme si à ces désirs aussi
Tu t'étais livré – comme ils brillaient,
Souviens-toi, dans les yeux qui te regardaient ;
Comme ils tremblaient dans la voix, pour toi, souviens-toi, mon corps.
Constantin Cavafis
(1918)
Texte : @satinvelours Sélection des visuels & playlist : Karla*
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