Haillons d'écriture

Je mettrais là quelques essais d'écriture jamais finis, abandonnés mais que je ne parviens pas à abandonner totalement. Peut-être sauront-ils en inspirer certains pour une suite ailleurs.

RÊVE ERRANT


Je m’arrêtai au bord du précipice et me concentrai.
J’avais aussi rêvé ce moment là.
Où s’arrêterait le rêve déjà vécu ?
Pourquoi ne pouvais-je pas savoir avant de le rêver que je l’avais déjà rêvé?
Pourquoi devais-je lire chaque mot de chaque page avant d’avoir la certitude que je l’avais déjà lue ?.
Pourquoi n’y avait-il pas eu, dans la neige, pour me guider, me rassurer, l’empreinte de mes pas mille fois imprimée. Comme une mémoire glacée, certes, mais une mémoire tangible ?

Je me retournai. Les empreintes du rêve présent avaient déjà disparu…
Mon rêve était en équilibre : Plus de passé déjà (d’où venais-je?) et pas encore d’avenir…
J’eus envie de pleurer.
Je souris. Ça aussi… je savais.

Tantale d’un temps suspendu , je n’avais même pas la chance de connaitre ce dont je serais éternellement assoiffée.
Devais-je m’arrêter ? Renoncer ?
L’avais-je déjà fait ? Tomber à genoux, là ?
Et ?...
Et quoi ?
A mes pieds, le fond du précipice était invisible. C’eût été trop simple, j’aurais eu le choix : Avoir envie ou pas.
Une couverture d’ouate brumeuse remplissait le vide.
Seul, ne palpitait que l'exigence du choix.
Sauter à la page suivante pour savoir ? Et s’apercevoir, lassée, que je savais déjà.
Marquer la page? Sachant que je devrais relire le début pour la retrouver?

La couverture vaporeuse et compacte montait à ma rencontre. Me faisais-je trop attendre ?

Soit! ,........... ON attendrait…

Et bien tu retravailles la mise en page et tu en fais un recueil de poèmes en prose ..

Me v'là promue au rang de forumeur "accro", dis-donc! Pourrais-je solliciter qu'on ajoutât un "c" à la fin d'accro, siouplait, je touverais ça plus "personnalisé" et plus conforme! Merci, même si non!

il y a 8 minutes, Sittelle a dit :

Et bien tu retravailles la mise en page et tu en fais un recueil de poèmes en prose ..

Bah, je n'en suis qu'au stade de la redécouverte! Pas certain que ça aille beaucoup plus loin...

REVISSIMOQUE

Elle regarda la porte qui se refermait au loin. Le rayon de lumière qu'elle autorisait encore -pour combien de temps?- tremblait en s'accrochant au mirage de poussière si fragilement visible. 

Elle s'efforça de ne plus regarder dans cette direction. Si elle voulait essayer de s'en sortir, il fallait que ses yeux se soient exercés à l'obscurité avant qu'elle ne lui soit imposée. Et cette issue là, toute lumineuse qu'elle lui apparût encore, tellement attractive, elle se devait désormais d'essayer de l'ignorer. 

Les éboulis bloquaient définitivement le passage, au-delà de cette porte, pour elle, elle le savait. Les planches frémissaient encore, quelquefois, au souffle venu de là-bas et la fraîcheur se frayait encore de minuscules passages malgré les rochers implacables mais, l'espoir d'une évasion de ce côté était vain et l'entretenir ne serait que mensonge morbide, une sorte d'invitation au suicide différé mais inexorable. 

Elle s'était bien battue, pourtant, tant qu'elle y avait cru, tant elle y avait cru, à la possibilité de continuer, même par là. A la certitude de ne pas s'être trompée sur les révélations inattendues de l'existence du Trésor et de l'évidence tracée du chemin à suivre. 

Depuis quand était-elle seule?...

Il y avait eu une Révélation, lui semblait-il... Une autre présence.
Et la route s'était ouverte, évidente, désormais tracée...  Comme si, ce monde perdu ailleurs, n'avait pu se matérialiser ici, que par cette rencontre, cette collision improbable. 

Premiers habitants d'un territoire vierge, ils y avaient planté dans le vertige solide d'une insouciance enfantine, les pavillons colorés de l'appropriation insolente et incontestable. 

