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Histoire : La traite oubliée des esclaves blancs en Afrique du Nord

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PASCOU

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PASCOU Membre 92 138 messages
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https://dis-leur.fr/histoire-la-traite-oubliee-des-esclaves-blancs-en-afrique-du-nord/

Qu’est-ce que la Barbarie ? La Barbarie désigne jusqu’au XIXe siècle la côte nord-africaine s’étendant du Maroc à la Tripolitaine c’est-à-dire l’actuelle Libye. Ces terres ne connaissent pas de pouvoir central fort ni de système politique organisé autour d’une structure étatique. À partir du XIVe siècle, les Ottomans prennent le contrôle de l’Afrique du Nord et s’imposent en maîtres...

 

 

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PASCOU Membre 92 138 messages
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à l’instant, new caravage a dit :

Tu vas te faire des amis Pascou :D

New, toute vérité  n' est pas bonne à  dire. :)

 

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bouddean Membre 11 467 messages
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il y a 3 minutes, new caravage a dit :

 

      

Toi qui voyage beaucoup , il n'y a pas de prostituées musulmanes ? 

En effet, il est interdit en islam d’asservir à des pratiques sexuelles ou divertissantes une femme musulmane. 

 

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PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
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il y a 6 minutes, bouddean a dit :

Toi qui voyage beaucoup , il n'y a pas de prostituées musulmanes ? 

En effet, il est interdit en islam d’asservir à des pratiques sexuelles ou divertissantes une femme musulmane. 

 

https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/la-traite-arabo-musulmane-est-volontairement-occultee-dans-les-memoires-de-l-esclavage-20210511

Zanzibar possède un grand marché aux esclaves - créé en 1811 - dont le spectacle bouleverse Speke du fait de l'extrême brutalité de traitement des esclaves.

Marie-Claude Barbier Mosimann

Ce sont les premiers explorateurs britanniques qui la firent connaître à l'occasion d'expéditions commanditées par La Société royale de géographie, pour cartographier l'intérieur de l'Afrique et élucider le mystère des sources du Nil, le Graal géographique de l'ère victorienne. À cette époque, vers 1850, la présence européenne sur le continent africain était pratiquement inexistante en dehors de la colonie du Cap, d'enclaves portugaises, britanniques, françaises, plus ou moins importantes, et de divers comptoirs côtiers. Les cartes de l'Afrique du Nord-Est s'arrêtaient à Khartoum et l'intérieur de l'Afrique restait inconnu.

La présence territoriale étrangère la plus importante était celle de l'Empire ottoman, qui occupait tout le Maghreb, à l'exception du Maroc, plus un vaste territoire le long du Nil. Or l'esclavage était un rouage essentiel de l'économie et de la société ottomanes.

Ce sont les témoignages des explorateurs britanniques qui vont révéler l'existence de la traite zanzibarite. Les deux premiers, John Hanning Speke et Richard Burton partent de Zanzibar et découvrent une ville commerçante prospère, avec de riches demeures et des palais, mais très insalubre, avec ses cadavres d'animaux et d'esclaves dans les rues et sur le rivage. Elle possède un grand marché aux esclaves - créé en 1811 - dont le spectacle bouleverse Speke du fait de l'extrême brutalité de traitement des esclaves. Sur le marché, hommes et femmes défilent nus, les femmes doivent se prêter à toutes sortes d'examens corporels intrusifs ; pour les hommes, une épreuve supplémentaire consiste à les attacher à un arbre au milieu de la place et à les fouetter avec les branches d'un épineux, pour mesurer leur résistance à la douleur. Jusqu'à sa fermeture en 1873, Zanzibar sera le cœur de la traite orientale.

À partir de 1830, la demande en esclaves s'accentue pour fournir l'Occident en ivoire, devenu à la mode, et surtout pour.. favoriser le développement de la culture du clou de girofle. De ce fait, les traitants arabes - qui jusque-là s'approvisionnaient en esclaves auprès de certaines ethnies africaines - décidèrent de monter eux-mêmes de grandes expéditions caravanières vers l'intérieur du pays.

