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Le "temps" ou la "séquence" ?

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Wave1

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Membre, 43ans Posté(e)
Wave1 Membre 469 messages
Forumeur alchimiste ‚ 43ans‚
Posté(e)

Suite à de profondes réflexions je suis arrivé à une conclusion salvatrice :

Je propose désormais pour ne plus se mélanger les pinceaux concernant la notion du "temps" qu'on conserve le mot "temps" pour la physique et autres disciplines scientifiques et utiliser le mot "séquence" à la place du "temps" lorsqu'on parle du temps au quotidien. Ainsi par exemple au lieu de dire "Je n'ai pas le temps pour faire ceci ou cela" on pourrait dire "Ceci me prendrait beaucoup trop de séquences pour que je m'y consacre", ou encore au lieu de dire "Cela s'est passé trop vite" on pourrait dire "Cela a pris peu de séquences pour se faire".

Conclusion : Le temps en physique est une quatrième dimension (t) de l'espace-temps alors que le temps tel qu'on le comprends au quotidien n'est rien d'autres qu'une "séquence ordonnée d'événements".

:cool:

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Membre, 48ans Posté(e)
Elisa* Membre 11 710 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
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il y a 4 minutes, Wave1 a dit :

Suite à de profondes réflexions je suis arrivé à une conclusion salvatrice :

Je propose désormais pour ne plus se mélanger les pinceaux concernant la notion du "temps" qu'on conserve le mot "temps" pour la physique et autres disciplines scientifiques et utiliser le mot "séquence" à la place du "temps" lorsqu'on parle du temps au quotidien. Ainsi par exemple au lieu de dire "Je n'ai pas le temps pour faire ceci ou cela" on pourrait dire "Ceci me prendrait beaucoup trop de séquences pour que je m'y consacre", ou encore au lieu de dire "Cela s'est passé trop vite" on pourrait dire "Cela a pris peu de séquences pour se faire".

Conclusion : Le temps en physique est une quatrième dimension (t) de l'espace-temps alors que le temps tel qu'on le comprends au quotidien n'est rien d'autres qu'une "séquence ordonnée d'événements".

:cool:

Tu as décidé de créer ton dictionnaire ?! :eva:

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Wave1 a dit :

Suite à de profondes réflexions je suis arrivé à une conclusion salvatrice :

Je propose désormais pour ne plus se mélanger les pinceaux concernant la notion du "temps" qu'on conserve le mot "temps" pour la physique et autres disciplines scientifiques et utiliser le mot "séquence" à la place du "temps" lorsqu'on parle du temps au quotidien. Ainsi par exemple au lieu de dire "Je n'ai pas le temps pour faire ceci ou cela" on pourrait dire "Ceci me prendrait beaucoup trop de séquences pour que je m'y consacre", ou encore au lieu de dire "Cela s'est passé trop vite" on pourrait dire "Cela a pris peu de séquences pour se faire".

Conclusion : Le temps en physique est une quatrième dimension (t) de l'espace-temps alors que le temps tel qu'on le comprends au quotidien n'est rien d'autres qu'une "séquence ordonnée d'événements".

:cool:

Mais quel est le problème philosophique qui t'a amené à ces réflexions ? Cela est pratiquement plus important que la réponse que tu proposes...

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Membre, Talon 1, 78ans Posté(e)
Talon 1 Membre 23 024 messages
78ans‚ Talon 1,
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il y a une heure, Dompteur de mots a dit :

Mais quel est le problème philosophique qui t'a amené à ces réflexions ? Cela est pratiquement plus important que la réponse que tu proposes...

C'est le problème de la course du lièvre et de la tortue. La tortue est partie avec une peu d'avance. Quand elle a atteint le point A, le lièvre a démarré sa course. Quand il a atteint le point A, la tortue était au point B. Quand il a atteint le point B, la tortue était au point C. Le lièvre n'a jamais rattrapé la tortue.

