Déchéance de l’autorité parentale

Suite à cette abjection qu’est ce qu’a enduré et en est morte, cette malheureuse petite Amandine, et bien d’autres, nous avons discuté entre amis de ce tabou qu’est toujours la déchéance de l’autorité parentale. Pourquoi les liens du sang semblent-ils autoriser le pire du pire ? Pourquoi ces liens sont ainsi sacralisés ? Pourquoi le distinguo entre géniteurs et parents est-il occulté ?  J’ai beau tourner et retourner ces interrogations dans ma tête, je ne comprends pas...

Je n'ai pas creusé le sujet, mais j'imagine qu'on essaie d'évaluer le niveau de dangerosité qu'il y a pour l'enfant à vivre à son parent avant de retirer l'autorité parentale. Sauf qu'enquêter, ça demande des moyens. Et l'argent magique n'existe pas.

Je pense que souvent les parents veulent pas de sexe et ont la technologie. Ça fait ces effets. Juste une idée comme ça. 

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Il y a plein de chose à faire avant de déchoir quelqu'un.

il y a 16 minutes, Totof44 a dit :

Je n'ai pas creusé le sujet, mais j'imagine qu'on essaie d'évaluer le niveau de dangerosité qu'il y a pour l'enfant à vivre à son parent avant de retirer l'autorité parentale. Sauf qu'enquêter, ça demande des moyens. Et l'argent magique n'existe pas.

Bien sûr que le manque de moyens doit avoir sa part. Une grosse part. Mais j’ai l’impression aussi qu’il y a une dimension "morale", ou je ne sais pas comment l’appeler. Et que déchoir des parents serait quasi un sacrilège. Je sais pas, je trouve ça tellement monstrueux, incompréhensible...

il y a 7 minutes, Herman1 a dit :

Il y a plein de chose à faire avant de déchoir quelqu'un.

Je ne connais pas le sujet, je n’en vois que les conséquences, par le biais de "faits divers" terrifiants. Mais j’ai parfois le sentiment que cette déchéance serait pire que les exactions commises par ces "parents"...

il y a 5 minutes, Mite_Railleuse a dit :

Je ne connais pas le sujet, je n’en vois que les conséquences, par le biais de "faits divers" terrifiants. Mais j’ai parfois le sentiment que cette déchéance serait pire que les exactions commises par ces "parents"...

Pire que tuer et torturer son enfant, je ne crois pas. Je voulais dire qu'on peut agir sans déchoir.

il y a 17 minutes, Herman1 a dit :

Pire que tuer et torturer son enfant, je ne crois pas. Je voulais dire qu'on peut agir sans déchoir.

Mais pourquoi cette réticence à déchoir ?  C’est si grave ?

il y a 6 minutes, Mite_Railleuse a dit :

Mais pourquoi cette réticence à déchoir ?  C’est si grave ?

En tant que parent, oui c'est très grave. Cette déchéance équivaut à " c'est plus ton enfant "

Des parents a qui on a retiré une petite fille pour mauvais traitement (ça a duré 7 ans, dont deux ans sans qu'ils puissent la voir), pour finalement se rendre compte qu'elle avait la maladie des os de verre.

Je le répète, l'essentiel est de préserver l'intégrité de l'enfant.

il y a 27 minutes, Herman1 a dit :

En tant que parent, oui c'est très grave. Cette déchéance équivaut à " c'est plus ton enfant "

Des parents a qui on a retiré une petite fille pour mauvais traitement (ça a duré 7 ans, dont deux ans sans qu'ils puissent la voir), pour finalement se rendre compte qu'elle avait la maladie des os de verre.

Je le répète, l'essentiel est de préserver l'intégrité de l'enfant.

Bien sûr qu’il faut être hyper drastique dans les enquêtes et ne pas faire n’importe quoi. Mais j’ai toujours mon sentiment de cette sacralisation de la parentalité, envers et contre tout.

il y a une heure, Mite_Railleuse a dit :

Suite à cette abjection qu’est ce qu’a enduré et en est morte, cette malheureuse petite Amandine, et bien d’autres, nous avons discuté entre amis de ce tabou qu’est toujours la déchéance de l’autorité parentale. Pourquoi les liens du sang semblent-ils autoriser le pire du pire ? Pourquoi ces liens sont ainsi sacralisés ? Pourquoi le distinguo entre géniteurs et parents est-il occulté ?  J’ai beau tourner et retourner ces interrogations dans ma tête, je ne comprends pas...

L'institution judiciaire est née pour protéger la société des individus et non l'inverse. Or de nos jours la famille est encore considérée par beaucoup comme la structure de base de toute société civilisée.

En outre, le droit français est issu en droite ligne du droit romain qui pose le pater familias comme propriétaire de tous ceux qui vivent sous son toit: femme, enfants, esclaves et animaux sur le même plan. Et la propriété, comme la famille, c'est sacré.

Mais ce qui me semble le plus flagrant, c'est que ce sont les parents (y compris non-maltraitants) qui tiennent à conserver l'autorité sur "leurs" enfants... Tandis que ces derniers, réduits au statut de mineur, n'ont aucun droit de décider de leur propre vie.

il y a 3 minutes, Mite_Railleuse a dit :

Bien sûr qu’il faut être hyper drastique dans les enquêtes et ne pas faire n’importe quoi. Mais j’ai toujours mon sentiment de cette sacralisation de la parentalité, envers et contre tout.

