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Qu'est-ce qui nous pousse à agir?


Ambre Agorn

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
il y a 7 minutes, al-flamel a dit :

Ce que vous appelez esprit à mes yeux me fait penser à un ensemble d'idées. Ensemble d'idées qui sont bien des phénomènes mentaux (et en parallèle des phénomènes physiques) mais ces idées n'ont pas d'orientation morale en soi, à mon sens. 

Je veux dire que votre âme peut aussi bien être habité d'un esprit bon que mauvais. 

J'aime bien cette idée de graver dans la mémoire des autres son esprit par l'oeuvre. Comme si l'oeuvre représentait un fétiche, un avatar de l'esprit qui l'a conçu.

Mais sans avatar, sans fétiche, l'esprit ne survit pas. Je pense donc que pour cultiver l'esprit, il nous faut cultiver le corps.

Je suis d'accord mis à par "l'âme habitée".

L'esprit comprenant des choses, des inclinaisons, des tournures plus ou moins bonnes ou mauvaises, ça suffit !

L'idée de l'oeuvre sorte d'avatar de l'esprit (comme une/sa matérialisation partielle) est une bonne idée à garder...

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Il y a 13 heures, al-flamel a dit :

Avec la cruche corinthienne de monsieur @Blaquière peut être ? Très jolie par ailleurs :happy:

 

Je sais que je fais pas mon âge... Mais ce n'était que mon modèle (-2600 ans)! La mienne elle n'en est que là pour l'instant :

109421205_corinthe33.thumb.jpg.d9513695326820ef08c3e822e6f7aa5f.jpg

:laugh:

 

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Membre, 125ans Posté(e)
diffn Membre 830 messages
Forumeur expérimenté‚ 125ans‚
Posté(e)

 salut tout le monde

Ce que vous appelez esprit à mes yeux me fait penser à un ensemble d'idées. Ensemble d'idées qui sont bien des phénomènes mentaux (et en parallèle des phénomènes physiques) mais ces idées n'ont pas d'orientation morale en soi, à mon sens. 

C’est un sujet controversé puisque je pense qu’il fait partie de la religion. Le bien est le mal, bien que quelque fois, ce qui est un bien, pour moi est un mal pour toi et vice versa. Ce que je pense est que le bien est une innéité qui nous habite dés notre enfance et ce sont nos parents, puis la société, qui est apte à nous faire changer, dans le bon sens ou dans le mauvais. Nous agissons, puisque c’est le sujet, au début selon notre innéité. Nous sommes dépourvus de toutes tare, le qualificatif de petit ange est vraiment adaptable. Notre enfance et un apprentissage et c’est pourquoi l’enfant pose beaucoup de questions. Donc l’orientation morale au départ elle existe.

Je veux dire que votre âme peut aussi bien être habité d'un esprit bon que mauvais.

Les histoires bibliques parlent de saint esprit, s’il existe un saint esprit, c’est que son contraire existe, sinon nous aurions dit, l’esprit pas plus. Donc oui dans ce cas le mauvais esprit existe. Mais si nous parlions d’esprit tout court, il est forcément bon. La langue arabe parle de rouh pour l’esprit, et toute personne religieuse ou non, en parlant d’une mauvaise personne, dit qu’il est démuni de Rouh, esprit, démunit d’esprit, il ne lui reste que al naffs, l’âme. Ces derniers mots ne possèdent pas la même idée sémantique ou sens dans les deux langues. En arabe al naffs, l’âme est une mauvaise chose, nous disons d’un débauché qu’il suit son naffs, son âme et pour le tourmenter nous lui posons une question, n’as-tu pas de Rouh, d’esprit ? je dirais alors que l’âme est un réservoir qui peut renfermer de l’esprit et si ce réservoir est démuni d’esprit, il ne lui reste que l’âme. Cette dernière et non le cerveau, donne des ordres à notre corps dont le cerveau pour agir dans le mauvais sens. Et tu agis dans le bon sens si tu as emmagasiné suffisamment d’esprit. Oui l’esprit et une sorte de cruche.  

 

 

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Membre, 35ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 169 messages
Mentor‚ 35ans‚
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Le 01/03/2023 à 02:43, Lowy a dit :

L'élément déclencheur.

L'action sans réaction? toute action engendre une réaction , c'est la loi de la physique dont nous ne pouvons nous en dissocier.

L'initiative de l'action est une réaction.

Exactement!

Il y a une chaîne qu'on peut remonter plus ou moins loin, selon ses propres capacités d'investigation et de clairvoyance.

Tu dis que l'initiative de l'action est une réaction. Pourtant ce que j'appelle une action est une réaction dont on ne voit pas la chaîne en amont. La réaction est donc quelque chose d'expérimenté, quelque chose qu'on pourrait, si on s'en donnait le temps et la peine, remonter, et qui est devenu une habitude (le plus souvent pour une question de gestion de l'énergie). Partant de là, j'aime remonter la chaîne de mes réactions et croiser une action (soit la limite de ma propre perception de cette chaîne de causes et d'effets, d'actions et de réactions). Arrivée à ce point, je tente de garder le contrôle des réactions qui se "passent" en générale d'une partie de "moi" pour fonctionner de façon autonome et automatique. Pour dire plus simplement, je cherche à conscientiser les processus de réactions qui sont sorties (ou ne sont jamais entrées) dans mon champs de conscience.

Elargir sa conscience est un des moteur les plus en amont de toutes les chaînes que j'ai pu remonter. Provoquer des actions à partir de cette "motivation", ce moteur d'action, me paraît alors comme porte sur d'immenses champs de possible.

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Membre, 35ans Posté(e)
Ambre Agorn Membre 2 169 messages
Mentor‚ 35ans‚
Posté(e)
Le 02/03/2023 à 09:18, Blaquière a dit :

Belle réflexion ! Bonne analyse !

Je me demande si ce qui nous pousse à agir, en tout cas j'en suis presque sûr pour moi, c'est que nous nous mentons !...

En ce sens que nous jouons à nous persuader que notre action a de l'importance, est quasi essentielle... 

Alors qu'elle est objectivement minuscule.

Il y a aussi une composante réussite. Si nous sommes satisfait (un peu) de ce qui est réalisé, cela nous pousse à aller plus loin...

C'est dans le détail : la réussite est motivante en soi. J'y arrive, j'y arrive mieux... pourquoi ne pas continuer... Y arriver encore mieux ? Il y a la satisfaction d'avoir pigé un truc qui vous échappait...

En ce moment, Je peins une cruche corinthienne genre :

Capturecorinthe.thumb.JPG.93bc370c2c2360f85713a5503003609d.JPG

Quel boulot ! Des heures !

Mais à mesure que j'avance, elle me plaît et j'ai plus envie de continuer.

 Les pattes des bestioles... au début je ne les comprenais pas. Mais à force d'en faire, JE LES SENS ! maintenant, je les fais au pif et... elles son bien... Je les sens ! Chaque animal est une oeuvre en soi ! Même s'il ne fait que quelques centimètres... :)

N'empêche qu'on peut juger et avancer : les deux oiseaux sont parfaits. le lion du milieu aussi  -à peine un peu trop long-,  le sanglier et le bouquetin ou la chèvre en haut à droite, parfaits aussi... Mais le sphynx a les pattes de devant trop étirées et le bélier du bas est trop maigre...