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Membre, 43ans Posté(e)
Wave1 Membre 469 messages
Forumeur alchimiste ‚ 43ans‚
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Il y a 2 heures, Dompteur de mots a dit :

Mais quel est le problème philosophique qui t'a amené à ces réflexions ? Cela est pratiquement plus important que la réponse que tu proposes...

J'ai réussi enfin suite à de longues réflexions à m'imaginer un espace-temps à 4 dimensions dont le temps est la quatrième dimension. Suite à cela j'ai compris que le temps en physique n'a rien à voir avec le temps auquel on fait allusion au quotidien, il s'agit d'un abus de langage. Par conséquent je propose de ne plus utiliser le mot "temps" pour les affaires quotidiennes mais plutôt le mot "séquence". Voilà le pourquoi du comment !

il y a une heure, Talon 1 a dit :

C'est le problème de la course du lièvre et de la tortue. La tortue est partie avec une peu d'avance. Quand elle a atteint le point A, le lièvre a démarré sa course. Quand il a atteint le point A, la tortue était au point B. Quand il a atteint le point B, la tortue était au point C. Le lièvre n'a jamais rattrapé la tortue.

Justement ! L'exemple du problème que tu viens de décrire illustre et justifie encore une fois la nécessité de l'utilisation du mot "séquence" à la place du "temps".

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
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Il y a 2 heures, Wave1 a dit :

J'ai réussi enfin suite à de longues réflexions à m'imaginer un espace-temps à 4 dimensions dont le temps est la quatrième dimension. Suite à cela j'ai compris que le temps en physique n'a rien à voir avec le temps auquel on fait allusion au quotidien, il s'agit d'un abus de langage. Par conséquent je propose de ne plus utiliser le mot "temps" pour les affaires quotidiennes mais plutôt le mot "séquence". Voilà le pourquoi du comment !

C'est-à-dire que cette double utilisation découle de la polysémie naturelle du langage. Mais en quoi cela te posait-il problème exactement ?

Il y a 2 heures, Wave1 a dit :

Justement ! L'exemple du problème que tu viens de décrire illustre et justifie encore une fois la nécessité de l'utilisation du mot "séquence" à la place du "temps".

Je pense que tu apprécierais beaucoup l'œuvre d'Henri Bergson, dont une bonne partie de la philosophie repose précisément sur la différenciation entre le temps géométrique, c'est-à-dire le temps que nous découpons par l'esprit et qui est notamment l'apanage des sciences, de la durée, qui correspond au temps pris comme continuum des choses et qui coïncide aussi avec la réalité du monde.

Seulement, la pente naturelle de l'esprit, comme le dit Bergson, est d'appréhender le temps de façon géométrique alors que pour saisir la durée, une effort est nécessaire. L'esprit doit se faire violence. Lorsqu'il y parvient, cela donne lieu à l'intuition, ce qui nous ramène d'ailleurs à ton autre topic. Bergson développe ensuite un concept de la spiritualité autour de cette notion de durée. Voir son ouvrage "La pensée et le mouvant" pour creuser le tout. Je fais également noter que Bergson ouvre cet ouvrage très précisément avec le problème du paradoxe de Zénon (lièvre + tortue, ou la flèche).

Bref, cela m'amène à constater que si l'on considère le temps scientifique comme une série de découpes tirées du temps continu réel, alors ta notion de séquence ne représente qu'une sorte de compromis, une position mitoyenne entre ce temps scientifique et le temps continu. Et donc au final, il ne s'agit que d'une autre découpe, plus longue, certes, mais une découpe quand même.

Par ailleurs, tu as parlé, dans ton intervention initiale, du fait de manquer de temps, en guise d'usages problématiques du concept de temps par rapport au temps scientifique. Mais ces usages reposent également sur une conception "découpée" du temps.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
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Il y a 3 heures, moi et pas moi a dit :

Bon, j'espère que ça sera pas trop la séquence pluie demain, ou froid, ou la séquence venteuse.

