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Le problème de la prise en charge psychiatrique en France

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Noisettes

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Membre+, Un manuscrit dans une main, une boussole dans l'autre, 41ans Posté(e)
Noisettes Membre+ 10 576 messages
41ans‚ Un manuscrit dans une main, une boussole dans l'autre,
Posté(e)

Coucou par ici,

Après être tomber coup sur coup sur deux sujets évoquant des personnes souffrants de troubles psychiatrique, étant internées ou récemment sorties de structures, qui sont représentées comme dangereuses pour la société, mais peu de personne s'interrogent sur le suivi de ces patients après leur sortie d'hospitalisation (car il faut libérer les lits quand le patient semble aller mieux). 

Pour commencer, toutes les personnes souffrants de troubles psychiatriques ne sont pas des criminelles en puissance mais des personnes malades qu'on ne parvient pas toujours à soigner, ou du moins, à atténuer leurs souffrances, car il y a un manque important de moyens dans la psychiatrie français, quand humains que matériels (tout comme dans les autres spécialités médicales, tant en milieu hospitalier qu'en milieu libéral) pour pouvoir suivre correctement les patients. Pour les patients ayant une activité professionnelle (et oui, il y a des malades psychiatriques qui ont une activité professionnelle) mais dont les horaires de consultations ne conviennent pas avec les horaires des CMP, la situation peut devenir compliquer pour un suivi régulier sans se mettre en porte-à-faux avec son employeur.

De plus, en FRANCE, comme nous ne connaissons pas vraiment les pathologies psychiatriques et quand on se retrouve face à cette problématique, il est plus facile d'enfermer les malades sans vraiment s'interroger sur sur la nature de sa pathologie et nous ressortir les bons vieux clichés du patient parano ou schizo car la maladie fait peur (ce qui peut se comprendre). Mais avec peu de médecins pour un nombre de malades qui ne fait s'exploser (le confinement dû au COVID-19 n'a pas arrangé la situation), il est de plus en plus facile de passer à côté de quelque chose. Et il y a des médecins qui n'écoutent pas leurs patients et restent dans leurs "préjugés" sur telle ou telle pathologie.

Est-il normal qu'une personne souffrant de troubles psychiatriques doit avoir un RDV tous les trois mois avec son psychiatriques par manque de temps et de structures ? Est-il normal que les places en hôpital de jour se face ce plus plus rares pour des personnes nécessitant une prise en charge complète ?  Est-il normal qu'un patient perde son emploi après une longue hospitalisation car le traitement prescrit ne permet pas à ce patient de pouvoir assurer son travail correctement ?

Voici ce que j'avais à dire sur une situation qui ne devrait pas exister.

Bonne lecture à tous.

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Membre, Forumeur discret, 63ans Posté(e)
Kid_Ordinn Membre 9 205 messages
63ans‚ Forumeur discret,
Posté(e)
il y a 9 minutes, Noisettes a dit :

Est-il normal qu'une personne souffrant de troubles psychiatriques doit avoir un RDV tous les trois mois avec son psychiatriques par manque de temps et de structures ? Est-il normal que les places en hôpital de jour se face ce plus plus rares pour des personnes nécessitant une prise en charge complète ?  Est-il normal qu'un patient perde son emploi après une longue hospitalisation car le traitement prescrit ne permet pas à ce patient de pouvoir assurer son travail correctement ?

Le mot du moment en trois points : Economie,économie,économie

Mais pas forcément là ou il faudrait...

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Membre, Maîtresse Françoise, Posté(e)
Pirene Membre 2 820 messages
Maitre des forums‚ Maîtresse Françoise,
Posté(e)
il y a 54 minutes, Kid_Ordinn a dit :

Le mot du moment en trois points : Economie,économie,économie

Mais pas forcément là ou il faudrait...