Envers et contre tout, non peut-être pas puisque que la déchéance arrive bien quand même pour certains, même si les faits divers mettent en lumière des cas terribles où ça n'a pas été le cas. Mais oui je pense qu'il y a une notion morale derrière, la famille du sang reste un pilier de société. 

il y a 2 minutes, Keskya a dit :

L'institution judiciaire est née pour protéger la société des individus et non l'inverse. Or de nos jours la famille est encore considérée par beaucoup comme la structure de base de toute société civilisée.

En outre, le droit français est issu en droite ligne du droit romain qui pose le pater familias comme propriétaire de tous ceux qui vivent sous son toit: femme, enfants, esclaves et animaux sur le même plan. Et la propriété, comme la famille, c'est sacré.

Mais ce qui me semble le plus flagrant, c'est que ce sont les parents (y compris non-maltraitants) qui tiennent à conserver l'autorité sur "leurs" enfants... Tandis que ces derniers, réduits au statut de mineur, n'ont aucun droit de décider de leur propre vie.

Je ne fais bien sûr pas le procès de la famille. Mais en faire quelque chose de systématiquement vertueux et quasi intouchable, me consterne quand il est parfois bien évident qu’elle est peut être dysfonctionnelle,  et criminelle.

qui peut vraiment croire qu'un enfant martyrisé , violé , affamé , dévalorisé......aura envie de retourner chez ses bourreaux en pensant que la justice va les faire changer ?

Les enfants sont presque toujours victimes de leurs proches et en premier lieu au sein de la famille. Le plus souvent les maltraitants sont les parents de l'enfant. Mais il y a toujours cette présomption d'innocence de ceux qui ont donné la vie. Parce que cela heurte profondément la société de penser qu'un père peut être celui qui violente son propre rejeton parce que les parents sont dans l'esprit collectif ceux qui protègent. C'est encore pire quand il s'agit de la mère parce qu'elle est celle qui a inévitablement l'instinct maternel de préservation des petits. Pendant très longtemps il n'y avait pas de retrait de l'AP. Parce que la déchéance elle suit un chemin différent. Mais les retraits étaient rarissimes. C'est moins le cas aujourd'hui avec des retraits obtenus plus facilement notamment lorsque le parquet le sollicite.

Mais la perte de l'AP interroge forcément sur le sens de la parentalité. Et la société n'est pas forcément prête à admettre que les liens du sang ne font pas tout.

il y a 3 minutes, Ximène a dit :

qui peut vraiment croire qu'un enfant martyrisé , violé , affamé , dévalorisé......aura envie de retourner chez ses bourreaux en pensant que la justice va les faire changer ?

le souci, c'est que très souvent les enfants veulent, au contraire, rester auprès de leurs parents, même quand ce sont eux qui maltraitent, eux qui martyrisent, eux qui violentent. Parce que le travail est long pour qu'un enfant ait les armes suffisantes pour comprendre ce qu'il vit.

il y a 20 minutes, kost a dit :

e souci, c'est que très souvent les enfants veulent, au contraire, rester auprès de leurs parents, même quand ce sont eux qui maltraitent, eux qui martyrisent, eux qui violentent. Parce que le travail est long pour qu'un enfant ait les armes suffisantes pour comprendre ce qu'il vit.

c'est le rôle des psy de leur faire comprendre que ces parents là sont indignes de leur amour !

il y a 2 minutes, Ximène a dit :

c'est le rôle des psy de leur faire comprendre que ces parents là sont indignes de leur amour !

Le travail avec un psy prend du temps. Du coup ça va être compliqué d'expliquer a un gamin de 3, 8 ou 12 ans qu'il comprendra.... mais plus tard. Les enfants maltraités ont bien souvent des sentiments très contradictoires vis a vis de leurs parents maltraitants et on ne peut pas les empêcher de les aimer au prétexte que plus tard un psy leur expliquera. Et puis, même plus tard, c'est toujours très compliqué. Bien plus qu'on ne le croit.

Il y a 1 heure, Mite_Railleuse a dit :

Je ne fais bien sûr pas le procès de la famille. Mais en faire quelque chose de systématiquement vertueux et quasi intouchable, me consterne quand il est parfois bien évident qu’elle est peut être dysfonctionnelle,  et criminelle.

Oui la famille existe qu'on le veuille ou non. Elle est ambivalente et peut construire autant que détruire l'individu. Mais dès qu'elle devient l'instrument d'un ordre moral ou d'un pouvoir politique, ses potentialités de destruction s'en trouvent multipliées.

Il y a 8 heures, Mite_Railleuse a dit :

Pourquoi les liens du sang semblent-ils autoriser le pire du pire ?

Non, ils ne l'autorisent pas.

Non ne sommes plus du temps des Romains où le Pater Familias avait droit de vie ou de mort sur ses enfants ou à Sparte où les Anciens (pas de lien de parenté dans ce cas) examinaient les nouveaux nés et ne laissaient vivre que ceux qu'ils estimaient bien conformés.

Aucune société moderne n'autorise la maltraitance de ses enfants par qui que ce soit.