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tison2feu

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Tout ce qui a été posté par tison2feu

  1. Sur ce point, je crois bien que c'est Sartre qui m'a induit en erreur (cf. p. 104, "Explication de L'Etranger", Situations, I, Sartre), ce qui n'enlève rien malgré tout à la très bonne analyse générale de Sartre.
  2. Ou plus probablement parce que ni Meursault ni la nature ne s'aviseraient de porter des jugements sur autrui. Ainsi appréhendée, l'indifférence ne serait-elle pas une condition préalable (être "purgé du mal") à la mise en oeuvre de toute fraternité digne de ce nom ? Le mal est dans le jugement, non pas dans l'expression de l'émotion amoureuse. Ou dit encore autrement, Meursault est viscéralement indifférent au monde des humains qui portent des cris de haine, à savoir des jugements sur autrui.
  3. Il y a bien sûr un décalage entre le roman et sa traduction philosophique. Mais, je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi pour conclure à un pessimisme absolu se dégageant de L'Etranger. La nature est un personnage du roman qui reste omniprésent jusqu'à l'excipit où, après le départ du curé, il est précisé : "Lui parti, j'ai retrouvé le calme. J'étais épuisé et je me suis jeté sur ma couchette. Je crois que j'ai dormi parce que je me suis réveillé avec des étoiles sur le visage. Des bruits de campagne montaient jusqu'à moi. Des odeurs de nuit, de terre et de sel rafraîchissaient mes tempes. La merveilleuse paix de cet été endormi entrait en moi comme une marée. À ce moment, et à la limite de la nuit, des sirènes ont hurlé. Elles annonçaient des départs pour un monde qui maintenant m'était à jamais indifférent. Pour la première fois depuis bien longtemps, j'ai pensé à maman. Il m'a semblé que je comprenais pourquoi à la fin d'une vie elle avait pris un « fiancé », pourquoi elle avait joué à recommencer. Là-bas, là-bas aussi, autour de cet asile où des vies s'éteignaient, le soir était comme une trêve mélancolique. Si près de la mort, maman devait s'y sentir libérée et prête à tout revivre. Personne, personne n'avait le droit de pleurer sur elle. Et moi aussi, je me suis senti prêt à tout revivre (...)". Ne peut-on déceler un semblant d'osmose entre la "tendre" indifférence de la nature et l'indifférence pourtant complice de Meursault ? (Peut-être faut-il être Latin pour comprendre cela !). A la fin du roman, nous savons que cette relation entre la nature et Meursault est absurde mais "fraternelle". Le pessimisme n'est pas absolu parce que Meursault n'est jamais véritablement seul. Il a des frères d'indifférence, comme nous pourrions avoir des compagnons d'infortune. Cette nature n'est-elle pas extraordinaire puisque, souvenons-nous en, Meursault se trouve " devant cette nuit chargée de signes et d'étoiles" ?! En clair, la nature est chargé de mystères/signes - telle est l'illumination finale du roman ! - dont le sens est de ne pas avoir de sens ! C'est là où je décroche complètement avec la pensée invraisemblable de Camus... Camus est viscéralement, comme je puis l'être moi-même, un amoureux de la nature mais il ne veut pas l'avouer pour la commodité d'une démonstration à laquelle je ne peux adhérer.
  4. J'ajouterai juste à ta fin de phrase "volonté de vivre leur vérité quoiqu'il arrive, en toute innocence...", ce qui justifierait ce parallèle, également établi par Sartre, avec le personnage de Muichkine vivant "dans un perpétuel présent, nuancé de sourires et d'indifférence". Innocence coupable, aux yeux de la société, de celui qui n'aime pas comme les autres sa mère ou sa compagne. L'approche de la mort est l'heure de vérité, s'il en est. Meursault aurait pu douter de lui face à la mort, mais en présence de l'aumônier, il n'abdique en rien sa vérité qui fait de lui le scandale de la société. Mieux encore, il se trouve conforté à l'idée de ne jamais vivre dans l'espoir. Si la vie était à refaire, il serait prêt plus que jamais à revivre sa vie dans cette même relation absurde entre lui et le monde.
