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Le Village de l'eau, la dure lutte continue

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Demethrogene

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Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 24 204 messages
scientifique,
Posté(e)
il y a 38 minutes, Demethrogene a dit :

Mais le lobby agricole est terriblement puissant, assez pour faire fléchir le politique, surtout au niveau local.

Les producteurs de maïs (qui ne nourrit pas les français, soit dit au passage) en particulier et les céréaliers en général, sont les plus gros consommateurs d'eau, parfois au détriment des autres agriculteurs.

Le "patron" de la FNSEA est un homme d'affaire avant d'être un agriculteur.

Oui je suis d'accord avec ces lignes pour avoir dénoncé déjà ces m^mes choses.

En revanche vu les menaces climatiques et les sècheresses récurrentes, il est sage de prévoir la gestion de l'eau agricole sur le moyen et le long terme.

C'est pour cette raison que je dis oui aux bassines et non à la culture du maïs en sol calcaire

Une info au sujet des pompages : autrefois en Vendée, autour de Triaize, à 10 km de la mer, les agriculteurs pompaient allègrement l'été. La nappe phréatique d'eau douce a été progressivement remplacée par de l'eau de mer que les pluies n'arrivent plus à déloger. Bilan, dans cette zone, plus question de pomper et pas question de mettre des bassines car l'eau salée est à 1m seulement. Les agriculteurs savent tous qu'il ne faut pas pomper n'importe quand ni en trop grande quantité d'ailleurs il n'y a plus de pompages dans cette zone (à l'ouest de Luçon). La meilleure surveillance de ces pompages vient des agriculteurs eux-m^mes qui se jalousent continuellement.

 

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Membre, Posté(e)
Pierrot89 Membre 9 103 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, anoésiotomie a dit :

Les bassines ne se remplissent pas toutes seules.

En cas de sécheresse, non seulement la surface d'évaporation est phénoménale, agravant le problème ; mais ces mêmes bassines sont alors remplies... en pompant les nappes phréatiques -- autant dire en agravant la sécheresse puisqu'on expose à l'évaporation cette eau précieuse naturellement stockée à l'abris du soleil.

Ne pas savoir comment sont remplies les bassines en cas de séchresse témoigne d'une méconnaissance et mécompéhension de la gestion des eaux douces et des problèmes afférents à ce sujet qui devient crucial et même critique d'année en année, au point de provoquer des heurts entre habitants privés d'eau parfois plusieurs jours et agriculteurs continuant de dégrader nos sols au profit de semences inadaptées (ex: maïs, courgettes, pastèques, etc) -- car une nappe vidée peut finir par se "tasser" donc on perd un stockage, sans compter plus tard l'affaissement des sols et du couples fissures dans les constructions (bâtiments, routes, etc) rendant parfois, lors des hautes eaux, innondables des zones qui aupravant ne l'étaient pas.

En bref la pluie n'a que peu à voir avec le réel danger posé par ces méga-bassines en multiplication exponentielle.

En parlant d'évaporation et de taux réels : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/02626661003780458

530 L/s, c'est quand même dommage en pleine sécheresse...

 

1490558517_EaupotableParis.jpg

L-eau de Paris Vder (1).docx L-eau de Paris page 2 V3. docx (1).docx

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Membre, 45ans Posté(e)
Demethrogene Membre 820 messages
Mentor‚ 45ans‚
Posté(e)
Citation

Les mégabassines peuvent d’autant moins constituer l’unique réponse à la crise de l’eau qu’elles ne vont concerner a priori que 7 % environ des agriculteurs du sud des Deux-Sèvres – pour beaucoup des producteurs de maïs, auxquels l’État financeur accorde le droit de pomper dans ces bassines en échange de pratiques agroécologiques et vertueuses (avec un résultat pour l’heure fort mitigé, puisque 92 % des 38 exploitants ayant déjà accès aux bassines ne se sont pas engagés dans la réduction de l’utilisation des pesticides)

https://lejournal.cnrs.fr/billets/les-megabassines-ne-resoudront-pas-la-crise-de-leau

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Membre, 45ans Posté(e)
Demethrogene Membre 820 messages
Mentor‚ 45ans‚
Posté(e)
Citation

Dans le camp d’en face, Thierry Bouret est l’un des plus riches céréaliers des Deux-Sèvres. Rencontré sur son exploitation historique située près de Mauzé-sur-le-Mignon, il ne souhaite pas s’étendre sur le nombre d’hectares qu’il exploite : « À chaque fois, c’est polémique. (…) La jalousie est le premier facteur de problèmes », justifie-t-il. 

