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Philosophons

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Invité chekhina

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Arkadis Membre 309 messages
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La première fois où je pensai que l'humanité pouvait bien disparaitre, date d'il y a longtemps, bien avant tous les problèmes actuels. Il me semblait, ce jour là, alors que je remontais le boulevard, près de la tour Saint Jacques, à Paris, que l'humanité ne savait plus où aller. Qu'elle s'encalminait, sans savoir quelle direction prendre, qu'en fait elle ne désirait même plus avancer, le désir de vivre s'éteignait. Nous étions, nous, les enfants des pays développés arrivés dans une impasse, un désert. Les pays moins développés pouvaient encore désirer atteindre notre position, ils étaient encore motivés. Puis ils s'éteindraient eux aussi.

L'humanité allait disparaitre, parce qu'elle ne désirait plus exister. Les femmes cesseraient de désirer enfanter, les hommes cesseraient de vouloir transmettre.

Je me souviens que je me suis affolé. Que sans doute la vie existait ailleurs, sur d'autres planètes, que l'humanité allait certes disparaitre, mais que la vie jaillissait ailleurs.

Et je me dis qu'aujourd'hui cet espoir partagé par tant d'humains que le vie pourrait bien exister ailleurs que sur terre, relève de cette conscience encore peu affirmée que l'humanité, en effet, désire disparaitre.

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 309 messages
Forumeur accro‚ 44ans‚
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Justin, le lycéen qui a tué au couteau une jeune fille et blessé trois autres lycéens, a envoyé un manifeste, par mail, aux élèves de son lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides, école catholique privée sous contrat, à Nantes (99 pour cent de réussite au bac, plus de 80 pour cent de mention).

Ce manifeste est construit à la manière d'une dissertation, intitulé "L'Action Immunitaire" avec trois parties, l'écocide globalisé, l'aliénation sociale institutionalisée, le conditionnement social totalitaire.

Il y a une pièce jointe (écrite dans une police autre) qui contient le tableau de Pieter Brueghel l'Ancien : le Misanthrope, suivi de cette annotation (écrite du temps de Brueghel) : Parce que le monde est si perfide / Pour cela je vais dans le deuil.

Brueghel critiqua le fanatisme religieux de son époque. Quant à ce tableau nous y voyons un vieillard misanthrope, dont l'avenir parait sombre (son chemin est parsemé de clous) et surtout il y a accroché à ses basques, un enfant, ou un adolescent, en train de lui voler la bourse, mais ce n'est pas sa bourse, c'est le cœur du vieillard. Le misanthrope se fait voler son cœur.

Il y a d'un côté la révolte d'un adolescent, écrite dans un langage convenu, il y a d'un autre côté un adolescent rejeté du monde, qui a le sentiment que son cœur lui est volé. Il y a une histoire d'amour.

Ca se passe en 2025.

Soixante ans plus tôt, Alexis écrivait des pamphlets incendiaires dans le journal intime qu'il venait d'ouvrir, il s'en prenait à son professeur de français, à HIV. Il finit par l'attaquer de face, par l'intermédiaire des dissertations dont il se servait pour exprimer sa révolte. Il écrivait des poèmes violents dans lesquels des adolescents, tous vêtus de noir, descendaient dans les rues, abattant les passants avec des armes de poing. Il collectionnait des tableaux divers, surtout ceux de Van Gogh et de Gauguin, il voyait même dans les tableaux de Gauguin, la guerre. Il connaissait des émois de cœur, il était fasciné par les femmes qu'il voyait derrière les portes vitrées, sourire aux hommes de l'autre côté du trottoir, et le regard tendu de ces hommes le fascinait aussi. Il suffisait de descendre la rue Saint-Jacques à partir de Panthéon, de traverser la Seine pour se retrouver dans les quartiers sombres, même le jour,  où se montraient, déesses dévêtues surgies d'un autre monde, les péripatéticiennes. 

Deux époques différentes, mais une même révolte. La différence : il n' y avait pas passage à l'acte comme maintenant. Le passage à l'acte pour lui c'était d'affronter le professeur en pleine classe, c'était aussi de partir, de faire l'école buissonnière, c'était marcher seul le long des routes, c'était vouloir accompagner jusqu'en Afrique l'homme aux semelles de vent dont le poème, Le Dormeur du val le fascinait, même les amours d'Arthur lui plaisaient, entre les étreintes rudes des Violons de l'automne jusqu'à l'espérance d'un avenir féminin, dans la lettre du Voyant.

