Les robots deviendront-ils nos amis ?

L’informaticien Joseph Weizenbaum a mis au point en 1966 un chatbot baptisée Eliza. Eliza reformulait systématiquement les propos de son utilisateur sous la forme de questions, et lorsqu’elle ne trouvait pas comment le faire, elle affichait le message : « Je vous comprends. » Or Weizenbaum découvrit que certains des utilisateurs d’Eliza en devenaient dépendants émotionnellement : ils passaient beaucoup de temps avec elle aux dépens de leurs relations sociales habituelles. Et quand il leur demandait pourquoi, ils répondaient qu’ils avaient l’impression que la machine les « comprenait ». Weizenbaum appela ce phénomène « l’effet Eliza »1.

Or des études récentes montrent que les robots physiques, par le pouvoir qu'ils ont de captiver les interlocuteurs par leur présence mobile dans l'espace, suscitent chez les usagers des sentiments beaucoup plus intenses que de simples programmes conversationnels. Si, de surcroit, la machine est socialement intelligente et parvient à détecter les émotions humaines et à les simuler en retour, ces émotions deviennent facilement partagées par l'humain2.

Et vous, seriez-vous plutôt enclin à accorder de l'intérêt, à éprouver de l'empathie voire de l'attachement pour un robot qui parviendrait à simuler de façon suffisamment convaincante la psychologie et le comportement humains ?

Ce serait la grande illusion.

Utiliser une machine comme support à nos sentiments.

Mais au final, ne faisons pas parfois cela aussi partiellement avec les humains ? Des relations un peu hypocrites, ou l'autre importe parfois moins que l'image qu'il ne renvoie de nous (attention, je ne résume absolument pas les relations humaines a cela, bien évidemment, mais c'est aussi une composante. Surtout pour les narcissiques ou autres égocentriques).

Sinon, c'est le genre d'idées où je me dis : mais pourquoi ? Pourquoi vouloir à tout prix inventer cela ? 

Pourquoi chercher à mimer l'homme où à le remplacer, comme si l'intérêt n'était que dans l'auto-satisfaction émotionnelle, coupé de l'autre ?

... Mais dans le même temps ... je dois avouer que cette opposition sur le principe cache une certaine fascination pour le concept. Je fais parti des relous qui peuvent réfléchir à haute voix (bon, quand y'a personne autour), pour trouver la solution d'un problème par exemple... Se dire que l'on peut faire cela en tenant une conversation avec une machine qui en plus est apte à avoir en retour un propos pertinent, qui a accès à une connaissance que nous n'avons pas, etc ... Et en sachant que nous humaniserions cette machine, en faisant une sorte de création, une sorte d'extension de notre personnalité, une cristallisation de nos habitudes aussi.J'avoue qu'il y a un aspect  malgré tout séduisant. 

Mais ce ne serait évidemment pas de l'amitié, le terme est totalement impropre. Ce serait davantage une sorte de compagnie, comme peut l'être un bouquin par exemple.

il y a 37 minutes, Pheldwyn a dit :

Sinon, c'est le genre d'idées où je me dis : mais pourquoi ? Pourquoi vouloir à tout prix inventer cela ? 

Pourquoi chercher à mimer l'homme où à le remplacer, comme si l'intérêt n'était que dans l'auto-satisfaction émotionnelle, coupé de l'autre ?

Au Japon, des robots compagnons sont déjà utilisés dans la prise en charge des personnes dépendantes, particulièrement les personnes âgées du fait du vieillissement de la population. De même, la Commission Européenne finance des programmes de recherche en vue d'intégrer des robots à l'environnement des personnes en perte d'autonomie. Selon le journal Les Échos, les résultats sont plutôt encourageants, et beaucoup de participants à ces expérimentations trouvent un réel intérêt à la compagnie de ces machines, notamment pour rompre avec la solitude.

il y a 16 minutes, Éphron a dit :

Au Japon, des robots compagnons sont déjà utilisés dans la prise en charge des personnes dépendantes, particulièrement les personnes âgées du fait du vieillissement de la population. De même, la Commission Européenne finance des programmes de recherche en vue d'intégrer des robots à l'environnement des personnes en perte d'autonomie. Selon le journal Les Échos, les résultats sont plutôt encourageants, et beaucoup de participants à ces expérimentations trouvent un réel intérêt à la compagnie de ces machines, notamment pour rompre avec la solitude.

Oui, j'ai pensé également à cette situation.

Par contre, là où c'est desespérant, ce serait d'y voir une "solution" à la solitude, et de ne plus s'en préoccuper. Ce ne peut être qu'un palliatif.

Je pense que ça fait longtemps que les robots existent et que du monde font ça, l'amitié avec robot.

L'affect s'impose aux monuments, aux lieux, à tout ce qui crée l'émotion.

Il y a 8 heures, Éphron a dit :

 et lorsqu’elle ne trouvait pas comment le faire, elle affichait le message : « Je vous comprends. »

C'est ce que fait un psychanalyste.