Pas seulement, une partie des patients en urgence sont des patients qui n'ont pas la nécessité absolue d'être hospitalisés et souffrent surtout de qualité de vie sociale et de gens de qualité autour d'eux, en somme de causes extérieures. Il y a aussi l'économie qui fait qu'il y aura de toute façon un turn over très soutenu et qui jouera sur les patients longues durée également. Je pense qu'il est nécessaire de faire le point sur ce que sont nos vies au quotidien globalement pour éviter les bobos ensuite, pour le reste des patients, oui c'est pas mal l'économie. 

 

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Membre, Forumeur discret, 63ans Posté(e)
Kid_Ordinn Membre 9 205 messages
63ans‚ Forumeur discret,
Posté(e)
il y a 10 minutes, Pirene a dit :

une partie des patients en urgence sont des patients qui n'ont pas la nécessité absolue d'être hospitalisés

Ou n'en ont pas conscience...

 

il y a 10 minutes, Pirene a dit :

souffrent surtout de qualité de vie sociale et de gens de qualité autour d'eux

Donc,manque de personnel approprié 

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Membre, Maîtresse Françoise, Posté(e)
Pirene Membre 2 820 messages
Maitre des forums‚ Maîtresse Françoise,
Posté(e)
il y a 25 minutes, Kid_Ordinn a dit :

Ou n'en ont pas conscience...

 

Donc,manque de personnel approprié 

Du point de vue des ide des fois... Ils seraient mieux chez eux. Ils y a même des petits malins qui confondent l'hospit et le club med. 

Apres c'est un domaine particulier qui demande des gens fait pour ça... 

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Membre, 77ans Posté(e)
G2LLOQ Membre 26 314 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
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Un malade  = scruté par 3 experts  ,  pas d'accord entre eux comme la France insoumise  !!!!:help:

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Membre, Maîtresse Françoise, Posté(e)
Pirene Membre 2 820 messages
Maitre des forums‚ Maîtresse Françoise,
Posté(e)
il y a 55 minutes, G2LLOQ a dit :

Un malade  = scruté par 3 experts  ,  pas d'accord entre eux comme la France insoumise  !!!!:help:

Pas d'accord mais qui ont quand même le même objectif hein :happy:

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Membre, bisounourse radicalisée, 71ans Posté(e)
apis 32 Membre 8 186 messages
71ans‚ bisounourse radicalisée,
Posté(e)

Oui, la médecine psychiatrique est bien malade, entre autres d'un cruel manque de psychiatres.

Le CMP qui suit mon fils travaille avec un psychiatre à la retraite...

Cependant, je remercie et rend hommage aux infirmiers psychiatriques qui assurent leur mission envers les malades et leurs familles dans des conditions difficiles.

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Membre, 58ans Posté(e)
Témoudjine Membre 1 616 messages
Forumeur vétéran‚ 58ans‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, Noisettes a dit :

Coucou par ici,

Après être tomber coup sur coup sur deux sujets évoquant des personnes souffrants de troubles psychiatrique, étant internées ou récemment sorties de structures, qui sont représentées comme dangereuses pour la société, mais peu de personne s'interrogent sur le suivi de ces patients après leur sortie d'hospitalisation (car il faut libérer les lits quand le patient semble aller mieux). 

Pour commencer, toutes les personnes souffrants de troubles psychiatriques ne sont pas des criminelles en puissance mais des personnes malades qu'on ne parvient pas toujours à soigner, ou du moins, à atténuer leurs souffrances, car il y a un manque important de moyens dans la psychiatrie français, quand humains que matériels (tout comme dans les autres spécialités médicales, tant en milieu hospitalier qu'en milieu libéral) pour pouvoir suivre correctement les patients. Pour les patients ayant une activité professionnelle (et oui, il y a des malades psychiatriques qui ont une activité professionnelle) mais dont les horaires de consultations ne conviennent pas avec les horaires des CMP, la situation peut devenir compliquer pour un suivi régulier sans se mettre en porte-à-faux avec son employeur.

