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Marioons

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Tout ce qui a été posté par Marioons

  1. « Il faut d'abord se demander si nous sommes prêts à recevoir les vérités, puis si nous sommes tout aussi prêts à les digérer, à en faire quelque chose, dans la négative, mieux vaut s'abstenir, donc. » Oui, c’est probable, encore une fois tout dépend de ce que l’on recherche, à chaque instant : le confort du moment ou l’évolution. Et il est sûrement sain de savoir se protéger et d’avancer à son rythme, lorsqu’on « sent » que c’est le moment, car à trop s’en demander, à vouloir sans cesse se dépasser, on s’épuise, et il ne reste de nous, capable d’agir réellement dans le présent, que notre ombre. Mais c’est aussi un choix : devenir libre, par la connaissance de la vérité, quitte à en baver, ou garder ses certitudes réconfortantes (ou pas), et stagner. La pilule bleue, ou la pilule rouge… ? Et dans notre monde, il est certain qu’ouvrir les yeux expose à être « ébloui » par la noirceur ambiante… Et je ne peux que comprendre ton dégoût et ta tristesse. Mais regarder enfin cette noirceur en face, n’est-ce pas notre ultime chance d’y découvrir une pointe d’espoir, réelle cette fois et non plus fantasmée et instable, un point lumineux et serein au milieu de tout ce chaos ? Point minuscule certes mais auquel nous allons enfin pouvoir arrimer tous nos espoirs et toute notre force de caractère accumulée depuis tant d’années de résistance… ? « Mais je peux te certifier que ce coté du monde est incommensurablement plus difficile à supporter que de vivre dans des rêves ou des fantasmes ! » Très certainement. La souffrance arrive de plein fouet, il n’y a plus de matelas molletonné pour amortir le choc. Et pourtant, il n’y a qu’ainsi que nous devenons véritablement vivants. Mais c'est un choix qui exige du courage, c'est sûr. « Implicitement, il y a une orientation à agir, hormis pathologie, nous sommes perpétuellement dans l'anticipation, dans l'action, dans le mouvement. L'idée n'est donc pas d'arrêter de tendre vers quelque chose, puisque nous ne le pouvons pas, cela s'impose à nous, vitalement, nécessairement. <br>Quand je dis que seul le chemin compte et non les buts, il faut donc le comprendre dans le sens que le Quoi est de seconde importance vis à vis du Comment nous agissons, et que donc les intentions sont le trait d'union entre ces deux processus, elles ont donc une importance cruciale dans cette perspective. Et même si un acte est manqué, les intentions étaient là, bonnes ou mauvaises, le jugement peut d'ores et déjà se faire, si nous en prenons connaissance. <br>Effectivement tout est lié, mais pas n'importe comment, justement. <br>Par exemples, devenir riche/célèbre, semble louable, mais si je dois mal agir, pour autrui ou moi-même pour y parvenir, nous sommes en présence d'une erreur flagrante. De même si je ressens le besoin d'être en couple, mais que ma relation est pitoyable faute d'avoir pris le temps ou des précautions, le remède peut être pire que la mal initial. <br><br>Faire des choses, et n'avoir que des déceptions ou des regrets, voire passer à coté de choses plus importantes, ne faire que passer le temps, s'amuser, se distraire, sa faire plaisir, ne peuvent pas être des buts en soi, car on oubliera ce qui est essentiel, c'est comment j'y ai accédé, et ce que cal implique pour moi, pour les autres directement ou indirectement, mais aussi sur tout le reste. » Tout à fait d’accord. « Je voudrais te répondre oui, mais je ne le peux pas, quand je vois la triste réalité de la nature humaine, dans toute son horreur, sa violence, sa méchanceté, sa mesquinerie, sa fourberie, son narcissisme, son animalité mal contenue, etc... je ne peux absolument pas dire que cela conduit à la compassion, ou alors il faut être emprunt d'une force transcendante qui n'a rien à voir avec l'ouverture de conscience, avec tout ce qui se trame sous mes yeux ou à ma connaissance, c'est tout bonnement impossible, ça l'est surement si on continue à fermer les yeux, à rêver ou qu'on ne les ouvre pas assez/suffisamment » Oui, là je t’avoue que je ne saurai te dire. Car si je te dis « tu te trompes, bien sûr que la vérité fini par conduire à la compassion malgré tout », c’est que j’estime avoir suffisamment connaissance de la vérité, or il est évident que ce n’est pas le cas. Je peux simplement te dire que c’est un « ressenti », une sorte de pari intérieur, peut-être biaisé par un optimisme naïf qui voudrait s’imposer en contournant discrètement quelques lois de la nature. Ou bien c’est un ressenti profond appelé intuition et venu tout droit des tréfonds de la vérité, et si c’était le cas aucune preuve ni aucun argument ne pourrait jamais suffire à étayer ma thèse. Merci pour tes réflexions en tout cas, je te souhaite de vivre de belles choses qui viendront compenser tes constats tristes et colorer ta vision de la vie.
  2. Merci pour ton commentaire :) Assez d'accord avec la première partie de ton texte. Un peu plus nuancée par rapport au reste : tu dis : "la vérité n'est pas un gage de quiétude". Je pense que c'est la connaissance partielle de la vérité qui est gage d'anxiété, et que ce qui crée cette anxiété n'est pas la connaissance mais précisément la part de méconnaissance restante. Lorsque l'on juge qu'il aurait mieux valu ne pas savoir telle ou telle chose, on ne pense alors que depuis notre petit point de vu étriqué et à court terme, on réagit par rapport à la souffrance égotique que nous ressentons sur le moment et qui vient nous déranger dans notre petit confort et notre petite stabilité apparente, à laquelle nous nous accrochons comme à une banquise qui fond. Et nous oublions la grandeur et la beauté de l'océan sous la banquise. Si notre regard s'élevait au-delà des apparences et des choses matérielles, nous pourrions accueillir cette souffrance avec gratitude en comprenant qu'elle n'est là que pour nous libérer de nos œillères. Et de l'angoisse, peur sans objet précis, subie et mal comprise, naîtrait le courage, peur accueillie, comprise et déterminée à se libérer d'elle-même. Alors tout à fait d'accord pour dire que la quête de vérité questionne, bouleverse, perturbe et est un jour ou l'autre synonyme de souffrance. Pour autant, faut-il choisir le renoncement face à cette quête, renoncement qui selon moi ne garantie en aucun cas l'absence de souffrance (et au contraire nous offrira son lot de souffrances répétées et incomprises) ? Ceci dit, le lâcher-prise et le renoncement, comme nécessités provisoires au cours du chemin paraissent des ingrédients indispensables à l'efficacité de la quête. Car à trop tendre la corde de l'arc elle fini par rompre. Par contre, qu'est-ce qu'une compréhension "suffisante" du sens de la vie ? A quel moment juge-t-on que c'est "assez" ? Sur quels critères ? Et si l'on souffre toujours ou que l'on ne se sent qu'à moitié vivant, n'est-ce pas anti-naturel que de se complaire dans cet état et ne pas chercher à creuser plus loin ? J'entends assez souvent cette affirmation, comme quoi peu importe l'objectif, seul le chemin compte. Et elle est probablement pleine de sens car de prime abord on a envie de la gober goulument en acquiesçant. Mais.. quelque chose cloche... je crois que c'est cela : ne choisit-t-on pas précisément le chemin en fonction du lieu que l'on souhaite atteindre ? Les deux ne seraient-ils pas indissociables ? Et la question de savoir lequel (du but ou du chemin) doit primer sur l'autre a-t-elle réellement un sens ? Un chemin arpenté sans une idée en tête, sans un but, sans une intention, sans l'objectif d'une graine à y semer par ci-par là pour l'embellir, ou d'une plante à cueillir, qu'en retire-t-on et que lui donnons nous ? qu'en est-il de notre pouvoir créateur ? Aux oubliettes ? Le but, qui est peut-être la découverte et la mise en place concrète de nos valeurs, se donne et se cherche tout au long du chemin, mais il n'est en aucun cas chose négligeable, sinon à quoi bon commencer à marcher ? Autant rester au lit. Et si nous pouvions dire à l'inverse, "qu'importe le chemin emprunté, seules comptent les