Speke essaie, sans résultat, de convaincre le gouvernement britannique d'intervenir dans la région car, écrit-il, vu la violence des guerres tribales et des razzias arabo-musulmanes, les Africains seront bientôt « wiped off the face of the earth »

Marie-Claude Barbier Mosimann

Quand arrivent Speke et Burton, sur une population totale de 300.000 habitants environ, on comptait 200.000 esclaves, soit deux tiers de la population. Les conditions de vie sur les plantations étaient si dures qu'on estime à 30 % le nombre d'esclaves mourant chaque année et qu'il fallait donc remplacer[3].

Speke et Burton vont découvrir la logistique zanzibarite qui reposait sur des stations relais créées pour ravitailler les caravanes et y stocker ivoire et esclaves ramenés des raids alentour. À son retour en 1863, Speke essaie, sans résultat, de convaincre le gouvernement britannique d'intervenir dans la région car, écrit-il, vu la violence des guerres tribales et des razzias arabo-musulmanes, les Africains seront bientôt «wiped off the face of the earth» (balayés de la surface de la terre) par la traite.

Un an plus tard, la demande sera réitérée, sans plus de succès, par David Livingstone, médecin et missionnaire, le plus célèbre des explorateurs britanniques de l'ère victorienne et le premier à avoir pris conscience de la pénétration de la traite arabo-musulmane à l'intérieur de l'Afrique, et il va faire de son éradication son combat. Il suggère deux remèdes : évangélisation et commerce licite, donc désenclaver l'intérieur du continent pour y installer des voies commerciales et des missions chrétiennes. C'est dans ce but qu'il va explorer la région du lac Malawi, au nord du Zambèze et découvrir, atterré, que le lac est sillonné de boutres chargés d'esclaves en route pour la côte, et que maints villages sont jonchés de «squelettes et de cadavres en putréfaction», témoignage des raids négriers meurtriers. Dans son expédition suivante, plus au nord, jour après jour il trouve des esclaves morts, «abattus d'une balle, poignardés ou morts de faim la fourche au cou». Le 15 juillet 1871, il se trouve à Nyangwe, au nord-est du lac Tanganyika, et assiste au massacre programmé de tout un village pour inciter les Africains à «coopérer» avec leurs tortionnaires. Lorsqu'il parvint en Occident, le récit qu'il en fit («la lettre de Nyangwe») suscitera un tel tollé qu'il fera plus pour la prise de conscience occidentale des ravages de la traite arabo-musulmane que toutes les démarches précédentes. C'est Stanley, journaliste au NewYork Herald, qui, après avoir retrouvé Livingstone - dont on était resté cinq ans sans nouvelles - relaya le combat contre la traite auprès des journaux occidentaux et reprit le flambeau anti-esclavagiste après la mort de l'explorateur. Citons enfin un extrait du journal de Verney Cameron qui mena une expédition de secours à Livingstone, en 1873 : «Traverser les ruines de tant de villages déserts était d'une tristesse indescriptible. Où sont maintenant ceux qui les ont construits et qui ont cultivé les champs environnants ? Chassés comme esclaves, massacrés […] L'Afrique se vide de son sang par tous ses pores, sa population est quotidiennement décimée par la traite et les guerres intestines».

Si, en un premier temps, les missions ont lutté contre la traite, force est de constater que c'est la colonisation qui a réellement stoppé l'hémorragie dans la région des Grands Lacs.

Marie-Claude Barbier Mosimann

Le bilan que l'on peut tirer de tous ces témoignages (ici très résumés), c'est la progression inexorable des traitants arabo-musulmans à l'intérieur de l'Afrique de l'Est à partir de 1850 avec, en corollaire, le dépeuplement des régions parcourues. Ils illustrent bien le constat de Pétré-Grenouilleau : «Au 19e siècle, alors que la traite atlantique disparaissait progressivement, les traites orientales prirent une ampleur considérable, drainant entre 4,5 et 6,2 millions de personnes hors de l'Afrique noire continentale. Pour répondre à la demande croissante, les traitants arabes, Swahilis ou Africains islamisés, non seulement ouvraient des routes vers l'intérieur, mais, de plus, ils créaient des stations, fixes ou temporaires à l'intérieur du pays, pour y entreposer et y accumuler un maximum de « prises », avant de les ramener vers la côte […] Ce scénario eut pour résultat la mise à sac de régions entières, jusqu'aux Grands Lacs d'abord, puis bien au-delà, le fleuve Congo constituant une des grandes voies de pénétration ».