...Etc.

"Il ne faut méditer que les brosses à la main !" là c'est le cas de le dire ! :)

 

Peut-être n'aurai-je pas utilisé le verbe mentir. Il est bien trop connoté moralement pour être valable ici. J'aurai dit que nous explorions en continue des champs de possibles et que nous les expérimentons continuellement. Alors nous posons des hypothèse que nous testons. Pour cela il faut se créer une certaine réalité et travailler à partir de cette volonté d'exploration .C'est à dire que pour tester une hypothèse (quelle qu'elle soit, ou alors qu'elle soit consciente ou non), tu tiens à parfaire des gestes, des courbes, des teintes, même des température dans les tons de couleur, des détails toujours plus précis et exacts. Jamais cette comédie ne se termine: il y a toujours quelque chose à explorer, toujours une scénario à tester, une piste à suivre, un dépassement de limite à entreprendre.

Je me vois faire pareil: parfois je me surprends à millimétrer un geste tout à fait anodin et qui, à mes yeux devient un truc important; ou à chercher le sens d'un mot, son histoire à travers son archéologie. J'en arrive presque à le vider entièrement de sa substance jusqu'à en perdre sa propre prononciation. Enfin, tout ça pour dire que nous avons la capacité de se leurrer, le don du déni, qui nous permet d'explorer des possibles et de les placer, un certain temps, en haut de la pyramide des choses importantes. Et puis, comme tu dis, il y a comme un cercle vertueux (ou pas!) qui s'installe: la réussite augmente la motivation à aller plus loin, nous galvanise et nous dope pour dépasser ce qui semblait alors des limites.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
Il y a 9 heures, Ambre Agorn a dit :

Peut-être n'aurai-je pas utilisé le verbe mentir. Il est bien trop connoté moralement pour être valable ici. J'aurai dit que nous explorions en continue des champs de possibles et que nous les expérimentons continuellement. Alors nous posons des hypothèse que nous testons. Pour cela il faut se créer une certaine réalité et travailler à partir de cette volonté d'exploration .C'est à dire que pour tester une hypothèse (quelle qu'elle soit, ou alors qu'elle soit consciente ou non), tu tiens à parfaire des gestes, des courbes, des teintes, même des température dans les tons de couleur, des détails toujours plus précis et exacts. Jamais cette comédie ne se termine: il y a toujours quelque chose à explorer, toujours une scénario à tester, une piste à suivre, un dépassement de limite à entreprendre.

Je me vois faire pareil: parfois je me surprends à millimétrer un geste tout à fait anodin et qui, à mes yeux devient un truc important; ou à chercher le sens d'un mot, son histoire à travers son archéologie. J'en arrive presque à le vider entièrement de sa substance jusqu'à en perdre sa propre prononciation. Enfin, tout ça pour dire que nous avons la capacité de se leurrer, le don du déni, qui nous permet d'explorer des possibles et de les placer, un certain temps, en haut de la pyramide des choses importantes. Et puis, comme tu dis, il y a comme un cercle vertueux (ou pas!) qui s'installe: la réussite augmente la motivation à aller plus loin, nous galvanise et nous dope pour dépasser ce qui semblait alors des limites.

Oui ! Notre existence est un paradoxe objectivement minuscule, insignifiante (à l'échelle de l'Univers, n'en parlons pas !)

Reste pour chaque grain de conscience que nous sommes la seule chose qui vaut...

Pour survivre ou subsister, on est un peu contraint d'éviter une vision panoramique... et garder le nez sur le guidon...

 

 

(Y'a des sportifs de haut niveau, et moi, je suis un philosophe... de caniveau ! ;))

:laugh:

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Le 01/03/2023 à 20:00, al-flamel a dit :

Les philosophes parlent de bonheur, d'autres d'ataraxie, d'apathie, de jouissance, etc. C'est sans doute trivial mais à mon sens, c'est ça qui nous pousse à agir. Nous existons et cherchons à jouir de notre existence et à éviter d'en souffrir. Nos actions s'orientent vers les différentes stratégies pour y parvenir. Notre corps est modelé pour être stimulé par différentes choses et pour exister d'une manière plus ou moins déterminée. Raison pour laquelle nos motivations sont souvent les mêmes d'une manière générale. Au fil des âges les mêmes personnalités, les mêmes caractères se retrouvent et les mêmes problématiques se répètent sous différentes formes. Nous sommes uniques et en même temps si semblables aux autres.

Tout à fait d'accord, mais c'est une autre façon de dire la même chose que moi si on regarde bien : car nous ne faisons que ce qui pour nous a du sens. Et le sens se puise dans les récits collectifs, les structures du sens inconscientes dont nous sommes les objets sans toujours nous en rendre compte. La reconnaissance par les autres de notre identité sociale conduit à préserver et garantir notre estime de nous-mêmes (activation du circuit de la récompense) parce que nous avons répondu aux attentes des autres qui sont gravées dans les récits collectifs. Et nous conduisent à prendre plus ou moins soin de nous.

Alors il y a d'autres besoins parfois vitaux, comme manger, boire, qui peuvent susciter du désir et du plaisir sans correspondre à des attentes d'autrui me répondrez-vous ! Oui mais non ! Premièrement, les structures de sens peuvent très bien nous faire aller contre nos intérêts vitaux, ce qui montre qu'ils sont plus fondamentaux encore, comme par exemple une maman va se priver de nourriture parce qu'investie de son rôle de mère, parce qu'elle préfère que sa progéniture ait le ventre plein et qu'il appartient au récit collectif des mères de se priver de nourriture pour permettre à leurs enfants ou leur famille de mieux manger. Ou s'il fait partie d'un récit donnant du sens de se priver de nourriture comme dans le carême ou le ramadan par exemple, on voit bien que ces besoins passent au second plan. Mais en plus nous ne mangeons, nous habillons et prenons soin de nous que parce que d'autres personnes nous reconnaissent, nous estiment, nous aiment, et aussi pour poursuivre nos objectifs de vie. Les anorexiques par exemple ne se nourrissent plus parce qu'elles manquent de reconnaissance et d'estime pour elle-mêmes.

Autre exemple : L'un des symptômes de la psychose par exemple, lorsque l'accès à la fonction symbolique n'est plus garanti, est l'aboulie, lorsque les patients sont apathiques et n'arrivent plus à agir. Ils ne se nourrissent et ne boivent plus (et ne font plus rien du tout) parce qu'ils sont privés de sens. Idem dans la catatonie. En regardant donc du côté des pathologies qui font que les gens n'agissent plus, et en comprenant pourquoi (le manque de sens, d'accès à la fonction symbolique, la forclusion du nom du père, etc.) on comprend ce qui permet aux gens normaux d'agir, soit le sens, les structures de sens, les récits collectifs. De façon générale, tous nos faits et gestes ont une signification inconsciente et correspondent à un sens dans les structures de sens du récit collectif inconscient (qui correspond lui-même à une culture donnée et ouvre un espace de significations commun, à commencer par une langue commune).

