Bégaiement : ce mal-être que les mots ne peuvent exprimer...

Bonjour,

Je lance un sujet sur le bégaiement car je me suis aperçu, étrangement d'ailleurs, que je n'ai jamais vu de sujet l'abordant ouvertement, ce qui m'étonne beaucoup pour ce genre de forum qui parle pourtant ouvertement de beaucoup de sujet sociétaux qui minent moralement énormément de gens... M'enfin bon, passons .

Alors, pourquoi j'ai décidé de créer ce sujet ?

Premièrement, parce que j'ai été bègue jusqu'à récemment (j'ai arrêté concrètement de bégayer il y a presque un an). Je ne bégayais pas quand j'étais enfant, j'ai seulement commencé à bégayer à l'adolescence, vers 17 ans à peu près. J'avais un bégaiement particulier qui se nomme exactement "bégaiement masqué", c'est un bégaiement méconnu mais pourtant assez répandu dans notre société, et est officiellement reconnu par l'Association Parole Bégaiement (APB), organisme officiel dont sa mission est de faire reconnaître le bégaiement.

Si vous voulez un aperçu de ce qu'il est concrètement, voici ci-dessous le lien officiel de APB expliquant ce bégaiement :

https://www.begaiement.org/wp-content/video/le-begaiement-masque.mp4

On ne l'entend cependant pas beaucoup parlé car ce type de bégaiement est très difficile à détecter en raison des stratégies complexes mises en oeuvre par les personnes étant atteints (dsl pour le mot "atteints", ce n'est pas une maladie mais je n'ai pas trouvé d'autres mots meilleurs que celui-là pour l'instant ) et qu'elles emploient tous les jours pour éviter de se faire démasquer (d'où le "bégaiement masqué"), de peur que les gens sachent qu'elles bégaient. On appelle ces stratégies des "stratégies d'évitements".

Et deuxièmement, parce que j'aimerais savoir s'il y a des personnes qui bégaient sur ce forum. Ce serait un vrai plaisir (c'est un plaisir relatif hein, c'est jamais très plaisant de parler de son bégaiement ^^') pour moi de pouvoir partager avec ces personnes nos vécus en tant que personnes qui bégaient, et pourquoi pas leur donner mes propres expériences personnelles qui m'ont permise de me débarrasser définitivement de mon bégaiement (oui, c'est possible ! Ce n'est surtout pas une fatalité, encore moins une malédiction comme beaucoup pourraient le penser...).

Petite remarque pertinente : je dis depuis le début "personnes qui bégaient" et non "personnes bègues" (enfin sauf au tout début, j'ai préféré dire bègue parce que ce mot parle à tout le monde dans l'inconscient collectif, mais je vous le dis tout de suite : ce mot est à bannir catégoriquement) car le mot bègue est très péjoratif et qu'il ne nous définit pas ! Le bégaiement est une toute petite partie de nos vies en réalité, et il y a tout ce qu'il y a à côté qui, lui, définit réellement ce que nous sommes mais que beaucoup malheureusement ne veulent pas (ils peuvent mais ils ne veulent pas) prendre la peine de découvrir... Beaucoup nous considèrent qu'à partir de ce qu'ils voient, ce qui constitue une grande faute d'humanité...

Eh oui ! On a aussi une vie normale, on vit aussi comme vous, les personnes normales, si je puis dire, qui n'avaient pas de problèmes de flux de paroles pour vous exprimer  . Alors cela peut paraître extraordinaire pour certains, peut-être, que les personnes qui bégaient vivent comme tout le monde (il y en a des fois, je vous jure, t'as l'impression qu'ils vivent dans une grotte ou dans une autre dimension tellement ils voient les personnes qui bégaient comme des personnes bizarroïdes...), mais pourtant on vit comme tout le monde . Avec une particularité qui nous handicape sérieusement au quotidien, certes, mais cela ne nous empêche pas d'avoir une vie comme tout le monde (je me répète trop, dsl ).
Il est donc essentiel de faire rentrer dans la tête des gens que le bégaiement n'est pas du tout ce qui nous définit, mais alors pas du tout.
Et nous ne sommes certainement pas des handicapés mentaux, comme beaucoup pourraient facilement le penser... (Généralement, je ne parle jamais à ceux-là car c'est déjà perdu d'avance et ils ne pourront jamais changer leur vision erronée du bégaiement...)

Pour conclure, j'espère avoir intéressé les personnes concernées sur ce sujet et à oser enfin, peut-être, parler de leur bégaiement sans aucune gêne et honte et sans avoir cette peur constante d'être jugé (c'est relatif hein, mais au moins faire le premier pas). Même les personnes qui ne bégaient pas, vous êtes la bienvenue aussi si vous y êtes sensible .

On a eu un adepte là dedans qui a fait son chemin depuis .

il y a 2 minutes, Gepetto a dit :

On a eu un adepte là dedans qui a fait son chemin depuis .

