Philosophie du langage et ses surprises

J’ai découvert deux aspects surprenants du langage humain que je voudrais partager ici :

Premièrement c’est le fait que nous pouvons utiliser notre langue seulement en présence d’un auditeur, qu’il soit réel ou virtuel. En effet il suffit de s’imaginer dans une situation où on est complètement seul, par exemple on peut s’amuser à s’imaginer complètement seul sur une autre planète, on se rend compte alors que l’utilisation de notre langue devient impossible. Ma propre expérience de cela me montre une impossibilité totale de l’utilisation du langage dans une telle situation jusqu’à en perdre ma propre humanité, je sens comme une lente régression vers une condition animale dépourvu de toute conscience car il me devient impossible d’utiliser ma langue.

Deuxième chose intéressante, c’est que si nous entendons une « parole » quelque part, pour accueillir cette parole en nous, nous devons absolument pouvoir nous imaginer un être humain qui serait à l’origine de cette parole. Ainsi lorsqu’on écoute une émission radio ou même lorsque vous lisez ces lignes que j’écris vous devez pouvoir vous imaginer dans votre esprit quelqu’un qui serait à l’origine de ces paroles ou de ces lignes. Pour se rendre compte de cela, il suffit de s’imaginer devant un robot comme par exemple un endosquelette de « Terminator » (sans sa peau humaine) une pure création d'une intelligence artificielle et l’imaginer en train de nous adresser une parole quelconque : « Ceci est un arbre ! », on se sent alors envahi par une sensation étrange, presqu’un dégoût ou peut-être une angoisse profonde.

Dans ces deux cas de figures, les exemples (être seul sur une autre planète et le robot qui parle) fonctionnent très bien en ce qui me concerne, et pour vous ?

Qu'est-ce qui empêche de penser à voix haute ?

il y a 4 minutes, Mite_Railleuse a dit :

Qu'est-ce qui empêche de penser à voix haute ?

Je ne parle pas ici de "penser à voix haute" mais d'adresser une parole à quelqu'un, de faire une conversation. 

D'ailleurs il est intéressant de noter que si quelqu'un nous entendait en train de penser à voix haute probablement il ne comprendrait pas ce que nous pensons, il faut faire l'expérience de s'enregistrer lorsqu'on pense à voix haute et l'écouter ensuite, on sera bien surpris de ne rien comprendre de l'écoute d'une pensée à voix haute.

il y a 31 minutes, Groenland a dit :

... et pour vous ?

Non, je peux parler à moi même si je suis seul, je ne "régresse" pas vers un état animal parce que je suis un animal, je n'imagine pas une personne qui parle quand je fais lire un texte à un logiciel TTS, je ne trouve pas qu'un robot qui parle est dégoutant, et finalement, quand j'entends Eric Cartman dire "je vous en merde et je rentre à ma maison" j'oublie complètement qu'il y a quelqu'un qui parle à sa place, sinon ça me gâche le plaisir.

il y a 5 minutes, Groenland a dit :

Je ne parle pas ici de "penser à voix haute" mais d'adresser une parole à quelqu'un, de faire une conversation. 

Ce n'est pas ton postulat de départ. " Premièrement c’est le fait que nous pouvons utiliser notre langue seulement en présence d’un auditeur, qu’il soit réel ou virtuel. En effet il suffit de s’imaginer dans une situation où on est complètement seul, par exemple on peut s’amuser à s’imaginer complètement seul sur une autre planète, on se rend compte alors que l’utilisation de notre langue devient impossible."

Il n'est pas impossible d'utiliser sa langue, seul...

il y a 2 minutes, riad** a dit :

Non, je peux parler à moi même si je suis seul, je ne "régresse" pas vers un état un animal parce que je suis un animal, je n'imagine pas une personne qui parle quand je fais lire un texte un logiciel TTS, je ne trouve pas qu'un robot qui parle est dégoutant, et finalement, quand j'entends Eric Cartman dire "je vous en merde et je rentre à ma maison" j'oublie complètement qu'il y a quelqu'un qui parle à sa place, sinon ça me gâche le plaisir.

Cela m'étonnerait, car il s'agit là à priori des théories de la philosophie du langage. 