Les dépressifs par exemple ont une pathologie du sens également : ils ont énormément de mal à agir, et s'ils agissent ils sont très vite fatigués tout en ayant une estime de soi très basse. Parce que la quasi-totalité de leur énergie psychique sexuelle (libido) est prise dans un conflit inconscient qui les monopolise. Et ils ont également énormément de mal à prendre soin d'eux/elles. Parce qu'ils manquent de reconnaissance sociale et d'amour de manière générale. C'est pourquoi ils ne peuvent s'en sortir sans les autres (bien qu'ils rejettent l'aide des autres assez souvent). Ce qui est d'ailleurs le cas dans toutes les maladies psychiques : on ne s'en sort jamais seul.

De la même façon, la conservation de sa propre estime, d'une image de soi valorisante (comme dans les effets d'étiquetage), est un élément clé dans le passage à l'action comme on l'a vu dans la vidéo que j'ai postée (canal-u : qu'est-ce qui fait qu'on fait ce qu'on fait) et cette image de soi est sociale, elle est construite par les autres et par la société qui précède notre naissance elle-même, l'estime se conservant en répondant aux attentes des autres contenues dans les récits collectifs et qui entraîne leur reconnaissance de notre être social. Et nous pourrions relier ce besoin de conserver son estime et d'agir à la libido freudienne donc au besoin de sexe ou à l'instinct de conservation et de reproduction (ce qui est un autre point de vue pour dire la même chose). Dans le fond je pense que toutes ces assertions reviennent rigoureusement au même.

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Invité Quasi-Modo
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J'ai également bien aimé le propos de @Blaquière lorsqu'il explique que nous agissons parce que nous nous mentons. Il a totalement raison : Cioran qui était un désespéré du nihilisme et qui refusait de sacrifier sa lucidité avait énormément de difficultés à agir comme à dormir. La méditation permet de se remplir d'un sentiment d'amour et de compassion inconditionnel et absolu, à l'image du foetus qui durant sa vie intra utérine est en extase mystique car ses besoins sont instantanément comblés par le cordon ombilical. C'est ce sentiment océanique que recherchent les mystiques et dont on a un aperçu (un clin d'oeil divin) à chaque fois qu'on synchronise sa conscience avec l'univers, que ce soit dans un petit ou un grand plaisir, et dans le bonheur de façon générale à travers la recherche de l'activation de notre circuit de la récompense qui renvoie à ce sentiment océanique de façon furtive.

C'est l'activation du circuit de la récompense que l'on recherche tout au long de notre existence à travers la satisfaction immédiate lorsqu'il n'y a aucun sens, ou à travers le remplissage des objectifs qui pour nous ont du sens. Avec un principe d'économie : nous agissons de la façon la plus simple nous permettant d'activer notre circuit de la récompense. La paresse est naturelle et universelle en cela : ne rien faire active notre circuit de la récompense et seul le sens permet d'introduire une tension entre la réalité et le désir, et de pousser à agir pour diminuer cette tension. Par exemple là je suis sur internet depuis plusieurs heures à faire des recherches, et j'en ai oublié de manger et boire. Parce que je trouve du sens à chercher les informations que je cherche. Donc si je me ressaisis, je finis par contacter le désir de nourriture et de boisson en moi en considérant que c'est le meilleur moyen pour conserver ma santé et poursuivre mes objectifs.

Mais pourquoi devons-nous nous mentir pour agir ? Parce qu'il nous faut une métaphysique, une théorie de l'action minimaliste et implicite afin de passer à l'acte, et que la déconstruction menace la métaphysique en la ramenant à des intérêts sous-jacents, à une physiologie, à une généalogie (cf. Nietzsche). Parce qu'il nous faut du sens pour agir tout simplement. Mais le sens peut se comprendre de deux façons différentes comme le verre à moitié vide et le verre à moitié plein.

Ou bien on voit le sens comme une illusion, une paréidolie, un ensemble de mythes et légendes fausses mais pratiques, c'est-à-dire une émanation des récits collectifs, auquel cas on ne voit pas pourquoi agir, ou bien on considère que la déconstruction elle-même correspond à un impératif de sens (même celui qui dit que rien n'a de sens veut signifier quelque chose lorsqu'il affirme cela). En cela déconstruire les déconstructeurs serait salvateur si on veut remettre du sens, de l'ordre et de la spiritualité dans la société et dans notre vie.

Donc le fait que nous ayons besoin d'illusions pour vivre et agir je dirais oui et non. C'est un point de vue. Mais un point de vue incomplet. Mais est-ce que je m'illusionne lorsque je dis cela ? L'avez-vous expérimenté ce sentiment océanique ? Ou pensez-vous, tout comme Cioran, que nous sommes des sceptiques de naissance ?

En ce qui me concerne je pense que l'unus mundus est une réalité. L'interconnexion fondamentale des esprits humains avec l'univers et entre eux dans l'inconscient collectif. Confirmé en outre par la mécanique quantique et le fait que le big-bang en tant que concept ne soit psychologiquement que la projection de notre propre naissance sur l'univers extérieur. Le besoin de sens est le plus fondamental des besoins humains, sans lequel on ne peut plus agir ni survivre. A quoi on voit que la pyramide de Maslow est fausse : le besoin de spiritualité et de sens est plus fondamental que les besoins physiologiques (cf. aboulie).

Les gens n'ayant pas eu d'éducation religieuse, qui vivent à l'époque de la science et la rationalité toute puissante, avec l'illusion de la fin de la métaphysique et de la sécularisation progressive des sociétés, et vivant dans l'opulence et le confort n'en sont toutefois pas toujours conscients. Maslow ne l'était pas pour cette raison. Tout comme vous peut-être.

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Membre, 28ans Posté(e)
al-flamel Membre 1 054 messages
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Il y a 3 heures, Quasi-Modo a dit :

Tout à fait d'accord, mais c'est une autre façon de dire la même chose que moi si on regarde bien : car nous ne faisons que ce qui pour nous a du sens. Et le sens se puise dans les récits collectifs, les structures du sens inconscientes dont nous sommes les objets sans toujours nous en rendre compte. La reconnaissance par les autres de notre identité sociale conduit à préserver et garantir notre estime de nous-mêmes (activation du circuit de la récompense) parce que nous avons répondu aux attentes des autres qui sont gravées dans les récits collectifs.

Alors il y a d'autres besoins parfois vitaux, comme manger, boire, qui peuvent susciter du désir et du plaisir sans correspondre à des attentes d'autrui me répondrez-vous ! Oui mais non ! Premièrement, les structures de sens peuvent très bien nous faire aller contre nos intérêts vitaux, ce qui montre qu'ils sont plus fondamentaux encore, comme par exemple une maman va se priver de nourriture parce qu'investie de son rôle de mère, parce qu'elle préfère que sa progéniture ait le ventre plein et qu'il appartient au récit collectif des mères de se priver de nourriture pour permettre à leurs enfants ou leur famille de mieux manger. Ou s'il fait partie d'un récit donnant du sens de se priver de nourriture comme dans le carême ou le ramadan par exemple, on voit bien que ces besoins passent au second plan. Mais en plus nous ne mangeons, nous habillons et prenons soin de nous que parce que d'autres personnes nous reconnaissent, nous estiment, nous aiment, et aussi pour poursuivre nos objectifs de vie. Les anorexiques par exemple ne se nourrissent plus parce qu'elles manquent de reconnaissance et d'estime pour elle-mêmes.