De plus, en FRANCE, comme nous ne connaissons pas vraiment les pathologies psychiatriques et quand on se retrouve face à cette problématique, il est plus facile d'enfermer les malades sans vraiment s'interroger sur sur la nature de sa pathologie et nous ressortir les bons vieux clichés du patient parano ou schizo car la maladie fait peur (ce qui peut se comprendre). Mais avec peu de médecins pour un nombre de malades qui ne fait s'exploser (le confinement dû au COVID-19 n'a pas arrangé la situation), il est de plus en plus facile de passer à côté de quelque chose. Et il y a des médecins qui n'écoutent pas leurs patients et restent dans leurs "préjugés" sur telle ou telle pathologie.

Est-il normal qu'une personne souffrant de troubles psychiatriques doit avoir un RDV tous les trois mois avec son psychiatriques par manque de temps et de structures ? Est-il normal que les places en hôpital de jour se face ce plus plus rares pour des personnes nécessitant une prise en charge complète ?  Est-il normal qu'un patient perde son emploi après une longue hospitalisation car le traitement prescrit ne permet pas à ce patient de pouvoir assurer son travail correctement ?

Voici ce que j'avais à dire sur une situation qui ne devrait pas exister.

Bonne lecture à tous.

Exposé très intéressant. Mais permets-moi deux ou trois remarques.

 Je crains que tu n’aies qu’une vue biaisée de la situation réelle de la psychiatrie en France.

Tu évoques : « … des personnes souffrant de troubles psychiatriques, étant internées ou récemment sorties de structures, qui sont représentées comme dangereuses pour la société ».

Si des patients sont considérés (par qui ? par des médecins psychiatres, donc l’on peut supposer qu’ils connaissent leur métier) dangereuses pour la société, les psychiatres qui ont quand même un minimum de conscience professionnelle, ne les auraient pas laissés sortir.  

La psychiatrie est le domaine médical le plus délicat de la médecine. Dans toutes les autres branches de la médecine, l’on peut s’approcher d’une science exacte. Les germes réagissent  tous de la même manière en face de telle ou telle médication. Le terrain personnel du patient peut générer des réactions inattendues, mais même dans ce cas l’on pourra déterminer ce qui s’est passé. Et comment y remédier.

La psychiatrie est une chose différente. L’on connaît de mieux en mieux le cerveau, mais contrairement aux autres disciplines médicales, l’on ne peut pas établir un catalogue exact et réplicable à tous des symptômes, et des effets des médications disponibles.

Et si l’on sait qu’une maladie cardiaque, ou rénale, ou pulmonaire est terminée, ou parfaitement identifiée avec des évolutions prévisibles, il n’en est rien en matière de  psychiatrie.

Un patient qui a éprouvé un épisode psychotique même très grave, et qui a eu un comportement dément durant la crise, sera hospitalisé. Mais ce fait peut se renouveler un mois ou un an plus tard, ou ne jamais se renouveler. Et les psychiatres qui ne lisent pas dans le marc de café sont dans l’incapacité de le savoir.

Alors que faut-il faire du malade une fois sa situation apparemment redevenue normale ? L’embastiller à vie ?

Comment veux-tu assurer un suivi de ces patients ? Les obliger à une visite médicale régulière ? Cela ne servira généralement à rien. Les crises qui peut-être l’affecteront de nouveau ne s’annonceront pas.

En outre, tu le soulignes, depuis une cinquantaine d’années l’on a décidé en France que la psychiatrie coûtait trop cher pour des résultats insuffisants puisque l’on ne savait pas réellement soigner les patients dont les psychoses sont importantes. Et la psychiatrie souffre des mêmes manques hospitaliers que les autres spécialités.

Mais la différence est que si un malade pulmonaire ou cardiaque meure par manque de possibilités de soins près de chez lui, la nouvelle ne passera pas dans les médias. Alors que si un ancien patient psychiatrique pique une crise au cours de laquelle il va tuer quelqu’un, deux heures lus tard tous les médias l’annoncent et cela devient immédiatement un scandale.  