La publication de tous ces récits d'exploration inspira, dès 1875, une série d'initiatives, non de la part des politiques, mais d'un certain nombre d'églises : anglicans et non-conformistes décidèrent d'agir pour protéger les Africains et créèrent des missions, les Écossais sur le lac Malawi dès 1875, les Pères blancs du cardinal Lavigerie sur le lac Tanganyika à partir de 1878. Stanley contribua à l'arrivée de missionnaires au Buganda. Mais si, en un premier temps, les missions ont lutté contre la traite, force est de constater que c'est la colonisation qui a réellement stoppé l'hémorragie dans la région des Grands Lacs.

Il serait utile pour terminer de donner quelques dates permettant de contextualiser ces péchés attribués au seul homme blanc que sont l'esclavage et le colonialisme. Il ne s'agit nullement de dédouaner l'Occidental mais de montrer qu'il n'y a pas de raison historique d'en faire le bouc émissaire des malheurs de l'Afrique.

La traite négrière arabo-musulmane en Afrique a duré, elle, 13 siècles. Elle a été qualifiée de « génocide voilé » par l'anthropologue sénégalais Tidiane N'Diane.

Marie-Claude Barbier Mosimann

La traite occidentale, partie émergée de l'iceberg, a duré moins de 3 siècles : elle a commencé à la fin du 15e siècle pour les Portugais, mais beaucoup plus tardivement pour la France puisque le premier bateau négrier, l'Union, partit de Nantes en 1707. Elle s'est terminée un siècle plus tard pour la France, qui, comme la plupart des autres nations européennes, a aboli la traite à la suite du congrès de Vienne de 1815. La traite négrière arabo-musulmane en Afrique a duré, elle, 13 siècles. Elle a été qualifiée de «génocide voilé» par l'anthropologue sénégalais Tidiane N'Diane qui écrit : «Bien qu'il n'existe pas de degré dans l'horreur ni de monopole de la cruauté, on peut soutenir […] que le commerce négrier et les expéditions guerrières provoquées par les Arabo-musulmans furent, pour l'Afrique noire et tout au long des siècles, bien plus dévastateurs que la traite atlantique».

L'Empire ottoman envahit tout le Maghreb - sauf le Maroc - à partir de 1517 et s'effondre à la fin de la Première Guerre mondiale, soit quatre siècles d'occupation du territoire nord-africain, alors que la colonisation européenne de l'Afrique est un épisode très court dans l'histoire du continent. Elle a véritablement commencé après 1885 avec la «ruée vers l'Afrique», conséquence de la conférence de Berlin où les Occidentaux ont fixé les règles du partage du continent et ouvert la voie à la colonisation. L'accession de la plupart des pays à l'indépendance s'étant faite autour des années soixante, la colonisation européenne de l'Afrique a duré, pour une majorité de pays, 80 ans maximum. Rappelons enfin que l'esclavage a été aboli au Royaume-Uni en 1833 et en France en 1848 alors qu'il a fallu attendre la fin du 20e siècle pour que bon nombre de pays islamiques suivent le même chemin, en théorie tout du moins. Comme l'a dit l'anthropologue algérien Malek Chebel «l'esclavage en terre d'islam» est «un tabou bien gardé».

Comment peut-on encore accepter que seul l'homme blanc soit qualifié d'esclavagiste et de colonialiste ? Faut-il penser avec N'Diane, qu'une forme de fraternité religieuse dans l'Islam ait abouti à l'oblitération par les Africains de ces siècles d'asservissement ?