Citation

Et vous, seriez-vous plutôt enclin à accorder de l'intérêt, à éprouver de l'empathie voire de l'attachement pour un robot qui parviendrait à simuler de façon suffisamment convaincante la psychologie et le comportement humains ?

Oui.

Non, certainement pas avant trés longtemps.

Et la raison en est que toute la technique, le "progrés" est détournée au profit de la classe dirigeante, des "puissants".

il y a 46 minutes, korvo a dit :

C'est ce que fait un psychanalyste.

Bah, il me semble que c'est ce que nous faisons tous un peu lorsque nous sommes face à une personne en détresse et que nous manquons de mots pour l'apaiser.

Sinon, les robots psy existent déjà, ils ont même leur application pour smartphone.

il y a 53 minutes, korvo a dit :

Oui.

Ça ne me surprend pas tellement de toi.

Moi aussi, je crois, à condition que le robot en question fasse preuve de plus d'intelligence, de créativité et de bienveillance que la moyenne des humains. Ce qui, tout bien considéré, ne serait pas trop demander... 

il y a 10 minutes, hell-spawn a dit :

Non, certainement pas avant trés longtemps.

Et la raison en est que toute la technique, le "progrés" est détournée au profit de la classe dirigeante, des "puissants".

 

Vous voyez les robots comme un instrument de domination dans les mains des puissants ?

il y a 2 minutes, Éphron a dit :

Vous voyez les robots comme un instrument de domination dans les mains des puissants ?

Comme toute la technique, c'est d'abord aux puissants qu'elle sert, quand elle n'est pas directement instrumentalisée par eux.

D'ailleurs ça commence trés souvent par l'industrie militaire.

à l’instant, hell-spawn a dit :

Comme toute la technique, c'est d'abord aux puissants qu'elle sert, quand elle n'est pas directement instrumentalisée par eux.

D'ailleurs ça commence trés souvent par l'industrie militaire.

C'est tout-à-fait exact. Mais, pour ce qui est des robots compagnons, en quoi trouvez-vous qu'ils sont au service des dominants ?

Il y a 9 heures, Éphron a dit :

Et vous, seriez-vous plutôt enclin à accorder de l'intérêt, à éprouver de l'empathie voire de l'attachement pour un robot qui parviendrait à simuler de façon suffisamment convaincante la psychologie et le comportement humains ?

Non, j’aurais trop conscience qu’il s’agit d’un mauvais mélange d’animal de compagnie, d’enfant qui ne deviendra jamais mon égal, de sociopathe répétant en boucle « je te comprends » quand il ne sait quoi répondre, et de mentalité d’esclave. Ce qui ne veut pas dire que je n’en utiliserai pas.

à l’instant, Éphron a dit :

C'est tout-à-fait exact. Mais, pour ce qui est des robots compagnons, en quoi trouvez-vous qu'ils sont au service des dominants ?

Je ne me suis pas sérieusement penché la dessus, mais il y a des effets pervers ou pernicieux dans beaucoup de choses.

Il y a 1 heure, Éphron a dit :

...Ce qui, tout bien considéré, ne serait pas trop demander...

Voilà, c'est exactement à quoi je pense.

mon alarme est mon ami et mes caméras de surveillances aussi  , elles me protégent 

Il y a 1 heure, hell-spawn a dit :

Comme toute la technique, c'est d'abord aux puissants qu'elle sert, quand elle n'est pas directement instrumentalisée par eux.

D'ailleurs ça commence trés souvent par l'industrie militaire.

Ce n'est pas une règle générale, beaucoup de technologie, je dirais même 90% das la technologie web, c'est de l'opensource, développé par des ados dans leurs garages.

Et même au niveau matériel il y a de l'open source, dans le côté électronique, Raspberry Pi et l'Arduino. Il existe même des raptors (moteur de fusée) en open source, et certains ont même été fabriqués et testés.

il y a 1 minute, korvo a dit :

Ce n'est pas une règle générale, beaucoup de technologie, je dirais même 90% das la technologie web, c'est de l'opensource, développé par des ados dans leurs garages.

Et même au niveau matériel il y a de l'open source, dans le côté électronique, Raspberry Pi et l'Arduino. Il existe même des raptors (moteur de fusée) en open source, et certains ont même été fabriqués et testés.

Oui mais ça ce ne sont que des déclinaisons mineures.

Hors de question d'accepter un jour chez moi un robot humanoïde, sa présence me glacerait, m'effraierait (oui j'avoue, j'ai vu le film "I, robot"). 

Il y a 2 heures, Passiflore a dit :

Hors de question d'accepter un jour chez moi un robot humanoïde, sa présence me glacerait, m'effraierait (oui j'avoue, j'ai vu le film "I, robot"). 

Qu'est-ce qui vous ferait si peur chez un robot ?

Le 29/03/2022 à 13:03, hell-spawn a dit :

Je ne me suis pas sérieusement penché la dessus, mais il y a des effets pervers ou pernicieux dans beaucoup de choses.

Comme le fait que des robots puissent se substituer à la main d’œuvre humaine ou les problèmes liés à la sécurité et à la confidentialité. Mais ce ne sont pas des problèmes nouveaux, ils se posent déjà actuellement.