 

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 309 messages
Forumeur accro‚ 44ans‚
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Quelques semaines plus tard, après que cette idée noire lui vint, ce fut plutôt un sentiment qu'une idée, l'humanité disparaissant, il franchit le seuil de la grande salle de l'hôpital Saint-Louis où reposaient les malades, à perte de vue, sans cloisons entre les lits, exposition lourde d'une communauté sans intimité de souffrants.

Il alla direct jusqu'au lit où était allongée sa mère atteinte d'un cancer dont il n'était plus possible de guérir.

Dès qu'elle le vit elle lui fit savoir qu'elle avait quelque chose d'important à lui dire, vite.

" Alexis il faut que tu le saches, l'humanité est une erreur, elle va disparaitre, et Dieu n'existe pas"

Elle lui dit cela d'un trait , inquiète d'être interrompue, d'ailleurs le frère ainé et la petite sœur arrivaient, elle se composa un visage souriant, ils s'approchèrent prévenants, tandis qu'Alexis se retirait, l'abandonnant à la fratrie, il les entendit discourir sur la foi et Dieu et les prophètes, l'affirmation par la mère d'une inébranlable foi.

Il partit, il maugréait.

"Pourquoi me laisses tu cela en héritage, mère, cet horizon noir alors que tu maintiens les autres dans une fable consolatrice ?"

Il était en colère contre elle, elle lui laissait comme souvent le soin de reconstruire un sens au monde, si c'était possible ( que ce fût impossible elle n'en avait de toute façon rien à faire) après avoir tout détruit.

Dans les années qui suivirent il lui vint de recourir aux phosphorescences de philosophes ou de religieux, il est vrai tous adeptes des sectes grecque ou catholique, il s'aperçut qu'aucun, qu'aucune, n'avait jamais rien bâti qui tint compte de cette hypothèse : la mort de l'humanité, encore moins de cette autre hypothèse la mort (thermique) de l'univers. 

"Cela dépasse leur esprit, dit Alexis à sa compagne"

Elle lui répondit "Les esprits des Simples, c'est ainsi qu'elle appelait les goys, qu'elle appelait aussi les païens, ne sont pas tels qu'ils disposent d'un esprit apte à  contempler certaines hypothèses".

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  • 3 semaines après...
Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 309 messages
Forumeur accro‚ 44ans‚
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D'un côté les physiciens s'appuient sur le second principe de la thermodynamique pour annoncer la mort de l'univers, de l'autre les astrophysiciens s'appuient sur l'expansion de l'univers pour en annoncer la mort, aussi. De quelle mort s'agit il ? Celle de la vie.

"On va tous mourir" dit Riazuelo dans le "Futur de l'Univers" mais Keynes l'avait déjà dit. "Le vivant disparaitra bien avant l'Univers". "La vie n'est qu'un épisode assez bref dans l'histoire de l'Univers".

Dans la représentation de l'avenir que se faisait désormais Alexis non seulement il rencontrait sa propre mort, mais aussi celle de l'humanité, et encore celle de toute vie. Il lui apparaissait difficile d'intégrer dans cette représentation de telles perspectives.

"Si tout ce que j'entreprends est voué in fine à la destruction puis-je encore entreprendre ? Si j'entreprends quand même alors l'entreprise ne peut pas trouver sa justification dans les fins mais dans la source, ce jaillissement issu de l'existant, non dans ce qui va exister, comment nommer ce jaillissement ? Désir éventuellement"

Comment le désir est-il possible dans un univers dont il est inéluctable qu'il en vienne à l'éteindre ?

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 481 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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il y a 15 minutes, Arkadis a dit :

D'un côté les physiciens s'appuient sur le second principe de la thermodynamique pour annoncer la mort de l'univers, de l'autre les astrophysiciens s'appuient sur l'expansion de l'univers pour en annoncer la mort, aussi. De quelle mort s'agit il ? Celle de la vie.

"On va tous mourir" dit Riazuelo dans le "Futur de l'Univers" mais Keynes l'avait déjà dit. "Le vivant disparaitra bien avant l'Univers". "La vie n'est qu'un épisode assez bref dans l'histoire de l'Univers".