À VOIR AUSSI - «L'État français doit apprendre à regarder en face son histoire»: Franco Lollia est jugé pour avoir dégradé une statue de Colbert

«L’État français doit apprendre à regarder en face son histoire»: Franco Lollia est jugé pour avoir dégradé une ...

 

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Membre, 72ans Posté(e)
new caravage Membre 36 333 messages
Maitre des forums‚ 72ans‚
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il y a 10 minutes, bouddean a dit :

Toi qui voyage beaucoup , il n'y a pas de prostituées musulmanes ? 

En effet, il est interdit en islam d’asservir à des pratiques sexuelles ou divertissantes une femme musulmane. 

 

Bien sur que si,il y en a et partout et des prostitués de tout les âges et de tout les sexes!

         Il y a un film récent qui a secoué les opinions au Maghreb," Much loved" je crois 

                           

 

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Membre, Posté(e)
bidonnage Membre 1 301 messages
Mentor‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, PASCOU a dit :

 

 

https://dis-leur.fr/histoire-la-traite-oubliee-des-esclaves-blancs-en-afrique-du-nord/

Qu’est-ce que la Barbarie ? La Barbarie désigne jusqu’au XIXe siècle la côte nord-africaine s’étendant du Maroc à la Tripolitaine c’est-à-dire l’actuelle Libye. Ces terres ne connaissent pas de pouvoir central fort ni de système politique organisé autour d’une structure étatique. À partir du XIVe siècle, les Ottomans prennent le contrôle de l’Afrique du Nord et s’imposent en maîtres...

 

 

Mais qui l'ignnore à part les gamins à qui on enseigne pas l'histoire?

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Membre, Posté(e)
PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
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il y a 5 minutes, bidonnage a dit :

Mais qui l'ignnore à part les gamins à qui on enseigne pas l'histoire?

Mais la majorité,  sujet tabou.

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Membre, 75ans Posté(e)
boeingue Membre 23 346 messages
Maitre des forums‚ 75ans‚
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Il y a 7 heures, PASCOU a dit :

New, toute vérité  n' est pas bonne à  dire. :)

 

on va t'expliquer que tu es un dangereux raciste  !!!!!!

merci pour ton post  !!

Il y a 2 heures, new caravage a dit :

hé oui ,   les méchants  zarabes    !!

 

 

 

 

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Membre, 72ans Posté(e)
new caravage Membre 36 333 messages
Maitre des forums‚ 72ans‚
Posté(e)
il y a 25 minutes, boeingue a dit :

on va t'expliquer que tu es un dangereux raciste  !!!!!!

merci pour ton post  !!

hé oui ,   les méchants  zarabes    !!

Ben la castration des esclaves noirs avait pour but de préserver les ethnies arabes du métissage avec les noirs ,mais énormément mourraient,un écrivain sénégalais dont le nomm'échappe à parlé de génocide par castration!

           En fait les historiens qui abordent le sujet des traites arabo musulmanes sont principalement africains ,en Europe on évitele sujet et curieusement aucune expo à ce sujet à l'institut du  monde arabe dirigé par ce brave Jack Lang !

                            Warum?

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Membre, 75ans Posté(e)
boeingue Membre 23 346 messages
Maitre des forums‚ 75ans‚
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il y a 3 minutes, new caravage a dit :

Ben la castration des esclaves noirs avait pour but de préserver les ethnies arabes du métissage avec les noirs ,mais énormément mourraient,un écrivain sénégalais dont le nomm'échappe à parlé de génocide par castration!

           En fait les historiens qui abordent le sujet des traites arabo musulmanes sont principalement africains ,en Europe on évitele sujet et curieusement aucune expo à ce sujet à l'institut du  monde arabe dirigé par ce brave Jack Lang !

                            Warum?

hé oui , c'est un sujet sensible , à mettre sous le tapis !!

les gentils musulmans  de l' époque , des humanistes , mais oui !!