intentions que tu auras à l'esprit quand tu l'arpenteras et les leçons que tu sauras en tirer pour affiner et éclaircir ton but réel" ? Mais tout cela n'est pas si contradictoire, tout semble étroitement lié au sein d'un grand cycle sans réel début ni réel fin : point de départ, chemin, but final, passé, présent, futur... En effet, je suis en partie d'accord, l'ouverture de conscience n'implique pas immédiatement la compassion, tout comme regarder à travers le trou d'une serrure ne garantie pas de tomber de suite sur le visage de la personne que l'on épie, et selon la partie isolée que nous voyons, peut même nous faire croire à un monstre. Mais une ouverture de conscience qui englobe suffisamment de choses essentielles fini inévitablement par impliquer la compassion, à mon sens. Pour ta dernière phrase, je ne comprend pas spécialement ton argument. Il y a souffrance et souffrance, il y a des natures de souffrance (plus ou moins profondes, plus ou moins superficielles), et des intensités de souffrance selon moi. Et il n'est peut-être pas inintéressant de chercher à distinguer ce qui provoque ces différentes souffrances et ce qui les répare, ainsi que ce qui leur donne prise sur nous et ce qui les éloigne. J'avançais l'hypothèse (bien sûr insuffisante pour tout expliquer) que la profondeur de notre souffrance potentielle était proportionnelle à l'ouverture de notre coeur (ce qui expliquerait pourquoi nombre de personnes verrouillent leur coeur et vivent à minima par peur de ne supporter certaines souffrances), mais également proportionnelle à la profondeur de la joie que nous pouvons éprouver. Comme une gourde plus ou moins déjà remplie d'eau croupie, qui pourrait donc accueillir plus ou moins de l'extérieur, que ce soit de l'eau fraiche ou de la boue. Et par nos croyances et notre état d'esprit, nous pouvons créer un filtre suffisamment efficace pour repousser les particules indésirables et ne nous ravitailler qu'en eau pure.
  3. Conscience et libre arbitre évolueraient-ils en parallèle ? Plus on est conscient des choses, plus notre libre arbitre grandit, moins notre choix est fondé sur des réflexes "archaïques" de survie pure et dure ? A l"inverse moins nous sommes conscients, ("aware" comme dirait un certain Jean-Claude, qui ne dit pas que des inepties d'ailleurs si l'on ose regarder un peu derrière les apparences), plus notre libre arbitre se réduit, plus nous évoluons comme sur des rails. Ces derniers rétrécissent le champ des possibles certes, restreignent notre liberté, mais en même temps nous offrent la possibilité de devenir plus conscients. Car ils ne nous bloquent pas sur un chemin par hasard : ils vont nous faire repasser inlassablement sur les mêmes types d'obstacles, précisément ceux dont nous avons besoin pour évoluer, remettre en question nos croyances erronées, et ouvrir notre champ de conscience. Car la liberté commence à l'intérieur, dans la tête et le coeur, et une apparente liberté extérieure ne sera que confiture aux cochons si nous restons empêtrés dans la toile de notre esprit. C'est une façon d'interpréter ce que certains appellent la "roue karmique". On parle souvent de karma en termes de mérite ou de punition, conséquences de nos actes passés. Mais je pense que ces notions autoritaires sont purement crées par l'homme dans un soucis de contrôle et ne font nullement partie des lois de la nature. La nature est bien assez puissante et intelligente pour n'avoir pas besoin de fonctionner selon des règles de soumission à son autorité, de devoirs et de punitions. L'homme lui, de par la faiblesse de sa conscience et la force de son ego, en est venu à créer de tels concepts et à les disséminer dans l'inconscient de son prochain dès le plus jeune âge. Mais la conscience humaine peut évoluer, et nous pouvons choisir de cesser de nourrir la carapace de l'ego et renoncer à ces lois d'asservissement et de domination. Pour revenir à la notion de rails et de roue karmique : plus notre conscience s'ouvre, moins nous avons besoin d'être orientés, moins nous avons besoin d'obstacles précis et douloureux pour comprendre et ouvrir notre coeur, plus les rails s'effacent. Car nos choix seront naturellement justes et auront moins besoin d'être aiguillés par des forces "extérieures" à nous. Ces obstacles et difficultés auxquels nous sommes confrontés, dépendent à mon sens davantage de nos croyances et de nos intentions profondes que de nos actes extérieurs. La vie nous offre l'opportunité de nous aligner avec la vérité, de comprendre l'essence profonde des choses, d'avoir une vision "juste" et donc un esprit en paix. Par exemple, une personne qui globalement se conduit très respectueusement avec les autres mais est prise au piège d'une culpabilité maladive à cause d'une grande sensibilité, de certains événements traumatiques de son enfance relayés plus tard par une société infantilisante, sera comme par hasard régulièrement confrontée à des personnes qui précisément la mettront face à son sentiment de culpabilité, des personnes au fonctionnement "pervers", qui savent détecter les failles des plus "faibles" et s'en servir comme nourriture de leur propre ego. Il serait alors une erreur d'interpréter ces événements comme une preuve de sa culpabilité réelle ("si tant de gens me disent que je suis coupable, c'est que ce doit être vrai, à la fin !"). Bien au contraire... Il s'agit d'enfin être au clair avec soi-même et de réaliser l'injustice que l'on se fait subir en ayant des croyances erronées sur soi, et par là-même, sur le monde. Si la liberté commence à l'intérieur, se sentir libre de ressentir momentanément de la colère envers les personnes qui se sont servies de nous pour satisfaire leurs besoins égotiques est un premier pas fondamental vers l'ouverture de conscience. Sinon, nous resterons éternellement dans un fonctionnement de moutons obéissants et soumis à l'autorité, fonctionnement dont les conséquences désastreuses ont pourtant bien été mises en évidence par l'expérience de Milgram il y a déjà plus d'un demi siècle... Toutes ces histoires d'ouverture de conscience sont étroitement liées à la compréhension de la nature profonde des choses, compréhension qui nous pousse tout naturellement à la compassion, envers soi-même et envers les autres, donc à la douceur et au refus de la violence, même sous ses formes les plus subtiles. Il y a un lien étroit entre conscience et amour. On ne peut développer notre champ de conscience sans, en plus de la compréhension intellectuelle, cultiver l'amour. Car "on ne voit bien qu'avec leur coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux"... "Je te vois" mieux que tout, parce que je t'aime plus que tout... Evidemment, ce parcours n'est pas sans souffrance. La capacité de souffrance est probablement proportionnelle au degré d'ouverture du coeur. Mais elle est également proportionnelle à la capacité de joie et d'amour. Vouloir l'un c'est être prêt à accueillir l'autre. Mais une souffrance comprise et conscientisée porte en elle le germe du véritable changement et de la libération. La souffrance n'a pas vocation à être éternelle. Elle provient de la violence, en soi et à l'extérieur de soi, c'est à dire du "viol" des lois fondamentales de la nature, issu de l'inconscience. A partir du moment où nous commençons à nous aligner avec ces lois, la souffrance a de moins en moins de raisons de pointer le bout de son nez. La compréhension profonde de la nature des choses nous guide naturellement vers l'ouverture du coeur, la compassion, les actions justes et efficaces, et la véritable joie. Notre libre arbitre, est-ce alors cette part éveillée en nous, cette lumière au sein de l'obscurité, cette petite flamme à l'intérieur suffisament consciente et responsable pour décider de prendre les commandes et de nous guider vers des chemins plus lumineux ?