Autre exemple : L'un des symptômes de la psychose par exemple, lorsque l'accès à la fonction symbolique n'est plus garanti, est l'aboulie, lorsque les patients sont apathiques et n'arrivent plus à agir. Ils ne se nourrissent et ne boivent plus (et ne font plus rien du tout) parce qu'ils sont privés de sens. Idem dans la catatonie. En regardant donc du côté des pathologies qui font que les gens n'agissent plus, et en comprenant pourquoi (le manque de sens, d'accès à la fonction symbolique, la forclusion du nom du père, etc.) on comprend ce qui permet aux gens normaux d'agir, soit le sens, les structures de sens, les récits collectifs. De façon générale, tous nos faits et gestes ont une signification inconsciente et correspondent à un sens dans les structures de sens du récit collectif inconscient.

De la même façon, la conservation de sa propre estime, d'une image de soi valorisante (comme dans les effets d'étiquetage), est un élément clé dans le passage à l'action comme on l'a vu dans la vidéo que j'ai postée (canal-u : qu'est-ce qui fait qu'on fait ce qu'on fait) et cette image de soi est sociale, elle est construite par les autres et par la société qui précède notre naissance elle-même, l'estime se conservant en répondant aux attentes des autres contenues dans les récits collectifs et qui entraîne leur reconnaissance de notre être social. Et nous pourrions relier ce besoin de conserver son estime et d'agir à la libido freudienne donc au besoin de sexe ou à l'instinct de conservation ou de reproduction (ce qui est un autre point de vue pour dire la même chose). Dans le fond je pense que toutes ces assertions reviennent rigoureusement au même.

Oui biensûr, je suis d'accord. Cela dit vous insistez surtout sur les aspects sociaux qui sont très prégnants dans presque toutes nos actions je ne le nie pas. Elles le sont moins pour certaines personnes par contre. Du reste,  je ne pense pas que ce que nous faisons ait nécessairement un sens a priori. Enfin, tout ça peut se résumer à l'ensemble des affects humains, qui sont modelés par le corps, les différents stimulis l'environnement y compris social, etc. Je pense que nous sommes d'accord là dessus.

J'ajouterai tout de même que nous sommes à la fois les jouets et les producteurs des récits collectifs et de notre environnement.

Nous sommes capables de prendre du recul sur ce qui nous affecte. Nous pouvons transformer notre environnement pour transformer nos affects. 

 

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Membre, 28ans Posté(e)
al-flamel Membre 1 054 messages
Mentor‚ 28ans‚
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Il y a 4 heures, Quasi-Modo a dit :

J'ai également bien aimé le propos de @Blaquière lorsqu'il explique que nous agissons parce que nous nous mentons. Il a totalement raison : Cioran qui était un désespéré du nihilisme et qui refusait de sacrifier sa lucidité avait énormément de difficultés à agir comme à dormir. La méditation permet de se remplir d'un sentiment d'amour et de compassion inconditionnel et absolu, à l'image du foetus qui durant sa vie intra utérine est en extase mystique car ses besoins sont instantanément comblés par le cordon ombilical. C'est ce sentiment océanique que recherchent les mystiques et dont on a un aperçu (un clin d'oeil divin) à chaque fois qu'on synchronise sa conscience avec l'univers, que ce soit dans un petit ou un grand plaisir, et dans le bonheur de façon générale à travers la recherche de l'activation de notre circuit de la récompense qui renvoie à ce sentiment océanique de façon furtive.

C'est l'activation du circuit de la récompense que l'on recherche tout au long de notre existence à travers la satisfaction immédiate lorsqu'il n'y a aucun sens, ou à travers le remplissage des objectifs qui pour nous ont du sens. Avec un principe d'économie : nous agissons de la façon la plus simple nous permettant d'activer notre circuit de la récompense. La paresse est naturelle et universelle en cela : ne rien faire active notre circuit de la récompense et seul le sens permet d'introduire une tension entre la réalité et le désir, et de pousser à agir pour diminuer cette tension. Par exemple là je suis sur internet depuis plusieurs heures à faire des recherches, et j'en ai oublié de manger et boire. Parce que je trouve du sens à chercher les informations que je cherche. Donc si je me ressaisis, je finis par contacter le désir de nourriture et de boisson en moi en considérant que c'est le meilleur moyen pour conserver ma santé et poursuivre mes objectifs.

Mais pourquoi devons-nous nous mentir pour agir ? Parce qu'il nous faut une métaphysique, une théorie de l'action minimaliste et implicite afin de passer à l'acte, et que la déconstruction menace la métaphysique en la ramenant à des intérêts sous-jacents, à une physiologie, à une généalogie (cf. Nietzsche). Parce qu'il nous faut du sens pour agir tout simplement. Mais le sens peut se comprendre de deux façons différentes comme le verre à moitié vide et le verre à moitié plein.

Ou bien on voit le sens comme une illusion, une paréidolie, un ensemble de mythes et légendes fausses mais pratiques, c'est-à-dire une émanation des récits collectifs, auquel cas on ne voit pas pourquoi agir, ou bien on considère que la déconstruction elle-même correspond à un impératif de sens (même celui qui dit que rien n'a de sens veut signifier quelque chose lorsqu'il affirme cela). En cela déconstruire les déconstructeurs serait salvateur si on veut remettre du sens, de l'ordre et de la spiritualité dans la société et dans notre vie.

Donc le fait que nous ayons besoin d'illusions pour vivre et agir je dirais oui et non. C'est un point de vue. Mais un point de vue incomplet. Mais est-ce que je m'illusionne lorsque je dis cela ? L'avez-vous expérimenté ce sentiment océanique ? Ou pensez-vous, tout comme Cioran, que nous sommes des sceptiques de naissance ?

En ce qui me concerne je pense que l'unus mundus est une réalité. L'interconnexion fondamentale des esprits humains avec l'univers et entre eux dans l'inconscient collectif. Confirmé en outre par la mécanique quantique et le fait que le big-bang en tant que concept ne soit psychologiquement que la projection de notre propre naissance sur l'univers extérieur. Le besoin de sens est le plus fondamental des besoins humains, sans lequel on ne peut plus agir ni survivre. A quoi on voit que la pyramide de Maslow est fausse : le besoin de spiritualité et de sens est plus fondamental que les besoins physiologiques (cf. aboulie).

Les gens n'ayant pas eu d'éducation religieuse, qui vivent à l'époque de la science et la rationalité toute puissante, avec l'illusion de la fin de la métaphysique et de la sécularisation progressive des sociétés, et vivant dans l'opulence et le confort n'en sont toutefois pas toujours conscients. Maslow ne l'était pas pour cette raison. Tout comme vous peut-être.

Je ne crois pas que nous ayons besoin de nous mentir pour agir. Je crois qu'il suffit d'être parfaitement honnêtes avec nous mêmes, avec ce qu'on ressent sans forcément romancer. Mais pour ça, il ne fait pas étouffer ce qu'on ressent par de l'objectivité. Parce que l'objectivité n'est jamais une fin, toujours un moyen pour nous tous. Tout le monde en a rien à foutre de la vérité, de la réalité, du monde réel tant que ce réel ne s'impose pas à notre subjectivité je pense. Raison pour laquelle le discours efface si aisément le réel peu importe ce qu'on entend par là.  Non le sens n'est pas premier. C'est le désir qui l'est, c'est ce qui nous affecte en premier lieu. 

