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Jedino

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Tout ce qui a été posté par Jedino

  1. (Donc t'es prof' un peu aussi?!) Et, les découvertes les plus connues sont souvent celles enseignées dans les écoles du fait de leur importance (je pense notamment au e=mc2 d'Einstein qu'on voit rapidement en terminale scientifique). Et, ouai, le vocabulaire pointu, j'ai toujours trouvé ça, disons, absurde. Par bêtise, probablement.
  2. Jedino

    Paroles de stars

    Comme quoi nous sommes très peu paradoxales! :D
  3. Jedino

    Acrostiches

    Good! Et, pourquoi pas le blanc?
  4. Jedino

    Cuisine

    Ah oui, j'en cherchais, fût un temps. Des bolets, surtout, par chez moi. Mais, j'en ai jamais cuisiné :D
  5. Jedino

    Quelques mots pour Cali

    Du Baudelaire par Mylène Farmer... :D Sinon, c'est tristounet c't'histoire là.
  6. Jedino

    un jour = une histoire

    « Viens, assieds-toi. Que vois-tu ? Raconte-moi. Le monde te dégoûte-t-il ? Non ? Bien. Savais-tu que le monde n’est rien de plus qu’un ensemble de « moi », donc, de toi ? Pourquoi tais-tu tes idées ? Penses-tu qu’elles ne valent pas celles d’un autre ? Regarde-moi. N’ai-je pas l’air idiot, à te parler ainsi ? Crois-tu que cela importe ? Ce que les autres pensent, ce que les autres perçoivent, toutes ces choses qui ne dépendent pas de toi, ont, oui, une importance, mais elles ne le sont pas pour toi. Pourquoi ? Tu ne le sais pas ? Tu es la seule vérité valable dans ta sphère. Personne n’a et ne doit te dicter ce qui doit paraître pour vrai. Comment ? Tu as peur de te tromper ? Je ne saisis pas cette crainte. Tu pourrais, au pire, finir éternellement naïf, loin de la réalité. Mais tu ne le saurais pas. Alors, où est le problème ? Tu as le souci de la vérité, c’est bien ça ? Voyons, penses-tu réellement qu’elle soit accessible ? T’imagines-tu sincèrement qu’une perle pareille se laisse apercevoir de tous ? Les élus sont rares. Peut-être n’en existe-t-il même pas. Rien ne te dit que la vérité est autre chose qu’une idée humaine. Bien sûr, il paraît difficile de douter d’évidences. Tenir un raisonnement selon lequel l’eau grimperait de la mer à sa source, voilà qui est absurde. De même qu’un objet ne décollera jamais du sol, fixé solidement de part l’attraction terrestre. Tout ça est logique, indiscutable. D’où ma question : un raisonnement expliquant parfaitement une évidence est-il juste ? Rien n’indique que non. Il faudrait qu’une causalité vienne changer les lois dont l’univers semble être muni. Sauf que ces lois existent-elles vraiment, ou ne sont-elles que des interprétations logiques de l’esprit humain ? Je ne répondrai pas, étant incapable de le faire. Quelqu’un qui y croit n’en doutera pas, même si le doute est légitime. D’autant plus que ces lois se voient confirmées par des expériences concrètes. Ne nous sommes-nous pas éloignés de notre Terre protectrice ? Si ces règles étaient erronées, aurions-nous pu ? Assurément non. Ou peut-être que si ? La question se pose. La réponse ne suit pas pour autant. Tu sais, je n’ai rien inventé. C’est à peine si j’ai su réfléchir. Il n’est pas facile de comprendre alors, d’innover ! Au fond, je ne saurais pas t’expliquer ce qu’est travailler, vivre ou batailler. L’éducation manque de vitalité. Ce n’est pas faute d’énergie, pourtant ! Seulement, nous y oublions l’essentiel. Le savoir, la réflexion, la sociabilité. Ce sont de belles choses, importantes, si j’ose dire. Le boulot, la stabilité, l’aisance de vie, tout ceci suivra. Un peu comme un dû à notre égard pour avoir su apprendre scrupuleusement ce qu’il fallait savoir. Bref, tout, mis à part le noyau : vivre. Paradoxal, tu trouves ? Tu dis que l’école te l’apprend déjà ? Que c’est « l’école de la vie » ? Soit. Tu es libre d’y croire. Moi, je définirai cependant la vie non pas comme un ensemble de conditions pour atteindre un bien-être suffisant pour supporter notre présence, mais plutôt comme un ensemble de futilités. Oui, je suis idiot, et cela est idiot. On ne change pas un homme, et moins encore ses idées. C’est pourquoi je soutiendrai que l’inutile est l’essence du bonheur, son unique chemin. Et, qu’est-ce que le bonheur, sinon s’oublier, face à un cœur ou à un paysage ? Oui, elle s’apparente à la poésie, à cette beauté qu’on ne sait qu’observer avec l’âme. Autrement dit, se défaire de l’intérêt et de l’utile. Qui peut prétendre à être heureux s’il tourne constamment autour de ces apparentes nécessités ? Je te l’accorde néanmoins, tout ceci est fumeux. Et, qu’est-ce qu’une mauvaise théorie dans une société ? Absolument rien. Elle ne vaut pas plus qu’un individu au milieu d’une masse, qu’un avis au milieu