  4. Aimer, est-ce savoir s’oublier dans l’intention et l’action visant à apporter du mieux-être à ce qui nous entoure, avec la conscience de faire partie d’un tout plus grand que soi ? Aimer nous met à rude épreuve. La route vers l’amour n’est pas un long fleuve tranquille. Ressentir, explorer nos capacités émotionnelles jusque dans leurs moindres facettes, nous fait parfois passer par de sacrées épreuves. Mais ne pas ressentir nous nécrose de l’intérieur. S’interdire d’aimer, de compatir, d’être touché et ému, de ressentir la détresse de notre impuissance, nous interdit en parallèle de ressentir la force de notre bienveillance envers ceux qui souffrent, l’intensité de notre amour. S’interdire tout cela, c’est comme bloquer l’histoire, arrêter de respirer, esquiver la vie, par peur de souffrir ou de faire souffrir. Au final, on souffre peut-être moins à court terme, on fait moins de vagues à l’intérieur et à l’extérieur, mais on n’avance pas (et qui n’avance pas recule, tout comme qui ne respire plus meurt à petit feu…). On ne génère rien (« générosité »), ni pour soi ni pour les autres, on ne crée pas (et qui ne crée pas détruit... tout comme la cellule qui ne produit plus finit par tuer l'organisme). Et on finit par souffrir, d’une façon ou d’une autre, par manque d’amour, et par accumulation de stress à force de faire barrage aux émotions et à ce qui veut être raconté, dit (maladie / mal à dire). L’histoire extérieure, les évènements, ne sont peut-être au fond que le reflet de l’histoire intérieure, que ce soit à l’échelle d’un individu, d’un pays, d’une planète… Le reflet n’est ni la cause ni la conséquence. Alors ne nous trompons pas en focalisant sur la volonté de contrôler, stabiliser, fixer ou fuir à tout prix les situations du monde extérieur : il n’est là que pour nous « permettre » de vivre notre monde intérieur. D’y découvrir nos émotions, nos sentiments, de les apprivoiser et les transcender, afin d'incarner nos rêves et nos valeurs. Réaliser nos rêves, c'est parvenir à en voir le reflet dans le monde extérieur. Mais cette création dans le "réel", le visible, n'est possible et souhaitable que si l'on explore en parallèle le monde impalpable de notre esprit. La raison n’a aucune raison d’être si elle ne sert pas la passion. Le corps n’a aucune raison d’être s’il ne contient l’esprit. Les institutions, les cadres, les structures, les lois, les décisions, les histoires, n’ont aucune raison d’être si elles s’éloignent du but central qu’est la qualité de la vie intérieure de chaque individu. Un monde sans conscience et sans amour est un vase sans fleur, un orchestre dissonant où les musiciens jouent en solo sans s'écouter, voire ne jouent plus du tout. La période que nous vivons actuellement, les choses "extérieures" auxquelles nous sommes confrontées, sont particulièrement exigeantes. Si l'on en croit l'astrologie et les prophéties, nous serions à la fin d'un grand cycle, où le bon comme le mauvais sont exacerbés. Nous pensons que les Mayas prédisaient la fin du monde, mais c'est de la fin d'"un" monde dont il s'agit, d'une façon de vivre, d'un niveau de conscience, avec tout le tri et les chamboulements que ça implique. C'est comme si nous étions mis face à nos failles pour enfin les transcender et devenir plus conscients et plus aimants, avec de moins en moins de possibilités de fuir. Nous pouvons avoir l'impression de nous débattre dans tous les sens, de répéter sans cesse les mêmes erreurs, d'être accablés par l'existence. Mais ne décourageons pas : notre lutte intérieure est comme une petite graine qui met du temps à germer : un jour, au moment où l'on commençait à désespérer, elle finit par percer la terre et pousser de façon si fulgurante que l'on n'en revient pas. Le résultat de nos efforts intérieurs ne se voit peut-être pas de suite à l'extérieur, tel certains yaourts chimiques dont on nous vante les effets... mais il n'en finit pas moins par surgir un jour, alors soyons patients et ne laissons pas le découragement nous faire oublier nos beaux idéaux :) !
  5. Pouvons nous, à l'instant où ça allait encore nous échapper, essayer de ne pas faire de reproches ? Accueillir les critiques mais sans pour autant les prendre pour soi ? S'accepter soi avant tout est peut-être la clé : la paix avec soi-même serait la base de laquelle découle la paix dans tout le reste ? "Sois fidèle à toi-même et il s'en suivra, comme la nuit suit le jour, que tu n'auras aucune duplicité envers qui que ce soit" (Shakespeare). On ne doit rien aux autres, même si on ne peut leur en vouloir d'être déçus et désemparés, voir blessés, quand on ne leur donne pas l'attention et l'amour qu'ils ne savent malheureusement pas se donner eux-mêmes. Sachons seulement qu'ils ne font pas exprès et que s'ils avaient eu la possibilité de faire autrement ils l'auraient probablement fait depuis longtemps. Personne ne choisi la souffrance, l'aigreur et le manque d'amour quand il a réellement le choix. "On a toujours le choix" peut-être, mais encore faut-il préciser entre quoi et quoi et prendre en compte les mécanismes de défense. Accueillir la critique sans tomber dans la culpabilité, le rejet ou la justification, parce qu'on ne se se sent pas mis en danger par la remise en question et qu'on a compris que l'objet originel du reproche n'est en réalité pas vraiment nous. Cet accueil permet de ne pas se braquer et de rester ouvert pour pouvoir entendre le besoin caché de l'autre et rester attentif au notre. Aider l'autre sans se perdre soi ni se rendre indispensable, c'est aussi parfois le laisser seul (avec toutefois l'essentiel c'est-à-dire notre bienveillance et notre foi en lui) prendre conscience de ses ressources et de son autonomie. Certains ont une autonomie affective forte que tout le monde n'a pas. C'est comme s'ils "s'auto-régénéraient", s'auto-nourrissaient. Si l'on se sent parfois fonctionner comme cela, nous devons le garder à l'esprit pour mieux comprendre l'autre quand il devient dépendant et mieux se comprendre quand on se sent étouffé ou pas à la hauteur de ses demandes. On attend obstinément des autres ce qu'on ne sait pas se donner à soi même. Le respect, la disponibilité, l'attention, l'écoute, la compréhension, l'admiration, la reconnaissance, la douceur, la compassion, l'amour absolu. On leur reproche ce qu'on redoute de ne pouvoir supporter car on ne sait pas qu'on a une source guérisseuse infinie à l'intérieur. On est donc tout logiquement dépendant de leur comportement, on le leur reproche car il réveille de vieilles peurs existentielles et ne colle jamais en permanence et parfaitement à nos attentes et nos besoins. On est comme un enfant encore en attente d'attention permanente et d'un amour inconditionnel, amour que l'on n'a souvent pas pu ressentir enfant mais qui aujourd'hui n'a plus lieu d'être attendu de l'extérieur. Ce type d'amour doit désormais venir de soi et envers soi. L'autre ne peut le combler en entier ni tout le temps. Il peut seulement nous aider à ouvrir notre cœur pour découvrir le trésor illimité qui s'y cache, et à prendre l'habitude d'aller y puiser ce dont on a réellement besoin : l'amour inconditionnel de soi, la bienveillance profonde envers soi. Quand on ne l'a pas, on n'a rien pour soi, quand on l'a on a tout. Notre enfance nous a rarement donné la chance de comprendre et d'expérimenter cela. Mais la bonne nouvelle c'est que cette source est indestructible, en chacun, et en permanence disponible... même si souvent cachée par le brouillard de la confusion et des croyances erronées. Être aimé ou gâté par la vie ne suffira pas si notre cœur est fermé : l'amour et les offrandes glisseront sur nous comme la pluie sur un imperméable. Nous hurlerons notre solitude, notre malchance, les mains tendues vers le ciel, alors que l'amour était là, déposé à nos pieds. Mais si l'on ouvre ne serait-ce qu'un peu la porte de notre cœur, alors l'amour de l'autre pourra y pénétrer, et sa chaleur nous rassurera et nous encouragera à l'ouvrir encore plus grand. La quantité d'amour que nous pouvons recevoir est proportionnelle à l'ouverture de notre cœur, tout comme celle que nous donnons. Et cette ouverture découle du lâcher prise qui suit la compréhension de la nature profonde des choses. Sachons voir l'enfant blessé et innocent au fond de nos yeux. Alors nous le verrons aussi en l'autre, et l'amour circulera naturellement et puissamment, guérissant jusqu'aux blessures les plus profondes.
  6. Marioons