Je ne crois pas à la fin de la métaphysique. On en a tous besoin sous une forme ou sous une autre. Mais j'ai surtout un problème personnel avec ceux qui s'en servent pour en faire un dogme et imposer une orthopraxie. Ces personnes font perdre un temps précieux à tout le monde. C'est mon ressenti en tout cas.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
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Il y a 18 heures, Quasi-Modo a dit :

J'ai également bien aimé le propos de @Blaquière lorsqu'il explique que nous agissons parce que nous nous mentons. Il a totalement raison : Cioran qui était un désespéré du nihilisme et qui refusait de sacrifier sa lucidité avait énormément de difficultés à agir comme à dormir. La méditation permet de se remplir d'un sentiment d'amour et de compassion inconditionnel et absolu, à l'image du foetus qui durant sa vie intra utérine est en extase mystique car ses besoins sont instantanément comblés par le cordon ombilical. C'est ce sentiment océanique que recherchent les mystiques et dont on a un aperçu (un clin d'oeil divin) à chaque fois qu'on synchronise sa conscience avec l'univers, que ce soit dans un petit ou un grand plaisir, et dans le bonheur de façon générale à travers la recherche de l'activation de notre circuit de la récompense qui renvoie à ce sentiment océanique de façon furtive.

C'est l'activation du circuit de la récompense que l'on recherche tout au long de notre existence à travers la satisfaction immédiate lorsqu'il n'y a aucun sens, ou à travers le remplissage des objectifs qui pour nous ont du sens. Avec un principe d'économie : nous agissons de la façon la plus simple nous permettant d'activer notre circuit de la récompense. La paresse est naturelle et universelle en cela : ne rien faire active notre circuit de la récompense et seul le sens permet d'introduire une tension entre la réalité et le désir, et de pousser à agir pour diminuer cette tension. Par exemple là je suis sur internet depuis plusieurs heures à faire des recherches, et j'en ai oublié de manger et boire. Parce que je trouve du sens à chercher les informations que je cherche. Donc si je me ressaisis, je finis par contacter le désir de nourriture et de boisson en moi en considérant que c'est le meilleur moyen pour conserver ma santé et poursuivre mes objectifs.

Mais pourquoi devons-nous nous mentir pour agir ? Parce qu'il nous faut une métaphysique, une théorie de l'action minimaliste et implicite afin de passer à l'acte, et que la déconstruction menace la métaphysique en la ramenant à des intérêts sous-jacents, à une physiologie, à une généalogie (cf. Nietzsche). Parce qu'il nous faut du sens pour agir tout simplement. Mais le sens peut se comprendre de deux façons différentes comme le verre à moitié vide et le verre à moitié plein.

Ou bien on voit le sens comme une illusion, une paréidolie, un ensemble de mythes et légendes fausses mais pratiques, c'est-à-dire une émanation des récits collectifs, auquel cas on ne voit pas pourquoi agir, ou bien on considère que la déconstruction elle-même correspond à un impératif de sens (même celui qui dit que rien n'a de sens veut signifier quelque chose lorsqu'il affirme cela). En cela déconstruire les déconstructeurs serait salvateur si on veut remettre du sens, de l'ordre et de la spiritualité dans la société et dans notre vie.

Donc le fait que nous ayons besoin d'illusions pour vivre et agir je dirais oui et non. C'est un point de vue. Mais un point de vue incomplet. Mais est-ce que je m'illusionne lorsque je dis cela ? L'avez-vous expérimenté ce sentiment océanique ? Ou pensez-vous, tout comme Cioran, que nous sommes des sceptiques de naissance ?

En ce qui me concerne je pense que l'unus mundus est une réalité. L'interconnexion fondamentale des esprits humains avec l'univers et entre eux dans l'inconscient collectif. Confirmé en outre par la mécanique quantique et le fait que le big-bang en tant que concept ne soit psychologiquement que la projection de notre propre naissance sur l'univers extérieur. Le besoin de sens est le plus fondamental des besoins humains, sans lequel on ne peut plus agir ni survivre. A quoi on voit que la pyramide de Maslow est fausse : le besoin de spiritualité et de sens est plus fondamental que les besoins physiologiques (cf. aboulie).

Les gens n'ayant pas eu d'éducation religieuse, qui vivent à l'époque de la science et la rationalité toute puissante, avec l'illusion de la fin de la métaphysique et de la sécularisation progressive des sociétés, et vivant dans l'opulence et le confort n'en sont toutefois pas toujours conscients. Maslow ne l'était pas pour cette raison. Tout comme vous peut-être.

Belle argumentation ! :)

Mais je pense plutôt que le sens et la quête de sens est propre à l'homme, à l'esprit (notre esprit) qui est... représentation (du réel). (Sur le mode de l'erreur). Le mot, l'idée d'une chose n'est certainement pas cette chose, mais c'est tout ce qui est à la portée de notre esprit. Le monde , l'univers à mon avis n'a pas besoin de représentations ni de sens puisqu'il existe...a priori. Le sens serait plutôt a postériori (donc). Je dirai que ce sentiment océanique nous sert un peu à... Noyer le poisson ! ;)

 

"L'interconnexion fondamentale des esprits humains avec l'univers et entre eux dans l'inconscient collectif."

Ce serait bien, en effet, plus "sympa" ! Mais... ce n'est pas pour ça que c'est vrai ! je n'arrive pas à croire à l'inconscient collectif comme force agissante. ce n'est qu'une accumulation complémentaire valable pour autant qu'elle est présente dans un individu. Et identique dans un autre. Le pouvoir , la force, elle dépend de chaque individu en particulier et sans doute les forces des individus se joignent-elles en une résultante. Mais le réel reste la multiplicité. Ici encore (à mon avis) on est dans l'erreur. C'est comme si l'inconscient collectif était une force unifiée, unique, on le manipule comme tel, mais ce n'est pas le cas.)

"Confirmé en outre par la mécanique quantique"

Non ! :) Comme on la comprend mal, on la sent mal, cette mécanique quantique et quelle ne relève pas de notre expérience quotidienne, elle en prendrait parfois ces aspects ésotériques !  Je pense que l'esprit -notre esprit- même si on le comprend mal lui aussi, n'a rien à voir avec elle (la réalité quantique). Au feeling, je ne le sens pas, il s'agit d'autre chose qui se passe à une autre échelle plus macroscopique que le quantique, Comme celle des électrons ou d'une électricité "biologique" ! Mais je peux me tromper...

Après que le sous bassement quantique du monde, de tout ce qui existe, soit quantique, oui, mais pas plus notre esprit que nos os ou les feuilles des arbres et... la fonction chlorophyllienne. En tout cas au même niveau.

 

et le fait que le big-bang en tant que concept ne soit psychologiquement que la projection de notre propre naissance sur l'univers extérieur.

Entièrement d'accord !

 

Le besoin de sens est le plus fondamental des besoins humains, sans lequel on ne peut plus agir ni survivre.'

Idem entièrement d'accord !

