apis 32

J'ai vécu la plus grande partie de ma vie à avoir peur : Peur de la colère des adultes, puis peur de ce qui allait m'arriver, peur de perdre ceux que j'aimais... La vie a alimenté une partie de ces peurs mais parfois, c'était complètement irraisonné. Ce n'en était pas moins douloureux, physiquement : une oppression, au ceux de la poitrine, qui m'empêchait de bien respirer. C'était véritablement pathologique. Plus les migraines. C'est après le confinement que je suis allée revoir un ostéopathe pour un soin pour les migraines. Cette fois, il m'a proposé une série de séances. Puis, à un moment, il m'a proposé de participer à un groupe de yoga. Je me suis très vite sentie beaucoup mieux, les migraines ont diminué en nombre et en intensité, je les gère beaucoup mieux. Mais surtout, j'ai réalisé il y a quelque temps que cette boule au ventre avait disparu...

Un bon agent de cicatrisation : le miel . Du coup, il vaut mieux panser. Quand s'est sec, on laisse à l'air, sauf en cas d'activité qui risque de léser la croute.

Je ne mange et ne donne à manger que ce que j'identifie sûrement. Je n'arrache que pour faire respirer ce que je plante ou me laisser des passages et aux moments les plus chauds, je peux récupérer ce que j'ai entassé pour pailler.

J'ai longtemps rêvé d'être un pur esprit, même si j'ai toujours aimé dansé. Depuis que je pratique la pleine conscience, chanter, danser, méditer, effectuer des tâches quotidiennes... ce sont autant d'occasions d'être connectée à la vie.

Oui, mais pour l'instant, j'aime bien mon corps aussi : Ce n'est qu'à travers lui que je peux être consciente d'être vivante.

En fait, on ne rend rien du tout ! C'est le corps qui lâche et l'âme... elle se libère...

Je pratique le désherbage partiel, progressif et sélectif, tout à la main.. Un peu pour moi, un peu pour la tortue, un peu pour les poules, un peu pour mes tas de paille... Je ne trouve pas que ça fasse sale. Il y a de la place pour tout le vivant, et j'ai des pommes de terre qui poussent spontanément dans un tas de paille.

Non, j'aime mieux la cueillette, le troc et les échanges de service que l'argent et les statistiques...

Effectivement, je ne comprends pas : les oeufs que je ne mange pas je les donne à ma mère ou mes enfants. Et même mes orties... Parfois, j'ai une copine qui vient en chercher chez moi. Je suis la reine des orties... mais je ne veux pas les vendre !

Ben... non ! J'habite dans ma maison avec jardin et piscine naturelle que j'entretiens, je chante en polyphonie ( mais pas toute seule ) , je danse sans déambulateur et j'apprends à parler occitan. J'ai l'intention de rester jeune très très très longtemps...

En bien perché, quand même ... J'aime bien les mots entiers, moi... C'est parce que je suis du siècle dernier... Merci pour la ref !

En même temps... Tout cela ne nous regarde pas... Je suis beaucoup plus préoccupée de l'arrogance et du manque d'humanité de son mari... Il doit me manquer une référence...

J'évoque facilement mon âge, même si on ne me le demande pas : Je vais bientôt avoir 70 ans moins 1 mois. J'ai besoin de m'habituer un peu avant parce qu'en réalité je ne réalise pas du tout...

Oups ! Désolée !

Je passe généralement par eux pour réserver hôtel ou chambre d'hôte à proximité des festivals, car nous n'avons plus envie de camper . Je n'ai jamais eu de problème.

Exactement ! Comme je refuse le terme de "mauvaise herbe" je lui ai trouvé des utilités. Par contre, je n'ai jamais eu le courage de torréfier les graines pour en faire un succédané de café : Ce n'est pas pour rien qu'on l'appelait le café des riches, il doit en falloir une sacrée quantité et ça doit être ch.ant à récolter ! Quand deux mamies boomeuses se rencontrent sur un topic sur les baby boomers, qu'est-ce qu'elles se racontent ?

Oh, si, certainement que tu le connais : il pousse plus vite que tu l'arraches, il colle, il démange et en fin de saison, il fait plein de petites boules qui viennent s'accrocher sur tes vêtements... le "café des riches" NON MAIS? LES DRÔLES, C'EST PAS FINI ?

Je l'ai dit, je n'aime pas ce qui est amer, donc je laisse les pissenlits et le plantain à la tortue, mais les blettes sauvages, la mauve, le pourpier et quelques fleurs, j'aime bien... En tout début de saison, je mets même les jeunes pousses de gaillet gratteron dans la soupe. Mais maintenant, c'est pour les poules ou pour éloigner les limaces des jeunes plants.