    Mal vivre pour des idées

    Je ne sais pas si, parce qu'il y a une infinité de façons de percevoir une chose, cette chose n'a pas d'existence propre. Par exemple, je peux voir un arbre sous pleins d'angles, de près, de loin, m'imaginer que c'est un monstre, le trouver beau, laid, apte à donner du bon bois pour le feu... il n'en reste pas moins que cet arbre existe, et a bel et bien une influence sur son environnement quel que soit l'opinion que l'on s'en fait. Je dirais que c'est pareil pour la société. Même s'il s'agit d'un concept plus abstrait, moins palpable que le concept d'"arbre", il n'en reste pas moins réel, et nous influence, qu'on en ai conscience ou non. C'est sûr, ce système semble avoir plutôt tendance à nous encourager à garder notre masque, nous connaître seulement en superficie ou de façon distordue. Ainsi, lissés et aptes à rentrer dans une case précise, nous entrons mieux dans ses rouages et avons moins de chance de devenir le petit grain de sable qui perturbera son fonctionnement. Mais elle n'est pas que ce masque, je pense.
  7. Marioons

    Mal vivre pour des idées

    Oui très intéressant :). J'aime bien ta notion d'"évacuer le tragique". Du moins on le laisse dans l'ombre, de côté, de la même façon qu'en voulant faire rentrer la vie dans des cases on en tue la beauté, et un jour ce tragique nous saute à la figure, et là c'est l'incompréhension et l'impuissance. Et oui, la vie en société, qui se conduit comme un être à part entière, survivant pour lui-même et non plus pour le bien de ses con-citoyens. Cet être "société" ne doit pas s'encombrer de conflits, du moins il doit les garder sous cape et faire exploser uniquement ceux qui lui conviennent et servent à sa propre survie, parce qu'ils instilleront la peur au bon endroit et au bon moment.
  8. Marioons