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Il y a 21 heures, al-flamel a dit :

Oui biensûr, je suis d'accord. Cela dit vous insistez surtout sur les aspects sociaux qui sont très prégnants dans presque toutes nos actions je ne le nie pas. Elles le sont moins pour certaines personnes par contre. Du reste,  je ne pense pas que ce que nous faisons ait nécessairement un sens a priori. Enfin, tout ça peut se résumer à l'ensemble des affects humains, qui sont modelés par le corps, les différents stimulis l'environnement y compris social, etc. Je pense que nous sommes d'accord là dessus.

J'ajouterai tout de même que nous sommes à la fois les jouets et les producteurs des récits collectifs et de notre environnement.

Nous sommes capables de prendre du recul sur ce qui nous affecte. Nous pouvons transformer notre environnement pour transformer nos affects.

Je pense que les récits collectifs peuvent évoluer, soit grâce à ceux qui les conscientisent et les nourrissent de nouvelles réflexions en prenant la vue d'ensemble, et en agissant dans le monde selon les nouvelles solutions qu'ils apportent, soit de façon générale par la technique et les sciences. Par exemple, la contraception a totalement bouleversé l'état de la dette symbolique entre parents et enfants. Autrefois, comme dans les sociétés traditionnelles, l'enfant naissait en dette vis-à-vis de ses parents qu'il devait honorer, et il devait tenir son rôle dans la société (rôle prescrit par les esprits). Dorénavant, les parents sont en dette vis-à-vis de leurs enfants, car ils ont choisi de le faire naître, donc ils éprouvent un sentiment de responsabilité quant à son bonheur, son épanouissement, son éducation, et tentent de lui donner les armes pour idéalement s'en sortir mieux qu'eux-mêmes dans leur vie.

De façon similaire, les nouvelles technologies et le féminisme nous amènent à repenser la communication, la façon d'entrer en lien les uns avec les autres, notamment le rapport à l'amour et à la séduction. Ce ne sont que deux exemples parmi tant d'autres. Quand on y regarde de plus près les grands changements sociétaux viennent des sciences et techniques, et personne ne contrôle vraiment les conséquences de telle ou telle technique sur la société. C'est mécanique, automatique et les gens doivent s'adapter très vite, donnant d'ailleurs lieu à des conflits de génération, les anciens ne comprenant plus les enjeux et les défis auxquels font face les nouvelles générations.

Certains êtres exceptionnels sont comme " connectés " aux récits collectifs et sont capables non seulement d'y chercher les solutions pour résoudre leurs problèmes, mais de les enrichir en nouvelles possibilités (précurseurs, visionnaires). Exactement comme dans la blockchain, les noeuds du réseau qui apportent une preuve de travail bénéficient d'une transaction dans la blockchain, transaction dont l'information est publique et éternelle (tant qu'il n'y a pas une attaque des 51%). C'est l'Histoire humaine elle-même qui fonctionne ainsi. Nous sommes tous des machines de Turing.

Il y a 20 heures, al-flamel a dit :

Je ne crois pas que nous ayons besoin de nous mentir pour agir. Je crois qu'il suffit d'être parfaitement honnêtes avec nous mêmes, avec ce qu'on ressent sans forcément romancer. Mais pour ça, il ne fait pas étouffer ce qu'on ressent par de l'objectivité. Parce que l'objectivité n'est jamais une fin, toujours un moyen pour nous tous. Tout le monde en a rien à foutre de la vérité, de la réalité, du monde réel tant que ce réel ne s'impose pas à notre subjectivité je pense. Raison pour laquelle le discours efface si aisément le réel peu importe ce qu'on entend par là.  Non le sens n'est pas premier. C'est le désir qui l'est, c'est ce qui nous affecte en premier lieu. 

Je ne crois pas à la fin de la métaphysique. On en a tous besoin sous une forme ou sous une autre. Mais j'ai surtout un problème personnel avec ceux qui s'en servent pour en faire un dogme et imposer une orthopraxie. Ces personnes font perdre un temps précieux à tout le monde. C'est mon ressenti en tout cas.

Tout à fait d'accord avec vous sauf sur le caractère plus fondamental du désir par rapport au sens. Le nourrisson naît avec l'instinct de succion, c'est d'ailleurs le seul instinct que nous possédons à notre naissance. Si sa mère (ou son entourage) ne s'occupe pas de lui en lui apportant le sein ou le biberon à la bouche, il se laisse mourir et n'agit pas. Tout au juste hurlerait-il en s'agitant. La qualité de ce lien précoce à la mère est l'origine de l'estime de soi du futur adulte. Cela lui fournit un capital confiance.

Pour sortir de la relation objectale avec sa mère et s'autonomiser il doit accéder à la fonction symbolique par l'intermédiaire du père qui, non seulement a coupé le cordon ombilical, mais devient l'élément tiers par lequel il apprend que sa mère et lui sont deux êtres distincts. Le fait d'imiter est également très instinctuel : lorsque le parent sourit à son bébé, le bébé sourit en retour, ou lorsque le parent pleure, le bébé pleure également. Donc il imite le père, ou la mère, ce qui lui permet d'accéder à la fonction symbolique, de balbutier quelques mots, et finalement d'apprendre le langage, et donc d'accéder au sens sans lesquel il ne pourra jamais prendre soin de lui-même.

Avant la naissance, les parents attendent l'enfant. Ils ont donc tout un discours à son sujet, et la société a également tout un discours sur eux, sur l'Histoire du pays, de la région, de la famille, etc. Ils projettent donc sur l'enfant un certain nombre d'attentes inconscientes puisées dans les récits collectifs, dans lesquels l'enfant est baigné, alors même qu'il n'a pas la capacité de le conceptualiser, mais ne fait que le ressentir confusément. Alors on va lui prêter tel ou tel trait de caractère, on va le comparer au père, à la mère, au grand-père, etc. et cela le poursuivra tout au long de sa vie. Ce premier regard est primordial.

Chez les autistes qui n'accèdent pas à la fonction symbolique, il y a la présence de TOCs, c'est-à-dire de rituels, faits et gestes répétés dont l'objectif est de conjurer l'angoisse de la naissance liée à la pulsion de mort. Le rituel apaise l'angoisse en ce qu'il fournit un substitut de sens : l'anxiété ou l'angoisse n'est autre que l'absence de perception du sens alors qu'il y a le besoin de trouver le sens. Et l'angoisse est présente dès le premier souffle, la naissance étant un traumatisme absolu, la perte du paradis perdu (la chute du jardin d'Eden) le plongeant dans la matérialité, la dualité, le besoin de survivre.

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Le sens est donc la réponse naturelle, quasi-physiologique, qu'apporte le cerveau du bébé pour se rassurer (et cesser de pleurer) face à l'angoisse qu'il ressent de façon instinctuelle pour sa propre survie. On voit cela par exemple chez les complotistes, qui projettent un sens imaginaire pour donner une cohérence à leur angoisse tandis qu'ils en éprouvent le besoin, ou encore chez les religieux qui pratiquent eux-mêmes un certain nombre de rituels (qui consistent à répéter les mêmes mots ou gestes collectivement afin de restaurer le sens de la communauté et la spiritualité).