  5. Je partage pleinement la finesse de tes vues que j'ai appliquées au choses de l'amour, refusant de me laisser enfermer dans cette dualité infernale et purement subjective dominant/dominé. N'avons-nous pas perdu de vue le sens premier du jeu qui était celui de "plaisanter, badiner" ? J'accepte de jouer à l'amour avec toi (ce "je" et ce "toi" sont une façon philosophique de parler, hein !), par amour du jeu et non pas en vue d'une quelconque victoire/domination, et il n'y aura par conséquent rien à attendre de moi, pas plus dominant que dominé - sauf tout au plus à jouer de concert à être tantôt dominant ou tantôt dominé. Si d'aventure ton jeu devenait duel et corrida amoureuse, toute velléité de domination finale serait totalement illusoire car tu ne sauras jamais si je t'ai laissé gagner.
  6. tison2feu

    Music'Acoustic

    Hellooooooooo !!!, Cajou , et mil gracias à toi et aux amis de la musique acoustique (il y aurait tellement de "j'aime" à donner dans ce topic !) En souvenir de cet autre répertoire rythmique - construits sur un ostinato rythmique de 12 temps - que l'on retrouve dans la musique baroque (folias, jácaras...) et certains grands styles flamencos (soleá, bulería...) :
  7. Et la question de fond ? Volatilisée. Pose-toi un jour véritablement la question de savoir d'où te vient ce désir irrépressible de critiquer un philosophe sans jamais l'avoir lu.
  8. Et quid du processus de pensée du métaphysicien, qui met un frein précisément à ce processus d'accélération et de chosification de la pensée ? J'éprouve le plus grand mépris à l'égard de tout petit prosateur de foire qui se permet de citer un philosophe sans même l'avoir lu ni compris.
  9. Si tu aimais discuter, Maroudji, pourquoi éluder la question de fond, que je te rappelle : 3/ C'est tellement facile d'ironiser sur la "métaphysique" dudit philosophe, Maroudji, quand tu n'as pas saisi un traître mot de la différence qu'il établit, dans cet entretien, entre "ontologie" et "métaphysique", ou encore entre "choses" et "objets". Cette "ontologie du monde plat" à laquelle tu fais allusion, ce n'est pas du tout ce à quoi se résume la philosophie de Tristan Garcia. C'est même tout le contraire. Tu ne fais que mutiler sa pensée. Ce philosophe nous dit qu'il faut apprendre à voir double, à la fois ontologiquement ET métaphysiquement : "L'ontologie est un mouvement de descente : la pensée s'enfonce dans la profondeur du possible jusqu'à atteindre la chose nue, sans qualités, considérée isolément. La métaphysique, au contraire, est le mouvement de la remontée. Elle rétablit du relief, des propriétés, des rapports. Elle a affaire non plus à des choses, mais à des objets". Tu as fait l'impasse sur l'essentiel, Maroudji, à savoir la quête métaphysique de ce philosophe. Ton post est une imposture. Il est à l'image même du mal du siècle que tu dénonces mais dont tu es atteint : "Aller vite, vite, plus vite encore". Tu ne fais que participer piteusement à ce processus accéléré de chosification de la pensée d'autrui.
  10. Eh bien, précisément, tu as omis la subtilité du propos qui transparaît dans cette phrase. Il y a une différence subtile entre énoncer un cliché et avoir conscience d'énoncer un cliché. Cela n'est qu'un indice qui va se trouver confirmé par la suite. La preuve que tu n'as pas lu cette entretien dans son intégralité réside bien sûr dans tes propos tenus sur ce philosophe. Je n'aurais même pas dû aborder ce point 1/ mais me limiter aux points essentiels 2/ et 3/ auxquels tu ne réponds pas.