Dans la représentation de l'avenir que se faisait désormais Alexis non seulement il rencontrait sa propre mort, mais aussi celle de l'humanité, et encore celle de toute vie. Il lui apparaissait difficile d'intégrer dans cette représentation de telles perspectives.

"Si tout ce que j'entreprends est voué in fine à la destruction puis-je encore entreprendre ? Si j'entreprends quand même alors l'entreprise ne peut pas trouver sa justification dans les fins mais dans la source, ce jaillissement issu de l'existant, non dans ce qui va exister, comment nommer ce jaillissement ? Désir éventuellement"

Comment le désir est-il possible dans un univers dont il est inéluctable qu'il en vienne à l'éteindre ?

Quand Ulysse se trouve sur une île paradisiaque et que la déesse Calypso lui propose de rester près d'elle en bénéficiant de la jeunesse et de l'immortalité, Ulysse refuse et revient chez lui pour mourir à Ithaque.

Et finalement...quand les religions monothéistes reviennent bien des années plus tard pour notre salut, leur solution à ce dilemne est de donner à l'immortalité de nos âmes au paradis le graal ultime de la vie.

Entre ces deux conceptions toute la différence entre la religion et la philosophie 

Et un point de liaison qui est la spiritualité 

Il est possible...que le...désir...ne puisse trouver sa source que dans la mesure où il est temporalisé, éphémère et précieux.

Être une brique éphémère dans un ordre cosmique mystérieux est peut-être ce qui relie l'intensité à la vie.

La vie, l'amour, la mort

 

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 309 messages
Forumeur accro‚ 44ans‚
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Que la vie soit un épisode bref de l'histoire de l'Univers lui paraissait être une hypothèse crédible. A vrai dire plus il y pensait plus cette hypothèse lui paraissait vraie.

Des œuvres humaines il ne resterait rien. Tout ce foisonnement d'idées était simple agitation bactérienne dans un marais qui finirait par s'assécher.

L'Univers continuerait sa route indifférent à la disparition du vivant mais quel Univers, sachant que l'être humain n'a pas même accès à la réalité de cet Univers ?

Pourtant, au même moment, P. sa belle fille américaine attendait que vienne au monde Baby Boy comme elle l'appelait, là bas, à Milwaukee. P. était resplendissante, elle portait l'humanité dans son ventre.

Alexis en était bouleversé. Mais comment concilier la venue de l'enfant et sa représentation d'un monde dont toute vie serait tôt ou tard exclue ?

Il se disait qu'il existait quelque chose qu'il ne percevait pas. Une existence inconnue qui ne dépendait pas de cet Univers. Un autre Univers parfaitement impossible à connaitre qui faisait son chemin là, avant de s'en aller.

Alexis lui- même était une expérience, l'expérience de cet Univers autre en celui-ci. Nous étions tous expérience de cet Autre ici.

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 309 messages
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En faisant le point, à partir d'un effort d'écriture, je m'aperçois qu'il existe des familles culturelles fondamentales très contrastées dans la communauté humaine qui sont même premières par rapport aux familles culturelles historiques. Les familles culturelles qui tentent actuellement de s'imposer sont celles qui se concentrent sur les mots,  sur le langage indépendamment de l'action. Ce clivage entre un discours et une action sans rapport avec le discours est étonnant. Il est possible qu'il existe depuis que l'homme s'est sédentarisé ou encore depuis que fut inventée non pas le langage mais l'écriture. Non que l'écriture conduise forcément à ce clivage, mais elle peut y conduire.

L'étonnement pour certain enfant/adolescent qui construit une représentation du monde à l'aube de sa vie provient de ce constat : il ne pense pas comme pense son milieu. Il n'interprète pas de la même façon. Il peut même aller jusqu'à interpréter la pensée du "maitre" contre l'interprétation même que ce maitre a de sa propre pensée. Il ne s'aperçoit de ce phénomène que par opposition, il se retrouve en opposition sans le vouloir.

Ce retour sur les origines permet aussi de relativiser le trauma. Ce dernier ne rend pas compte de tout. Il existe des déterminations plus mystérieuses qui me conduisent à penser qu'il existe bien "quelque chose" dont il apparait impossible de rendre compte en conscience. Il existe un au-delà de la conscience, laquelle reste "blottie" au sein d'une réalité déterminante qui la dépasse.