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Membre, 61ans Posté(e)
MadeleinedeProut Membre 4 937 messages
Maitre des forums‚ 61ans‚
Posté(e)
Il y a 9 heures, PASCOU a dit :

https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/la-traite-arabo-musulmane-est-volontairement-occultee-dans-les-memoires-de-l-esclavage-20210511

Zanzibar possède un grand marché aux esclaves - créé en 1811 - dont le spectacle bouleverse Speke du fait de l'extrême brutalité de traitement des esclaves.

Marie-Claude Barbier Mosimann

Ce sont les premiers explorateurs britanniques qui la firent connaître à l'occasion d'expéditions commanditées par La Société royale de géographie, pour cartographier l'intérieur de l'Afrique et élucider le mystère des sources du Nil, le Graal géographique de l'ère victorienne. À cette époque, vers 1850, la présence européenne sur le continent africain était pratiquement inexistante en dehors de la colonie du Cap, d'enclaves portugaises, britanniques, françaises, plus ou moins importantes, et de divers comptoirs côtiers. Les cartes de l'Afrique du Nord-Est s'arrêtaient à Khartoum et l'intérieur de l'Afrique restait inconnu.

La présence territoriale étrangère la plus importante était celle de l'Empire ottoman, qui occupait tout le Maghreb, à l'exception du Maroc, plus un vaste territoire le long du Nil. Or l'esclavage était un rouage essentiel de l'économie et de la société ottomanes.

Ce sont les témoignages des explorateurs britanniques qui vont révéler l'existence de la traite zanzibarite. Les deux premiers, John Hanning Speke et Richard Burton partent de Zanzibar et découvrent une ville commerçante prospère, avec de riches demeures et des palais, mais très insalubre, avec ses cadavres d'animaux et d'esclaves dans les rues et sur le rivage. Elle possède un grand marché aux esclaves - créé en 1811 - dont le spectacle bouleverse Speke du fait de l'extrême brutalité de traitement des esclaves. Sur le marché, hommes et femmes défilent nus, les femmes doivent se prêter à toutes sortes d'examens corporels intrusifs ; pour les hommes, une épreuve supplémentaire consiste à les attacher à un arbre au milieu de la place et à les fouetter avec les branches d'un épineux, pour mesurer leur résistance à la douleur. Jusqu'à sa fermeture en 1873, Zanzibar sera le cœur de la traite orientale.

À partir de 1830, la demande en esclaves s'accentue pour fournir l'Occident en ivoire, devenu à la mode, et surtout pour.. favoriser le développement de la culture du clou de girofle. De ce fait, les traitants arabes - qui jusque-là s'approvisionnaient en esclaves auprès de certaines ethnies africaines - décidèrent de monter eux-mêmes de grandes expéditions caravanières vers l'intérieur du pays.

Speke essaie, sans résultat, de convaincre le gouvernement britannique d'intervenir dans la région car, écrit-il, vu la violence des guerres tribales et des razzias arabo-musulmanes, les Africains seront bientôt « wiped off the face of the earth »

Marie-Claude Barbier Mosimann

Quand arrivent Speke et Burton, sur une population totale de 300.000 habitants environ, on comptait 200.000 esclaves, soit deux tiers de la population. Les conditions de vie sur les plantations étaient si dures qu'on estime à 30 % le nombre d'esclaves mourant chaque année et qu'il fallait donc remplacer[3].

Speke et Burton vont découvrir la logistique zanzibarite qui reposait sur des stations relais créées pour ravitailler les caravanes et y stocker ivoire et esclaves ramenés des raids alentour. À son retour en 1863, Speke essaie, sans résultat, de convaincre le gouvernement britannique d'intervenir dans la région car, écrit-il, vu la violence des guerres tribales et des razzias arabo-musulmanes, les Africains seront bientôt «wiped off the face of the earth» (balayés de la surface de la terre) par la traite.