« Pourquoi un type avec des antécédents de troubles psychiques était-il en liberté ? », demandes-tu.

Parce qu’une fois la crise psychotique passée, l’on ne sait pas si elle est susceptible de se reproduire. Et même si l’on peut légitimement le supposer, est-ce une raison, ne serait-ce que légale, de l’enfermer à vie ?

Personne n’est en mesure de répondre à cette question.

Contrairement à e que tu penses, nos spécialistes connaissent parfaitement tout ce qui concerne les maladies psychiatriques. Du moins tout ce que la science a permis de découvrir jusqu’à maintenant. Et les progrès en cette matière sont permanents. Et lorsqu’il y a une découverte, dans quelque partie que ce soit de la médecine, tous les médecins et spécialistes de la planète en sont vite au courant. Surtout si la découverte est importante.

Et au contraire de ce que tu penses, l’on n’enferme les patients que le moins possible, et seulement dans des cas où la dangerosité du patient envers lui-même ou envers les autres est probable. Par manque de structures et de personnel, c’est vrai. Mais surtout parce que l’on sait que cela ne règlera rien pour le patient s’il est enfermé.

Nous devons prendre en compte qu’il y a un certain pourcentage de nos contemporains qui sont, ou seront, l’objet d’un trouble psychique. Que ce trouble se manifestera sans donner de signal d’alerte. Et que ses conséquences peuvent potentiellement être anodines ou graves.

Cela est inhérent à toutes les espèces vivantes. Il arrive à l’évolution, à la biologie et à la génétique de faire des erreurs. Conformément à la Loi des Grands Nombres.

Quant aux préjugés que tu supposes affliger les médecins devant les patients psychotiques, ils sont maintenant de l’ordre des vieux souvenirs. Ce ne sont plus que des légendes urbaines. Le système de fonctionnement de la médecine générale de ville aujourd’hui est tel que le médecin dans un cas préoccupant se décharge immédiatement du patient sur un spécialiste. Que le rendez-vous avec ce spécialiste mette de mois avant de se concrétiser, est relativement secondaire pour le généraliste. Simplement parce que le délai nécessaire ne lui est pas imputable. Et surtout parce que si le cas lui paraît urgent, il expédie aussitôt son patient vers le système hospitalier qui le prendra immédiatement en charge. Il y a des services d’urgence dans tout le pays. Et également dans les établissements psychiatriques.

Contrairement à ce que tu penses, le nombre de malades mentaux ne fait pas qu’augmenter. Mais tout dépend de ce que l’on croit devoir relever de la psychiatrie. L’on classe trop facilement dans la même catégorie ce qui relève de la véritable psychiatrie, ce qui relève en réalité de la médecine générale et des troubles qui sont générés par de la lassitude mentale, du mal de vivre, ou tout simplement relèvent de la psychanalyse.

Qu’il manque des places en hôpital de jour est une évidence. Mais malheureusement c’est le problème général de la médecine hospitalière en France. Cela relève du budget général de l’État. Lorsque la France a signé le Traité de Maastricht, en 1993 s’il m’en souvient, et si je me trompe de date c’est sans importance, nus avons décidé que tout ce qui pouvait être privatisé le serait, quel qu’en soit le domaine. Les manques actuels en matière de santé en France actuellement, ne sont qu’une marche vers ce but.

Quant à ce qu’un patient perde son emploi après une longue hospitalisation, et dont tu penses que :

-«  le traitement prescrit ne permet pas à ce patient de pouvoir assurer son travail correctement »,

 je pense que tu fais une erreur. Les traitements psychiatriques sont tous des traitements per os, qui se prennent par la bouche. Des comprimés ou des gélules. En aucun cas leur prise ne peut gêner l’exercice d’un emploi. L’époque de l’électro-choc est heureusement terminée.

