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Arkadis

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 305 messages
Forumeur accro‚ 44ans‚
Posté(e)

10 mai 2025

Il peut être intéressant d'ouvrir un fil "Au forum"

"Au forum" serait le nom d'un café de quartier parisien et je viendrai y écrire de temps en temps, façon de me plonger dans une ambiance plus mouvementée que celle de mon bureau.

J'ai bien commencé à écrire, chez moi, un récit qui tient de l'autobiographie mais aussi du roman, mais je flemmarde un peu en ce moment.

Dans l'espace public "Au forum" il y a des discussions étonnantes qui peuvent nourrir mon inspiration. Les habitués se laissent aller, ils expriment des idées inattendues et souvent contradictoires ce qui ne les gênent pas, ça c'est vraiment inspirant.

Leur originalité qui ne l'est, il est vrai, que pour moi, ce qui fait de moi par rapport à eux l'original, me permet de mieux prendre conscience, par opposition, de ma propre idiosyncrasie.

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Membre, Posté(e)
soan Membre 1 050 messages
Forumeur vétéran‚
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Il y a 1 heure, Arkadis a dit :

 

Il peut être intéressant d'ouvrir un fil "Au forum"

Ou pas. 

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Membre, 58ans Posté(e)
G6K972 Membre 1 706 messages
Forumeur vétéran‚ 58ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, Arkadis a dit :

10 mai 2025

Il peut être intéressant d'ouvrir un fil "Au forum"

"Au forum" serait le nom d'un café de quartier parisien et je viendrai y écrire de temps en temps, façon de me plonger dans une ambiance plus mouvementée que celle de mon bureau.

J'ai bien commencé à écrire, chez moi, un récit qui tient de l'autobiographie mais aussi du roman, mais je flemmarde un peu en ce moment.

Dans l'espace public "Au forum" il y a des discussions étonnantes qui peuvent nourrir mon inspiration. Les habitués se laissent aller, ils expriment des idées inattendues et souvent contradictoires ce qui ne les gênent pas, ça c'est vraiment inspirant.

Leur originalité qui ne l'est, il est vrai, que pour moi, ce qui fait de moi par rapport à eux l'original, me permet de mieux prendre conscience, par opposition, de ma propre idiosyncrasie.

Tu cherches à te mettre en scène dans une histoire ou tu pourrais être le héros parmi les forumeurs, si je comprends bien, ou pas du tout...

  • Waouh 1
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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 305 messages
Forumeur accro‚ 44ans‚
Posté(e)

11 Mai 2025

Je viens de m'assoir dans le café, je pense que je vais finir par avoir ma place attitrée, me voici spectatrice, pas actrice. Le point de vue n'est pas le même.

J'ai noté hier cette remarque, l'un des clients, au bar : "Je ne crois pas à la physique quantique". J'y ai pensé cette nuit, j'ai mal dormi, je répète ce matin : "Je ne crois pas à la physique quantique" je pratique la connaissance par la sensibilité, mon épouse me dit tu es hypersensible, bref je répète la phrase, je reste interdite.

Je me sens l'âme féminine ce matin.

Je me souviens aussi de cette sortie, toujours au bar : "Je suis le philosophe le plus éminent du café" Il y a de vrais gamins ici, c'est marrant.

Bon je suis assise, j'ouvre mon cahier. 

Lancelot a écrit à sa mère : "je vais tout faire pour que mon père n'ai plus aucun souci dans sa tête". Je suis touché par la sollicitude de mon fils ainé. Dans mon récit je n'en suis pas encore arrivé à sa naissance. Au bureau j'ai bien écrit ce matin, la perspective de venir me détendre dans ce café booste mon inspiration. C'est super.

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 305 messages
Forumeur accro‚ 44ans‚
Posté(e)

12 juin 2025

Il est tôt ce matin quand je m'assois "Au forum". Ce café est différent de ceux que je fréquente habituellement en ce qu'il est composé de personnes dont la pensée est étrangère ou opposée à la mienne. C'est justement en cela que ce café me séduit. Il séduit aussi parce que je peux répondre ou m'affirmer, en réel.

Mais il y a cette prise de conscience : intervenir ne sert à rien. L'inutilité de toute réponse me laisse songeur. Je suis réduit à rester spectateur ce qui n'est pas dans mon tempérament. 

Je reviens à cette phrase  : " Je ne crois pas à la physique quantique" Répondre ne sert à rien. Il reste la phrase, brute " Je ne crois pas à la physique quantique"

Si je reste dans cette confrontation MUETTE (pas de pensée) alors je SENS que cette phrase dit quelque chose. Je SENS avant de PENSER, je suis bien quelqu'un qui accède à la connaissance, non par la pensée, mais par la sensibilité, l'intuition, selon le sens que Jung donne à ce mot. Je suis d'ailleurs selon Jung un "type psychologique" irrationnel. Un intuitif introverti selon sa classification. Ce qui me marginalise tout de même un peu, voire beaucoup, quand je lis ce qu'il dit des intuitifs introvertis.