    Mal vivre pour des idées

    :) Oui, un cadeau qui tourne au cadeau empoisonné lorsqu'il devient une obligation
  9. On a intégré comme allant de soi une sorte de norme, de lissage de ce que l’on doit vouloir et être. Le fait par exemple, de se soucier de son prochain avant toute autre chose, « l’humanisme forcené », comme si c’était la chose la plus importante, noble, prioritaire sur tout le reste. Ou de tout faire pour rester en vie et prendre soin de soi, comme si ne pas le faire était une sorte de manque de respect envers la vie. Et si à l’inverse, voir la vie comme un vase en cristal à ne surtout pas briser et ainsi ne la vivre qu’à moitié, en marchant sur des œufs, pouvait être tout autant perçu comme un manque de respect face à cette vie qui s’offre à nous ? A-t-on envisagé ce point de vue ? Ca paraît inconcevable pour certains de remettre ce genre de choses en question. Il faut être un bon citoyen, aimer son prochain même si notre ressenti nous hurle que c'est le dernier des cons, ne pas faire de vagues et attendre gentiment la mort. Je ne prône pas l’inverse non plus, je ne prône aucun comportement en particulier en fait, car en quoi s’intéresser à son prochain serait plus ou moins « prioritaire » que s’intéresser aux fleurs, aux étoiles, aux idées, aux bactéries, à Francis Lalanne ou à la mort ? Comment a-t-on pu décréter que telle chose est plus valable, plus importante, plus essentielle, plus intéressante qu’une autre ? Et ainsi s’octroyer le droit de juger quel type d’existence et d’expérience est « bonne » ou « mauvaise », comme si nous avions connaissance de l’intégralité du fonctionnement et des buts de l’univers ? Ainsi, une personne qui reste cloitrée chez elle le nez dans des équations à la recherche d’une théorie du « tout », ne voyant quasi personne et se souciant peu de sa forme physique et de l’entretien d’un réseau social, se verra reprocher de se faire du mal, d’en faire à son entourage, et d’avoir un « problème psychologique ». Mais sur quelles bases se fonde la notion de « problème psychologique » ? Sur des bases subjectives oubliées qui font que l’on prend des hypothèses pour des vérités, des cas particuliers pour des généralités, comme quoi par exemple, pour être « quelqu’un d’équilibré », il faudrait en moyenne tant d’interactions sociales par jour, avoir un contact physique avec quelqu’un de notre espèce pendant au moins tant de minutes, avoir une humeur stable ou dont les extrêmes ne sont pas « trop » extrêmes. Mais ça veut dire quoi ? Equilibré par rapport à quoi ? Pour faire quoi ? Par rapport à quel but ? Figer les choses dans une « perfection » ? Mais comment cela peut-il être parfait si ça ne tient compte que d’UNE vision de ce qui est bien ou mal ? Si ça ne tient pas compte des aspirations profondes, uniques, et changeantes de la personne concernée, et les décrète à sa place ? Les gens qui « font souffrir » leur entourage, ce n’est pas bien. Mais se pose-t-on la question de pourquoi l’entourage souffre ? N’est-ce pas parce qu’il est esclave d’une vision du monde ? Une vision figée comme quoi « mon enfant doit garder un contact régulier avec moi » ou « je fais un enfant pour qu’il soit heureux, se trouve un conjoint et un métier stables, fasse un enfant lui-même et touche sa retraite, et si ce n’est pas le cas, je ne pourrais qu’être triste » … On se mange un bon conditionnement mental et on s'y accroche jusqu'à indigestion. Et s’il se trouve que cet enfant ressent un besoin irrépressible d’au contraire aller toucher du doigt ses limites, se mettre en danger, explorer les zones « inhabituelles » de la vie, et meurt à 20 ans, on dira que sa vie fut un gâchis, que c’est « triste », « dommage », « pas de chance », « injuste » ? Il ne nous vient même pas à l’esprit que peut-être le bonheur en tant qu’état de béatitude figé et permanent est un non sens, mais que le véritable sentiment d’être sur le chemin de ce pourquoi on se « sent » le plus fait, d’accomplir des choses dont on sent qu’elles donnent un sens à notre vie, quitte à prendre des risques, est autrement plus profond, mystérieux, utile et magnifique ? Et qu’est-ce que ça veut dire « risques » ? Risque de mourir ? Là encore on part du postulat que mourir, c’est grave et irrémédiable, et que ça doit arriver le plus tard possible et en douceur. Mais on pourrait aussi penser que ne pas avoir vraiment vécu, c’est grave. Et alors trouver la prise de risque plus logique que la prudence. Mais encore, c’est accorder trop d’importance et de « définitivité » à la mort, car s’il se trouve qu’au final on a plusieurs vies, que la mort n’est pas une fin en soi, à quoi bon s’empresser de prendre des risques et se mettre la pression pour tout tester, tout vivre le plus vite possible ? Finalement, fonder tous nos comportements sur des croyances et non sur nos ressentis et nos envies, n’est-ce pas là le risque ultime, si risque il y a ? Et si être libre, c’était avoir compris que nous ne sommes esclaves que de nos croyances, et du fait d’y adhérer aveuglément et durablement ? « Mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente... » disait Brassens.
  10. Marioons

    Fulgurance

    Les manifestations intempestives de vie sont mal vues dans notre société, qui maintient la vie dans un carcan, comme un thorax dans un corset. Roter, rire aux éclats, jouir, fondre en larmes, qu’est-ce que ça a en commun ? C’est la vie qui se manifeste sans passer par quatre chemins, sans doser, sans contrôler. Qu’est-ce qui évoque la vie ? La spontanéité, la rapidité, l'expansion, la luminosité, le bruit : le Big Bang. A l’inverse, ce qui est lent voir immobile, rabougri, silencieux, sombre, évoque la mort. La vie est liberté pure, elle s’étend dans tous les sens sans se préoccuper de maintenir l’ordre à tout prix, de ne pas faire de bruit, de ne pas choquer, de ne pas prendre trop de place. Il n'y a qu'à observer les enfants... Et moi, à mon échelle, est-ce que j’incarne la vie ? Puis-je l’incarner davantage ? Qu’est-ce qui fait de moi un mort-vivant, endors ma spontanéité, assombri mon existence sous couvert de bonnes manières, de principes, de sécurité, d’ordre ou de "raison" ?
  11. Marioons

    Le souffle du rêveur

    Je pense comprendre ce que tu dis, ça se tient, et tu as peut-être raison. Mais je me dis qu'on peut aussi voir les choses sous un autre angle : Peut-être est-ce précisément parce que le concept de mort n'a pas de sens (du moins dans notre appréhension actuelle de la réalité), qu'il est "impensable", inimaginable, et que nous nous débattons de toutes nos forces pour lui tourner le dos ou le contourner. Parce qu'au final, oui, la mort est bien omniprésente et inévitable, et face à cette insaisissable et mystérieuse fatalité, nous optons souvent pour la fuite, parfois pour la mélancolie. Je pense qu'on peut bel et bien souffrir de sa propre mort : l'idée même est une souffrance, suffisamment grande pour qu'on ne puisse la balayer avec l'argument (d'ailleurs questionnable parce que purement mécaniste) "qu'une fois mort de toute façon on ne ressent plus". Cet argument s'en remet à la raison, or nous sommes loin de n'être que des êtres de raison. La preuve : l'idée même de ne plus rien ressentir, plus jamais (mort telle qu'on la suppose) est intolérable et extrêmement désagréable pour ceux qui la regardent en face et se laissent véritablement pénétrer par cette idée. Elle nous touche en plein coeur, elle parle à nos émotions les plus profondes, pas à notre carapace de raison. L'esprit se cantonnerait à la vie pure et dure, à l'utilité "concrète" ? Mais comment trouver une utilité à la vie si l'on ne réfléchit au sens de la mort ? Je pense qu'au contraire l'esprit est d'une utilité cruciale en se souciant précisément de la mort. Et que même les morts ont un effet sur les vivants. Parfois très puissant même : il n'y a qu'à voir avec quelle force la mort est capable de resserrer les liens parfois, de rappeler l'essentiel à ceux qui s'étaient égarés, de mettre l'amour en relief, au premier plan, enfin. Tu crois réellement que nous avons davantage peur de découvrir que notre instinct s'était trompé, indépendamment de ce que ça implique, juste par pur ego qui n'aime pas avoir tort ? Davantage peur de ça que de la mort ? Je pense au contraire que nous sommes bien plus prompts à changer d'avis et à laisser tomber l'ego qu'à accepter l'idée de la mort. Quand elle approche, certains athées dont l'instinct leur dictait qu'il n y avait rien à espérer, s'empressent sans grande résistance d'envisager qu'ils aient pu se tromper, pour peu qu'on leur offre un peu d'espoir en échange. Pourquoi aurions nous peur de l'écart entre instinct et réalité, si ce n'est par peur d'un écart en défaveur de la réalité ? Finalement, l'espoir (penser que peut-être la réalité est plus belle que ce que nous dicte notre instinct ou notre "bon" sens), est-il naïveté, déni, ou réalisme ?
  12. Marioons