Mais, ils étaient arrivés à la montagne... 

Lequel des deux avait généré cet obstacle dans le décor... Diffus, encore, certes, mais visible? Incongru, déplacé, importun. 

Ils étaient donc ainsi revenus sur la terre banale des Autres. La trouvant moins hospitalière, concrètement hostile, jalouse. Mais ils avaient continué à avancer. Moins sûrs, plus hésitants, moins... seuls au monde...

Et ils étaient entrés sous la montagne, sentant son poids oppresser leur légèreté...

Puis, elle était restée seule. Avait laissé, confiante, la lumière s'éloigner.

La lueur reviendrait, elle le savait. Les mains qui l'emmenait étaient aussi sûres que les siennes...

...

Elle se réveilla au matin d'une nuit qui semblait avoir duré des années. Elle sourit. Encore un rêve, à la mords-moi-l'imagination. De l'or sur des nuages, la rencontre des dieux (ça c'était chouette!; ça, faudrait qu'elle se rappelle, elle pourrait en faire un conte, un jour)

Elle s'ébroua! Comment pouvait-on, à ce point, s'éloigner des réalités. Crédule, funambule magiscule!

RIDICULE!

Guénolé Zégaut, Psy.
 

Il avait été facile d'échapper aux détrousseurs d'âmes.
Facile.
Elle avait depuis longtemps adopté des chaussures de pensée silencieuse, ou si elles ne l'étaient pas à l'origine, elles l'étaient devenues. Et elle avançait sans crainte se tenant à l'écart de tous les combats dont s'entretenait la folie humaine.

Elle portait le fardeau de la conscience. L'avait-elle toujours porté?
Non, il semblait qu'elle eût fait son apprentissage en individu  « normal » : une éducation, des enseignements, des volontés, des désirs, des appréciations, des jugements... de l'initiation à la justification des combats. Elle en avait menés, adoptant cependant, dès l'origine les règles du combat solitaire, avait lutté pour préserver et défendre ce qu'elle reconnaissait de l'innocence bafouée.
 
Elle savait observer et écouter mais ne parlait plus désormais par réflexe social . Elle avait étendu le sentiment de vanité et d'inutilité des propos à la quasi-totalité des paroles échangées.

Encore, reconnaissait-elle l'heureux hasard personnel du lieu de sa naissance : un pays de « liberté » ou les guerres ne se menaient qu'à coups de mots plus ou moins convaincants. Elle évoluait dans un pays où ne sévissait que la loi du plus fort ... en gueule. Un pays où même la misère pouvait être « intellectualisée » et fournir matière à thèses profondes pour peu qu'un Mirabeau de passage en lève l'étendard pour lui rendre un honneur dénié. Un pays où l'on déblatérait sur tout et sur rien pour "occuper" l'espace et le temps dans l'inconscience crasse de la stérilité pérenne des débats.

Elle sourit, consciente de sa propre forfaiture. Son savoir extra-normal ne lui aurait pas suffi à survivre décemment dans cette humanité auto-phagocytée par la puissance insidieuse de l'ego-résonnance. Elle avait sciemment détourné sa connaissance de l'origine essentielle du mal, la sachant hors de portée de la compréhension ordinaire.
Mais elle se servait de ce savoir pour vivre « normalement » et ce faisant, elle l'utilisait pour ce qui lui semblait « bien ». Si ce n'était la guérison, au moins, l'accompagnement efficace vers le « mieux » des individus qu'elle recevait de 9H00 à 18H00, cinq jours par semaine, hors vacances et jours fériés (elle sourit encore : la conformité avait ses avantages...).

Il lui restait la satisfaction de l'auto-persuasion du « non-mal ». Son savoir lui permettait de savoir jauger exactement de la meilleure solution au problème de tous ces gens confiants convaincus par les lettres d'or de son enseigne... :

« Guénolé Zégaut
Psychanalyste »

EVE

Eve était une salope (*)!
Avec évidemment toute la confraternité (consorrorité, conshorreurité...) totalement assumée que je puis éprouver pour LA PREMIERE, seule devant le choix originel...