d’une opinion. D’où la supériorité du Tout face au Rien. J’aurais cependant tendance à croire que le Tout n’est rien, et que le Rien est tout. Cela rejoint l’idée du bonheur. Je comprends bien que tu puisses trouver cela vaseux. D’une part, parce que c’est le cas. D’autre part, parce que cela ne vaut pas grand-chose. Je n’ai pas le titre d’autorité, je n’ai pas la réflexion et l’art d’un homme dans le vrai. Mon seul bien se limite à en jouer. En cela, je ne fais rien. Et en même temps, je fais tout. Allons, pardon, que disais-tu déjà ? Que vivre, c’est aimer ? Si tu te souviens de ce que j’ai dit auparavant, tu remarqueras que je ne contredis pas ceci, puisqu’aimer revient à chercher l’inutile dans un être qui nous ressemble. Voilà d’ailleurs le détail qui différencie la reproduction animale de la reproduction humaine. Voilà aussi la source de notre bêtise, celle consistant à penser que cela fait de nous plus que des animaux, voir autre choses de supérieur. Il existe assurément des exemples autres montrant que l’inutile s’incorpore dans les fonctions utiles. Pourquoi ? Bonne question. A mon sens, l’utile trouve un certain intérêt à être ponctué par l’inutile. Cela est d’autant plus vrai pour des êtres conscients de ces réalités. N’est-ce pas ce que l’on retrouve dans des situations telles que la concentration, c’est-à-dire le fait de trouver le néant pour mieux le remplir, ou bien, le rythme de vie, c’est-à-dire alterner les tâches utiles à la communauté et à soi avec des activités « inutiles » ? Tu remarqueras que l’inutile ne l’est jamais vraiment. Il a toujours de son intérêt. C’est pour cette raison que je considère, par définition, l’inutile comme utile. Cela ne change pas le fait que le sentiment soit suffisant pour faire son effet. Tu comprendras donc que mon discours inutile que je t’expose depuis un petit moment maintenant est, en fait, utile. Non pas qu’il fasse sens ou qu’il soit le facteur d’une évolution quelconque, mais qu’il est la source de cette impression particulière consistant à croire que nous ne faisons rien. Je parle, tu écoutes, nous nous occupons l’esprit. L’oubli, encore une fois. Peut-être que l’inutile utile a cela d’utile qu’elle permet d’accéder au véritable inutile. Celui que nous devrions tenter de trouver. Celui que nous ne connaissons qu’à travers les insignifiances de nos vies. Celui qu’on pense saisir lorsqu’on se sent joyeux, bien. Parce que, mon ami, qui te dit que le bonheur, c’est être dans un état de plénitude ? L’homme heureux est celui qui oublie de l’être.»
  7. La banquise arctique pourrait complètement disparaître d'ici à quatre ans La fonte de la banquise arctique s'accélère au point qu'elle pourrait avoir totalement disparu en été d'ici à quatre ans. C'est la mise en garde de l'un des plus grands spécialistes du sujet, Peter Wadhams, dans le Guardian, lundi 17 septembre, alors que la superficie des glaces de mer de l'hémisphère Nord est sur le point d'atteindre son plus bas historique. Wadhams, qui dirige le département de physique de l'océan polaire à l'université de Cambridge, en Angleterre, a passé de nombreuses années à recueillir des données sur l'épaisseur de la glace grâce aux mesures de sous-marins parcourant l'océan Arctique. Il avait prédit l'effondrement des glaces de mer au cours de l'été 2007, lorsque le précédent record de fonte a été atteint, à 4,17 millions de kilomètres carrés. Cette année, le retrait des glaces s'annonce bien plus important : la banquise Arctique – la zone de l'océan où au moins 15 % de la surface est glacée – ne s'étend pour l'instant plus que sur 3,3 millions de km2 et elle continue de reculer, comme le montre le suivi quotidien du National Snow and Ice Data Center (NSIDC) américain. La surface des glaces de mer se situe bien en-deçà de la moyenne relevée entre 1979 (date des premiers relevés satellites) et 2000, qui s'établissait autour de 6,5 millions de km2. Au-delà de la superficie, la banquise se rétrécit aussi en volume : "Les mesures effectuées par les sous-marins montrent que la glace a perdu 40 % de son épaisseur depuis les années 1980", livre Peter Wadhams. "UNE CATASTROPHE MONDIALE" en 2015 OU 2016 "Du fait du réchauffement du climat, la fonte de la glace au cours de l'été dépasse sa reconstitution l'hiver, explique-t-il au quotidien britannique. Au début, ce recul de la glace de mer se faisait à un rythme suggérant que la banquise tiendrait encore cinquante ans ou plus. Mais depuis quelques années, le recul s'est accéléré. On se dirige vers un effondrement, qui devrait survenir en 2015 ou 2016, et qui verra l'Arctique libre de glace durant les mois d'août et de septembre. C'est une catastrophe mondiale." Suite et fin de l'article
  8. Jedino