    Le souffle du rêveur

    Peut-être en effet que les choses ne sont pas si mal faites... La mort a ses raisons que la raison ignore ?
  13. Ne court-on pas tous d’une façon ou d’une autre après l’immortalité ? Par la possession : l’argent illimité nous donne l’illusion de tout pouvoir posséder donc de tout pouvoir contrôler, avec pour fantasme sous-jacent de contrôler le temps donc notre propre mort. Le pouvoir, sans parler d’argent, est aussi une forme de contrôle sur les autres, les choses, qui rassure, évite de voir que le temps file. Tels des cailloux au creux de nos mains nous empêchant de voir l'eau filer entre nos doigts crispés. Le fait de vouloir transmettre à tout prix, ces profs qui ne peuvent plus s’arrêter de parler, tant et si bien qu’ils ne savent plus écouter, eux aussi tentent désespérément de remplir un vase de terreau qui, ils l’espèrent, fera pousser de nouvelles fleurs après leur mort, comme pour survivre à travers leurs idées. Le plaisir, n’est-il pas aussi une forme d’expansion de la vie, non dans le temps, mais dans l’espace, via l’intensité de la sensation, le renforcement du sentiment d’être vivant ? Certains courent après les plaisirs, les collectionnent, comme pour se souvenir, comme pour revivre encore et toujours ce sentiment d’éternité, d’absolu, de complétude de l'instant. Même l'ascète, semblant à l'inverse renoncer à tout, cultive en fait le sublime, l'art du devoir et de l'abnégation, comme pour en faire un bouquet qu'il pourra brandir face au regard intransigeant de la grande faucheuse. Ces gens qui veulent redonner le sourire aux autres, ces clowns qui vont dans les hôpitaux faire rire les enfants, ces poètes, ces musiciens qui redonnent de l’espoir, eux aussi espèrent faire germer cette petite graine qui transmettra et fera croitre la vie au-delà et après eux. La vie est une maladie sexuellement transmissible, mais pas que. Elle se transmet d’une infinité de façons, toutes les fois où il y a de la beauté, de la passion, et c’est comme si vivre et perpétuer la vie était une seule et même chose. On ne peut être pleinement vivant sans contaminer les autres de cette envie de vivre, cette rage même parfois. C’est plus fort que soi. Et quand on s’endort, quand on laisse tomber, elle nous rappelle toujours à l’ordre, elle trouve toujours le moyen de se faire entendre, quitte à en passer par de la souffrance ou de la violence (malchance, maladies, drames). Et même, parfois, paradoxalement, par la mort : comme dans « Le cercle des poètes disparus », cet enfant incompris par son père qui préfèrera se donner la mort plutôt que de tuer son rêve de devenir comédien. La vie fait tout pour nous réveiller, nous faire rêver-éveillé, nous pousser à faire vivre et grandir le rêve. S’éveiller, aider les autres à s’éveiller, n’est-ce pas se rappeler et leur rappeler sans cesse et par tous les moyens imaginables que la vie est passion, beauté, folie ? Que c’est un crime que de ne pas tuer l’ennui ? Que c’est une folie que de vivre sagement ? Que ne pas jouir, c’est mourir un peu ? Le symbole de la vie, c’est le souffle. "Rendre son dernier souffle". Le souffle, c’est ce qui maintient en vie, mais c’est aussi le vent : ce qui transmet, ce qui dissémine les graines. La vie a pour essence même la transmission. Pas de vie sans mouvement. La vie ne peut que s’étendre, se propager, se partager. L’univers est en expansion parait-il… La vie, c’est le souffle du rêveur qui tente de prolonger et d’étendre son rêve à l’infini. "The show must go on"... !
  14. Marioons

    Main de fer dans gant de velour

    Oui, comme tu dis, recherche de pouvoir. Pourquoi cette recherche de pouvoir ? Pour compenser quoi ? Un manque d'amour criant peut-être, qui de façon illusoire s'imagine pouvoir être remplacé par un sentiment de contrôle et de grandeur de l'ego...
  15. Marioons

    Main de fer dans gant de velour

    La réponse est peut-être dans ta question : la conscience... ? Car au fond, ne ressent-on pas ce choix de chaque instant, entre ouvrir les yeux, avoir conscience et en assumer les éventuelles conséquences sur notre moral et nos futurs actes, ou continuer de les garder fermés ou mi-clos, juste un petit peu plus longtemps... ?
  16. On nous parle comme à des chiens ou à des demeurés. On nous conditionne depuis la plus tendre enfance. On nous sape à petit feu la confiance, la lucidité, la vitalité. On nous crée de faux rêves. On nous vend des ambitions égocentriques. On nous embrigade, on nous endort, on nous affaibli, on nous stresse, on nous rigidifie. Jusqu’à faire de nous de parfaits petits robots, aptes à supporter et perpétuer ce non sens, aptes à rester enfermés dans un système qui, s’il ne parvient pas tout à fait à nous sucer jusqu’à la moelle, ne se privera pas de le faire pour notre voisin de pallier, dont on n’a d’ailleurs même plus l’énergie de se soucier. La violence de ce système est sourde, insidieuse, elle reste masquée et mielleuse jusqu’à ce qu’on comprenne et qu'on ne tente réellement d'en sortir. Alors elle montre sont vrai visage, elle montre les crocs, et les hypocrites « cordialement » ne sont plus de mise… Continuons à résister, à rêver en grand, et à œuvrer pour un monde plus uni.
  17. Marioons

    Quoi donc ?

    Tant mieux :) Oui ça doit jouer en partie probablement
  18. Marioons

    Quoi donc ?

