Vieux maux en rires
Vieux maux en rires (On n’apprend qu’en saignant)
Sans vouloir offenser Newton et Galilée,
La gravité n’avait rien de secret pour nous
Quand hauts de trois Golden on s’niquait les genoux
À vélo après cette indignation gonflée :
Marr’ des p’tit’ roues, des p’tit’ roues, toujours des p’tit’ roues !
À force de s’casser la gueule, on sait qu’il faut
Que jaunasse se fasse avant qu’un bleu s’efface,
Qu’une croûte grattée aime à laisser des traces,
Qu’on n’est pas loin d’ouïr siffler la grande faux
En s’cognant le tibia contre la table basse.
Qu’on soit grand ou enfant, on n’apprend qu’en saignant,
Des bobos, des râteaux, des couteaux dans le dos,
Qui donnent quand vécus vite envie d’en mourir ;
Mais le temps important qu’on attend impotent
Et pataud en pataugeant en eau louche a tôt
Fait d’œuvrer à transformer les vieux maux en rires.
Laissant jadis la porte ouverte à l’inconnue
Cheminant alentour par dépit, par hasard,
Mon cœur allait servir de repère aux lézards,
La première venue ayant sans retenue
Percé dans les cloisons, quel chantier, quel bazar !
Pour tout remettre en ordre, il fallut bien du temps
Et une bricoleuse avec des mains expertes,
L’expérience, pourtant, ne fut pas pure perte,
Car les erreurs de bleu, c’est en les répétant
Qu’on finit par avoir la méprise parfaite.
Qu’on soit grand ou enfant, on n’apprend qu’en saignant,
Des bobos, des râteaux, des couteaux dans le dos,
Qui donnent quand vécus vite envie d’en mourir ;
Mais le temps important qu’on attend impotent
Et pataud en pataugeant en eau trouble a tôt
Fait d’œuvrer à transformer ces vieux maux en rires.
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