    a Quelle star vous ressemblez?

    Robert Hawkins, paraît-il.
  9. Tout comme on pensait que la Terre était plate. Ce n'est pas parce que ça semble prouvé que ça l'est vraiment. Je ne dis pas que l'article est vrai. Je dis que nous n'avons pas forcément raison, là.
  10. La paléogénétique révèle une humanité éclatée Le séquençage de l'ADN ne concerne pas que les êtres vivants. Il est désormais possible de séquencer l'intégralité des chromosomes d'individus morts depuis bien longtemps et donc des espèces disparues. L'ADN se conserve près de cent mille ans à condition que l'environnement ne soit pas trop chaud et humide. A partir des quantités infimes d'ADN résiduel dans les squelettes, les généticiens peuvent reconstituer la totalité du génome grâce à la technique d'amplification qui permet de multiplier un grand nombre de fois les séquences. La paléogénétique, cette nouvelle science qui aurait semblé utopiste il y a seulement dix ans, clarifie à grande vitesse l'histoire de l'humanité. Depuis cent mille ans, plusieurs espèces d'hommes ont disparu - Neandertal il y a moins de trente mille ans, Denisovan en Sibérie, l'homme de Flores en Indonésie. Le séquençage de Flores (Homo floresiensis) - homme de faible corpulence possédant un crâne (et donc un cerveau) très petit, vivant en Indonésie - a échoué à deux reprises tant l'ADN a été abîmé par le climat tropical de la zone de sépulture. Mais Neandertal et Denisovan ont été séquencés avec succès alors même que cette dernière espèce nous est connue uniquement par un fragment de phalange et deux molaires ! La comparaison des génomes de Neandertal, de Denisovan et de l'homme moderne éclaire d'un jour nouveau notre histoire. On sait aujourd'hui que certains humains (notamment les Mélanésiens modernes) ont hérité d'environ 6 % d'ADN de Denisovan lors du passage de leurs ancêtres en Asie. Ce mélange génétique ne se retrouve pas chez les Européens ou les Africains. On sait aussi qu'il y a eu un métissage des Eurasiens avec Neandertal, qui se serait produit lors de la sortie d'Homo sapiens d'Afrique, il y a environ soixante-quinze mille ans. Son ampleur reste à préciser parce que le premier séquençage réalisé n'est pas assez précis : la technique utilisée en 2010 est moins performante que celle mise au point en 2012 pour séquencer Denisovan. Suite et fin de l'article
  11. Jedino

