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Journal extime.


Criterium

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Je me souviens bien que 'ça' avait commencé au printemps. — Des détails restaient, m'en fournissaient tous les indices : la lumière, les feuilles qui revenaient aux arbres et cachaient à nouveau pudiquement les maisons les unes des autres, les pépiements des oiseaux dès les premières heures du matin... une légère brise par la fenêtre, fraîche, pleine de promesses, et qui venait jusqu'au bureau pour me caresser l'épaule. C'était là que j'avais l'habitude, chaque matin, d'y écrire les rêves dont je me souvenais — puis, soit aussitôt, soit un peu plus tard le soir, je rédigeais une nouvelle entrée dans ce journal intime. Les pages alternaient donc entre l'onirique et le réel. Le tout donnait l'impression que j'y intercalais des poèmes.

Peut-être était-ce cette façon de suivre deux mondes à la fois qui par moments affectait ma façon de penser ; pourtant, j'étais une personne pragmatique, pas du tout portée aux hallucinations. Je savais quand même bien différencier le réel de l'irréel ! En retournant à n'importe quelle page au hasard, il restait facile de savoir (à supposer que je ne m'en souvienne pas) si une scène avait été vécue ou rêvée. Par contre, je trouvais cela intéressant de voir à quel point certains fils de la pensée semblaient moins discontinus que l'état de conscience : on les voyait se suivre, lentement, presque indépendamment, dans une image ou dans un symbole, faisant écho à telle ou telle situation ou rencontre... Plusieurs fois je me suis interrogée sur ce "moi" inconscient qui maniait les symboles dans mon dos, à son rythme, pour soudainement me les chuchoter un jour à l'oreille de sa voix intérieure : — "Pense à ci, pense à ça ; peut-être ainsi...". — Certains pensent que la conscience est une illusion en "plus" ; pour moi il s'agissait plutôt d'une illusion en "moins".

J'allais me mettre à écrire.

Mais au lieu de cela, je vis quelque chose sans immédiatement saisir quoi. Mes mains tremblèrent. Une crainte vague, pas encore affirmée. Je venais de réaliser qu'il y avait un imprévu. Quelque chose qui n'était pas à sa place. J'attendais un instant, immobile, pour saisir quoi exactement. — Une lente remontée des eaux profondes. Au début simple impression ; rapidement, réalisation concrète — et effrayante.

Je m'aperçus que je n'avais aucun souvenir d'avoir rédigé la page précédente. Celle d'une scène bien réelle ; un café avec E., une ruelle à l'autre bout de la ville, des interrogations sur quelques personnes dont je ne reconnaissais que quelques noms... Des lieux, des faits ; — Sauf que... je n'avais jamais écrit cela et je n'avais jamais vécu cela.

Je feuilletai le journal, recherchant dans les autres entrées si la mémoire me jouait des tours. Tout d'abord, pas d'impression similaire ; je me souvenais bien de ci, de ça... Là, un rêve sur un arrêt de bus auquel chacun attendra au moins une fois dans sa vie ; à côté, les rencontres que j'avais faites au dernier jour d'une conférence professionnelle... Tout ça me restait clair à l'esprit. — Jusqu'à ce que... là encore, une page complètement oubliée, et de la vie réelle qui plus est ; aucun souvenir pour aucun des événements qui y sont racontés. Je ne les avais jamais vécu. Des gens inconnus, des lieux inconnus. Impossible, je m'en serais souvenue.

C'était comme si on me faisait une blague — quelqu'un avait modifié ou ajouté à mon propre journal.

— Quelqu'un mais qui ?

Je guettais les lettres, comme si elles allaient se mouvoir d'elles-mêmes. Mais c'était ridicule. Alors je prenais plutôt une loupe, et examinais chacune des caractéristiques de mon écriture manuscrite. La forme des a, la forme des r. Les hampes, les boucles. La taille ; les quelques ligatures auxquelles on ne pense pas, mais que la main trace automatiquement — le "th", le "fi", et d'autres encore. J'avais beau ciller les yeux et mesurer au millimètre près les majuscules — littéralement : j'avais sorti une petite règle —, tout était exactement comme il devait l'être. C'était bien de ma main.

Ou alors... tout était un peu trop parfait pour être normal. — Ça ne pouvait être que de la main de quelqu'un qui sût imiter mon écriture à la perfection, donc. Puisque ça ne pouvait être moi-même, ni même ce moi inconscient qui aurait confondu rêve et réel — et sans laisser de trace mentale.

Je passai en revue la liste des personnes auxquelles j'avais adressé des lettres manuscrites. Les suspects. Ma famille, quelques ami∙e∙s, et puis bien entendu mon compagnon.

— Lui ?

