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Philosophons

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Invité chekhina

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Arkadis Membre 355 messages
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"Comment tout finira" ( The end of everything, version française éditée par Quanto) est un livre écrit par Katie Mack (Catherine J. Mack), une jeune astrophysicienne (44 ans), enseignante-chercheuse à l'Université d'Etat de Caroline du Nord.

Je trouve ce livre passionnant surtout parce que l'auteure participe de ma propre culture d'origine si bien que je me retrouve en elle, si bien que cela me permet de donner forme à mes pensées. C'est étrange comme il est possible de franchir les différences d'âge, de genre, de nationalité pour faire l'expérience d'une rencontre. 

Dans son introduction il est clair qu'elle veut développer des réflexions philosophiques même si le matériel à partir duquel elle réfléchit est de nature scientifique. Elle se définit elle-même comme : cosmologiste.

Elle commence ainsi, en résumé,  : La tournure que prendra la fin du monde fait l'objet de spéculations depuis toujours. Grace à la science on connait aujourd'hui la réponse : ce sera par le feu. Elle poursuit avec l'inflation future du Soleil, sa phase de géante rouge et la destruction par le feu des planètes proches, dont la Terre.

Cette description me rappelle les discours entendus quand j'étais un enfant lorsque mes parents et mon frère parlaient cosmologie. Déjà à l'époque, mes ainés savaient que la Terre allait disparaitre dans le feu. J'écoutais cela et j'étais très étonné que cette information les indiffère totalement. J'imaginais la Terre disparaissant dans les flammes, et tous les humains avec, et je me disais que c 'était tout de même inquiétant. Mais les ainés étaient aussi religieux, catholiques, et la fin du monde c'était pour eux : le Jugement dernier. J'essayais alors de faire coïncider le Jugement dernier et la destruction de la Terre par le feu et je trouvai dans les textes sacrés des descriptions adaptées.

Pourtant la coïncidence ne me paraissait pas parfaite, loin de là. Le Jugement dernier se passait ailleurs que dans l'espace, et ça ne marchait pas bien mes essais de concordance. J'en étais resté à ce truc incroyable : la destruction de la Terre par le Soleil n'intéressait pas mes ainés.

Katie Mack parle de l'eschatologie (au sens religieux) mais ne s'y arrête pas. Bien sûr elle note quand même que les religions monothéistes terminent toutes par le Jugement dernier mais elle signale que d'autres religions prévoient d'autres fins, ainsi le retour éternel, la vision cyclique, partagée par les Mayas (elle ne signale pas les Grecs ni les Kabbalistes judéens).

Notre destinée cosmique, écrit elle, telle que nous l'imaginons selon nos cultures, a une influence sur la façon dont nous percevons l'existence et sur la manière "dont on vit sa vie". Je suis d'accord. Après tout si l'Univers est appelé à disparaitre faut-il vraiment encore sortir les poubelles mardi ? (C'est elle qui écrit cela). Même s'il est possible d'imaginer une humanité survivant à la fin de la Terre, d'imaginer un surhomme bardé de fantastiques machines pilotées par le cerveau grâce aux puces de Munsk tout de même l'Univers à la fin "meurt" (en fait tout ce qu'il contient se désagrège) et le surhomme aussi disparait.

Il n' y a pas si longtemps les philosophes et scientifiques pensaient que l'Univers était stable, que nous pouvions donc y bâtir à terme une vie harmonieuse. Einstein s'accrocha à cette vision là, la philosophie de Spinoza n'a aussi de sens que dans cette vison là : l'Univers (la Nature) est stable. Aujourd'hui encore la majorité des humains veulent croire en un univers stable. Mais les découvertes du Bing bang et de l'expansion de l'Univers ont mis fin au rêve écrit Katie Mack. Elle aurait pu citer la découverte du second principe de la thermodynamique, principe qui a affolé tout le monde lorsqu'il fut découvert, principe que les Soviétiques ont qualifié de principe bourgeois (ou petit bourgeois) tant il est insupportable. 

Ce principe je l'ai découvert assez tôt, pas dans ma famille, mais à l'Université, quand il me prit d'étudier, pour le plaisir, la thermodynamique. Je compris alors que ma famille, bien que scientifique, ne supportait pas ce principe sauf bien sûr dans ses applications techniques puisque tout de même ils étaient tous ingénieurs, mais ils ne voulaient pas voir l'implication de ce principe dans l'évolution de l'Univers. Quand j'interrogeai l'enseignant sur les implications, à terme, de ce principe, il me répondit  que l'humanité serait depuis longtemps morte lorsque ce principe dévastera l'Univers.  Sa réponse ne me rasséréna pas vraiment.

Modifié par Arkadis
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