Plutôt que de découper la météo comme s'il ne s'agissait que d'une succession de vignettes prédéfinies - beau temps, mauvais temps, pluie, etc., pourquoi ne pas considérer le temps qu'il fera dans sa nouveauté radicale ?    Après tout, ce temps qu'il fera demain n'a jamais encore existé: il s'agira d'une pure création. Nos outils météorologiques (scientifiques) donnent l'impression que ce n'est pas le cas mais il s'agit d'une illusion.

S'il pleut, ne te laisse pas songer que c'est la fatalité de la vignette "temps pluvieux" qui t'assaille, mais célèbre plutôt l'avènement de chaque goutte de pluie qui s'abat sur ton visage.

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Membre, 36ans Posté(e)
Philo007 Membre 98 messages
Forumeur activiste‚ 36ans‚
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Bonsoir,

La discrétisation du temps incorporé dans une théorie physique appauvrit la structure de cette théorie. On ne peut pas en conclure grand-choses à mon sens.

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Membre, 43ans Posté(e)
Wave1 Membre 469 messages
Forumeur alchimiste ‚ 43ans‚
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Il y a 9 heures, Dompteur de mots a dit :

Bref, cela m'amène à constater que si l'on considère le temps scientifique comme une série de découpes tirées du temps continu réel

Justement non. D'après ce que je comprends du temps scientifique du moins dans la théorie d'Einstein lorsqu'il parle du continuum "espace-temps" cela ne concerne en rien une durée. Ce temps qui se représente sur un axe dédié à lui dans l'espace-temps à 4 dimensions n'est pas tellement différent par exemple de l'axe "x" (la largeur) d'un corps. De la même manière qu'une translation peut s'effectuer sur l'axe "x" de l'espace-temps, une translation peut aussi s'effectuer sur l'axe "t" du temps. Cette translation sur l'axe "t" du temps pour nous humains peut se visualiser dans le mouvement d'un corps. Précisément lorsqu'un corps est en mouvement il est entrain de changer sa valeur sur l'axe "t" du temps. Voilà comment je vois cet espace-temps à 4 dimensions. Pour arriver à cette compréhension il faut partir du postulat que le temps d'un point de l'espace à l'autre n'est pas le même, le temps a des valeurs différentes d'un point de l'espace-temps à l'autre.

Bref, le temps d'Einstein n'a rien à voir avec une durée et je pense même que ce temps n'a pas un sens particulier il peut prendre des valeurs dans toutes les directions tout comme un corps peut faire une translation sur les axes "x,y,z" dans n'importe quelle direction.

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Membre, 43ans Posté(e)
Wave1 Membre 469 messages
Forumeur alchimiste ‚ 43ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, Philo007 a dit :

Bonsoir,

La discrétisation du temps incorporé dans une théorie physique appauvrit la structure de cette théorie.

Oui je le pense aussi car le temps tout comme les 3 axes de l'espaces 3D est une valeur continue alors que le temps au quotidien est une discrétisation de cette valeur continue voilà pourquoi j'ai proposé le mot "séquence" qui représente bien cette idée de discrétisation.

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Membre, 43ans Posté(e)
Wave1 Membre 469 messages
Forumeur alchimiste ‚ 43ans‚
Posté(e)
Il y a 12 heures, Dompteur de mots a dit :

Seulement, la pente naturelle de l'esprit, comme le dit Bergson, est d'appréhender le temps de façon géométrique alors que pour saisir la durée, une effort est nécessaire.

Finalement je commence à penser qu'il y a tout de même un lien entre le temps du continuum espace-temps et le temps tel qu'on le comprend au quotidien. Ca ne doit pas être sans raison cette confusion autours du mot "temps" en physique et dans la vie de tous les jours...