    Ah bon ? Comment vas tu ?
  19. C’est plus fort que soi, mais pour notre plus grand bien. Quand on s’ouvre à l’amour, on s’ouvre à la plus grande des forces. On se relie aux forces de l’univers, on cesse de tourner en boucle dans nos propres schémas limités, et on accepte enfin les innombrables mains tendues par le monde. On cesse de se laver obsessionnellement avec la même eau, mille fois souillée de notre propre crasse, et on plonge enfin dans l’océan d’eau pure et fraiche de la vie. On sort de la folie. La véritable folie, la plus répandue sur cette Terre : celle de vivre dans le monde, mais coupé du monde. Au milieu d’une foule, mais désespérément seul, parce qu’anesthésié, parce que dominé par la peur. Insensibilisé à soi, insensibilisé aux autres. Parce qu’on n’a pas encore trouvé la source d’oxygène, on a besoin d’une combinaison spatiale, encombrante et limitante, pour survivre. On croit avoir compris, avoir vécu, mais jusqu’alors ce n’était que de la 2D. Ce n’est que lorsqu’on passe à la 3D que l’on réalise, ce n’est que par contraste que l’on se rend compte. Et alors cette fois on a la présence d’esprit et l’humilité de se dire qu’on ne connaît même pas encore la 4D… Tu vois des films qui le mettent en scène, tu en entends parler, tu le nommes, tu le mimes, mais le connais tu vraiment ? C’est un vague souvenir en toi, une « impression » (imprimer = concept plaqué en 2D pour en garder la trace, le coder…), quelque chose dont tu as l’intuition profonde, que tu peux ressentir déjà sous des formes partielles, furtives ou amoindries, mais tant que tu ne l’as pas vécu de tout ton être, le « connais » tu vraiment ? Connaître. Co-naître. Naitre ensemble. C’est un processus. C’est un acte. Au sens ancien, connaître quelqu’un voulait dire qu’on avait fait l’amour avec lui… On ne connaît pas tant qu’on n’est pas passé par le lien de l’amour. On ne SE connaît pas tant qu’on ne s’explore pas avec amour. Co-naître, c’est faire l’amour… On naît à la vie, à soi, par l’amour. On naît grâce au lien. L’amour source de vie physique, c’est connu, mais aussi psychique. On n’est pas vraiment naît psychiquement tant qu’on n’est pas tombé amoureux. On n’est pas incarné. C’est comme si notre corps était un robot qui fonctionnait en automatique en attendant patiemment que l’âme à l’intérieur veuille bien se réveiller. Il survit comme il peut, seul face au monde avec son bouclier et ses armes malhabiles, pour protéger cette âme qui dort. Comme le dragon qui garde son trésor. Le dragon c’est notre corps, le trésor, notre âme, notre destinée, notre capacité illimitée à aimer. La belle au bois dormant réveillée par le baiser du prince charmant. La belle au bois dormant, c’est notre âme. Et notre âme est faite pour aimer. Tant que les conditions ne sont pas réunies, elle préfère dormir. Elle préfère dormir que vivre dans un cauchemar. Son château, c’est notre corps. Le cauchemar, c’est le monde sans amour, les ronces autour du château. L’âme qui se réveille, par et pour l’amour, s’unit alors au corps, se mélange et fusionne, est-ce ça l’alchimie ? Mais ce processus ne peut avoir lieu sans la connexion à d’autres âmes. L’âme seule ne peut trouver l’énergie pour s’alchimiser que par l’union à d’autres âmes, et certaines qui sont tout particulièrement complémentaires, permettent tout particulièrement le processus. J’ai eu besoin de passer par la théorie avant. J’ai eu besoin d’avoir l’illusion de comprendre les choses uniquement par le mental, pour enfin accepter que je ne pouvais les comprendre totalement qu’en acceptant aussi le lâcher prise et en en faisant l’expérience. Des peurs remontent. Premier réflexe : les écarter, les minimiser, les nier. Mais l’amour est fait pour accepter tous nos sentiments. C’est quand j’ai accepté profondément mes émotions, et surtout mes peurs que la vie m’a fait les plus beaux cadeaux. Quand je me suis avouée mon sentiment de vulnérabilité, ma peur de la perte. L’amour ce n’est pas un sentiment plat, lisse, inébranlable, dénué de peur, de passion, de colère, de doutes. Ca inclus TOUT. C’est l’inverse de l’exclusion. C’est de l’inclusion. (Comprendre = « prendre avec soi ». Accepter, englober, prendre tel que c’est. La capacité de « comprendre » les choses et les êtres serait proportionnelle à la capacité d’aimer ?). C’est l’inverse de la fission, c’est de la fusion. C’est l’acceptation de tout ce que je suis, tout ce que je ressens, à chaque instant, de tout ce qu’est l’autre, de tout ce qu’est le monde. C’est la somme de tout. C’est le plus vivant, complet, vivifiant, unifiant des états d’être, parce que ça active tout, et de toutes les manières. Et ça relie tout. C’est comme un liant qui répare les fissures et rend le tout encore plus beau. Ca active tout… or ne dit-on pas que l’attention donne de l’énergie = active, guérit ? L’amour, ce serait en fait une attention accrue dénuée d’attentes, donc une « énergétisation » accrue. L’objet de l’amour serait énergétisé en même temps que celui qui l’éprouve (l’éprouver énergétise déjà), à la hauteur de son ouverture, de sa « réceptivité » à cet amour. La méditation, ce serait l’entraînement à généraliser et intensifier ce type d’attention. Aimer un être en particulier, un « entrainement » à aimer l’ensemble des êtres. Même pas un entraînement en fait. Un miroir, un processus parallèle. Car aimer vraiment un être revient à aimer la totalité de l’univers, si l’univers est en chacun. « Connais toi toi-même et tu connaîtras l’univers » > Aimes (quoi que ce soit, mais véritablement) et tu aimeras l’univers… ? L’univers serait déjà terminé, champ infini statique où le sens de la vie se résumerait à appuyer sur une télécommande pour zapper d’un possible à l’autre ? J’y crois de moins en moins. Je crois qu’il se crée à mesure que l’on vit, et qu’en aimant on contribue à le rendre de plus en plus beau. Le processus alchimique qui se passe au sein de notre corps ne serait que la version micro de ce qui se passe en macro dans tout l’univers. « Ce qui est en haut est en bas, ce qui est en dehors est en dedans » ? Alors si je m’alchimise, il ne peut en être que de même pour l’univers ? Oui mais « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » ? OK. Alors l’univers a toujours été là, peut-être, ok peut-être que tout est déjà là, mais tout n’est pas encore transformé, alchimisé, alors. Rien ne se crée dans le sens de rien ne s’ajoute, ok, mais par contre il y a création dans le sens qu’en se transformant, il y a apparition de nouveauté, d’inédit. L’amour, dans un dernier sursaut, fait remonter à la surface les émotions négatives, les peurs les plus profondes, comme pour les balayer une bonne fois pour toutes. Les émotions positives apportent avec elles leurs sœurs jumelles, négatives. Mais c’est pour mieux s’en libérer. La source du lien entre deux êtres est toujours là. C’est le lien qui peut être mis en mode off, obstrué par les peurs de chacun, mais la source ne s’éteint jamais. « Parce que c’était lui, parce que c’était moi ». Ce lien est unique. D’autres existent, intéressants, nourrissants, mais seul ce lien là crée ce type et cette intensité d’alchimie là. Avant je pré-sentais que c’était là mais ce n’était pas encore unifié à tout mon corps. Comme si c’était dans le cœur (« au cœur de » = au centre = à la source), en potentiel, et que ça n’attendait que de s’étendre. C’est comme si c’était « monté au cerveau ». Et en le laissant monter, descendre, s’étendre, on s’unifie soi-même. En se soumettant à lui, on se libère. En lui résistant, on croit maitriser les choses et être libre, mais en réalité on ne fait que rester prisonnier de soi, de notre ego. La seule soumission qui nous rend paradoxalement plus libre et plus fort que jamais serait la soumission à l’amour… ?
  20. Marioons

    Quoi donc ?