...mais alors ? — Ça m'apparaissait clairement : ça ne pouvait être que lui. Il connaissait ma graphie, il venait me rendre visite régulièrement ici, et c'était bien la seule personne qui aurait pu y rester des heures dans ma chambre sans que je ne me méfie. Il avait donc le moyen et l'opportunité... Je ne savais pas qu'il était capable d'imiter d'autres écritures à la perfection... lui avec ses pattes de mouches, si petites et si distinctives... s'était-il aussi entraîné à imiter des signatures ? — Le moyen et l'opportunité... Par contre, quel pouvait bien être son motif ? Et quitte à me faire une blague, pourquoi comme cela ? C'était une invasion de ma vie privée, c'était particulièrement irrespectueux, cruel, et une manière de me rendre folle — ce qui ne correspondait pas à sa personnalité... pas vraiment ? ... ou alors, peut-être, parfois, certains indices... Il allait falloir que je ré-interprète tout, que j'examine les vieux souvenirs, que j'entrevoie la possibilité que lui aussi ne soit pas vraiment lui-même, en tout cas pas celui que j'avais connu.

Par ailleurs : n'était-il pas censé venir me voir — aujourd'hui ? - Je me rappelai d'une invitation au restaurant puis à regarder un film chez l'un ou chez l'autre.

 

 

J'entendis les battements, vifs, brefs, d'une main qui toquait trois fois à la porte. L'on s'étonne parfois que les animaux de compagnie devinent avant même de les voir l'arrivée d'untel ou d'un autre ; certains supposent l'odorat ou la prescience. Pourtant, si l'on y faisait particulièrement attention, l'on s'apercevrait que nous possédons nous-mêmes cette faculté — il suffit d'y rester réceptive. À un mouvement d'air à peine perçu, j'avais deviné que l'on allait toquer. À la durée de l'intervalle entre chaque coup, j'avais deviné que c'était lui.

De pas très légers, je sautillai jusqu'à la porte, lui ouvrit en grand — c'était bien lui — et nous nous fîmes une bise.

Il était grand, brun, il avait vêtu une belle veste ; une chemise bleue, l'air un peu taciturne qu'il avait toujours. Je le trouvai une fois encore beau et élégant.

— "Bonjour Mademoiselle", me fit-il comme d'habitude, d'un ton à la fois doux et taquin.

— Émotion soudainement duelle. Comme si deux fils en moi se suivaient en parallèle, et qui rendaient impossible de simplement l'expliciter en disant juste "ambivalente". Une partie de moi le revoyait, lui, comme bien souvent lorsque nous nous reposions les yeux l'un sur l'autre en nous retrouvant, comme à la première fois ; l'évidence. L'attirance. Les couples amoureux ont parfois ce bon signe : à un regard échangé, l'on revoit toutes les raisons pour lesquelles nous sommes ensemble. Bref, en quelques mots : je suis toujours amoureuse. — Le second fil, c'est celui du décorticage logique et nerveux du matin-même : l'intrusion et l'énigme des entrées supplémentaires dans mon journal intime... et puis la déduction que ça ne pouvait être que de lui — sans en être tout à fait sûre... — un horrible mauvais tour, une ombre noire. Je ne lui dirai rien pour le moment, mais... j'étais méfiante.

J'analysai à nouveau chacun des traits de son visage, tentant d'y surprendre une trace d'ombre. C'était difficile, puisqu'il n'était pas du genre expressif... Il remarqua mon petit jeu — j'étais restée immobile trop longtemps sur le seuil de la porte — et observait en retour mes yeux méfiants.

— "Tu as l'air bien féline aujourd'hui".

Il m'avait vu comme un chaton s'apprêtant à sautiller. L'image me fit rire ; le voile de méfiance s'estompa un instant, et la première émotion prit le dessus pour le moment. Alors seulement, nous nous éloignâmes d'ici, pour rejoindre les longues rues de la ville. Néanmoins je l'épiais tout le long du trajet, pour voir si j'allais surprendre sur son visage un indice trahissant ses indiscrétions secrètes. Je guettais.

Le son des échos de nos pas le long des vieilles ruelles ; le brouhaha des passants aux heures vespérales.

Nous nous rendîmes dans un restaurant japonais dans lequel nous avions nos habitudes. Le chef, toujours très jovial, nous reconnut tout de suite, et lança une salutation tonitruante comme il avait l'habitude de le faire avec certains clients. Une personnalité très solaire... il s'affairait derrière le comptoir avec de grands couteaux et des gestes sûrs. Sa femme avait un caractère beaucoup plus retenu, une voix plutôt fluette mais mélodieuse ; elle tenait tout particulièrement à être celle qui apportait aux tables les baguettes et une soupe au miso. Elle nous reconnaissait et nous faisait de grands sourires ; puis, elle prenait soin de nous laisser tous les deux tranquilles dans un coin tamisé de la salle — nous qu'elle voyait comme le "joli petit couple".