  11. 1/ Faux. La personne qui interviewe Tristan Garcia a pris la peine de préciser qu'elle s'est jurée d'éviter le cliché de "l'étoile montante de la pensée française". Il est donc malhonnête, Maroudji, de faire dire à philosophie magazine ce contre quoi ce mensuel nous met en garde. Cela montre que tu n'as pas lu les 5 pages d'entretien. D'emblée, Maroudji, tu signales que tu ne connais pas Tristan Garcia. Quel est donc cette manie - de ménagère de la philosophie de comptoir - si répandue sur les réseaux sociaux consistant à parler d'un auteur que tu n'as pas lu et d'en déformer à loisir les propos ? Sinon le plaisir de découper puérilement des mots, comme l'enfant découpera des images de BD, et d'en faire un patchwork de projections personnelles ? 2/ Si tu commençais par lire ce romancier-philosophe, peut-être y trouverais-tu les réponses à tes questions, non ? 3/ C'est tellement facile d'ironiser sur la "métaphysique" dudit philosophe, Maroudji, quand tu n'as pas saisi un traître mot de la différence qu'il établit, dans cet entretien, entre "ontologie" et "métaphysique", ou encore entre "choses" et "objets". Cette "ontologie du monde plat" à laquelle tu fais allusion, ce n'est pas du tout ce à quoi se résume la philosophie de Tristan Garcia. C'est même tout le contraire. Tu ne fais que mutiler sa pensée. Ce philosophe nous dit qu'il faut apprendre à voir double, à la fois ontologiquement ET métaphysiquement : "L'ontologie est un mouvement de descente : la pensée s'enfonce dans la profondeur du possible jusqu'à atteindre la chose nue, sans qualités, considérée isolément. La métaphysique, au contraire, est le mouvement de la remontée. Elle rétablit du relief, des propriétés, des rapports. Elle a affaire non plus à des choses, mais à des objets". Tu as fait l'impasse sur l'essentiel, Maroudji, à savoir la quête métaphysique de ce philosophe. Ton post est une imposture. Il est à l'image même du mal du siècle que tu dénonces mais dont tu es atteint : "Aller vite, vite, plus vite encore". Tu ne fais que participer piteusement à ce processus accéléré de chosification de la pensée d'autrui.
  12. Cet altruisme pourrait bien être en effet un facteur déterminant de la survie de l'espèce des Hominiens grâce aux femelles dont la maternité était vecteur d'organisation sociale alors que la sexualité agressive des mâles, qui les conduisait à se dresser les uns contre les autres, a pu constituer un lourd handicap pour eux - mais aussi, à mon avis, un moyen efficace de sélectionner néanmoins le mâle le plus résistant du groupe - à une époque où la survie dépendait étroitement de la solidarité et de l'entraide. Cela permettrait d'expliquer que, parallèlement à des hordes de mâles chasseurs, voire anthropophages, fortement hiérarchisés autour d'un mâle dominateur, des hordes de femelles, accompagnées de leurs petits, vivaient à la périphérie du groupe et s'adonnaient à la cueillette (Cf. "Féminisme et anthropophagie" http://www.persee.fr/doc/lsoc_0181-4095_1980_num_12_1_1253 ).
  13. Faudrait dire "retourne à l'âge de la cueillette" ou à l'âge d'avant la pierre" puisque durant l'âge de la pierre, de multiples techniques à partir de la pierre (lithos en grec) ont déjà été inventées et utilisées au Néolithique, au Mésolithique et, plus anciennement, au Paléolithique, c'est-à-dire depuis 3 millions d'années.