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Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 309 messages
Forumeur accro‚ 44ans‚
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Certains développements actuels, en philosophie, ici, deviennent de plus en plus étriqués. Ils ne s'agit plus que d'une certaine philosophie, grecque, exclusivement, avec un appauvrissement constant puisqu'il ne s'agit plus que d'une philosophie centrée sur une représentation totalement égocentrée du monde. Cette vision étriquée part du personnage Parménide, intéressant certes, mais profondément narcissique : il n' y plus au monde que le philosophe, seul, sans aucun souci de quiconque, au contraire "quiconque" , l'autre, pourrait le distraire, face aux dieux, ou, quand il n' y plus de dieux, face à lui-même et à ses seules représentations. Ca part de Parménide ca se termine avec Heidegger, très, très étriqué tout cela, plus question de s'intéresser même à la philosophie anglo-saxonne par exemple (forcément conne) , il n' y a plus qu'une philo sectaire, qui s'enfonce dans l'emploi  de mots qui ne réfèrent progressivement plus à rien. Ca se termine en essences, en essence des essences, en essence des essences des essences, c'est carrément névrotique à force de vivre dans une boucle, toujours la même, c'est à la fin la  recherche dans les mots d'une vacuité qui pourrait peut être les libérer d'eux mêmes. C'est l'enfermement. Et quand ces philosophes enfermés sortent de leur anfractuosité ils se mettent à déverser une mauvaiseté étonnante sur le monde, il leur faut une cible à mépriser, à haïr, un peuple même à vomir, quand ce sont pas les Israéliens, ce sont les Russes , quand ce ne sont pas les Palestiniens ce sont les Ukrainiens, parfois ce sont les Américains, les Iraniens, etc. etc. il y a un lien avec leur pensée étriquée et névrotique et leur besoin de mépriser l'humanité, c'est l'humanité qu'ils méprisent quand ils choisissent de mépriser un peuple. Leur philosophie est une philosophie de l'avarice, de la non générosité.

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  • 3 semaines après...
Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 309 messages
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Les textes philosophiques fondamentaux peuvent bien sûr être lus par chacun, quelles que soient ses connaissances, de même que les textes religieux les plus connus peuvent être lus par des non-religieux par exemple.

Mais invariablement vient s'insinuer, entre le texte et le lecteur, quel qu'il soit, ce que j'appelle finalement, aujourd'hui, le Glauque (faute de mieux). Il finit toujours par s'insinuer un soi-disant "sachant" qui dénie au lecteur, quel qu'il soit, le droit de comprendre, de sentir,  comme il l'entend le texte originel. Les sachants ont bien sûr le droit de penser ce qu'ils pensent mais le non-sachant a tout autant le droit de penser comme il pense. Le soi-disant sachant, quand il s'agit de philosophie ou de religion, s'insinue et tente de créer un rapport de force glauque voire pervers. "Je vais te dire ce que tu DOIS penser" dit le glauque. 

Je vais te dire ce que tu DOIS penser. 

C'est sans doute cela qui devient exaspérant. Après tout celui qui commente un texte disons "matérialiste" par exemple a droit à donner son sentiment, sa pensée, bien sûr, et s'affirmer matérialiste, mais en général il ne se contente pas de cela, il faut toujours qu'il ajoute un commentaire glauque qui signifie toi le lecteur tu dois penser comme je pense.

Un texte philosophique ou religieux doit pouvoir être lu par chacun quelle que soit sa culture philosophique ou religieuse, et chacun doit pouvoir donner son sentiment quant à la chose écrite. Chacun doit pouvoir PROPOSER son sentiment (sa pensée en l'occurrence) humblement. 

Mais non ca ne se passe jamais comme ça, il y a toujours un premier de la classe (je suis le meilleur philosophe du forum) qui va dire ce que le lecteur doit penser. Cette intrusion subreptice est glauque en ce qu'elle est subreptice, que nous ne la remarquons pas, que nous finissons par tomber dans le piège tendu par le Glauque : nous finissons par tenter d'imposer notre pensée ! Le Glauque a gagné, nous nous enlisons à notre tour dans le Glauque, le pervers parvient à faire du lecteur un pervers.  C'est peut être même là son intention, tout corrompre.