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A la fin de l'Histoire, nous devrions arriver à la naturalité des normes. Lorsque la science aura suffisamment avancé et que la déconstruction sera achevée, prenant en compte la biologie dans les catégories sociales. Le problème politique numéro 1 devrait être de savoir en quoi les normes sont naturelles et en quoi elles ne le sont pas. Car voter des lois qui modifient les récits collectifs alors qu'ils sont mi-naturels, mi-culturels, peut s'avérer dramatique s'ils sont davantage naturels que culturels. Les minorités agissantes ont tout un discours à charge du récit collectif dominant, mais personne ne prend jamais le temps d'expliquer dans les médias, en quoi il est important de respecter et considérer le récit collectif qui ne vient pas de rien, qui n'est jamais complètement illusoire, mais qui a également de bonnes raisons d'être. Sinon on brise les liens, on monte des catégories sociales les unes contre les autres.

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NonoLeRobot Membre 387 messages
Forumeur accro‚ 41ans‚
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Allez, je vais corriger mon erreur passée . L'action, c'est le résultat d'une frustration ... Motivée par le danger, ou bien la soif du pouvoir .

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Il y a 6 heures, Blaquière a dit :

Ce serait bien, en effet, plus "sympa" ! Mais... ce n'est pas pour ça que c'est vrai ! je n'arrive pas à croire à l'inconscient collectif comme force agissante. ce n'est qu'une accumulation complémentaire valable pour autant qu'elle est présente dans un individu. Et identique dans un autre. Le pouvoir , la force, elle dépend de chaque individu en particulier et sans doute les forces des individus se joignent-elles en une résultante. Mais le réel reste la multiplicité. Ici encore (à mon avis) on est dans l'erreur. C'est comme si l'inconscient collectif était une force unifiée, unique, on le manipule comme tel, mais ce n'est pas le cas.)

C'est bien plus réel et concret qu'on ne l'imagine usuellement (y compris toi). La libido, donc l'amour, est investi dans les relations sociales dans une forme de sado-masochisme lié à une forme d'engagement. Lorsque je m'engage, je le fais au titre des structures du sens, d'une hiérarchie de valeurs, d'une conception du bien et du mal qui mélangent savamment pulsion de vie et pulsion de mort (sens de l'effort, sacrifice de soi). C'est la base du psychisme humain : nous aimons tous prendre des responsabilités parce qu'elles nous donnent de l'importance, qu'elles nous donnent un rôle à jouer, qu'elles donnent sens à notre vie. Si nous n'en prenons pas nous demeurons nihilistes, inutiles, désespérés et sans amour.

Les catégories et étiquettes d'appartenance qui me concernent entraînent un certain nombre de prescriptions, de jugements stéréotypés, etc. qui peuvent être positifs comme négatifs, mais qui à travers les valeurs qu'ils véhiculent, me permettront de faire des choix, de valider mes désirs lorsqu'ils correspondent aux structures de sens, de condamner mes désirs lorsque la société s'y oppose, faisant de moi un névrosé, en me forçant alors à sublimer la pulsion vers un objectif socialement valorisant (p.ex. le sport, l'engagement, etc.) ou à retourner la pulsion de mort contre moi-même si j'internalise le jugement négatif (irrespect de soi comme des autres lié à la violence sociale qui entraîne le manque de soin, la haine de soi, la prise de drogues/cigarettes/alcool, l'agression des autres, le suicide, la délinquance, etc).

Il faut aimer l'amour ou n'aimer rien et s'autodétruire. Aimer c'est s'engager. S'engager durablement et sacrifier de son temps, de son énergie pour une cause contenue dans les récits collectifs. Et ainsi obtenir de la reconnaissance, de l'estime de soi, afin d'activer son circuit de la récompense lié à notre statut hiérarchique dans la société. Nous avons à chaque instant un choix inconscient qui est fait entre vie et mort. La vie c'est le respect de soi et des autres et la mort c'est l'irrespect de soi et/ou des autres. C'est l'intelligence qui permet de choisir la vie au détriment de la mort (ce qui est profondément tabou et est source terrible d'inégalités). Les enfants des orphelinats roumains abandonnés de tous, sans soins, retournèrent leur pulsion de mort contre eux-mêmes (automutilations, se taper la tête contre les murs, etc.). Ce besoin de soins des tout petits est primordial. Il est également lié au besoin de parler. Ce retournement de la pulsion de mort contre soi est également responsable de la saleté dans les halls d'immeubles des cités de quartiers populaires, des graffitis dans les escaliers, de la prise de drogue comme d'alcool, etc. et il provient toujours d'une violence sociale, liée ici à la stigmatisation de ces quartiers.

De la même façon, les traumatismes infantiles sont autant de " petites morts " qui occasionnent des dysfonctionnements similaires par un retournement de la pulsion de mort contre soi. C'est pourquoi les grands traumatisés sont souvent dans le manque de respect vis-à-vis d'eux-mêmes, le manque d'estime, l'absence de soin de soi. Et que cela leur cause du tort à tous les niveaux tant qu'ils n'ont pas verbalisé et conscientisé leur état par l'intermédiaire d'un praticien ou d'une relation quelconque qui les reconnaît dans leur souffrance en leur permettant de dépasser tout cela en prenant soin d'eux (tout comme les orphelins roumains). Ils se défendent contre la psychose (angoisse de mort, angoisse de la naissance, régression ultime du psychisme humain) et cela leur provoque toute une série de troubles qui peuvent varier d'un individu à l'autre.

Nous sommes entre amour et haine, entre vie et mort à chaque instant, comme le nourrisson face à l'objet partiel du sein maternel. Le 1 ou le 0, la présence ou l'absence, le bien ou le mal, la binarité intrinsèque du psychisme humain, ont déjà été ressentis dans le manichéisme, le zoroastrisme, le mazdéisme, et toutes les religions abrahamiques. Ainsi que par Georges Boole qui a écrit "The laws of thought" qui réduit la pensée à une mécanique binaire en étant à l'origine de l'électronique, l'informatique, l'intelligence artificielle. Ainsi que par le psychologue Skinner qui a théorisé la conditionnement opérant positif et négatif, donnant naissance aux thérapies cognitivo-comportementales (TCC).

Nous sommes intégralement déterminés et sommes des algorithmes perfectionnés, rien de plus. Nous sommes les jouets des structures du sens, parmi lesquelles nous faisons des choix pas toujours conscients, ayant leur source dans notre intelligence et notre estime de nous-mêmes, nos traumatismes, qui nous permettront inconsciemment de choisir la vie ou la mort et donc d'agir dans le monde, de construire, de s'engager dans l'amour des autres, ou de rester bras ballants, de boire une bière, de fumer une cigarettes, d'engueuler ou agresser les autres, de devenir criminels ou délinquants, etc.

La seule énigme c'est la nouveauté. D'où vient-elle ? D'où vient la créativité, l'apparition de nouveaux comportements, de nouvelles moeurs ? Il y a les erreurs d'imitation, qui peuvent introduire des comportements nouveaux (tout comme la vie est une accumulation d'erreurs de recopie de l'ADN), et la recomposition originale d'objets puisés au sein des idéalités des structures du sens créant des liens inédits, de nouveaux concepts. Mais dans le fond tout a déjà été dit. Le monde est vieux. Et nous disons tous la même chose fondamentalement : cet inconscient archaïque, le plus archaïque qui soit, l'unus mundus, est cette connexion unique qui nous rassemble et nous divise, que nous nommons parfois Dieu, parfois la matière, parfois la Vie, parfois la Volonté, et qui est présent dans toutes les cultures et philosophies tout en en étant la pierre de touche. Il est l'origine de tous les concepts.