Je jouai un moment avec les baguettes. Il l'interpréta comme un appétit enthousiaste ; il me fit à nouveau la remarque tendre que je pouvais survivre juste avec du poisson cru, comme s'il y avait un trait félidé qui re-surfaçait régulièrement en moi lors de ces occasions. Et effectivement, au début, la conversation fut enjouée et légère. Quelques nouvelles depuis la dernière fois ; quelques idées, et puis les mots sur les moments que chacun avait vécu de son côté les derniers jours, d'autres choses lues et vues. Tout se déroulait agréablement.

J'orientai cependant la conversation ensuite vers l'écriture manuscrite. Soit pour laisser un indice subtil que j'avais bien remarqué quelque chose, et que je préférerais qu'il aborde le sujet de lui-même, si c'était bien lui qui s'était "amusé" à modifier certaines pages de mon journal. Soit pour percevoir s'il m'avait caché d'autres graphies, d'autres talents d'imitation. Je connaissais bien ses petites lettres si serrées ; certains de ses carnets ou documents professionnels donnaient une sensation d'être griffonnés hâtivement par une personnalité nerveuse et à demi-maladive. D'autres lui avaient déjà fait la remarque ; moi pas ; au contraire, je l'acceptais comme il était, je trouvais quelque chose de beau dans ces immenses pages couvertes des petits caractères. La seule fois où ça me posait problème, c'était si l'on rédigeait une liste de courses... là, je tenais à être celle qui prenait le stylo.

Sous les assiettes de sushis, et au-dessus de la nappe vermeille, il y avait de fines feuilles de papier en guise de sous-plats. — Nous avions tous les deux toujours un stylo sur nous, je le savais. Alors je griffonnai une lettre majuscule, un grand "T".

— "Comme ton initiale, comme Toi", fis-je, joueuse. — Je lui demandai s'il s'était déjà essayé aux belles majuscules cursives, ou s'il se rappelait des leçons d'enfant — n'avait-il pas lui aussi eu un professeur sévère tenant à bien voir la différence entre un "C" et un "T" majuscule ? - C'était une invitation ouverte à ce qu'il me griffonne quelques symboles. Je l'aiguillai subtilement jusqu'à ce qu'il tente d'imiter mon écriture, afin de voir comment il le ferait. Enfin, il tenta l'exercice. Un trait un peu trop lent, suivant le tracé de mon modèle. Je contemplai, un instant pensive, sa version de ces grandes lettres. C'était proche. C'était vraiment très proche.

Là, un petit tremblement ; là, une hésitation sur le trait. Proche — mais pas exact. Si les modifications avaient été de sa main, soit il ne me montrait pas l'étendue réelle de ses capacités, soit il y avait passé des heures et sans commettre une seule erreur. Or c'était impossible ; avait-il passé des heures dans ma chambre sans je ne le remarque ? La seule éventualité aurait été qu'il se lève en pleine nuit et écrive dans l'obscurité, sans me réveiller, les soirs où nous dormions ensemble. J'aurais quand même — je pensais ! — remarqué une insomnie taquine ou un somnambulisme... ! — Mais alors quelle explication ?

— "Ça va ? Tu es songeuse...", remarqua-t-il.

— "Moui..."

Il savait que j'avais parfois des petits moments d' "absence". Un long silence ; le regard fixé vers le lointain, scrutant toutefois un monde intérieur. Ça ne le dérangeait pas ; il restait tranquille, me laissait silencieuse, attendait que le moment passe. Il savait bien que ça n'était ni un ennui ni une façon de lui faire la tête, mais juste l'une de mes particularités, donc ça ne le déstabilisait pas ; il se contentait d'attendre.

Le poisson était délicieux, et nous finîmes avec un saké chaud qui me mit des couleurs aux pommettes.

 

 

En pleine Nuit. Un réveil en sursaut — comme dans ces rêves où l'on a l'impression de trébucher, et juste au moment de toucher le sol un soubresaut nous fait aussitôt rouvrir les yeux. La pièce était encore dans la pénombre ; à peine un fil de lumière sur les murs, un reflet du clair de lune. À peine un moment après s'être redressée, un doute méfiant s'invitait dans mes pensées, prolongeant un rêve oublié mais désagréable... Je cillai l'obscurité, redoutant de voir une silhouette obscure penchée à mon bureau, modifiant mes lettres. S'il y avait là un démon, je l'avais déjà affublé du nom du "Cacogramme". — Mais rien de tel. Mon compagnon dormait profondément, allongé du côté du lit à côté du mur. S'il s'était levé je l'aurais sans doute senti s'extirper de la couverture.

Toutefois... une vérification s'imposait...

