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ce que l'on ressent , le ressenti est la boussole pour un être vivant .


vapo20

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Membre, 70ans Posté(e)
Don Juan Membre 3 204 messages
Forumeur vétéran‚ 70ans‚
Posté(e)
Le 14/11/2021 à 22:19, Dompteur de mots a dit :

Il y a un lien à faire avec ce que dit Anna Levine ici: est-ce que le moi-spectateur peut réduire l'émotion à laquelle s'identifie le moi-acteur ?

Ce qui est sous-jacent à cette question de l'émotion non indépendante de la pensée est la capacité de changement, si la pensée (l'ensemble des activités mentales) ne joue pas un rôle déterminant dans la production hormonale sur laquelle se source l'émotion, il n'y a pas de possibilité de changement, toute décision de changement se prendra dans la "machinerie" mentale. La pensée est objet du mental, un objet de mille formes différentes mais servant le même maître, le maître de l'entendement.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Le 15/11/2021 à 06:59, Don Juan a dit :

La vibration est, je le crois, un support à toutes les formes de message, elle touche en nous des régions sensibles au vibratoire, mais la réaction émotionnelle se fondera sur un décodage qui aura fatalement lieu qu'on en soit conscient ou non.

Oui. De nouvelles distinctions deviennent nécessaires à ce point-ci. En fouillant un peu j'ai trouvé ce schéma posté sur un blogue:

En somme, l'affect comme "vibration brute", pour utiliser notre lexique provisoire. Le sentiment comme dérivation consciente de l'émotion, ce qui va dans le sens d'Anna Levine. Et finalement, la position intermédiaire de l'émotion, qui rend bien compte de son ambiguïté et de la difficulté que nous avons à mettre le doigt dessus.

On peut situer la question du topic là-dedans: est-ce que notre être est essentiellement orienté en amont du traitement conscient que nous faisons de notre propres états ? Je me rends compte aussi que cette question recoupe étroitement celle de l'existence du libre-arbitre.

Le 15/11/2021 à 06:59, Don Juan a dit :

je comprends que la réduction est une approximation grossière, mais serons-nous un peu d'accord en disant que ce qui se passe entre l'arbre et moi dépasse tout ce que je peux en penser intellectuellement (donc en réduisant) et malgré tout que tout ce qui se passe entre l'arbre et moi n'aura d'existence en ma conscience que par l'activité mentale particulière qui se mettra en œuvre dans cet instant ?

L'arbre peut provoquer en moi des émotions qui vont m'habiter et qu'éventuellement, je pourrai par exemple exprimer sous une forme poétique. Une partie de ma relation avec l'arbre a existé en moi de façon inconsciente (ou préconsciente) et il a fallu qu'un travail se déroule en moi pour que cette partie émerge et en vienne à avoir une existence consciente. Et encore: on en revient à ce que je disais plus tôt, à savoir que cette existence consciente n'est qu'une évocation d'un contenu émotif.

Le 15/11/2021 à 06:59, Don Juan a dit :

Ok, j'entends, mais je n'accorde pas les mêmes sens, donc les même processus à ces mots à ce cher Kierkegaard, j'espère qu'il ne m'en voudra pas trop.

Quelle outrecuidance !

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Le 15/11/2021 à 07:12, Don Juan a dit :

Ce qui est sous-jacent à cette question de l'émotion non indépendante de la pensée est la capacité de changement, si la pensée (l'ensemble des activités mentales) ne joue pas un rôle déterminant dans la production hormonale sur laquelle se source l'émotion, il n'y a pas de possibilité de changement, toute décision de changement se prendra dans la "machinerie" mentale. La pensée est objet du mental, un objet de mille formes différentes mais servant le même maître, le maître de l'entendement.

Pourquoi parles-tu de "l'émotion non indépendante de la pensée" ? Personne ne conteste que l'émotion a partie liée avec la pensée.

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Membre, 70ans Posté(e)
Don Juan Membre 3 204 messages
Forumeur vétéran‚ 70ans‚
Posté(e)
Le 16/11/2021 à 01:05, Dompteur de mots a dit :

Pourquoi parles-tu de "l'émotion non indépendante de la pensée" ? Personne ne conteste que l'émotion a partie liée avec la pensée.

Je me suis mal exprimé en effet, ce que je voulais dire c'est qu'il est important de comprendre que l'émotion dépend de la pensée : j'aime si je pense que c'est aimable, j'ai peur si je pense qu'il faut avoir peur, etc, cela ne semble pas évident lorsque la pensée est programmée et sous-jacente, mais si ce n'était pas le cas, le changement serait impossible, nous resterions tels que nous sommes à la naissance.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 487 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Je ne sais pas si mes émotions dépendent de ma pensée ou si mes pensées reagissent, accueillent et analysent mes émotions.

Me concernant ça irait plutôt en ce sens même si on peut travailler ses émotions et peut-être les transformer en sentiment dans la durée et conscientisée

Je ne vois pas mes ressentis comme une boussole mais davantage comme un ampèremetre qui mesurerait une intensité.