    un jour = une histoire

    Renouer avec ses qualités passées, voilà quelque chose de bien difficile. A croire que tout s'use et disparaît. Parce que, oui, je ne sais plus écrire. Oh, si! Je suis toujours capable d'aligner les mots mais, le ton et le fond se sont évadés. Et, le principe même de l'évasion, c'est de s'en aller. Loin. De ne pas être retrouvé. Il n'empêche, je me demande pourquoi. Peut-être l'ai-je voulu? Peut-être aussi que j'ai grandi, ou plutôt, évolué. Au fond, chaque jour est un autre. Chaque jour, je suis un autre. Une sorte d'accumulation d'événements formant doucement un ensemble plus ou moins cohérent et stable. Il suffit d'un jour supprimé pour que cet ensemble s'effondre sur lui-même. Quoi de pire que d'ignorer alors qu'on sait? Cela donne à la concentration un côté très curieux. N'est-elle pas le fait de chercher le néant afin de rendre possible l'entrée de matière et d'information? Oublier pour savoir, pour comprendre. Dit ainsi, cela paraît absurde. Pourtant, chaque action dépend d'un effort. La concentration serait-elle l'effort de l'esprit? Le néant serait alors un bien. Le meilleur. Il est aussi notre crainte la plus profonde. La perte de mémoire. L'absence de sensations. De mouvements. De sentiments. La mort. Oui, c'est ça : nous craignons la mort, c'est-à-dire l'absence de tout. Et nous l'aimons, aussi : ne tuons-nous donc pas nos pensées au moment de nous concentrer? Paradoxe humain. Nous en sommes pétris. Peut-être est-ce notre essence-même. Peut-être aussi que cela s'explique par notre mauvaise interprétation. Rien n'indique que nous ne nous comprenions correctement. N'allons-nous pas voir nos amis ou nos psys lorsque nous sommes perdus? Oui, c'est ça : l'humanité manque d'un ami.
  12. Jedino

    un jour = une histoire

    Une très belle histoire. D'autant plus si elle est vraie!
  13. Jedino

    un jour = une histoire

    C'est dommage de ne pas te lancer, mais c'est bien gentil de nous porter attention!
  14. Je m'en doutais, haha!

    Bon dimanche x)

  15. Que savais-tu donc?!

    Merci, de même x)

  16. Jedino

    un jour = une histoire

    Merci le merle :) Les lecteurs se font plus rares encore que les auteurs par ici! Mais, apparemment, cela change un peu des deux côtés.
  17. Elements de philosophie d'Alain. (Je ne mets que mes lectures personnelles, parce que sinon...)
  18. Jedino

    je m'ennuie grave dans la vie

    Oui, si on a vécu depuis toujours en ville, la campagne peut paraître, euh, vide. Je crois d'ailleurs que l'inverse est plus facile (quoi que le bon vieux paysan et la ville, c'est pas forcément une grande histoire d'amour non plus). Et, comme je l'ai dit plus haut, l'ennui ne dépend pas, selon moi, de l'endroit où on est. Les occupations sont différentes, plus ou moins liées au fait d'être avec les autres, etc... Sans pour autant que les occupations soient moindre à la campagne. Bref, je crois vraiment que cela dépend de nous, et surtout, de nous. Mais, je peux très bien comprendre qu'on préfère la ville. C'est le cas pour pas mal de monde à travers le monde. Dans le fond, il me semble que nous sommes plus ou moins d'accords. L'endroit où l'écart se creuse, c'est plutôt le besoin d'une agitation autour de toi pour toi, et mon besoin de calme et de silence. D'où l'importance de l'individu. Le lieu de vie finit par être un choix (certes, pas à la naissance, pas toujours non plus, mais là n'est pas là question). Et de ça, on ne peut pas discuter, parce que rien n'est mieux ou moins bien qu'autre chose. D'où le choix que tu dois faire, Renard79. Ou plutôt, la réflexion sur toi-même. L'ennui ne peut se vaincre que si notre situation le permet (l'exemple de l'élève dans un cours à l'école qu'il n'apprécie pas peut très bien illustrer cette idée-là : il est dans une situation, mais celle-ci ne lui correspond pas, donc il ne l'apprécie pas, et donc, il s'ennuie, et le fait comprendre, à sa manière). Faut vraiment m'excuser, je suis dans mes devoirs, là, et ça me retourne un peu la tête :D Ca c'est vrai. Et, ça c'est con. Mais bon, moi, je le veux, donc c'est très différent
  19. Jedino

    je m'ennuie grave dans la vie

    Renard79, d'accord. Donc, si j'ai bien saisi, ça pourrait jouer, mais pas de trop, vu qu'apparemment, on s'y fait. Quoi qu'on pourrait se demander si on s'y fait vraiment ou non, et qu'on pourrait se dire largement qu'à la trentaine, tout n'est pas forcément fini! Et, sinon, la campagne n'est pas la cause de l'ennui total et infini. J'y suis, et je ne m'ennuie pas. Pas plus ou moins qu'en ville. Cela dépend de nos attentes, et de nos centres d'intérêts (Si Kant a réussi à avoir une vie on ne peut plus semblable d'un jour à l'autre en vivant dans un village, sans pour autant changer ça par ennui, c'est que ni la campagne, ni l'absence, qui n'en est pas une, d'occupation, n'est cause de l'ennui qu'on peut y ressentir). Il n'y a pas que la pêche, la chasse et le bistrot. Tu peux très te promener, aller voir tes voisins, nager dans le ruisseau (ou pas, hein), cultiver ton jardin (non non, je ne pense pas à Candide là, voyons), etc... A mon avis, il faut différencier ce que tu veux faire de ce que tu peux faire, tout en sachant que les possibilités sont toujours plus nombreuses que les possibilités qui nous plaisent à l'idée.
  20. Jedino