Après il y a cette nécessaire conversion à faire : passer de la sensibilité à la pensée, traduire en mots ce que cette phrase "je ne crois pas à la physique quantique" me dit, dans ma sensibilité. En fait c'est un sacré travail personnel, passer de l'intuition à la pensée, de la sensibilité à la pensée. 

(Je suis gêné avec les mots car je vois qu'ici, quand les gens parlent d'intuition, ça n'a rien à voir avec ce que j'entends sous ce mot, il faudrait que je leur cite Jung, mais bon...Ce n'est pas pas utile non plus, ils ne comprendront rien)

 

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 305 messages
Forumeur accro‚ 44ans‚
Posté(e)

L'effort à m'imaginer de m'introduire dans un café quand je viens sur le forum est un effort pour balayer les illusions propres engendrées par ce type de medium. L'imagination je l'utilise alors pour tenter de toucher terre, de ramener le forum à une réalité tangible. La réalité tangible c'est qu'il y a environ une trentaine de personnes, en moyenne, qui viennent ici, et mon imagination je l'utilise alors pour garder constamment en mémoire active  qu'il s'agit de venir discuter, dans un lieu physique, au milieu d'une trentaine de personnes. 

Je peux imaginer le bar où un petit groupe de personnes parlent, et la salle où le reste de personnes écoutent sans intervenir. Si je parviens à garder cela dans mon imagination alors je me rends compte, je prends conscience que les gens qui viennent parler ici, viennent EN FAIT parler d'eux. L'illusion, si je ne fais pas cet effort d'imagination, c'est de croire que les gens viennent parler des sujets qu'ils lancent. Comme dans un bar les gens qui parlent parlent d'eux en utilisant tel ou tel sujet. Le sujet de discussion n'est pas ce qui importe pourtant, ce qui importe c'est de parler de soi par le truchement du sujet choisi. Et si les gens viennent parler d'eux, je peux en déduire, par symétrie que je viens parler de moi. Sauf bien sûr si je choisis de ne rentrer en relation avec personne. Je suis alors non plus dans un rapport affectif mais dans un rapport autre, plus difficile à définir, dans lequel le forum joue, pour moi, un rôle difficile à définir aussi.  

En définitive, sur le forum, comme dans un bar les gens viennent vivre un rapport AFFECTIF. Comme dans la vie courante les hommes viennent vivre un rapport affectif en se cachant tandis que les femmes viennent vivre ce rapport affectif de manière beaucoup plus tranquille et manifeste. 

Que nous rentrions tous dans un rapport affectif pourquoi pas, mais le rapport affectif a des limites sur un forum comme dans un bar. Le rapport affectif est éphémère, même lorsqu'il peut être profond, ce rapport ne dure pas. Le gens rentrent dans un rapport affectif certes, mais un rapport affectif dans lesquels ils ne s'engagent pas. En fait dans un forum comme dans un bar personne ne s'engage.  Les gens viennent y prendre un moment de partage affectif, mais ils anéantissent cette affectivité dès qu'ils tournent les talons.  Il ne s'agit pas d'illusion non plus, il s'agit de MOMENTS de partage affectif, des moments seulement, mais des moments quand même.  

Bien sûr il peut être tentant de faire durer ces moments, mais alors nous tombons dans l'addiction. Il peut être agréable de connaitre des moments d'ivresse grâce au vin, mais vouloir faire durer ces moments d'ivresse engendre une addiction qui finit par nous aliéner.

 

 

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  • 2 semaines après...
Membre, Posté(e)
Axo lotl Membre 19 195 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Un bien étrange lieu que ce café, mais une bien belle idée. j'imagine assez bien une terrasse et je crois que volontiers j'observerais les gens autour de moi, j'écouterais leurs conversations, leurs angoisses face à ce monde, leurs colères, leurs frustration. j'observerais ce couple d'amoureux qui a passé la nuit ensemble pour la première fois, leurs sourires heureux, je regarderais cet homme prendre des notes sur les autres humains qui l'entourent, un être atypique qui questionne, qui interroge, que peut-il avoir en tête cet homme et qu'écrit-il dans son carnet ? il y a cette jeune femme, une étudiante peut être qui est passionnée par son roman, je ne vois pas la couverture, mais elle semble absorbée par sa lecture. De l'autre coté de la rue, il y a cette dame âgée avec son caddie à roulette, elle rentre des courses, rejoindre sa solitude, son chat et son quotidien. Le temps semble ralentir dans ce microcosme, il y a ce calme et cette douceur qui laisse la place à de l'espoir.