Ça ne me dit rien du cap mais ça stimule une atmosphère plus ou moins inconsciemment, des comportements réflexes d'urgence  ou à l'inverse une recherche bien conscientisée pour situer mes comportements réfléchis en réaction 

Et ce qui effraie parfois, c'est que le sentiment nous submerge totalement.

Peut-être parfois faut il alors les laisser nous emporter pour mieux revenir...parfois pas.

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Membre, 70ans Posté(e)
Don Juan Membre 3 204 messages
Forumeur vétéran‚ 70ans‚
Posté(e)
Le 16/11/2021 à 12:56, zenalpha a dit :

Je ne sais pas si mes émotions dépendent de ma pensée ou si mes pensées reagissent, accueillent et analysent mes émotions.

Me concernant ça irait plutôt en ce sens même si on peut travailler ses émotions et peut-être les transformer en sentiment dans la durée et conscientisée

Je ne vois pas mes ressentis comme une boussole mais davantage comme un ampèremetre qui mesurerait une intensité.

Ça ne me dit rien du cap mais ça stimule une atmosphère plus ou moins inconsciemment, des comportements réflexes d'urgence  ou à l'inverse une recherche bien conscientisée pour situer mes comportements réfléchis en réaction 

Et ce qui effraie parfois, c'est que le sentiment nous submerge totalement.

Peut-être parfois faut il alors les laisser nous emporter pour mieux revenir...parfois pas.

:)

 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 487 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Le 16/11/2021 à 13:10, Don Juan a dit :

:)

 

Le non attachement dans le constat de l'impermanence, fondamentalement bouddhiste... comme l'est le même constat du relais du stoïcisme en occident 

L'attention sur le temps présent puisque lui seul est réel pour nous : ici et maintenant 

Se mettre en colère n'est pas un acte conscient sans instruction de notre part, sans reprise de contrôle de notre part.

Et néanmoins, un maître bouddhiste reste t'il toujours zen voire Zenalpha ?

L'émotion reste ce qui met l'esprit en mouvement (emovere en latin, remuer, ébranler) et à moins d'avoir un encephalogramme plat, l'émotion est là

La vie monastique (monos = seul) préserve de cet environnement sensé être entièrement sous contrôle 

Le contrôle, c'est aussi le passage des ondes béta aux ondes alpha par la méditation et peut-être aux ondes théta par l'hypnose, un ralentissement entrainé de la fréquence des ondes émises par le cerveau 

Mais le cerveau n'arrête jamais et si l'orage passe, il faut savoir s'en détacher ici et maintenant 

On peut aussi s'en servir mais la voie du guerrier est une voie de sacrifice et d'equilibre 

Nous avons tous les choix

 

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Membre, Posté(e)
MelleNoir Membre 4 225 messages
Maitre des forums‚
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Le 16/11/2021 à 18:49, zenalpha a dit :

L'émotion reste ce qui met l'esprit en mouvement (emovere en latin, remuer, ébranler) et à moins d'avoir un encephalogramme plat, l'émotion est là

Si l'émotion met l'esprit en mouvement , c'est donc qu'elle préexiste à la pensée.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/632926/coma-activite-cerebrale

"la médecine pensait jusqu'à aujourd'hui qu'au-delà de la fameuse « flat line », ou l'encéphalogramme plat, il n'y avait plus rien, plus d'activité cérébrale. C'était la mort cérébrale.

Or, des chercheurs de l'Université de Montréal et du Centre médical Reine-Marie en Roumanie ont fait une découverte qui laisse entrevoir une toute nouvelle frontière entre la vie et la mort dans le cerveau animal et humain."

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Membre, Posté(e)
MelleNoir Membre 4 225 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Le 16/11/2021 à 18:49, zenalpha a dit :

le contrôle, c'est aussi le passage des ondes béta aux ondes alpha par la méditation et peut-être aux ondes théta par l'hypnose, un ralentissement entrainé de la fréquence des ondes émises par le cerveau 

Je croyais que le "haut degré de conscience" que l'on observe chez les nonnes en prière ou chez les moins bouddhistes en méditation était relié aux ondes GAMMA (connection locale, dont l'oscillation se situe entre 20 et 80 Hz) ?

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Membre, Posté(e)
MelleNoir Membre 4 225 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Voilà ce que moi j'appelle "l'émotion" plus "intelligente" que le mental.

 

Sadhguru a dit :

"Les pensées et les émotions proviennent de la même source. Les pensées sont des expressions arides du mental. Les émotions sont plus savoureuses. La manière dont vous pensez est la manière dont vous vous sentez."

L'émotion est une vigilance mentale et est dans la non-conscience.

 

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
Membre, Posté(e)
MelleNoir Membre 4 225 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

C'est en commençant à s'exprimer avec des mots que les enfants quittent leur statut d'êtres purement émotionnels. Avant cela c'est la communication intersubjective qui prime. 