Concernant le logiciel TTS, je ne dis pas qu'on ne peut pas comprendre le sens des phrases prononcées par un tel logiciel mais on ne pourrait pas suivre une conversation avec un logiciel TTS sans s'imaginer quelqu'un derrière ce logiciel.

il y a 4 minutes, Mite_Railleuse a dit :

Ce n'est pas ton postulat de départ. " Premièrement c’est le fait que nous pouvons utiliser notre langue seulement en présence d’un auditeur, qu’il soit réel ou virtuel. En effet il suffit de s’imaginer dans une situation où on est complètement seul, par exemple on peut s’amuser à s’imaginer complètement seul sur une autre planète, on se rend compte alors que l’utilisation de notre langue devient impossible."

Il n'est pas impossible d'utiliser sa langue, seul...

Pour ma part, lorsque je m'imagine complètement seul sur une planète déserte je me vois perdre ma capacité de parole et même de penser. 

il y a 40 minutes, Groenland a dit :

J’ai découvert deux aspects surprenants du langage humain que je voudrais partager ici :

Premièrement c’est le fait que nous pouvons utiliser notre langue seulement en présence d’un auditeur, qu’il soit réel ou virtuel. En effet il suffit de s’imaginer dans une situation où on est complètement seul, par exemple on peut s’amuser à s’imaginer complètement seul sur une autre planète, on se rend compte alors que l’utilisation de notre langue devient impossible. Ma propre expérience de cela me montre une impossibilité totale de l’utilisation du langage dans une telle situation jusqu’à en perdre ma propre humanité, je sens comme une lente régression vers une condition animale dépourvu de toute conscience car il me devient impossible d’utiliser ma langue.

Deuxième chose intéressante, c’est que si nous entendons une « parole » quelque part, pour accueillir cette parole en nous, nous devons absolument pouvoir nous imaginer un être humain qui serait à l’origine de cette parole. Ainsi lorsqu’on écoute une émission radio ou même lorsque vous lisez ces lignes que j’écris vous devez pouvoir vous imaginer dans votre esprit quelqu’un qui serait à l’origine de ces paroles ou de ces lignes. Pour se rendre compte de cela, il suffit de s’imaginer devant un robot comme par exemple un endosquelette de « Terminator » (sans sa peau humaine) une pure création d'une intelligence artificielle et l’imaginer en train de nous adresser une parole quelconque : « Ceci est un arbre ! », on se sent alors envahi par une sensation étrange, presqu’un dégoût ou peut-être une angoisse profonde.

Dans ces deux cas de figures, les exemples (être seul sur une autre planète et le robot qui parle) fonctionnent très bien en ce qui me concerne, et pour vous ?

Soit ta présentation est maladroite soit tu as une relation singulière avec le langage.

Personnellement je n'imagine que rarement un interlocuteur quand je pense en utilisant le langage. Derrière une voix je n'ai pas forcément en image celle d'un humain.

Certes derrière des mots à l'oral ou à l'écrit on peut parfois avoir tendance à imaginer un humain. Mais peut-être est-ce un résidu d''immaturité dans l'appropriation du langage.

il y a 6 minutes, Groenland a dit :

Pour ma part, lorsque je m'imagine complètement seul sur une planète déserte je me vois perdre ma capacité de parole et même de penser. 

Je crois que pour ne pas devenir fou de solitude, on parle à tout et n'importe quoi ! Un caillou, une fleur, un animal... Tom Hanks, dans "Seul au monde", échoué sur une île déserte, récupère un ballon et en fait un ami imaginaire.

il y a 2 minutes, CAL26 a dit :

Soit ta présentation est maladroite soit tu as une relation singulière avec le langage.

Personnellement je n'imagine que rarement un interlocuteur quand je pense en utilisant le langage. Derrière une voix je n'ai pas forcément en image celle d'un humain.

Certes derrière des mots à l'oral ou à l'écrit on peut parfois avoir tendance à imaginer un humain. Mais peut-être est-ce un résidu d''immaturité dans l'appropriation du langage.

En fait il s'agit de la question de la conscience de soi. Le "soi" ou le "self" en anglais, le "soi" ne peut se former que par rapport à autrui, en absence totale de l'autre le "soi" ne se forme pas, et cela a une répercussion sur la capacité au langage....

il y a 5 minutes, Mite_Railleuse a dit :

Je crois que pour ne pas devenir fou de solitude, on parle à tout et n'importe quoi ! Un caillou, une fleur, un animal... Tom Hanks, dans "Seul au monde", échoué sur une île déserte, récupère un ballon et en fait un ami imaginaire.