Il faut les cuisiner un peu, quand même : une soupe, une quiche, en lasagnes ou en croquettes... c'est trop bon !

Je préfère 100 fois les orties ! Pas du tout amères et cuites elles ne piquent plus du tout !

Non seulement cela ne nuit pas à la santé, mais orties comme pourpier sont particulièrement riches en sels minéraux et anti oxydants. Et en plus, c'est absolument délicieux. Les orties, je n'en mange pas beaucoup de crues, ( ou alors très hachées). Même séchées moi aussi je crains le piquant. Je ne suis pas fan de l'amertume donc pissenlits et plantain, je laisse à Jérémy la tortue. Mais les orties ont plutôt un goût acidulé.

Pour faire mes galettes d'orties, j'achète des flocons d'avoine et de la fécule de maïs. Pas les oeufs ni les orties. Mais l'autre soir, on faisait "auberge espagnole" après l'atelier de chant, et une copine a avoué avoir acheté... des orties !!! Je me trouve déjà bête quand j'arrache le chiendent dans les miennes...

Ces conflits de générations me laissent toujours un peu perplexe... Si j'aime tant le milieu des musiques et danses trad, c'est que les relations intergénérationnelles y sont favorisées, qu'on se réfère aux collectages des années 70 pour créer, que de jeunes prodiges jouent avec des "historiques" que la transmission côtoit l'improvisation et le métissage...

Je suis concernée puisque née en 1954. En fait, avec le recul que j'ai maintenant,je me rends compte d'une part que l'histoire est un peu cyclique, d'autre part que les faits sont toujours plus nuancés qu'on veut bien le dire et enfin que les histoires sont toujours singulières. Pour ce qui est de mon cas, je n'ai pas un bon souvenir des mes 20 premières années : Une éducation très violente, peu de liberté. Mes parents gagnaient leur vie, mais c'était pour moi, citadine, la période de la malbouffe ( le poulet qui sentait le poisson, le pain qui n'avait pas de goût, les légumes en conserve... ) Par contre, les trente glorieuses m'ont permis de pouvoir partir de chez moi à ma majorité ( j'avais juste 20 ans quand elle est passée de 21 à 18 ans ) de m'installer dans le Gers, sans autre travail que des suppléances en tant qu'instit et de vivre heureuse dans une petite maison sans aucun confort. Quand je n'avais plus d'argent, je donnais un coup de main aux voisins agriculteurs qui me nourrissaient en échange. La liberté sexuelle, je n'en ai guère profité, assez "coincée" et traumatisée par mon enfance, jusqu'à la rencontre avec le grand amour avec un baba cool, en 1988. Nous nous sommes construits ensemble, il s'est assagi, je me suis décoincée, nous avons fondé une famille ( un fils en 1990, une fille en 1992 ) Il s'est reconverti à l'apiculture, tout en restaurant et agrandissant la maison qu'il avait achetée ( en ruines ) avant notre rencontre. Il est malheureusement décédé brutalementt en 2003. Ma retraite d'instit est un peu juste pour entretenir la maison dont j'ai l'usufruit, mais je continue d'avoir une vie agréable : A la campagne, avec des poules, un jardin en étant attentif aux consommations d'eau et d'énergie ( réserves d'eau, toilettes sèches... ) dans un esprit permacole, on vit bien avec peu. Nous sortons beaucoup dans les bals et les festivals occitans, ce qui est relativement peu onéreux et en fait, moi j'ai 50 ans de plus mais je continue à cotoyer des jeunes qui ressemblent à ceux de ma jeunesse, en plus responsables et attentifs aux autres ( contrairement à la majorité de la population qui me parait de plus en plus individualiste). Enfin, ( c'est important, aussi ) mon budget nourriture est minime, alors que j'ai une alimentation de choix : Peu de viande et de poisson, les oeufs de mes poules, et beaucoup de cuisine sauvage, beaucoup d'orties, en toute saison, des blettes, du pourpier en été, les salades agrémentées de pâquerettes ou de pétales de rose... Voilà, notre vie est un peu ce qu'on en fait, aussi ...

Même pas besoin ! Le rocher va tomber sur la bascule, faire partir l'autre rocher qui va aller retomber sur ce couillon de E qui n'a même pas eu l'idée de se bouger ! Il y a le futur proche, le futur simple, le futur antérieur... ça, c'est un futur compliqué !