Je suis toutefois conscient que cette théorie de l'esprit et de l'action psychosociale est inédite et peu répandue, y compris parmi les psychologues ou psychiatres. Advienne que pourra. Que me croie qui le veut :D

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Il y a 6 heures, Blaquière a dit :

"Confirmé en outre par la mécanique quantique"

Non ! :) Comme on la comprend mal, on la sent mal, cette mécanique quantique et quelle ne relève pas de notre expérience quotidienne, elle en prendrait parfois ces aspects ésotériques !  Je pense que l'esprit -notre esprit- même si on le comprend mal lui aussi, n'a rien à voir avec elle (la réalité quantique). Au feeling, je ne le sens pas, il s'agit d'autre chose qui se passe à une autre échelle plus macroscopique que le quantique, Comme celle des électrons ou d'une électricité "biologique" ! Mais je peux me tromper...

Après que le sous bassement quantique du monde, de tout ce qui existe, soit quantique, oui, mais pas plus notre esprit que nos os ou les feuilles des arbres et... la fonction chlorophyllienne. En tout cas au même niveau.

 

et le fait que le big-bang en tant que concept ne soit psychologiquement que la projection de notre propre naissance sur l'univers extérieur.

Entièrement d'accord !

Je suis intimement persuadé que la physique peut se ramener à la psychologie par l'intermédiaire de la machine de Turing.

Certaines analogies ne trompent pas : l'analogie entre la libido, l'énergie sexuelle, la pulsion de vie ou la pulsion de mort, et l'énergie / l'entropie en thermodynamique par exemple.

La naissance avec le big-bang.

La division observateur/observé de la mécanique quantique et l'accès à la fonction symbolique du nourrisson.

L'opposition entre ciel (théorie de la relativité générale) et terre (mécanique quantique), également présente dans la mythologie grecque (Ouranos et Gaïa), dont l'unité est impossible à réaliser et confirmer par l'expérience puisqu'à l'origine du monde.

Les mathématiques et la physique peuvent donc se réduire à l'exécution d'un programme dans une machine de Turing, le big-bang étant les entrées et la mort thermique étant la sortie.

etc. etc.

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Invité lumic
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Le 28/02/2023 à 08:52, zenalpha a dit :

M'est idée que la compréhension de l'ego est une porte de lecture du monde.

Soit on lit le monde au travers son ego et sa mort correspond en effet à une tragique fin empreinte de folie.

Soit on lit son ego au travers du monde et sa vie est un cadeau empli de sens qu'il vaut mieux honorer

Parce qu'entre le rejet de sa condition et de sa mort et la célébration de sa condition et de sa vie, rien n'aurait de sens si nous ne le donnions pas qu'il soit fictif ou réel.

Si l'univers est un univers bloc ou passé présent et futur coexistent dans une histoire pré écrite, de l'illusion d'avoir une certaine liberté nait le sens.

Si le futur est un néant sur lequel l'inertie du monde peut-être infléchie par nos actions, il y a nécessité de responsabiliser ses actions

Dans les 2 cas il y a passivité ou principe d'action, victimisation ou prise à partie 

A chacun son choix.

Je trouve que c ' est une très belle réponse à la question posée ...

Une réponse qui a mon sens fait énormément de bien car il y ' a vraiment dans celle ci toute l ' impulsion et la capacité à toujours vouloir faire mieux sans se prendre la tête ...

Comme ci l n esprit pouvait de nouveau créer libre de toute contrainte ...

Si le monde semble figé , condamné à plus ou moins long terme il n ' y a finalement rien de très grave ...

Puisque en toute fin il y ' a sans doute aussi de quoi caresser le merveilleux ...

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Membre, 125ans Posté(e)
diffn Membre 830 messages
Forumeur expérimenté‚ 125ans‚
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Toutes nos actions proviennent du devoir et ils sont le fruit d’un modèle de société, que nous les pratiquions d’une bonne ou mauvaise manière. Ce qui nous ramène à la moralité, Selon Kant, elles ne se voient pas dans le comportement extérieur et la conséquence est que des exemples visuels, en morale n’existent pas. Car l’action n’est pas morale en soi, c’est le mobile qui définit la moralité de l’action. Nous agissons par devoir ou conformément au devoir et le mobile du devoir est le devoir lui-même. Tu peux faire une action pour faire un devoir avec plaisir, mais le devoir n’est pas le plaisir.

Le devoir peut être accompli avec plaisir, mais ne doit pas l’être par plaisir. Une action immorale va contre le devoir par penchant ; une action morale accomplit le devoir nécessairement par devoir, accessoirement avec plaisir, jamais par plaisir. Le verbe devoir montre bien, que tu dois faire un devoir, c’est un pan de ta liberté qui est remise en cause, et ma liberté c’est de faire ce que je veux, selon ma volonté à moi et non d’autrui, le mot devoir est donc contraignant, et pourtant nous l’accomplissons. En ce moment même je suis entrain de suivre ma liberté par penchant, alors que j’ai des devoirs à faire.

Ce qui nous mène vers la volonté, cette dernière est en mouvement continuels entre penchant et principe et ce dernier donne des ordres à la volonté, alors que le devoir ne doit pas recevoir des ordres par les principes ou les penchants, il doit les recevoir de la moralité. Toute personne peut être morale et toute personne peut faire son devoir. Le mobile de la volonté bonne n’est pas un but à atteindre, mais un principe à respecter.

 

La loi universelle est l’absence de mensonge, personne ne doit mentir, si quelqu’un déroge à cette règle, nous pourrions le repérer. Si je décide de dire la vérité dans ce monde de mensonge, je ne serais jamais pris au sérieux, puisque personne ne me croirait. Donc le critère de la moralité d’une action est universel. Si nous prenons comme modèle le mensonge, il est vain de vouloir dire la vérité et vice versa.

La volonté morale est donc libre, autonome, par conséquent la liberté dans les actions est libre, et sans liberté il est impossible d’avoir des comportements moraux. Tu es libre de voler (c'est une action) une personne, de lui prendre son portefeuille et de filer. Mais si tu n’as pas cette possibilité de le faire, la liberté de le faire, tu ne peux pas savoir si tu possèdes une moralité, c’est le fait de voler ou ne pas voler qui détermine ta moralité. C’est la liberté qui rend possible la réalité de la moralité, mais c’est la moralité qui rend possible la connaissance de notre liberté. Un cercle vicieux.

Là nous reconnaissons les fondements de la morale, ce n’est point la religion, c’est la raison, la foi n’a rien à voir dans ce cas tu agis selon ta raison, encore un mot subjectif. Les actions que nous faisons, sont des méthodes de perfectionnement de notre subjectivité qui est l’âme, pour qu’elle devienne esprit. Tout est subjectif que nous le voulions ou non, nous ne connaissons rien dans ce domaine. La bonne volonté est tout simplement la pureté de l’intention. Cette notion est donc la base de la loi morale et de nos actions.

Le sujet est subjectif et il est vain de vouloir le démontrer scientifiquement parlant.

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