Ce que je veux dire c'est que le temps, cette quatrième dimension de l'espace-temps existe indépendamment de nous sauf que les êtres vivants et notamment nous humains nous avons notre appréciation propre de cette quatrième dimension de l'espace-temps : En fait nous appréhendons le temps scientifique sous une forme particulière qui se compose et se présente sous forme de "séquences ordonnées". Ce format séquentiel du temps n'est que notre appréhension subjective de ce qu'est vraiment le temps. En fait tout comme nous avons une appréciation particulière de l'espace en 3 dimensions qui nous entoure nous avons aussi notre appréciation propre et particulière du temps qui comme je l'ai dit se présente à nous sous formes de "séquences ordonnées".

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Membre, 55ans Posté(e)
chekhina Membre 558 messages
Forumeur alchimiste ‚ 55ans‚
Posté(e)

En fait ce que nous saisissons d'emblée de manière intuitive, sans effort, c'est la durée. 

Le problème vient de l'utilisation du mot temps, surtout à partir des travaux des mathématiciens qui mirent au point un modèle qui permit à Einstein de mieux rendre compte de sa théorie (l'espace temps de Minkowski).

Quand nous lisons Einstein, nous voyons qu'il lui vient naturellement à l'esprit de parler "du temps qu'il faut..." pour aller par exemple de tel endroit à tel endroit. Il emploie le mot temps dans le sens d'une durée. C'est d'ailleurs ainsi que nous parlons du temps le plus souvent, nous en parlons avec le sens de : durée.

Aujourd'hui pour essayer de faire le tri entre les nombreuses acceptions du mot temps, nous enseignons les lycéens différemment quand il s'agit d'aborder la relativité (restreinte). Nous ne parlons plus de dilatation du temps, ce qui laisse les lycéens sans voix (ils ne comprennent pas car ils pensent au temps abstrait mathématique), nous parlons de dilatation des durées. D'ailleurs dans les TP de physique nous apprenons aux lycéens à mesurer des durées. 

Le temps géométrique est loin d'être intuitif. C'est une construction mathématique qui vient assez tard dans l'histoire des sciences. Il est parfois difficile, quand nous avons face à nous un lycéen qui ne comprend rien aux maths de lui faire comprendre qu'une droite peut représenter le temps. 

D'autre part la physique ce n'est pas la mathématique. Nous pourrions en débattre longtemps.

Modifié par chekhina
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Membre, 43ans Posté(e)
Wave1 Membre 469 messages
Forumeur alchimiste ‚ 43ans‚
Posté(e)
il y a 43 minutes, chekhina a dit :

En fait ce que nous saisissons d'emblée de manière intuitive, sans effort, c'est la durée. 

Le problème vient de l'utilisation du mot temps, surtout à partir des travaux des mathématiciens qui mirent au point un modèle qui permit à Einstein de mieux rendre compte de sa théorie (l'espace temps de Minkowski).

Quand nous lisons Einstein, nous voyons qu'il lui vient naturellement à l'esprit de parler "du temps qu'il faut..." pour aller par exemple de tel endroit à tel endroit. Il emploie le mot temps dans le sens d'une durée. C'est d'ailleurs ainsi que nous parlons du temps le plus souvent, nous en parlons avec le sens de : durée.

Aujourd'hui pour essayer de faire le tri entre les nombreuses acceptions du mot temps, nous enseignons les lycéens différemment quand il s'agit d'aborder la relativité (restreinte). Nous ne parlons plus de dilatation du temps, ce qui laisse les lycéens sans voix (ils ne comprennent pas car ils pensent au temps abstrait mathématique), nous parlons de dilatation des durées. D'ailleurs dans les TP de physique nous apprenons aux lycéens à mesurer des durées. 

Le temps géométrique est loin d'être intuitif. C'est une construction mathématique qui vient assez tard dans l'histoire des sciences. Il est parfois difficile, quand nous avons face à nous un lycéen qui ne comprend rien aux maths de lui faire comprendre qu'une droite peut représenter le temps. 