 

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Membre, Maîtresse Françoise, Posté(e)
Pirene Membre 2 820 messages
Maitre des forums‚ Maîtresse Françoise,
Posté(e)

N'importe quoi:dry:, c'est connu que dans le milieu on ne gagne pas beaucoup pour ce qui est investi par les IDE AS et les autres. Même les ASH ne sont pas en reste, ils les côtoient autant sinon plus que les autres vous savez ? 

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Membre, 77ans Posté(e)
G2LLOQ Membre 26 314 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
il y a 1 minute, Pirene a dit :

N'importe quoi:dry:, c'est connu que dans le milieu on ne gagne pas beaucoup pour ce qui est investi par les IDE AS et les autres. Même les ASH ne sont pas en reste, ils les côtoient autant sinon plus que les autres vous savez ? 

Désolé , la  je parlait des politiques qui nous baladent en ce moment ,   

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 012 messages
108ans‚ ©,
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il y a 4 minutes, Témoudjine a dit :

je pense que tu fais une erreur. Les traitements psychiatriques sont tous des traitements per os, qui se prennent par la bouche. Des comprimés ou des gélules.

C'est faux. 

il y a 4 minutes, Témoudjine a dit :

L’époque de l’électro-choc est heureusement terminée.

Non plus, mais on appelle ça la sismothérapie aujourd'hui. 

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Membre, Maîtresse Françoise, Posté(e)
Pirene Membre 2 820 messages
Maitre des forums‚ Maîtresse Françoise,
Posté(e)
il y a 11 minutes, G2LLOQ a dit :

Désolé , la  je parlait des politiques qui nous baladent en ce moment ,   

Autant pour moi 😅

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Membre, bisounourse radicalisée, 71ans Posté(e)
apis 32 Membre 8 186 messages
71ans‚ bisounourse radicalisée,
Posté(e)
il y a 13 minutes, Témoudjine a dit :

Les traitements psychiatriques sont tous des traitements per os, qui se prennent par la bouche. Des comprimés ou des gélules. En aucun cas leur prise ne peut gêner l’exercice d’un emploi.

Mon fils a été traité un temps par voie orale, un comprimé par jour qui lui était apporté à domicile par les infirmier d'un cabinet.

Il l'avalait... ou pas. C'était très contraignant et à un moment il a systématiquement fait semblant de l'avaler, ce qui l'a conduit à une nouvelle crise psychotique.

Depuis qu'il est traité par injection mensuelle au CMP, même s'il a du mal à l'accepter ( il a plusieurs jours de grosse fatigue après l'injection ) il s'y tient et va beaucoup mieux

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Membre+, Un manuscrit dans une main, une boussole dans l'autre, 41ans Posté(e)
Noisettes Membre+ 10 576 messages
41ans‚ Un manuscrit dans une main, une boussole dans l'autre,
Posté(e)
Il y a 1 heure, Témoudjine a dit :

Exposé très intéressant. Mais permets-moi deux ou trois remarques.

 

 Je crains que tu n’aies qu’une vue biaisée de la situation réelle de la psychiatrie en France.

 

Tu évoques : « … des personnes souffrant de troubles psychiatriques, étant internées ou récemment sorties de structures, qui sont représentées comme dangereuses pour la société ».

 

Si des patients sont considérés (par qui ? par des médecins psychiatres, donc l’on peut supposer qu’ils connaissent leur métier) dangereuses pour la société, les psychiatres qui ont quand même un minimum de conscience professionnelle, ne les auraient pas laissés sortir.  

 

La psychiatrie est le domaine médical le plus délicat de la médecine. Dans toutes les autres branches de la médecine, l’on peut s’approcher d’une science exacte. Les germes réagissent  tous de la même manière en face de telle ou telle médication. Le terrain personnel du patient peut générer des réactions inattendues, mais même dans ce cas l’on pourra déterminer ce qui s’est passé. Et comment y remédier.