Un an plus tard, la demande sera réitérée, sans plus de succès, par David Livingstone, médecin et missionnaire, le plus célèbre des explorateurs britanniques de l'ère victorienne et le premier à avoir pris conscience de la pénétration de la traite arabo-musulmane à l'intérieur de l'Afrique, et il va faire de son éradication son combat. Il suggère deux remèdes : évangélisation et commerce licite, donc désenclaver l'intérieur du continent pour y installer des voies commerciales et des missions chrétiennes. C'est dans ce but qu'il va explorer la région du lac Malawi, au nord du Zambèze et découvrir, atterré, que le lac est sillonné de boutres chargés d'esclaves en route pour la côte, et que maints villages sont jonchés de «squelettes et de cadavres en putréfaction», témoignage des raids négriers meurtriers. Dans son expédition suivante, plus au nord, jour après jour il trouve des esclaves morts, «abattus d'une balle, poignardés ou morts de faim la fourche au cou». Le 15 juillet 1871, il se trouve à Nyangwe, au nord-est du lac Tanganyika, et assiste au massacre programmé de tout un village pour inciter les Africains à «coopérer» avec leurs tortionnaires. Lorsqu'il parvint en Occident, le récit qu'il en fit («la lettre de Nyangwe») suscitera un tel tollé qu'il fera plus pour la prise de conscience occidentale des ravages de la traite arabo-musulmane que toutes les démarches précédentes. C'est Stanley, journaliste au NewYork Herald, qui, après avoir retrouvé Livingstone - dont on était resté cinq ans sans nouvelles - relaya le combat contre la traite auprès des journaux occidentaux et reprit le flambeau anti-esclavagiste après la mort de l'explorateur. Citons enfin un extrait du journal de Verney Cameron qui mena une expédition de secours à Livingstone, en 1873 : «Traverser les ruines de tant de villages déserts était d'une tristesse indescriptible. Où sont maintenant ceux qui les ont construits et qui ont cultivé les champs environnants ? Chassés comme esclaves, massacrés […] L'Afrique se vide de son sang par tous ses pores, sa population est quotidiennement décimée par la traite et les guerres intestines».

Si, en un premier temps, les missions ont lutté contre la traite, force est de constater que c'est la colonisation qui a réellement stoppé l'hémorragie dans la région des Grands Lacs.

Marie-Claude Barbier Mosimann

Le bilan que l'on peut tirer de tous ces témoignages (ici très résumés), c'est la progression inexorable des traitants arabo-musulmans à l'intérieur de l'Afrique de l'Est à partir de 1850 avec, en corollaire, le dépeuplement des régions parcourues. Ils illustrent bien le constat de Pétré-Grenouilleau : «Au 19e siècle, alors que la traite atlantique disparaissait progressivement, les traites orientales prirent une ampleur considérable, drainant entre 4,5 et 6,2 millions de personnes hors de l'Afrique noire continentale. Pour répondre à la demande croissante, les traitants arabes, Swahilis ou Africains islamisés, non seulement ouvraient des routes vers l'intérieur, mais, de plus, ils créaient des stations, fixes ou temporaires à l'intérieur du pays, pour y entreposer et y accumuler un maximum de « prises », avant de les ramener vers la côte […] Ce scénario eut pour résultat la mise à sac de régions entières, jusqu'aux Grands Lacs d'abord, puis bien au-delà, le fleuve Congo constituant une des grandes voies de pénétration ».

La publication de tous ces récits d'exploration inspira, dès 1875, une série d'initiatives, non de la part des politiques, mais d'un certain nombre d'églises : anglicans et non-conformistes décidèrent d'agir pour protéger les Africains et créèrent des missions, les Écossais sur le lac Malawi dès 1875, les Pères blancs du cardinal Lavigerie sur le lac Tanganyika à partir de 1878. Stanley contribua à l'arrivée de missionnaires au Buganda. Mais si, en un premier temps, les missions ont lutté contre la traite, force est de constater que c'est la colonisation qui a réellement stoppé l'hémorragie dans la région des Grands Lacs.

Il serait utile pour terminer de donner quelques dates permettant de contextualiser ces péchés attribués au seul homme blanc que sont l'esclavage et le colonialisme. Il ne s'agit nullement de dédouaner l'Occidental mais de montrer qu'il n'y a pas de raison historique d'en faire le bouc émissaire des malheurs de l'Afrique.