D'autre part la physique ce n'est pas la mathématique. Nous pourrions en débattre longtemps.

Lorsqu'un corps disons une balle se déplace d'un point A vers un point B, sa position dans l'espace à 3 dimensions se modifie. Mais ce n'est pas tout car si on accepte l'idée d'un espace-temps à 4 dimensions alors forcément sa valeur sur l'axe (t) du temps s'est également modifié. En fait pour expliquer le déplacement d'un corps d'un point de l'espace vers un autre il manque une donnée qui est le temps sur l'axe (t) et qui explique qu'un corps puisse se déplacer dans l'espace 3D librement. Le mouvement d'un corps c'est le changement de sa valeur sur l'axe temps en plus du changement de ses coordonnées sur les axes x, y et z. 

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Il y a 10 heures, Wave1 a dit :

Justement non. D'après ce que je comprends du temps scientifique du moins dans la théorie d'Einstein lorsqu'il parle du continuum "espace-temps" cela ne concerne en rien une durée. Ce temps qui se représente sur un axe dédié à lui dans l'espace-temps à 4 dimensions n'est pas tellement différent par exemple de l'axe "x" (la largeur) d'un corps. De la même manière qu'une translation peut s'effectuer sur l'axe "x" de l'espace-temps, une translation peut aussi s'effectuer sur l'axe "t" du temps. Cette translation sur l'axe "t" du temps pour nous humains peut se visualiser dans le mouvement d'un corps. Précisément lorsqu'un corps est en mouvement il est entrain de changer sa valeur sur l'axe "t" du temps. Voilà comment je vois cet espace-temps à 4 dimensions. Pour arriver à cette compréhension il faut partir du postulat que le temps d'un point de l'espace à l'autre n'est pas le même, le temps a des valeurs différentes d'un point de l'espace-temps à l'autre.

Bref, le temps d'Einstein n'a rien à voir avec une durée et je pense même que ce temps n'a pas un sens particulier il peut prendre des valeurs dans toutes les directions tout comme un corps peut faire une translation sur les axes "x,y,z" dans n'importe quelle direction.

Bon, certes, le temps d'Einstein ne correspond pas exactement à la notion de "découpes tirées du temps réel" mais en fait, cela n'a pas vraiment d'importance. L'essentiel est que le temps d'Einstein est une conception abstraite, une modélisation qui ne coïncide pas avec le déroulement réel et actuel des choses. (Il n'est pas impossible qu'en disant cela, je sorte du strict cadre bergsonien. Je ne sais trop et cela ne m'importe que très peu (cela dit en toute humilité, bien entendu).)

Ce à quoi on pourrait opposer que la durée bergsonienne n'est également qu'une conception abstraite. Il faudrait alors répondre que chez Bergson, la durée est une notion que l'on pourrait qualifier d'asymptotique, c'est-à-dire qu'elle désigne une chose sans jamais coïncider avec elle. pour cette raison, le philosophe explique que la manière la plus appropriée pour désigner la durée est de procéder par image ou par métaphore.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Il y a 8 heures, chekhina a dit :

En fait ce que nous saisissons d'emblée de manière intuitive, sans effort, c'est la durée. 

Quand nous lisons Einstein, nous voyons qu'il lui vient naturellement à l'esprit de parler "du temps qu'il faut..." pour aller par exemple de tel endroit à tel endroit. Il emploie le mot temps dans le sens d'une durée. C'est d'ailleurs ainsi que nous parlons du temps le plus souvent, nous en parlons avec le sens de : durée.

Désolé, mais vous avez loupé la conception bergsonienne de la durée.