 

La psychiatrie est une chose différente. L’on connaît de mieux en mieux le cerveau, mais contrairement aux autres disciplines médicales, l’on ne peut pas établir un catalogue exact et réplicable à tous des symptômes, et des effets des médications disponibles.

 

Et si l’on sait qu’une maladie cardiaque, ou rénale, ou pulmonaire est terminée, ou parfaitement identifiée avec des évolutions prévisibles, il n’en est rien en matière de  psychiatrie.

 

Un patient qui a éprouvé un épisode psychotique même très grave, et qui a eu un comportement dément durant la crise, sera hospitalisé. Mais ce fait peut se renouveler un mois ou un an plus tard, ou ne jamais se renouveler. Et les psychiatres qui ne lisent pas dans le marc de café sont dans l’incapacité de le savoir.

 

Alors que faut-il faire du malade une fois sa situation apparemment redevenue normale ? L’embastiller à vie ?

 

Comment veux-tu assurer un suivi de ces patients ? Les obliger à une visite médicale régulière ? Cela ne servira généralement à rien. Les crises qui peut-être l’affecteront de nouveau ne s’annonceront pas.

 

En outre, tu le soulignes, depuis une cinquantaine d’années l’on a décidé en France que la psychiatrie coûtait trop cher pour des résultats insuffisants puisque l’on ne savait pas réellement soigner les patients dont les psychoses sont importantes. Et la psychiatrie souffre des mêmes manques hospitaliers que les autres spécialités.

 

Mais la différence est que si un malade pulmonaire ou cardiaque meure par manque de possibilités de soins près de chez lui, la nouvelle ne passera pas dans les médias. Alors que si un ancien patient psychiatrique pique une crise au cours de laquelle il va tuer quelqu’un, deux heures lus tard tous les médias l’annoncent et cela devient immédiatement un scandale.  

 

« Pourquoi un type avec des antécédents de troubles psychiques était-il en liberté ? », demandes-tu.

 

Parce qu’une fois la crise psychotique passée, l’on ne sait pas si elle est susceptible de se reproduire. Et même si l’on peut légitimement le supposer, est-ce une raison, ne serait-ce que légale, de l’enfermer à vie ?

 

Personne n’est en mesure de répondre à cette question.

 

Contrairement à e que tu penses, nos spécialistes connaissent parfaitement tout ce qui concerne les maladies psychiatriques. Du moins tout ce que la science a permis de découvrir jusqu’à maintenant. Et les progrès en cette matière sont permanents. Et lorsqu’il y a une découverte, dans quelque partie que ce soit de la médecine, tous les médecins et spécialistes de la planète en sont vite au courant. Surtout si la découverte est importante.

 

Et au contraire de ce que tu penses, l’on n’enferme les patients que le moins possible, et seulement dans des cas où la dangerosité du patient envers lui-même ou envers les autres est probable. Par manque de structures et de personnel, c’est vrai. Mais surtout parce que l’on sait que cela ne règlera rien pour le patient s’il est enfermé.

 

Nous devons prendre en compte qu’il y a un certain pourcentage de nos contemporains qui sont, ou seront, l’objet d’un trouble psychique. Que ce trouble se manifestera sans donner de signal d’alerte. Et que ses conséquences peuvent potentiellement être anodines ou graves.

 

Cela est inhérent à toutes les espèces vivantes. Il arrive à l’évolution, à la biologie et à la génétique de faire des erreurs. Conformément à la Loi des Grands Nombres.

 

Quant aux préjugés que tu supposes affliger les médecins devant les patients psychotiques, ils sont maintenant de l’ordre des vieux souvenirs. Ce ne sont plus que des légendes urbaines. Le système de fonctionnement de la médecine générale de ville aujourd’hui est tel que le médecin dans un cas préoccupant se décharge immédiatement du patient sur un spécialiste. Que le rendez-vous avec ce spécialiste mette de mois avant de se concrétiser, est relativement secondaire pour le généraliste. Simplement parce que le délai nécessaire ne lui est pas imputable. Et surtout parce que si le cas lui paraît urgent, il expédie aussitôt son patient vers le système hospitalier qui le prendra immédiatement en charge. Il y a des services d’urgence dans tout le pays. Et également dans les établissements psychiatriques.