Il arrive dans ma commune qu'il y ait des réunions de débats sur tel ou tel texte philosophique. Beaucoup de gens y viennent, beaucoup de femmes notamment, et les animateurs font tout pour que chacun(e) donne son sentiment, à soi, sur le texte en question. Il ne s'agit pas de rabrouer la personne qui parle, il s'agit de lui faire dire ce qu'elle pense ou sent dans son âme et conscience. Je trouve que c'est passionnant, car, à propos d'un texte philosophique classique, je m'aperçois de la diversité des pensées et des sentiments, je découvre qu'un texte traité d'une certaine manière par l'enseignement officiel, peut en fait ouvrir sur une multiplicité de points de vue différents du point de vue académique. 

Il y a parfois un sachant qui tente de rependre le dessus, c'est bien beau tout cela, mais voici ce que nous DEVONS penser de ce texte. J'ai remarqué que souvent, celui que j'appelle donc en l'occurrence le Glauque se met en situation scolaire. Il a appris au lycée ou à l'université à penser comme il FAUT penser, comme on DOIT penser (si nous voulons avoir une bonne note) et il fait son cinéma en conséquence. Parfois il emploie le marteau de la référence à un sachant illustre (un maitre) façon de dire : ferme ta grande G. le maitre a dit. Le Glauque dans ces réunions est vite remis à sa place, d'autant que les gens qui viennent ont souvent un vécu tel qu'il ne sont plus impressionnés par aucun maitre.

Cela me rappelle l'énervement de Luther contre les catholiques. Avec les catholiques le manant qui va à l'église ne peut comprendre les Evangiles que par l'intermédiaire des prêtres, du clergé qui SAIT. Luther finit par dire au manant : lis toi même les textes et fais toi même ton opinion. Du coup les textes sont imprimés en masse pour que les manants y accèdent sans la médiation du clergé, la langue allemande prend son essor ainsi que l'éducation, les manants se mettent à lire. Explosion culturelle. Il s'est passé la même chose en Angleterre.

 

 

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  • 1 mois après...
Membre, 44ans Posté(e)
Arkadis Membre 309 messages
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Pour la circoncision d'A...j'ai offert à la mère, Noa, la petite fille de mon épouse, l'Histoire universelle des Juifs d'Elie Barnaviavi. Elle fut étonnée : pourquoi, moi qui ne suis pas juif, je possède un tel livre ? 

Je me suis aperçu que, si elle était à cheval sur les commandements hébraïques elle était en revanche assez peu documentée sur l'histoire des Juifs ( l' histoire des enfants de Juda devrais je dire).

Je réussis à l'intéresser en lui brossant rapidement l'incroyable épopée de Sabbataï Tsévi (accompagné par le non moins incroyable Nathan de Gaza). En l'intéressant à cette histoire particulière je l'initie tout doucement à s'intéresser à l'histoire des Juifs. 

Les Juifs ne sont pas les seuls à ne pas connaitre leur histoire. Il est possible d'en dire autant de tout "peuple". Du coup ces peuples fondent leur identité sur la religion ou sur l'idéologie ou encore sur la génétique. 

Au cours de ma vie je me suis aperçu que la seule manière de tempérer les religions, les idéologies ou encore les discours sur la génétique, c'est de s'intéresser à l'Histoire sur de très longues périodes. Encore faut il parvenir à s'intéresser à l'Histoire en se retirant de la religion ou de l'idéologie ce qui n'est pas simple, sinon le risque c'est de s'intéresser à l'Histoire que pour autant elle justifie la religion ou l'idéologie. 

La différence entre approcher une identité personnelle ou collective par l'histoire et l'approcher par la religion, l'idéologie, la culture etc. c'est la différence entre approcher un évènement à partir d'un point de vue extérieur et à partir d'un point de vue intérieur.

Le problème c'est qu'il est impossible d'étudier un évènement sans transiter par le point de vue intérieur. La pensée est toujours intériorité. La seule chose que nous pouvons faire c'est donner une place la plus importante possible au point de vue extérieur en se donnant pour discipline d'observer absolument tout de qui se dévoile à soi, même ce que nous ne voulons pas voir. C'est bien sur difficile. Surtout lorsque nous sommes concernés à titre personnel. 

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