La traite négrière arabo-musulmane en Afrique a duré, elle, 13 siècles. Elle a été qualifiée de « génocide voilé » par l'anthropologue sénégalais Tidiane N'Diane.

Marie-Claude Barbier Mosimann

La traite occidentale, partie émergée de l'iceberg, a duré moins de 3 siècles : elle a commencé à la fin du 15e siècle pour les Portugais, mais beaucoup plus tardivement pour la France puisque le premier bateau négrier, l'Union, partit de Nantes en 1707. Elle s'est terminée un siècle plus tard pour la France, qui, comme la plupart des autres nations européennes, a aboli la traite à la suite du congrès de Vienne de 1815. La traite négrière arabo-musulmane en Afrique a duré, elle, 13 siècles. Elle a été qualifiée de «génocide voilé» par l'anthropologue sénégalais Tidiane N'Diane qui écrit : «Bien qu'il n'existe pas de degré dans l'horreur ni de monopole de la cruauté, on peut soutenir […] que le commerce négrier et les expéditions guerrières provoquées par les Arabo-musulmans furent, pour l'Afrique noire et tout au long des siècles, bien plus dévastateurs que la traite atlantique».

L'Empire ottoman envahit tout le Maghreb - sauf le Maroc - à partir de 1517 et s'effondre à la fin de la Première Guerre mondiale, soit quatre siècles d'occupation du territoire nord-africain, alors que la colonisation européenne de l'Afrique est un épisode très court dans l'histoire du continent. Elle a véritablement commencé après 1885 avec la «ruée vers l'Afrique», conséquence de la conférence de Berlin où les Occidentaux ont fixé les règles du partage du continent et ouvert la voie à la colonisation. L'accession de la plupart des pays à l'indépendance s'étant faite autour des années soixante, la colonisation européenne de l'Afrique a duré, pour une majorité de pays, 80 ans maximum. Rappelons enfin que l'esclavage a été aboli au Royaume-Uni en 1833 et en France en 1848 alors qu'il a fallu attendre la fin du 20e siècle pour que bon nombre de pays islamiques suivent le même chemin, en théorie tout du moins. Comme l'a dit l'anthropologue algérien Malek Chebel «l'esclavage en terre d'islam» est «un tabou bien gardé».

Comment peut-on encore accepter que seul l'homme blanc soit qualifié d'esclavagiste et de colonialiste ? Faut-il penser avec N'Diane, qu'une forme de fraternité religieuse dans l'Islam ait abouti à l'oblitération par les Africains de ces siècles d'asservissement ?

À VOIR AUSSI - «L'État français doit apprendre à regarder en face son histoire»: Franco Lollia est jugé pour avoir dégradé une statue de Colbert

«L’État français doit apprendre à regarder en face son histoire»: Franco Lollia est jugé pour avoir dégradé une ...

 

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"Le génocide voilé" de Tidiane N'Diaye je l'ai lu en partie, très touffu. Et très éprouvant car les arabo musulmans n'avaient pas de cas de conscience.

Le livre de Malek Chebel "l'esclavage en terre d'Islam" je l'ai lu en entier. Tous les arabo musulmans devraient lire cet ouvrage cela remettrait les pendules à l'heure.

Il y a quelques temps de cela lors d'un échange justement avec un musulman au demeurant sympa, qui parlait de l'esclavage perpétré par les "blancs" et se disait dégoûté, révolté par ces horreurs, je me suis permis de lui apprendre (il semblait l'ignorer....) un peu de l'histoire de l'esclavagisme et du génocide dont ses frères étaient les auteurs. Il est rentré dans une colère terrible en me disant que j'étais une menteuse et que je voulais salir les musulmans (?) j'étais scotchée. Alors je lui ai parlé du livre de Malek Chebel -j'appréciais cet homme- qui était musulman et lui ai conseillé de le lire. Précisant que la colère n'était pas de mise et surtout on le sait mauvaise conseillère. Quand j'ai évoqué le nom de Malek Chebel il a changé de tête, il a bafouillé en me disant que ce n'était pas possible etc etc..?.? je ne sais pas s'il a fini par le lire mais je suis agacée de constater que cette longue, longue page de l'histoire est occultée non seulement par les arabo musulmans  mais également par les pays africains victimes . C'est une sorte d'omerta. Pour mieux taper en choeur sur l'homme blanc et l'occident.