    je m'ennuie grave dans la vie

    C'est sûr qu'il peut essayer de ne pas le faire, mais rien ne dit qu'il y arrivera (ou si ou non, mais j'ai pas le temps de développer comme hier :D). Désolé, c'était pas tout à fait voulu! Mais, si cela peut être utile, tant mieux. (Et non, je ne comprends pas vraiment l'anglais, mais je devrais) Et renard33, pas de soucis
  21. Jedino

    un jour = une histoire

    La vie Tout jeune, on apprend, presque malgré nous, que vivre, c'est vivre avec les autres. Partager, écouter, comprendre, s'entre-aider... Les qualificatifs sont nombreux. Forcément, on trouve ça beau. Les idéaux le sont toujours. Puis vient le temps des incertitudes, des coups faisant mal. On remet en doute. On nous assure doublement de l'exactitude de ces idées, de cette vérité. Une vie sans les autres est inimaginable. Humainement parlant. Parce que oui, la société, qu'est-ce, sinon un ensemble cohérent, ou plutôt, interdépendant, où chacun joue un rôle afin de s'entretenir, d'entretenir ses semblables, et, surtout, de faciliter notre existence par partage des tâches? C'est le principe même de l'entreprise. La société serait-elle alors l'entreprise du monde? Au fond, on y découvre les bons travailleurs, qu'ils soient sincères, ou non, qu'ils le fassent par générosité, ou par avidité. Il y a aussi la masse, tantôt fainéante, tantôt travailleuse, mais jamais de trop, sauf s'il le faut, sous la pression, la nécessité. Puis, il y a les emmerdeurs, ceux qui ne font rien, ou pas grand chose, sous prétexte d'être révolté, d'absurdité. Bref, on y reconnaît bien tous les échantillons d'une bonne et grande entreprise, c'est-à-dire toute l'hétérogénéité des êtres face à une même condition, et de ce fait, les sentiments très différents qui en découlent. Il n'empêche, un système, qu'il soit hiérarchique, circuit, marché, ou que sais-je, ne peut fonctionner que si les éléments le composant ont une capacité optimale à chaque instant. Autrement dit, une entreprise, une société, donc la sociabilité, n'est possible qu'à condition d'être sincère et égale dans la répartition des tâches et dans les reçus du profit tiré. Seulement, force est de constater que cette optimisation n'existe pas dans la réalité, parce que ce n'est rien de plus qu'un schéma. La réalité n'est en soi pas complexe. Nous la traduisons juste mal. En effet, nous ne voulons pas être sociables. Si nous allons vers les autres, ce n'est pas par envie, mais par besoin. Bref, nous ne souhaitons pas être sociables, mais la sociabilité veut que nous le soyons, ce qui est profondément différent. Quelque chose d'imposé se distingue très largement de quelque chose qu'on décide. Le sens du rejet de l'autorité, qu'elle soit politique, intérieure, ou peu importe, se situe là. La sociabilité découle donc non pas de notre intérêt de l'autre. Il n'est que le fruit de notre besoin de croire que nous choisissons notre vie, et ainsi, nos amis, nos occupations, notre situation. Quoi de plus rassurant que le pouvoir? Qui a le pouvoir a tout. La division de l'autorité paraît ainsi tenir de l'absurdité. Pas sûr que ce soit si faux que ça. Dans tous les cas, nos relations se fondent sur une couche de nécessité. Une couche à la fois terriblement bien ancrée en nous, et horriblement glissante. Tenter de quitter ce besoin, c'est s'assurer une souffrance mentale monumentale. Le mot n'a rien d'une exagération ici. Et cela, malgré notre connaissance de l'hypocrisie de ces relations, de ces faussetés qui nous dérangent, et que l'on accepte tout de même. C'est le principe du révolté "normal" : dénoncer un fait qui semble le déranger, sans pour autant assumer au point d'appliquer ou de réagir selon ce ressenti. Le confort est le moyen le plus efficace de taire une population qui s'indigne. Par confort, j'entends autant l'ordre que la propriété sécurisée ou le canapé. Révoltons-nous, mais pas de trop : il faudrait se lever, sinon. Voilà quelques raisons qui expliquent la difficulté immense que j'éprouve à saisir parfaitement