Mais laissez-moi plutôt vous dévoiler quel fut, à mon avis, réellement ce choix... :

Le serpent cilla et siffla (eh oui! ça commence, la dégringolade des idées reçues : le serpent avait des cils!!!)

- Bon! tu te magnes le train, on n'a pas l'éternité. Tu la croques ou pas, cette pomme...?
- Ben, j'ai pas trop faim...
Cela dit, je comprends bien que c'est important pour la suite. Histoire de fournir, si je croque, à l'humanité privée du paradis perdu par ma faute, du grain à moudre pour faire passer dessus l'eau de l'illumination illusive.

- Hein?

- Laisse tomber. Dis, pourquoi tu me la proposes à moi, la foutue pomme?

- Ben, l'autre gros dormait, et j'sais pas... j'l'aime pas trop. On voit bien que Dieu a commencé par lui. Il a pas l'air bien fini...

- Ta gueule! Il est gentil et innocent. t'as bien fait de me réveiller moi! Il aurait croqué sans réfléchir et les fils d'Adam ne sont pas armés pour supporter l'anathème corrolaire.

- Hein?

- Rien. Parlons peu, parlons bien. Si je croque là-dedans, je pose mes conditions...


(à suivre... peut-être...)


(*) Quand je dis Salope, souvent, ça n'a rien de péjoratif, au contraire...  S'y glisse de l'admiration devant ce qui est osé avec intelligence, applomb et humour.

Il y a 2 heures, Elfière a dit :

Me v'là promue au rang de forumeur "accro", dis-donc! Pourrais-je solliciter qu'on ajoutât un "c" à la fin d'accro, siouplait, je touverais ça plus "personnalisé" et plus conforme! Merci, même si non!

 

Normalement, tu vas dans "paramètre" puis dans "titre" et tu peux faire ça.

Il y a 2 heures, Doïna a dit :

Normalement, tu vas dans "paramètre" puis dans "titre" et tu peux faire ça.

Paramètre de quoi? J'ai jamais été fut-fut dans les bidouilles. Je te remercie malgré tout de ta tentative d'aide.

Il y a 1 heure, Elfière a dit :

Paramètre de quoi? J'ai jamais été fut-fut dans les bidouilles. Je te remercie malgré tout de ta tentative d'aide.

En haut à droite, cliquer sur ton pseudo, une liste s'affiche, descend jusqu'à paramètres et clique sur paramètre du compte, sur la page qui s'affiche tu regardes dans le carré à droite et tu cliques sur modifier le profil, tu descends jusqu'à informations personnelles et dans titre tu inscris forumeur accroc (ou forumeuse accroc, ou ce que tu veux). Pour finir tu enregistres.

il y a 28 minutes, Doïna a dit :

En haut à droite, cliquer sur ton pseudo, une liste s'affiche, descend jusqu'à paramètres et clique sur paramètre du compte, sur la page qui s'affiche tu regardes dans le carré à droite et tu cliques sur modifier le profil, tu descends jusqu'à informations personnelles et dans titre tu inscris forumeur accroc (ou forumeuse accroc, ou ce que tu veux). Pour finir tu enregistres.

Merci!

Il y a 23 heures, Elfière a dit :

EVE

Eve était une salope

Bonjour,

j'aime bien le concept, même avec les "restrictions" que tu invoques ...

tu connais mon penchant pour une certaine irrévérence des idées ...

Que tu devienne accro"C", tu n'aurais pu être qu'Adam... alors que tu es sourires...

croc la pomme a belles dents... 

SPIRALE

Tes pensées s'alourdissent

S'engluent dans les Abysses

D'un puits languide et lisse.

Tu pries pour que jaillisse

La fin du maléfice

Qu'un éclair, enfin, crisse

Que la lumière s'y visse

Incisive et propice

Et lave les artifices

Des riens qui rebondissent,

Au flanc du précipice

De l'enfer qui s'immisce

Où lentement tu glisses...

Que la vie ressurgisse

Entre fleur et épice

Entre sel et mélisse

Entre miel et réglisse

Entre amour et malice

Mêlés dans un calice

Où tu boiras, complice

Pour que ta Mort se trisse ! (*)

* Finir sur ce genre de pirouette, c'est moyen, mais j'ai pas pu m'empêcher!