Que l'on me permette de m'auto-citer:

"Mais voilà qu’à propos de cette question du temps, Bergson pose le constat qu’en rendant le temps objectif, c’est-à-dire en le projetant sur une ligne et en le découpant, il nous échappe alors quelque chose de capital. Cette chose capitale, c’est la durée elle-même. C’est-à-dire que l’essence du temps est, selon Bergson, d’être pure mobilité ou, pour le dire autrement, de passer ! Mais en découpant le temps, en mesurant des durées, nous n’accédons pas pour autant à la durée, au déroulement même des choses, au passage même du temps, mais seulement à des points fixes. Nous nous faisons du déroulement des choses une image artificielle. J’illustre ceci par un autre exemple: nous pouvons envisager le déplacement d’une personne en nous représentant son état dans un point A, par exemple dans le salon d’une maison, puis dans un point B, mettons dans un supermarché. C’est ce que nous faisons la plupart du temps. Mais cela est une toute autre chose que de nous plonger dans le mouvement même, réel, subjectif et indivisible de cette personne; de revivre en quelque sorte l’effort qui sous-tend ce mouvement. De même que pour l’arbre dont nous parlions plus haut, nous pouvons, au lieu de le diviser en parties et d’en recomposer la mécanique, tenter de nous plonger dans sa réalité mouvante elle-même et de considérer l’effort vital qui l’a fait se métamorphoser, en un seul mouvement indivisible, de son état de semence jusqu’à son état d’arbre mature."

il y a une heure, Dompteur de mots a dit :

Bon, certes, le temps d'Einstein ne correspond pas exactement à la notion de "découpes tirées du temps réel" mais en fait, cela n'a pas vraiment d'importance. L'essentiel est que le temps d'Einstein est une conception abstraite, une modélisation qui ne coïncide pas avec le déroulement réel et actuel des choses. (Il n'est pas impossible qu'en disant cela, je sorte du strict cadre bergsonien. Je ne sais trop et cela ne m'importe que très peu (cela dit en toute humilité, bien entendu).)

En fait, il est certain que cela sort du cadre bergsonien puisque l'avènement de la relativité restreinte n'avait pas encore eu lieu au moment de l'élaboration de l'œuvre principale du philosophe.

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Membre, 55ans Posté(e)
chekhina Membre 558 messages
Forumeur alchimiste ‚ 55ans‚
Posté(e)
Le 29/01/2024 à 18:29, Dompteur de mots a dit :

Désolé, mais vous avez loupé la conception bergsonienne de la durée.

Que l'on me permette de m'auto-citer:

"Mais voilà qu’à propos de cette question du temps, Bergson pose le constat qu’en rendant le temps objectif, c’est-à-dire en le projetant sur une ligne et en le découpant, il nous échappe alors quelque chose de capital. Cette chose capitale, c’est la durée elle-même. C’est-à-dire que l’essence du temps est, selon Bergson, d’être pure mobilité ou, pour le dire autrement, de passer ! Mais en découpant le temps, en mesurant des durées, nous n’accédons pas pour autant à la durée, au déroulement même des choses, au passage même du temps, mais seulement à des points fixes. Nous nous faisons du déroulement des choses une image artificielle. J’illustre ceci par un autre exemple: nous pouvons envisager le déplacement d’une personne en nous représentant son état dans un point A, par exemple dans le salon d’une maison, puis dans un point B, mettons dans un supermarché. C’est ce que nous faisons la plupart du temps. Mais cela est une toute autre chose que de nous plonger dans le mouvement même, réel, subjectif et indivisible de cette personne; de revivre en quelque sorte l’effort qui sous-tend ce mouvement. De même que pour l’arbre dont nous parlions plus haut, nous pouvons, au lieu de le diviser en parties et d’en recomposer la mécanique, tenter de nous plonger dans sa réalité mouvante elle-même et de considérer l’effort vital qui l’a fait se métamorphoser, en un seul mouvement indivisible, de son état de semence jusqu’à son état d’arbre mature."

En fait, il est certain que cela sort du cadre bergsonien puisque l'avènement de la relativité restreinte n'avait pas encore eu lieu au moment de l'élaboration de l'œuvre principale du philosophe.