pourquoi nous préférons souffrir que réagir. Je crois d'ailleurs que l'égoïsme découle essentiellement de là, à savoir qu'il est à la fois la crainte de perdre un confort quelconque, et de perdre cette illusion d'être aimé, voir adulé. Cela implique la pensée suivante : nous n'existons qu'à travers les autres. Ce qui paraît vrai. Ce qui est idiot. Sinon, à quoi bon discuter avec un "Je"? A quoi bon donner son opinion? Si nous n'étions que des êtres dont les morceaux trainent chez les autres, à quoi bon réfléchir sur ce que nous sommes, justement? Il y a là une contradiction que je ne m'explique que d'une façon : nous n'aimons pas la vie. Bien entendu, chacun se persuade du contraire. Mais, pour parvenir à s'imaginer n'être quelqu'un qu'à partir du moment où nous sommes un quelqu'un dans un groupe, il y a un manque de confiance évident en un quelque chose. Je ne dis pas qu'il ne faut pas être sociable. Au contraire, et c'est là où je fais, pour ma part, fausse route. Je dis seulement que nous ne devons pas être sociables sans raison, sans avoir décortiqué cette évidence qui n'en est pas tellement une. Rien ne force deux êtres à s'entendre, et rien ne les force à s'allier. Rien, mis à part un intérêt. Qu'il soit danger, peur de la solitude, besoin de parler, amour. Sa nature n'a aucune importance. L'essentiel consiste à dépasser cet intérêt. Une communion doit devenir une union. On peut penser en connaître une, et on peut concevoir cela comme extrêmement difficile. Les deux propositions sont inexactes. La première, parce que nous ne sommes que des hommes. La seconde, parce que la difficulté n'est qu'un prétexte à l'inaction. C'est là une recherche faite dans l'amitié et l'amour que d'effacer les intérêts pour ne garder que la réunion des âmes. Bien entendu, ma position ne représente qu'une position, ma foi, pessimiste, réductrice, et erronée, de ce qu'est être sociable. Parce que je suis moi-même, il paraît, un asocial. Parce que ma conception du monde, de la société, n'a pas forcément les couleurs belles et élégantes de celles que les autres peuvent avoir. Il n'empêche, n'oublions pas à quel point nous pouvons souffrir au court d'une seule vie pour des questions de duperies, de lâcheté ou de tout autre comportement méprisable et issu des conséquences amplement considérées comme des possibles inséparables de ce que sont les relations. Bref, rencontrer un enfoiré, en quelque sorte. En plus de renier le fait que nous ne sommes pas toujours nous-mêmes très respectables, nous consentons à la soumission. Je ne dis pas qu'il faut rester seul. La solitude n'est un monde appréciable que si nous savons l'apprécier. Ce que je veux dire ici, par un raisonnement délirant, inconsistant, et infondé, c'est qu'il y a un véritable travail à faire pour sortir de nos certitudes profondes. Etre sociable, ce n'est pas discuter futilement de banalités et se dandiner bêtement en troupeau. Ce n'est pas non plus cracher sur celui qui semble ne pas l'être, parce qu'il ne l'est pas moins que nous, et parce qu'il le mérite autant que nous. A vrai dire, je crois qu'une amitié ou un amour vrais ne sont possibles qu'à la condition d'être indifférent. Indifférent, dans le sens où ce n'est pas notre désir d'intérêt qui nous guide, mais notre désir de ne pas s'unir avec cette personne. Bref, si vous comptez aimer réellement, si vous tenez à goûter à ce qui ressemblerait à une vraie amitié, entendez-vous avec le type le plus moche ou le plus chiant que vous connaissiez. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut ce que ce soit n'importe qui : une relation ne fonctionne-t-elle pas que si les deux individus sont sur une même longueur d'onde? Il faut que ce désir d'indifférence soit réel chez les deux partis. Vous seriez étonnés de voir tout ce qu'on peut se raconter avec quelqu'un qui ne cherche pas à vous exploiter. Parce que oui, être sociable, actuellement, tient plus de l'esclavage que de l'amitié. Vous m'en voyez désolé.
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