Ce discret entrepreneur agricole du sud-ouest de Niort contrôle une holding financière avec de multiples sociétés dans la méthanisation ou l’immobilier. Possédant ou co-gérant sept exploitations  agricoles, qu’il a rachetées progressivement, son royaume  s’étend sur plus de 1800 hectares.

https://www.off-investigation.fr/megabassines-histoire-secrete-dun-mensonge-detat/

Voici la réalité économique de l'exploitation des mégabassines, dont les tristes conséquences s'étendent au-delà de l'écologie, fragilisant les petites exploitations et l'agriculture raisonnée.

Pour comparaison, la taille moyenne des exploitations agricoles en France se situe entre 70 et 100 hectares.

 

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Membre, 8ans Posté(e)
bouddean Membre 11 725 messages
Maitre des forums‚ 8ans‚
Posté(e)
Le 15/07/2024 à 11:14, Répy a dit :

L'écosystème n'est pas en danger car il utilise de l'eau douce qui irait de touts façon à la mer pendant l'hiver.

Le seul vrai problème est de cultiver du maïs sur des sol trop poreux : plante gourmande en eau à la saison chaude.

Mais programmer des réserves de substitution est une solution sages car même si on abandonne le maïs dans la plaine calcaire, on peut utiliser l'arrosage pour des blés  ou des semis de tournesol pendant un printemps sec. Tout le monde parle de sècheresses dans les décennies à venir, alors pourquoi pas se préparer  déjà ?

Enfin je te rappelle que cette nappe phréatique est géologiquement bien connue et déjà très surveillée par un cinquantaine de piézomètres qui font un relevé quotidien depuis plus de 30 ans.

J'ai déjà rencontré ces écolos barbus et jusqu'auboutistes qui sont infoutus de différencier un blé d'une orge ou un maïs du sorgho ou d'un jeune colza d'un choux. Et ça vient faire la loi d'une façon violente.

Bon, si j'ai bien compris, quand il pleut , les nappes se remplissent et quand elles sont pleines, elles débordent . C'est cette eau de débordement qui est récupérée pour remplir les mégas bassines ,donc ,ça ne fera pas baisser le niveau des nappes .

cette eau, qui déborde , elle va où ? Elle sert à quoi ? 

Est ce que cela ne va pas priver les marais , ou les vallées qui sont plus basses de cette eau qui débordait ? 

Je pense aux marais de Rochefort, au marais Poitevin, et particulièrement à la vallée de la Boutonne en Charente Maritime , qui était une vallée verdoyante il y a 35 ans avec de nombreux bras de rivière qui la serpentaient et qui sont à sec très tôt dans la saison actuellement .

C'est normal que les gens soient septiques doc , nous sommes tellement habitués à ce qu'on se foute de nous , comme  tu te poses en connaisseur du sujet , il est également normal que tu sois sollicité pour de plus amples informations .

 

 

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Membre, Posté(e)
Padnom Membre 1 212 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Je suis hors sujet, mais puisqu’il est question de méga-bassine, je voudrais connaître le sens d’une expression entendue au sujet d’une personne, qui est à l’évidence à connotation négative. 

Que veut dire 
" À lui seul, il est une méga-bassine. "

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Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 24 204 messages
scientifique,
Posté(e)
il y a 23 minutes, bouddean a dit :

Bon, si j'ai bien compris, quand il pleut , les nappes se remplissent et quand elles sont pleines, elles débordent . C'est cette eau de débordement qui est récupérée pour remplir les mégas bassines ,donc ,ça ne fera pas baisser le niveau des nappes .

cette eau, qui déborde , elle va où ? Elle sert à quoi ? 

Est ce que cela ne va pas priver les marais , ou les vallées qui sont plus basses de cette eau qui débordait ? 