 

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PASCOU Membre 92 138 messages
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il y a 15 minutes, MadeleinedeProut a dit :

"Le génocide voilé" de Tidiane N'Diaye je l'ai lu en partie, très touffu. Et très éprouvant car les arabo musulmans n'avaient pas de cas de conscience.

Le livre de Malek Chebel "l'esclavage en terre d'Islam" je l'ai lu en entier. Tous les arabo musulmans devraient lire cet ouvrage cela remettrait les pendules à l'heure.

Il y a quelques temps de cela lors d'un échange justement avec un musulman au demeurant sympa, qui parlait de l'esclavage perpétré par les "blancs" et se disait dégoûté, révolté par ces horreurs, je me suis permis de lui apprendre (il semblait l'ignorer....) un peu de l'histoire de l'esclavagisme et du génocide dont ses frères étaient les auteurs. Il est rentré dans une colère terrible en me disant que j'étais une menteuse et que je voulais salir les musulmans (?) j'étais scotchée. Alors je lui ai parlé du livre de Malek Chebel -j'appréciais cet homme- qui était musulman et lui ai conseillé de le lire. Précisant que la colère n'était pas de mise et surtout on le sait mauvaise conseillère. Quand j'ai évoqué le nom de Malek Chebel il a changé de tête, il a bafouillé en me disant que ce n'était pas possible etc etc..?.? je ne sais pas s'il a fini par le lire mais je suis agacée de constater que cette longue, longue page de l'histoire est occultée non seulement par les arabo musulmans  mais également par les pays africains victimes . C'est une sorte d'omerta. Pour mieux taper en choeur sur l'homme blanc et l'occident.

 

Oui, il croient que la couleur de peau est forcément un critère  de rapprochement,  de frères. 

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MadeleinedeProut Membre 4 937 messages
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il y a une heure, PASCOU a dit :

Oui, il croient que la couleur de peau est forcément un critère  de rapprochement,  de frères. 

Les arabo musulmans ne sont pas exempts de racisme envers envers les africains sub sahariens. Et le rapprochement n'est que de circonstance, dénué de fraternité. Les "noirs" sont malvenus dans les pays du Maghreb où ces derniers découvrent une véritable hostilité.

Au Maghreb mais dans d'autres pays, exemple de la Lybie où des noirs migrants étaient vendus sur un marché. Découverte faite un peu avant l'année 2020. Il est fort possible que le sujet soit encore d'actualité.

 

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PASCOU Membre 92 138 messages
Maitre des forums‚
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il y a 3 minutes, MadeleinedeProut a dit :

Les arabo musulmans ne sont pas exempts de racisme envers envers les africains sub sahariens. Et le rapprochement n'est que de circonstance, dénué de fraternité. Les "noirs" sont malvenus dans les pays du Maghreb où ces derniers découvrent une véritable hostilité.

Au Maghreb mais dans d'autres pays, exemple de la Lybie où des noirs migrants étaient vendus sur un marché. Découverte faite un peu avant l'année 2020. Il est fort possible que le sujet soit encore d'actualité.

 

Oui, comme quoi le monde idyllique de la gauche politique où  le blanc est le vilain raciste, les gens de couleurs parfaits, est une utopie infinie.

il y a 5 minutes, MadeleinedeProut a dit :

Les arabo musulmans ne sont pas exempts de racisme envers envers les africains sub sahariens. Et le rapprochement n'est que de circonstance, dénué de fraternité. Les "noirs" sont malvenus dans les pays du Maghreb où ces derniers découvrent une véritable hostilité.

Au Maghreb mais dans d'autres pays, exemple de la Lybie où des noirs migrants étaient vendus sur un marché. Découverte faite un peu avant l'année 2020. Il est fort possible que le sujet soit encore d'actualité.

 

Quand on voit la prostitution,  on peut tout imaginer .

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