Un vieux monsieur sans âge

Dans le train, entre Vichy et Paris. En face de moi, un très vieil homme, tout blanc d'habits et de cheveux, le visage d'une fraîcheur enfantine. Il faisait mieux que contempler le paysage, il l'absorbait des yeux.

Quand nous longeâmes un cours d'eau, il sortit de sa poche un pendule dont il considéra longuement les oscillations. Les voyageurs étouffaient de petits rires; je ne m'y associai pas, ému de retrouver, en chair et en os, les Cosinus de mon enfance. Son examen achevé, il s'absorba dans ses pensées. Ses mains étaient fines mais calleuses : citadin amoureux de la nature et du jardinage ? Avec ses gros souliers de marcheur, on l'imaginait aussi parcourant des causses, une baguette magique à la main.

Lorsque pour accueillir le contrôleur mon vieux monsieur tira de ses oreilles des tampons d'ouate, ma joie fut complète : enfin un humain qui connaît le prix du silence !

Un voyageur sur la terre qui sait, en même temps, voyager dans la lune !

Et combien ! Il demanda au contrôleur :

- S'il vous plaît, quand arrivons-nous à Gannat ?

- Monsieur, ce train ne passe pas par Gannat. Il va à Vichy.

L'exquis bonhomme ne sembla ni surpris, ni contrarié :

- Alors dit-il de sa voix mince, quand arrivons-nous à Vichy ?

Il remercia de la réponse, remit le coton dans ses oreilles, et reprit sa rêverie.

En gare de Vichy, je le suivis des yeux; tout blanc dans la foule sombre, il portait sa mallette en osier sur l'épaule au bout d'un bâton, comme un filet à papillons.

Il n'avait pas l'air fou du tout.

Il n'était que le dernier exemplaire de la race des promeneurs, des flâneurs, des fantaisistes..

Pourquoi le dernier ? Nos ancêtres étaient nomades avant de devenir sédentaires. Il faut garder le champ.

il y a 32 minutes, sam f a dit :

Dans le train, entre Vichy et Paris. En face de moi, un très vieil homme, tout blanc d'habits et de cheveux, le visage d'une fraîcheur enfantine. Il faisait mieux que contempler le paysage, il l'absorbait des yeux.

Quand nous longeâmes un cours d'eau, il sortit de sa poche un pendule dont il considéra longuement les oscillations. Les voyageurs étouffaient de petits rires; je ne m'y associai pas, ému de retrouver, en chair et en os, les Cosinus de mon enfance. Son examen achevé, il s'absorba dans ses pensées. Ses mains étaient fines mais calleuses : citadin amoureux de la nature et du jardinage ? Avec ses gros souliers de marcheur, on l'imaginait aussi parcourant des causses, une baguette magique à la main.

Lorsque pour accueillir le contrôleur mon vieux monsieur tira de ses oreilles des tampons d'ouate, ma joie fut complète : enfin un humain qui connaît le prix du silence !

Un voyageur sur la terre qui sait, en même temps, voyager dans la lune !

Et combien ! Il demanda au contrôleur :

- S'il vous plaît, quand arrivons-nous à Gannat ?

- Monsieur, ce train ne passe pas par Gannat. Il va à Vichy.

L'exquis bonhomme ne sembla ni surpris, ni contrarié :

- Alors dit-il de sa voix mince, quand arrivons-nous à Vichy ?

Il remercia de la réponse, remit le coton dans ses oreilles, et reprit sa rêverie.

En gare de Vichy, je le suivis des yeux; tout blanc dans la foule sombre, il portait sa mallette en osier sur l'épaule au bout d'un bâton, comme un filet à papillons.

Il n'avait pas l'air fou du tout.

Il n'était que le dernier exemplaire de la race des promeneurs, des flâneurs, des fantaisistes..

Merci.

il y a une heure, sam f a dit :

Dans le train, entre Vichy et Paris. En face de moi, un très vieil homme, tout blanc d'habits et de cheveux, le visage d'une fraîcheur enfantine. Il faisait mieux que contempler le paysage, il l'absorbait des yeux.

Quand nous longeâmes un cours d'eau, il sortit de sa poche un pendule dont il considéra longuement les oscillations. Les voyageurs étouffaient de petits rires; je ne m'y associai pas, ému de retrouver, en chair et en os, les Cosinus de mon enfance. Son examen achevé, il s'absorba dans ses pensées. Ses mains étaient fines mais calleuses : citadin amoureux de la nature et du jardinage ? Avec ses gros souliers de marcheur, on l'imaginait aussi parcourant des causses, une baguette magique à la main.

Lorsque pour accueillir le contrôleur mon vieux monsieur tira de ses oreilles des tampons d'ouate, ma joie fut complète : enfin un humain qui connaît le prix du silence !

Un voyageur sur la terre qui sait, en même temps, voyager dans la lune !

Et combien ! Il demanda au contrôleur :

- S'il vous plaît, quand arrivons-nous à Gannat ?

- Monsieur, ce train ne passe pas par Gannat. Il va à Vichy.

L'exquis bonhomme ne sembla ni surpris, ni contrarié :

- Alors dit-il de sa voix mince, quand arrivons-nous à Vichy ?

Il remercia de la réponse, remit le coton dans ses oreilles, et reprit sa rêverie.

En gare de Vichy, je le suivis des yeux; tout blanc dans la foule sombre, il portait sa mallette en osier sur l'épaule au bout d'un bâton, comme un filet à papillons.

Il n'avait pas l'air fou du tout.

Il n'était que le dernier exemplaire de la race des promeneurs, des flâneurs, des fantaisistes..

Bel image , en effet 

Ton histoire me fait penser à cette très belle chanson de François Béranger :

Merci Sam f pour avoir su camper ce vieux bonhomme hors du commun!

Une leçon de vie !!!!