Exactement Et il est un exemple parfait que toutes les personnes qui bégaient ont le pouvoir d'anéantir leur bégaiement, et ainsi d'effacer de leur vie l'idée de fatalité

il y a 4 minutes, Gairderuc a dit :

Exactement Et il est un exemple parfait que toutes les personnes qui bégaient ont le pouvoir d'anéantir leur bégaiement, et ainsi d'effacer de leur vie l'idée de fatalité

Mais ce doit pas être facile de surmonter l'handicap ,quand tu es comme lui quelqu'un qui s'exprime en public, le blocage est vite arrivé il faut le surmonter rapidement , là est le problème du bégaiement ,

bon ! il appris , mais est ce que ça revient ? ça je ne sait pas  

il y a 11 minutes, Gepetto a dit :

Mais ce doit pas être facile de surmonter l'handicap ,quand tu es comme lui quelqu'un qui s'exprime en public, le blocage est vite arrivé il faut le surmonter rapidement , là est le problème du bégaiement ,

bon ! il appris , mais est ce que ça revient ? ça je ne sait pas  

Très bonne question !

Alors, normalement non ça ne revient pas parce que tu as acquis, par un long travail sur soi-même et qui peut prendre des années parfois, toutes les ressources qui t'ont permise de ne plus bégayer, même en public.

Ces ressources sont essentiellement la confiance en soi et l'estime de soi, moteurs essentiels et vitaux lorsque tu dois prendre la parole en public, et de parler en général . Sans ces deux moteurs, tu t'effondres sur toi-même et tu as un risque non négligeable (c'est pas systématique car tout dépend du mental de chacun et on n'est pas tous égaux là-dessus) de développer un bégaiement, mais cela ce fait sur du long terme, sauf exception (par exemple traumatisme psychologique sévère où dans ce cas précis, un bégaiement peut survenir du jour au lendemain).

J’ai jamais bégayé, pas eu dans mon entourage de bégayeurs.

il y a 11 minutes, Gairderuc a dit :

Très bonne question !

Alors, normalement non ça ne revient pas parce que tu as acquis, par un long travail sur soi-même et qui peut prendre des années parfois, toutes les ressources qui t'ont permise de ne plus bégayer, même en public.

Ces ressources sont essentiellement la confiance en soi et l'estime de soi, moteurs essentiels et vitaux lorsque tu dois prendre la parole en public, et de parler en général . Sans ces deux moteurs, tu t'effondres sur toi-même et tu as un risque non négligeable (c'est pas systématique car tout dépend du mental de chacun et on n'est pas tous égaux là-dessus) de développer un bégaiement, mais cela ce fait sur du long terme, sauf exception (par exemple traumatisme psychologique sévère où dans ce cas précis, un bégaiement peut survenir du jour au lendemain).

Le travail de l'orthophoniste ? 

il y a 10 minutes, Jim69 a dit :

J’ai jamais bégayé, pas eu dans mon entourage de bégayeurs.

Bah tant mieux Je suis heureux pour toi

il y a 18 minutes, Jim69 a dit :

J’ai jamais bégayé, pas eu dans mon entourage de bégayeurs.

La source de toute les railleries .

il y a 11 minutes, Gepetto a dit :

Le travail de l'orthophoniste ? 

Alors, je ne crache pas sur les orthophonistes, loin de là. Certains sont même très bons, mais ils sont bon parce qu'ils ont une approche beaucoup plus psychologique que la plupart. La plupart des orthophonistes sont très mauvais dans la prise en charge du bégaiement parce qu'ils ne sont pas formés pour traiter le bégaiement... D'où leurs résultats catastrophiques dans le traitement de leurs patients où ces derniers en ressortent presque tous dégoûtés de cette expérience avec les orthophonistes. Ces derniers, généralement, ne comprennent pas, sauf les très bons mais ils représentent qu'une petite poignée d'entre eux, que le bégaiement a des ressorts profondément psychologiques et on ne peut le traiter que si l'on s'attaque à ces ressorts. Force est de constater que la plupart ne le font pas...

Mais je n'ai rien contre eux, attention.

il y a 2 minutes, Gairderuc a dit :

Alors, je ne crache pas sur les orthophonistes, loin de là. Certains sont même très bons, mais ils sont bon parce qu'ils ont une approche beaucoup plus psychologique que la plupart. La plupart des orthophonistes sont très mauvais dans la prise en charge du bégaiement parce qu'ils ne sont pas formés pour traiter le bégaiement... D'où leurs résultats catastrophiques dans le traitement de leurs patients où ces derniers en ressortent presque tous dégoûtés de cette expérience avec les orthophonistes. Ces derniers, généralement, ne comprennent pas, sauf les très bons mais ils représentent qu'une petite poignée d'entre eux, que le bégaiement a des ressorts profondément psychologiques et on ne peut le traiter que si l'on s'attaque à ces ressorts. Force est de constater que la plupart ne le font pas...

Mais je n'ai rien contre eux, attention.

Bon ! alors on va ou d'après toi ,

J'ai toujours dit sur ce forum et ailleurs aussi que je ne sais pas parler.

Je suis une personne avec autisme sans trouble du langage, et pourtant, si j'en ai .