Ce à quoi vous faites référence c'est au temps subjectif, au temps tel que nous le ressentons. Je lie ce temps à la conscience phénoménale, ou encore à la sensibilité (version Diderot). Ce temps, tel qu'il est vécu par chacun, nous dit quelque chose du réel. Je ne réduis donc pas la subjectivité à un simple épiphénomène (je veux dire : ce que l'homme distingue par le medium de sa sensibilité existe bien, indépendamment de l'existence de l'homme).

Mais il n' y a aucune raison de rentrer en concurrence avec le temps newtonien, le temps mathématique. Ce temps nous dit aussi quelque chose de la réalité, même si cette réalité n'est pas du même ordre que celle de la sensibilité. La réalité est vaste et peut inclure en elle aussi bien l'objectif que le subjectif.

Le temps newtonien a une utilité. Newton a pensé l'espace et le temps du temps où les explorateurs rencontraient de sérieuses difficultés à voyager sur les mers et à se repérer. Le temps de Newton permet l'organisation de nos sociétés et la mise en correspondance de tous les temps locaux. Il peut être aussi utile de connaitre le temps du lendemain pour un chalutier par exemple.

Le temps de la relativité c'est encore autre chose. C'est même quelque chose qui continue de heurter notre sensibilité, notre intuition, à tel point que beaucoup refusent encore cette théorie.

Il est difficile d'imager simplement cette théorie. Je peux reprendre un exemple donné dans un cours canadien, assez explicite. Soit un coureur qui franchit un point A délimité sur le sol, qui court devant lui, à une vitesse d'un ordre de grandeur assimilable à celle de la vitesse de la lumière. Au point A il actionne un chronomètre. Supposons qu'il existe au sol un autre chronomètre qui démarre en même temps que le sien. Quand il arrive au point B, délimité sur le sol, nous relevons la durée indiquée par son chronomètre (différence entre deux indications). Supposons qu'au point B, sur le sol, il y ait un chronomètre synchronisé avec le chronomètre déclenché en A, sur le sol. Les durées ne seront pas les mêmes. Pour le coureur la durée de sa course sera inférieure à celle calculée au sol. Il aura vécu moins longtemps que les observateurs au sol. Il aura aussi parcouru une distance moins longue bien qu'il soit allé, vu du sol, de A en B. Nous voyons que nous touchons là à une autre conception du temps et de l'espace. 

Modifié par chekhina
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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, chekhina a dit :

Mais il n' y a aucune raison de rentrer en concurrence avec le temps newtonien, le temps mathématique. Ce temps nous dit aussi quelque chose de la réalité, même si cette réalité n'est pas du même ordre que celle de la sensibilité. La réalité est vaste et peut inclure en elle aussi bien l'objectif que le subjectif.

Le temps newtonien a une utilité. Newton a pensé l'espace et le temps du temps où les explorateurs rencontraient de sérieuses difficultés à voyager sur les mers et à se repérer. Le temps de Newton permet l'organisation de nos sociétés et la mise en correspondance de tous les temps locaux. Il peut être aussi utile de connaitre le temps du lendemain pour un chalutier par exemple.

Mais bien sûr que le temps géométrique, ou newtonien pour reprendre votre lexique, a une utilité. Cela va sans dire.

Par ailleurs, il n'est pas faux de parler d'une certaine concurrence de la durée et du temps géométrique chez Bergson, dans le mesure où Bergson élève la durée comme étant le réel et relègue le temps géométrique au rang de dérivé, ce qui ne signifie pas pour autant qu'il lui enlève sa valeur.

Seulement, l'appréhension intuitive des phénomènes, qui consiste à les saisir dans leur durée, doit nous permettre de mieux les comprendre. Ainsi, Bergson valorise l'expérience, le vécu aux dépens de la théorie, et une vision organique du monde aux dépens d'une vision mécaniciste.

C'est une éthique de la pensée livrée sous le régime de l'être...

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