    Chercher le pourquoi ? Quête infinie d'une supposée cause... Mais si la vie fonctionne en une sorte de cercle infini, si seul le présent existe, et le passé et le futur sont des vues de l'esprit, à quoi bon chercher dans l'enfance ou dans les éventuelles vies antérieures, LA cause "originelle" de tous nos maux ? On trouvera, c'est sûr, le mental finira bien par se nourrir de quelques explications convaincantes, cohérentes en apparence. Et après tout, pourquoi pas, si cela peut permettre d'avancer. Mais il y a peut-être plus naturel et efficace... Chercher le comment ? Comment arriver à nos fins... par quelle stratégie atteindre cet objectif... Encore une fois, le mental cherche dans son panel étriqué de possibles ce qui semble être le plus faisable. Mais a-t-on seulement pris le temps de se demander... QUOI ? Qu'est-ce que je ressens, ici, maintenant, tout de suite ? A-t-on pris le temps d'interroger notre corps, de laisser affleurer les messages qu'il porte en lui à chaque instant, peut-être les messages les plus complets et adaptés à ce dont on a réellement besoin, envie, là tout de suite pour aller vers le mieux...
  21. Acquérir un discernement qui nous permet de ne plus tout rejeter en bloc ou tout idéaliser permet de faire feu de tout bois et d’évoluer à vitesse grand V ! Oser voir la part sombre et lumineuse en chaque chose, embrasser le tout, ne plus redouter l’une et aduler l’autre, grâce à la confiance en nos ressentis. S’instruire, faire le tri (« digérer ») quelle que soit la qualité de la « nourriture » ! Avoir moins peur de ce que peut dire ou faire l’autre car avoir suffisamment confiance en notre discernement, notre intuition, notre cœur, notre intelligence, qui sont une seule et même chose ! Ne plus dépendre de l’avis ou de l’aval d’autrui pour mener sa vie ! Faire fuir les mégalos prêchant la recette miracle mais bizarrement toujours emprunte de peur et d’ « urgentisme », et se refusant à ouvrir les yeux face à leur propre supercherie. Par la subtilité toujours plus grande de l’esprit, poussée par le moteur de la foi (au sens de certitude profonde de l'existence du meilleur en soi et dans le monde), se frayer un chemin hors des cailloux qui remplissent le bol et cachent sa lumière. Ainsi, accéder à une vision d’ensemble du phénomène, un recul et un levier, permettant de faire le choix à tout moment de renverser ce bol pour dégager les cailloux restants et se libérer définitivement. Etre libre, parce qu’on réalise qu'on l'a toujours été ! Se nourrir de toute chose pour mieux s'en libérer, des écrits, des impressions, des paroles, des plus aberrants aux plus pertinents, des plus fins aux plus grossiers. Les "ennemis" tout comme les amis sont nos maîtres… Faire feu de tout bois… En ouvrant les yeux sur le « mal », comprendre que le plus gros ennemi est de se laisser croire qu’il existe un ennemi et de le redouter. Comprendre qu’il n’est dangereux que tant que l’on n’ose le regarder en face, et lorsqu’on le fait enfin, constater qu’il nous offre l'immense cadeau de réaliser que depuis le début on était plus fort que lui ! Ceux qui nous conseillaient de l’éviter, s’en protéger, avaient tout aussi tort que ceux qui nous encourageaient à le contrer de toutes nos forces. Redoutant de l’affronter, on procrastinait certes, mais en attendant on développait notre discernement et notre compréhension, et le jour où l’on tourne le projecteur, la lumière est si forte qu’elle ne peut que révéler la supercherie. Cet ennemi, c’est l’ombre chinoise d’une petite main vulnérable qui se fait passer pour un monstre ou nous pointe du doigt des monstres imaginaires. C’est un petit enfant en déguisement d’Halloween en quête de bonbons et de reconnaissance, qui tente d’effrayer en criant très fort mais se révèle tout chétif et sans voix une fois démasqué. On peut alors rire de bon cœur, puis le prendre dans nos bras. La subtilité accrue de l’esprit mêlée à la confiance en soi, c'est-à-dire en nos intuitions profondes, créent la force tranquille et souple qui soulève des montagnes. La confiance en soi en carton que l’on nous vend depuis l’enfance n’a rien à voir avec ce sentiment si agréable et si indissociable de la lucidité, de la chaleur humaine et de la confiance en la vie.
  22. A trop vouloir percer le mystère, je m'épuise et il m’échappe. Mais alors j’y renonce, ma vitalité semble hiberner, et il rechigne aussi à pointer le bout de son nez. Le mystère brûle de se dévoiler, mais il veut aussi être aimé. Il veut que l’on parte en quête Mais sans oublier de prendre plaisir au jeu et de s'émerveiller tout au long du chemin. Il veut que l'on cultive la détermination et la fermeté du guerrier, tout en gardant la légèreté et l'innocence de l'enfant. Il pique notre curiosité Nous pousse à révéler les forces qui dorment en nous, des plus créatrices aux plus destructrices. Il nous rappelle sans cesse que jamais il ne se dévoile aussi fort Que lorsque nous le respectons et nous abandonnons à lui. S'abandonner ne voulant pas dire rester passif, sur le bord de la route, à attendre les signes, Mais plonger tout entier, rentrer corps et âme dans la danse, jouer le jeu à fond en lui offrant notre cœur, notre authenticité. Embrasser le mystère, c’est le chérir Autant pour le trésor d’avenir qu’il nous laisse entrevoir Que pour le jeu d’incertitudes qu’il nous offre au présent, Sans oublier l’histoire qu’il nous aura permis de raconter.
  23. L’univers ne nous demande qu'une chose pour connaître le bonheur, d'une simplicité déconcertante : c'est d'aimer. Il ne s’agit pas de se forcer à tout prix à aimer ce que l’on n’aime pas. Le sentiment doit être authentique, facile, spontané . Donc trouvons d'abord des façons de nous entourer de ce qui nous plaît le plus, de faire d'abord et davantage ce qui nous rend facilement enthousiastes, joyeux, reconnaissants, légers, puissants, vivants. Ce qui est encore trop entouré d'un halo de peur ou de haine dans notre esprit, laissons le de côté, à la limite, gardons le pour plus tard. Le halo sera entre temps estompé sans nul besoin de lutte à mesure que l'amour prendra du terrain. L’enthousiasme attire à nous des circonstances qui nous donnent encore plus de raisons d’être enthousiastes. L’amour attire à nous des choses qui nous donnent encore plus de raison d’aimer. Cercle vertueux. On peut choisir d’aimer les choses matérielles, on en tirera une certaine satisfaction. C’est une forme d’amour après tout, car la matière est, comme tout ce qui existe, une forme de conscience, d'énergie, une vibration, digne d’amour. Tout comme les éléments, les plantes, les animaux, les sons, les odeurs, les idées, soi-même... tout. Et puis, l’amour de l’humain, n’est-il pas une forme d’amour encore plus satisfaisante, encore plus "remplissante" ? Et ainsi, chaque jour, nous nous rapprochons de la plénitude, amour de tout ce qui est, amour dit « universel » ou « inconditionnel ». Et tout cela sans forcer. Juste en suivant l’élan de notre cœur.
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