Dès qu'un sujet me touche je béguaie , c'est plus marqué en cas de fatigue, de stress. Et cela peut aller jusqu'au mutisme total en passant  par les gestes typiques comme le flapping (agiter les mains) les balancements. 

Et la c'est perdu .. c'est la crise 

A d'autres moments je semble aux autres tout à fait normal .

Moïse était bègue. C'est son frère qui haranguait les Zébreus. 

Il y a fort longtemps, j’avais vu un reportage sur une sorte de stage, formation permettant de se contrôler par une technique instruite par un homme qui maîtrisait son bégaiement en bougeant ou bloquant son coude.

A l’époque, une souffrance des stagiaires était évidente : cela m’avait paru assez radical, même violent mais efficace. 

Il y a 1 heure, Sittelle a dit :

Dès qu'un sujet me touche je béguaie , .

C'est le cas pour pas mal d'enfants. Les émotions bloquent un peu le flux de paroles. Parfois cela disparaît avec l'âge, parfois non. Mais un bégaiement passager n'a rien de comparable avec un bégaiement constant qui désociabilise. 

il y a une heure, Ganger a dit :

C'est le cas pour pas mal d'enfants. Les émotions bloquent un peu le flux de paroles. Parfois cela disparaît avec l'âge, parfois non. Mais un bégaiement passager n'a rien de comparable avec un bégaiement constant qui désociabilise. 

Je suis comme un enfant . Et l'autisme est handicape social .. pas que mais surtout . 

à l’instant, Sittelle a dit :

Je suis comme un enfant . Et l'autisme est handicape social .. pas que mais surtout . 

Ma réponse concernait uniquement le sujet, il n'était pas question de toi. Il était question du handicap que créait un béguaiement permanent. L'autisme... c'est autre chose.

Bonjour,

Mon père est bègue depuis l'âge de 8 ans et il a aujourd'hui 87 ans. Traumatisme de guerre, il était sous les bombardements des alliés en 1944.  Il a vu deux de ses petits frères être tués sous ses yeux.  L'horreur.

Mais il a vécu avec ce handicap toute sa vie sans trop de problème. Il a évidemment subit les moqueries de certains, mais il s'en foutait totalement.

Il fait même de l'humour à ce sujet. 

Genre, " si t'as dix minutes à perdre, viens là, faut que je te cause 30 secondes..." 

 La famille ne s'en rend même plus compte, et je peux même savoir ce qu'il veut dire avant qu'il ait fini sa phrase... par contre, il ne faut pas l'interrompre, car là, il perd le fil, et ça le gonfle . Donc, par politesse, on le laisse toujours finir son propos, même si on a compris avant la fin.

Et chose étonnante, il est guitariste, et dans sa jeunesse, il jouait dans une petite formation musicale et animait des bals .  Et en plus de la guitare, il chantait.  Et bien là, son bégaiement disparraissait.  Parce que le chant l'obligeait à contrôler son débit de parole et son souffle. Inconsciemment, il cessait de bégayer.

Bonne journée ! 

Il y a 1 heure, Elisa* a dit :

Il y a fort longtemps, j’avais vu un reportage sur une sorte de stage, formation permettant de se contrôler par une technique instruite par un homme qui maîtrisait son bégaiement en bougeant ou bloquant son coude.

A l’époque, une souffrance des stagiaires était évidente : cela m’avait paru assez radical, même violent mais efficace. 

Une vidéo dans ce genre...Aujourd’hui, à Lille, il vient essayer une nouvelle méthode.

Pendant quatre jours, avec onze autres « stagiaires » il va apprendre à ne plus bégayer.

il y a une heure, Wow a dit :

Bonjour,

Mon père est bègue depuis l'âge de 8 ans et il a aujourd'hui 87 ans. Traumatisme de guerre, il était sous les bombardements des alliés en 1944.  Il a vu deux de ses petits frères être tués sous ses yeux.  L'horreur.

Mais il a vécu avec ce handicap toute sa vie sans trop de problème. Il a évidemment subit les moqueries de certains, mais il s'en foutait totalement.

Il fait même de l'humour à ce sujet. 

Genre, " si t'as dix minutes à perdre, viens là, faut que je te cause 30 secondes..." 

 La famille ne s'en rend même plus compte, et je peux même savoir ce qu'il veut dire avant qu'il ait fini sa phrase... par contre, il ne faut pas l'interrompre, car là, il perd le fil, et ça le gonfle . Donc, par politesse, on le laisse toujours finir son propos, même si on a compris avant la fin.

Et chose étonnante, il est guitariste, et dans sa jeunesse, il jouait dans une petite formation musicale et animait des bals .  Et en plus de la guitare, il chantait.  Et bien là, son bégaiement disparraissait.  Parce que le chant l'obligeait à contrôler son débit de parole et son souffle. Inconsciemment, il cessait de bégayer.

Bonne journée ! 

 

 

Effectivement mon bos begayait et chantait et moi aussi je chante . 

Quand je commence à begayer,  je fais le signe effacer avec mes mains et je recommence toute ma phrase en changeant les mots quand c'est possible .

C'est assez rare que je begaie en parlant de la pluie et du beau temps ..