Moon river
La lune est d'astreinte et il pleut des cordes,
Personne ne bat le pavé pluvieux
Sinon des joggeurs qui courent en hordes
Et des clébards qui promènent des vieux.
Sous le reflet dansant des réverbères
La rivière donne l'air de pétiller,
Un couple de cygnes pour tous cerbères,
Qui le veut y entre sans s'habiller.
Un quignon de pain sème la discorde
Chez des palmipèdes plus belliqueux,
Des corbeaux en ayant scruté l'exorde
Entendent bien ne l'être pas moins qu'eux.
Un vieux manque finir le cul par terre
Comme en cette saison les peupliers
Jettent sur l'allée où le passant erre
Feuille après feuille leurs calendriers.
Le vent menace d'un ton monocorde
Les troncs à l'équilibre périlleux
Et pour que le cours d'eau bientôt déborde
Comptez sur un Jupiter sourcilleux.
Tous alors, coureurs, cabots, grabataires,
Pressent le pas pour s'en faire oublier,
Sauf un jeune galvaudeux solitaire,
Trouve-t-on meilleur temps pour se noyer ?
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