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Membre, Posté(e)
Axo lotl Membre 19 195 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Tiens, j'écoute une conversation entre une femme au téléphone, avec qui peut elle bien parler ? une copine, sa mère ? Il est question de pardon. Un sujet fascinant, le pardon. Je me suis toujours demandé comment les gens pouvaient pardonner le mal qu'on a pu leur faire. Est ce l'oubli qui est la clef. si on oublie, on fait comme s'il ne s'était rien passé. Est ce les écritures divines ? qui nous poussent à pardonner. C'est une chose qui m'a toujours paru incompréhensible, comme un mystère. Combien de fois ai-je entendu "tu dois pardonner, tu n'as pas le choix" "il faut bien pardonner un jour" ? mon silence fut ma réponse. Il est temps de commander un autre café. 

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Membre, 42ans Posté(e)
Leverkuhn Membre 334 messages
Forumeur forcené ‚ 42ans‚
Posté(e)

Puisqu'on est au café, je vais me permettre d'exprimer un de mes ressentis.

Il y a quelque chose d’étrange dans le fait que certaines logiques, qu’on croyait appartenir au passé, semblent se rejouer ailleurs, presque à l’identique.  J'ignore si c'est un biais cognitif personnel ou un fait. Peut être est-ce les deux.

Ce qui est troublant en tout cas pour moi, ce n’est pas seulement la ressemblance. C’est qu’elle passe inaperçue.  Comme si ce qui était évident pour moi ne l'était pas pour d'autres. Comme si, en changeant le nom du Livre et la langue de ses versets, on pouvait recycler les vieilles grilles de lecture nauséabondes, la même logique complotiste, sans que personne ne s’en étonne.

Il y a là quelque chose de très perturbant, de très glauque je trouve.

Modifié par Leverkuhn
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Membre, nyctalope, 40ans Posté(e)
Criterium Membre 2 870 messages
40ans‚ nyctalope,
Posté(e)

En ces temps de canicule, les passants se mouvaient différemment durant les après-midi trop ensoleillées. Au lieu d'aller d'un point A à un point B, ils faisaient des escales: quelques pas jusqu'aux parasols d'une terrasse, quelques rues jusqu'à un magasin ayant la climatisation, quelque détour vers un parc ou une fontaine ombragée... Mais l'air lourd et humide commençait à annoncer l'orage proche; et c'est ainsi que, de fil en aiguille, je retrouvai mes pas dans ce vieux quartier, et réalisai que je venais de franchir le seuil du café aux souvenirs.

"Au forum"

C'est étrange. Peu de bruit dans la première salle; pourtant, il y a bien quelques groupes, des familles, et des passants s'étant abrités de la chaleur; quelques touristes aussi, reconnaissables rien que par leur sac, casquette, et chemise.

Même les enfants semblent silencieux.

Tout a l'air normal et pourtant une impression d'étrangeté subsiste. D'un coup, je comprends: ce n'est pas seulement le fait qu'il y a trop peu de bruit pour tant de monde, mais les innombrables petits carrés de lumière artificielle. Partout, les visages sont baissés, absorbés vers les écrans — téléphones, tablettes — sur lesquels se projettent sans cesse les comédies et tragédies de moins d'une minute. Certaines familles ne s'adressent ni un mot ni un regard; les thés commandés à l'arrivée eux aussi tiédissent. Il suffirait pourtant à n'importe quelle personne ici présente de relever la tête et d'observer quelques minutes pour se rendre compte de l'atmosphère si incongrue de la scène — comme si nous n'étions pas tout à fait humains, ou déjà artificiels, pantins d'aluminium et de titane.

— "Vous souhaitez ?"

Surprise — c'est presque un choc que d'entendre deux mots clairs. Et ils me sont bien adressés: le garçon me fait savoir que les escales sont ponctuées d'un rafraîchissement. Je demande une menthe à l'eau glacée, communiquant par signes que je me trouverai dans la seconde salle, là où de nombreuses petites tables sont disposées le long d'un mur d'étagères, remplies de livres variés, représentant des années de contributions des propriétaires, employés et clients, sans compter les ouvrages sauvés des poubelles.

Là aussi le silence est d'or; mais immédiatement l'on comprend qu'il a une tout autre teinte. Ce ne sont pas des LEDs, mais des livres; les clients, qu'ils soient de passage ou des habitués, ont exploré l'étagère la plus proche et chacun y a trouvé quelque chose à lire. Quelques autres discutent à voix douce, et l'agencement des lieux est tel que l'on ne les entend presque pas.

— "Tiens, tu es là ?"

À nouveau une surprise — je reconnais tout de suite A., qui fréquentait déjà l'établissement à l'époque où j'y venais plus souvent. Trois bises, et nous nous asseyons côte à côte, comme avant. Déjà l'air semble plus doux; et même le simple contact de nos joues me paraît avoir été une preuve de vie, suffisante pour annuler les angoisses qui suivent toujours ces moments où l'on se sent cernés par les petits écrans. Tout va mieux. "Cela fait si longtemps... Raconte-moi ce que tu fais et ce que tu deviens", lui proposé-je.

Qu'il est rafraîchissant de se retrouver par hasard, et de parler au présent!

Modifié par Criterium
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