  14. Je me permets de saisir l'occasion de tenter de répondre à une ancienne question soulevée par toi (il y a, me semble-t-il, au moins six mois de ça) et à tes interrogations à propos des sources de la pensée grecque, bien avant les philosophes Présocratiques. Bref, toujours la question du "Et avant ?". Parmi les tout premiers écrits grecs, l'Iliade et l'odyssée permet de découvrir une pléiade de leçons de vie et de sagesse dont j'ai dit un mot plus haut. Et avant l'écrit ? Il y eut la tradition orale avec son lot de mythes édifiants et moraux, comme ce fut le cas pour la totalité des populations du globe - aussi dépourvues les unes que les autres d'hommes véritablement sages. Bien à toi
  15. Devant pareil tissu d'inepties, je me permets de renvoyer à la lecture de l'ouvrage de Luc Ferry, La sagesse des mythes (2008) afin de découvrir le message des grands mythes fondateurs de la Grèce qui, contrairement à une idée reçue (colportée par notre béotien de service, Maroudji), ne se réduit pas à une succession de contes et légendes "farfelues" mais sont, sur le plan philosophique, autant de leçons de vie et de sagesse d'une profondeur abyssale. A savoir, par exemple, que la vie réussie de mortel est bien supérieure à une vie d'Immortel ratée ! (conviction d'Ulysse, dans L'Odyssée, à son retour au pays natal). Il conviendra dès lors de préférer une condition de mortel conforme à l'ordre cosmique, plutôt qu'une vie d'Immortel livrée à ce que les Grecs appellent l'hybris, la démesure, qui nous éloigne de toute réconciliation avec le monde.
  16. Oui Déjà (J'en profite pour m'excuser de parfois ne pas répondre à certains de tes posts ou à d'autres forumeurs... mais tout reste gravé en ma mémoire d'éléphant et sujet à réflexion approfondie, mais à mon rythme ).
  17. Bonsoir Déjà, Si durant 1500 ans (depuis le VIe siècle après J.-C.) tu as en France seulement 1% de la population qui a droit à l'instruction, cela fait 99% d'ignares très vulnérables et sensibilisés pour bon nombre d'entre eux à l'endoctrinement hebdomadaire du curé (messes et fêtes religieuses) et aux préceptes de l'Eglise, sa morale prescrite et son idéologie obscurantiste (par exemple, son appel à la résignation facilité par la croyance en un au-delà paradisiaque). Non ?
  18. Ma réponse est "oui" bien entendu, et la question posée par La Boétie à propos de la servitude volontaire reste d'actualité, même si d'autres formes d'esclavage non volontaire existent aussi de nos jours (60 millions d'enfants réduits au travail forcé à travers le monde, dont 11 millions en Inde). D'ailleurs l'esclavage est au fondement de toute grande civilisation de l'Antiquité (puisque la question de départ portait sur le(s) fondement(s) des civilisations).
  19. tison2feu

    ça pousse chez vous ?

    Ce samedi 18 février 2017. Un premier narcisse qui rit de se voir si beau ! Ma recette pour accélérer la floraison des narcisses : prendre soin de placer un miroir à côté des premières pousses. C'est sympa
  20. Oui. En gros le monde des humains est mal fait, il faut le changer. Cette quête de perfection, cette idéalisme exacerbé des religieux ou des scientistes traduit une même volonté de s'immuniser par tous les moyens contre la certitude effrayante de mourir. Faut reconnaître que, question inventivité et invention de systèmes immunitaires, les religieux offrent une palette de salut de l'âme et d'immortalité hors catégorie et hors concurrence par rapport aux systèmes immunitaires scientistes même les plus ambitieux. Cela pourrait expliquer la tentation du retour au religieux, dans la mesure où la folle du logis (l'imagination) y règne alors en maîtresse absolue dès lors qu'il s'agit d'explorer le champ de tous les possibles. En comparaison, le champ d'étude des scientistes et leurs bonheurs conjecturés sont plus limités et moins vendeurs que prévu. C'est du pipi de chat. En dépit de son utopisme indéniable, le scientisme semble offrir moins d'opportunités de rêver et de prendre nos désirs pour des réalités.
  21. Tu n'es pas le seul ! (Ok, je sors !)
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