 

Contrairement à ce que tu penses, le nombre de malades mentaux ne fait pas qu’augmenter. Mais tout dépend de ce que l’on croit devoir relever de la psychiatrie. L’on classe trop facilement dans la même catégorie ce qui relève de la véritable psychiatrie, ce qui relève en réalité de la médecine générale et des troubles qui sont générés par de la lassitude mentale, du mal de vivre, ou tout simplement relèvent de la psychanalyse.

 

Qu’il manque des places en hôpital de jour est une évidence. Mais malheureusement c’est le problème général de la médecine hospitalière en France. Cela relève du budget général de l’État. Lorsque la France a signé le Traité de Maastricht, en 1993 s’il m’en souvient, et si je me trompe de date c’est sans importance, nus avons décidé que tout ce qui pouvait être privatisé le serait, quel qu’en soit le domaine. Les manques actuels en matière de santé en France actuellement, ne sont qu’une marche vers ce but.

 

Quant à ce qu’un patient perde son emploi après une longue hospitalisation, et dont tu penses que :

 

-«  le traitement prescrit ne permet pas à ce patient de pouvoir assurer son travail correctement »,

 je pense que tu fais une erreur. Les traitements psychiatriques sont tous des traitements per os, qui se prennent par la bouche. Des comprimés ou des gélules. En aucun cas leur prise ne peut gêner l’exercice d’un emploi. L’époque de l’électro-choc est heureusement terminée.

 

 

 

Voilà le type de propos que j'entends en permanence quand on n'est pas confronté quotidiennement à une pathologie psychiatrique et qui font des ravages dans les familles car les gens ne les connaissement  mais restent avec leurs à priori. Et j'adore qu'on me prête des propos que je n'ai pas.

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Membre, 58ans Posté(e)
Témoudjine Membre 1 616 messages
Forumeur vétéran‚ 58ans‚
Posté(e)
Il y a 18 heures, January a dit :

C'est faux. 

Non plus, mais on appelle ça la sismothérapie aujourd'hui. 

Tu as raison. Mais c'est réservé à des cas très spéciaux. Et la majorité des psychiatres ne veulent pas en entendre parler. Par contre il y a des possibilités d'intervention sur certaines parties du cerveau, et c'est l'avenir de la spécialité. Mais pour le moment nous n'en sommes qu'aux balbutiements. 

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 012 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Ah je suis désolée mais tu te trompes, aujourd'hui quasiment toutes les cliniques privées ont leur unité de sismothérapie, et "cas très spéciaux" ? Non, la dépression chronique (ou pas) sévère peut être traitée de la sorte. Tu vois, on n'en est même pas à des pathologies lourdes telles que la schizophrénie. Ce traitement sauve des gens qui sont en toute fin de médication, est-ce que tu comprends ?  Bien sûr que les psychiatres y ont recours et ne sont pas frileux avec ça, c'est quelque chose de tout à fait lambda aujourd'hui. 

Qu'est ce que j'appelle, "la fin de médication" ? C'est quand les doses à prendre sont devenues tellement énormes (en raison de l'accoutumance du patient ou de la variation de sa pathologie), qu'elles ne peuvent plus être augmentées à moins d'une sérieuse perte de qualité de vie. Là, on a recours à la sismothérapie. Elle fait baisser les seuils. Elle "reset" certains circuits, qui permet de reprendre une médication à un volume qui permettra au patient de recouvrer sa qualité de vie. 

Oui il y a des interventions, des SCP notamment (Stimulation cérébrale profonde), indiquée par exemple dans des syndrômes impliquant des tics pharmaco-résistants. Beaucoup de réussite, cette chir n'en est pas aux balbutiements, mais nous attendons maintenant les études sur le long terme. 

 

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