Je pense aux marais de Rochefort, au marais Poitevin, et particulièrement à la vallée de la Boutonne en Charente Maritime , qui était une vallée verdoyante il y a 35 ans avec de nombreux bras de rivière qui la serpentaient et qui sont à sec très tôt dans la saison actuellement .

C'est normal que les gens soient septiques doc , nous sommes tellement habitués à ce qu'on se foute de nous , comme  tu te poses en connaisseur du sujet , il est également normal que tu sois sollicité pour de plus amples informations .

 

Quan la nappe phréatique est pleine oui elle déborde en particulier dans le marais poitevin puisque c'est cette nappe du Dogger qui est en cause. Les pompages pour emplir les bassines ne font baisser la nappe que de quelques cm. Ce n'est pas l'eau du débordement qui est prélevée mais l'eau de la nappe. Disons que les débordements seront un peu moins importants.

Les vallées plus basses que la nappe n'existe pas car elles seraient inondées en permanence !

Le marais autour de Rochefort ne sont pas concernés car les calcaires sous-jacents sont du Crétacé alors que le Dogger est dans le Jurassique moyen.

L'objectif des bassines est de limiter les puisages "sauvages" d'eau agricole qui eux ne se font pas dans une réserve mais directement dans la nappe en plein été. Ce sont ces puisages sauvages qui font baisser le niveau du marais poitevin plus que ne fait la baisse saisonnière habituelle.

  • Merci 1
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Membre, 8ans Posté(e)
bouddean Membre 11 725 messages
Maitre des forums‚ 8ans‚
Posté(e)
Le 15/07/2024 à 09:42, Répy a dit :

Le seul point commun en dehors de la technique est le sol : plaine en calcaire jurassique très poreux mais qui a une nappe abondante dite du "Dogger" à 25 ou 40 m de profondeur. Cette nappe déborde l'hiver et c'est dans celle-ci que puisent les villes de Niort, Fontenay-le-Comte et Luçon. Les bassines sont remplies avec l'eau de cette nappe du 1 Novembre au 1 mars. Le préfet peut interdire le remplissage selon l'avis du service hydrogéologique du département.

Tu veux dire que le point bas de la nappe est a -40 m et le haut à - 25 m ?

ça veut dire que l'eau resurgit potentiellement partout où l'altitude est plus basse ?   

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Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 24 204 messages
scientifique,
Posté(e)
Il y a 2 heures, bouddean a dit :

Tu veux dire que le point bas de la nappe est a -40 m et le haut à - 25 m ?

ça veut dire que l'eau resurgit potentiellement partout où l'altitude est plus basse ?   

Non.

Dans la plaine calcaire au nord du marais poitevin, le niveau supérieur de la nappe peut être compris en moyenne  entre 25 et 40 m de la surface. Quand à la variation saisonnière elle est de l'ordre du mètre.

Pour suivre les informations hydrogéologiques du marais poitevin, voici le site le mieux documenté :

http://siemp.epmp-marais-poitevin.fr/#/overview/Station/station/12615/Grand Nati - Oulmes/piezoGraph

Dans ce site j'ai cliqué sur la carte : piezomètre. J'ai choisi celui du "grand natti d'Oulmes en Vendée. Voici ci-dessous l'image que j'ai contrastée et que je vais commenter.

Le niveaux d'eau sont étudiés depuis 1987 et relevés chaque jour et envoyés par télémesure au service spécialisé du département de la Vendée. Les niveaux sont repérés en altitude du NGF (nivellement général de France). C'est le relevé d'hier samedi 20 juillet 2024. Le niveau hier était de 4,415 m. La courbe bleue foncé est le niveau de la nappe depuis le 1 janvier 2024. La courbe bleu clair est la moyenne depuis 1987. L'enveloppe sombre est la plage des 5 dernières années (2019 à 2023) où on voit que le niveau au 20 juillet a été compris entre 2,41 et 4,26 m soit une variation de niveau de 1,85m. L'enveloppe claire concerne les niveaux depuis 1987 à 2023 et va de 1,96 à 4,78 m soit une amplitude de 2,82 m.

Donc la consultation de ces informations permet d'avoir un suivi quotidien de la nappe dans cette contrée mais aussi sur son ensemble grâce à plusieurs dizaines de piézomètres ( flotteurs dans un forage sans pompe de puisage).

Nappe du Dogger.jpg

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