Parfois, t'as des délires, comme ça, qui te viennes. Tu ne sais pas pourquoi, mais c'est ainsi. Alors, tu t'appliques, et tu le fais. Je me demande si je suis capable d'écrire une longue phrase qui ait du sens, du début, jusqu'à la fin. Le souci, c'est que tous les sujets et tous les contextes ne sont pas prétextes à ce genre de prose, comme s'il y a avait quelques conditions utile à leur création. Probable qu'un entrainement soit nécessaire. On s'habitue à tout, ou presque, au fond. Ne crois-tu pas? Alors, va-y, lance-toi, et écris, sans jamais t'arrêter, sans jamais trop y réfléchir, parce qu'il n'y a que ça qui te permettra, peut-être un jour, de parvenir à ce que tu ambitionnes, que cela soit une "petite" ou une "grande" chose : nul besoin de changer le monde sur l'ensemble de la ligne pour mériter de t'exprimer, surtout lorsqu'on sait le nombre de parenthèses, de virgules, et de passages effacés que comportent l'Histoire actuelle et passé. Amuse-toi, car c'est là ton rôle : non pas celui qu'on t'attribue quand tu nais, ni celui qu'on se tue à t'enseigner durant ton éphémère existence. Juste celui que tu t'offres par liberté. Enfin, si l'on veut. Allez, viens, et montre-moi à quoi ressemble ton monde, qu'il soit imaginaire ou non, que je sache qui tu es, ou serais : j'ai toujours été curieux de connaître la personnalité que tu possèdes, et non pas celle que tu te crées afin de coller au schéma de la réalité. Allez, oui, approche-toi, et déverse maintenant ta pensée, au gré d'un stylo ou d'un clavier, que je visite le vent de tes idées. Là est ta destinée, ma destinée, notre projet. Tracer courbe après courbe dans l'unique but de matérialiser maladroitement ce qui, dans les tréfonds d'un inconnu, toi, se trame sans que tu ne le saches jamais, car c'est là ton essence : discuter longtemps ce que tu ignores sans arrêt.
Je lis souvent des remords et des souffrances à propos d'un amour passé. Cela me rappelle la dernière dissertation que j'ai eu à faire, dissertation dont la note m'a, au passage, déçu. Il faut dire que j'ai terminé en concluant que le bonheur, finalement, consistait à aimer, et non pas à quêter la vérité, comme je l'aurais dû. Autrement dit, quitter toute forme d'illusions pour espérer, car oui, on peut toujours espérer, avoir, peut-être, l'occasion d'être un peu heureux. Conclusion : cherchez incessamment la vérité, dont l'essence vous fera nécessairement souffrir, et priez pour avoir la chance de le supporter, histoire de vous croire être heureux. Pour moi, qu'importe la situation, cela restera une mauvaise situation. La vérité ne rend pas heureux. Pas plus que l'amour, une illusion parmi de nombreuses autres. Néanmoins, elle est la plus souhaitable, la plus "belle", en quelque sorte, bien que l'une des plus destructrices.
Cela pose un autre problème, maintenant que j'y réfléchis. Au sujet de la vérité comme bonheur, j'entends. Parce que, si la vérité consiste à prendre conscience que nous ne sommes sociables que par "besoin", on finit par devenir un misanthrope, méprisant l'humanité pour ce qu'elle ne devrait pas être. Je ne vois pas où le bonheur se cache ici. Puis, au contraire, si nous sommes sociables, cela revient, je crois, à mon hypothèse selon laquelle l'amour serait "l'idéal". En fait, la vérité n'a rien d'une finalité en soi dans le fait d'être heureux : elle est simplement un détour, parfois utile, et parfois non, pour trouver sa définition de ce que serait l'homme, et donc, de ce qui ferait notre bonheur. En effet, je ne crois pas au bonheur universel, tout comme je ne crois pas à l'existence de la vérité. Ces termes sont fumeux, et chacun le sait. A quoi bon, du coup, se pencher difficilement sur des définitions de terme qui ne seront jamais plus que des idées qui ne sauront que nous décevoir? La philosophie est une matière intéressante. Vraiment. Je crois pourtant que, d'une manière, ou d'une autre, elle se trompe : la question n'est pas de trouver la définition universel d'une chose tout à fait subjective. Avec le temps, je vois tout ça plutôt comme un moyen de trouver sa vérité, son bonheur, sa réalité, et non pas celle qui engloberait toutes les nôtres. Sauf si cela ferait le vôtre. Et, j'admets me poser la question aussi. Pour la simple raison que, dans le fond, chercher loin, même trop, c'est chercher. Et chercher, c'est trouver. Un jour.