Je me levai sans un bruit. Lui dormait encore, j'entendais sa respiration régulière. J'allai directement vers le tiroir qui abritait le journal, prenant bien soin de vérifier si les petites précautions que j'avais prises avaient quelque chose à me dire. Car dans un interstice du tiroir, j'avais inséré un petit bout de papier, soigneusement replié sur lui-même ; on ne l'aurait remarqué qu'en sachant qu'il se trouvait là. Si quelqu'un d'autre avait ouvert le tiroir, le papier serait tombé sur le côté. Je vérifiai — il était bien à sa place. Autre précaution : les quelques objets du tiroir avaient été placés dans un désordre organisé et millimétré. L'angle d'un stylo s'alignait parfaitement à 45° avec celui d'un papier à lettre coloré, d'autres marqueurs — des feutres-pinceaux aux couleurs métalliques que j'aimais beaucoup — étaient eux aussi soigneusement orientés les uns par rapport aux autres. Toute tentative de fouille aurait quelque peu déplacé l'arrangement, tout en restant invisible pour le non-initié. Là encore, tout demeurait à sa place. Je respirai. Soulagée.

Je m'emparai du journal et m'approchai du rayon de lune, cherchant la dernière page.

— Choc. Quelque chose n'allait pas — je me mis à trembler. Il y avait une entrée supplémentaire.

Celle-là, cette fois, commençait par un rêve que je ne me souvenais pas avoir fait. Celui-ci n'était décrit que par quelques bribes... Des lieux de passage, des espaces liminaires, des transitions et des seuils : un grand couloir, qui finalement était une ruelle de la vieille ville ; un souterrain peut-être ; personne. Un restaurant vide. Des lumières restées allumées par endroits, qui alternaient entre ombres et couleurs. Personne. Le hall d'un manoir, trop long, s'étendant sur des centaines de mètres — trop loin — avec toujours le même tapis rouge bordeaux, les mêmes boiseries, et des portes fermées... Tout cela m'évoquait toutefois une sensation de déjà-vu...

L'entrée se terminait par une note étrange : "Je me réveille. Je vais à ** aujourd'hui ; j'ai rendez-vous avec X." — Datée du lendemain. Enfin : d'aujourd'hui, étant donné qu'il devait être minuit passé... à vrai-dire, quelle heure était-il... deux heures, quatre heures ? ... aucun son et aucune manière de vraiment le savoir. Je ne savais pas où j'avais mis ma montre, dans le tas d'habits à côté du lit... et les aiguilles étaient trop petites, il aurait été difficile de les décrypter à la lueur de la lune... alors c'était toutes les heures à la fois... En tout cas, je ne savais pas que j'allais aller à cet endroit, ni qui était X.

— Et lui — est-ce qu'il dormait encore ? — J'avais presque envie de le réveiller pour lui crier dessus — il avait dû voir mes petites préparations, les déjouer, et écrire un message cryptique dans la nuit, juste sous mon nez, pour me rendre folle. Est-ce qu'il me manipulait ? Est-ce qu'en fait il me haïssait ? — En même temps, je n'arrivais pas à vraiment le croire ; et puis je n'avais pas envie de faire une scène en plein milieu de la nuit — et si ça n'était pas lui... encore moins envie de passer pour une folle, déjà qu'il supportait tant de mes marottes... Ou alors... j'en avais donc une de plus ; peut-être en sus de ces moments d'absence, j'avais des pauses mnésiques, des sautilles, des interruptions. Peut-être ? ... Alors je ne fermai plus l'œil de la nuit, me demandant quelle partie de moi avait décidé par avance d'aller à ** — et surtout qui elle espérait y trouver... Une partie intérieure... seulement cela se diluait... ; alors une partie extérieure, plus étendue ? ...aurique ou éthérée, qui se manifestait de cette manière ? ...ou alors un effet de magnétisme... Je ne savais pas ; je ne savais plus.

 

 

Modifié par Criterium

5 Commentaires


Commentaires recommandés

Une fécondité fascinante. Je confirme.

Quelquefois, quand-même, je "plains" tes personnages secondaires. Bon peut-être ne le sont-ils pas et je pourrais découvrir des vérités effrayantes sur le machiavélisme d'un apprenti-sorcier manipulant les arcanes de tes univers manuscrits.

Troublant comme toujours.

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Merci à vous !

Ça me fait plaisir de partager ces univers nébuleux... Je préfère quand même qu'ils fassent rêver qu'agacent! :smile2:

C'est vrai que c'est plus facile de développer les personnages secondaires dans des textes plus longs, et dans certains on pourrait parfois y voir (mais pas toujours exposées si clairement que ça) quelques petites touches machiavéliques... comme il y en avait dans "Mandragore" par exemple. Nous verrons où mèneront les prochaines idées et inspirations... pour le moment ce sont juste quelques futurs textes courts sur des brouillons. Alors à bientôt...

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