Pour exemple les dialogues silencieux entre la mère et son enfant, en connexion, répondant à un sourire par un sourire. D'ailleurs l'expérience du "visage immobile" est devenue classique. On demande  à une mère de ne plus laisser paraître la moindre émotion sur son visage , et cette expérience se termine très vite par les pleurs du bébé, perturbé par la vue d'un masque qui n'exprime plus rien.

Les petits enfants de mères déprimées se collent à elles en permanence (pareil d'ailleurs pour les animaux qui se collent aux personnes qu'ils sentent diminuées) Ce n'est pas une transmission de pensées, mais bien une conversation sans mots entre l'expression des émotions de la mère et l'émoi des enfants, experts eux mêmes pour communiquer leurs émotions à leurs parents.

Voir les travaux d'Eckman connu pour son alphabet émotif universel, les travaux de Goleman, les travaux de Damasio (la conscience n'est pas une entité unique et qui parle de Soi central et de Soi autobiographique, de proto-soi)

l'émotion qualifiée autrefois de "pollution de la raison".

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 487 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
Le 17/11/2021 à 11:30, MelleNoir a dit :

Je croyais que le "haut degré de conscience" que l'on observe chez les nonnes en prière ou chez les moins bouddhistes en méditation était relié aux ondes GAMMA (connection locale, dont l'oscillation se situe entre 20 et 80 Hz) ?

A l'âge adulte, les ondes gamma correspondent à un degré d'excitation important ou de réflexion intellectuelle, béta un niveau normal au quotidien avev un minimum de concentration,  alpha de repos et de calme et de relaxation, la méditation démarre, théta de sommeil profond et de méditation profonde, delta correspond a un quasi coma

En gros

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  • 2 semaines après...
Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

Puisque ce fil mentionnait l’émotion ( comme boussole) c’est sur ce fil que j’écris. 
J’ai toujours eu l’intuition que l’émotion était un socle pour conduire sa vie et prendre des décisions. Mais je n’avais d’argument.

Face à mon intuition il y a la culture chrétienne qui inonde toujours notre monde dit athée. Cette culture dévalorise l’émotion. Cette culture part du principe que l’émotion est instinctuelle, animale donc beurk. Face à cette culture j’ai toujours valorisé l’animalité. ( super beurk). 

En fait les religions en général dévalorisent tout ce qui fait référence à l’animalité. C’est inférieur. L’être  supérieur idéalisé se libère  de l’émotion ( et du sexe en plus chez les catho, bonjour les dégâts).

Ici il y a même des intervenants qui voudraient se libérer du cerveau inférieur et vivre dans la félicité du cerveau supérieur. Là on atteint le comble de l’aliénation.

Mais ces gens là ont pour eux la culture conventionnelle. Et je n’ai jamais vraiment construit des arguments pour les contrer. Après tout dans la vie réelle je me suis imposé professionnellement et avec succès  en m’appuyant sur mes émotions. À cette occasion j’ai remarqué que les puissants de ce monde ne refoulaient pas du tout leurs émotions. Au contraire.

J’ai fini par acheter l’Erreur de Descartes et je note ces remarques de Damasio dans sa préface de 2005.

 « L’émotion participe à la raison, elle assiste le processus de décision. Parfois elle se substitue à la raison avec efficacité grâce à une rapidité d’exécution que n’a pas l’attitude raisonnée. Ainsi la peur, par ses conséquence sur la décision d’action peut plus sûrement sauver la vie que le raisonnement ». A cet égard la peur engendre des actions très rapides : fuite ou combat. J’aimais faire des expertises dans des quartiers dangereux de banlieue. Mes collègues, très collets montés, faisaient dans leur froc: la peur les tétanisait. Moi la peur engendrait le combat ou la fuite : je m’en sortais toujours. Je pus ainsi constater que l’intelligence raisonnée, quand elle prime, est une tare.

Damasio : l’émotion confère la possibilité d’agir intelligemment sans penser intelligemment. Elle intervient dans l’intuition qui permet d’agir ou de penser sans passer par la conscience. L’action est donnée, la pensée est donnée, comme l’avait remarqué Poincaré dans certaines de ses découvertes mathématiques.

Mais il faut un entraînement. Sans l’entraînement, sans l’expérience, sans le traitement judicieux de l’information, l’émotion peut nous planter. Elle plante souvent les jeunes qui n’ont pas encore traité suffisamment d’expériences.

Damasio : le système de raisonnement a évolué comme extension du système émotionnel. Il n’y a pas opposition entre cerveau primaire et secondaire il y a continuité. Ceux qui opposent le primaire et le secondaire sont victimes  d’une culture aliénante diffusée le plus souvent par des religions dégénérées.

Rousseau a donc raison quand il considère que la raison se développe toujours dans le service de passions. Le nier c’est plonger dans le refoulement lequel paradoxalement exacerbe  la violence des passions.

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