Oui mais il s'agit d'un film, un drame romantique. Je ne pense pas que cette histoire telle que presentée  dans le film a un véritable fondement scientifique ou philosophique....

il y a 21 minutes, Groenland a dit :

Cela m'étonnerait, car il s'agit là à priori des théories de la philosophie du langage. 

Concernant le logiciel TTS, je ne dis pas qu'on ne peut pas comprendre le sens des phrases prononcées par un tel logiciel mais on ne pourrait pas suivre une conversation avec un logiciel TTS sans s'imaginer quelqu'un derrière ce logiciel.

Pour ma part, lorsque je m'imagine complètement seul sur une planète déserte je me vois perdre ma capacité de parole et même de penser. 

Je ne sais pas, je ne fais trop attention à la voie, ce qui m'angoisse par contre c'est de voir un humain, puis découvrir un petit détaille qui me fait douter de sa nature humaine, ça, ça me fait flipper, les films d'horreurs joue sur ça.

il y a 6 minutes, Groenland a dit :

Oui mais il s'agit d'un film, un drame romantique. Je ne pense pas que cette histoire telle que presentée  dans le film a un véritable fondement scientifique ou philosophique....

Les "deux aspects surprenants du langage" que tu as découvert, en ont un, de véritable fondement scientifique ou philosophique ?

En ce qui me concerne, je trouve parfaitement cohérent ce besoin vital de s'inventer un ami imaginaire, pour ne pas devenir fou.

il y a 1 minute, Mite_Railleuse a dit :

Les "deux aspects surprenants du langage" que tu as découvert, en ont un, de véritable fondement scientifique ou philosophique ?

En ce qui me concerne, je trouve parfaitement cohérent ce besoin vital de s'inventer un ami imaginaire, pour ne pas devenir fou.

À priori il s'agit des théories de la philosophie du langage.

Concernant le fait de s'inventer un ami imaginaire, il faut vraiment s'imaginer en situation... à mon avis le fait de s'inventer un ami imaginaire dans une telle situation ne peut que nous déstabiliser plus, une manière de devenir fou plus rapidement. Mais bon c'est juste mon avis.

il y a 11 minutes, riad** a dit :

Je ne sais pas, je ne fais trop attention à la voie, ce qui m'angoisse par contre c'est de voir un humain, puis découvrir un petit détaille qui me fait douter de sa nature humaine, ça, ça me fait flipper, les films d'horreurs joue sur ça.

Oui je vois ce que tu dis, moi aussi ça me fait flipper.... mais je ne pense pas que cela a un rapport avec le langage c'est de la pure psychologie là. 

il y a 25 minutes, Groenland a dit :

En fait il s'agit de la question de la conscience de soi. Le "soi" ou le "self" en anglais, le "soi" ne peut se former que par rapport à autrui, en absence totale de l'autre le "soi" ne se forme pas, et cela a une répercussion sur la capacité au langage....

Mais comment tu le sais? si par autrui tu veux dire quelqu'un de même espèce, je ne vois pas pourquoi la conscience de soi ne se forme pas? si tu parles d'une isolation totale, oui ça peut conduire à des troubles graves.

il y a une heure, Groenland a dit :

J’ai découvert deux aspects surprenants du langage humain que je voudrais partager ici :

Premièrement c’est le fait que nous pouvons utiliser notre langue seulement en présence d’un auditeur, qu’il soit réel ou virtuel. En effet il suffit de s’imaginer dans une situation où on est complètement seul, par exemple on peut s’amuser à s’imaginer complètement seul sur une autre planète, on se rend compte alors que l’utilisation de notre langue devient impossible. Ma propre expérience de cela me montre une impossibilité totale de l’utilisation du langage dans une telle situation jusqu’à en perdre ma propre humanité, je sens comme une lente régression vers une condition animale dépourvu de toute conscience car il me devient impossible d’utiliser ma langue.

Deuxième chose intéressante, c’est que si nous entendons une « parole » quelque part, pour accueillir cette parole en nous, nous devons absolument pouvoir nous imaginer un être humain qui serait à l’origine de cette parole. Ainsi lorsqu’on écoute une émission radio ou même lorsque vous lisez ces lignes que j’écris vous devez pouvoir vous imaginer dans votre esprit quelqu’un qui serait à l’origine de ces paroles ou de ces lignes. Pour se rendre compte de cela, il suffit de s’imaginer devant un robot comme par exemple un endosquelette de « Terminator » (sans sa peau humaine) une pure création d'une intelligence artificielle et l’imaginer en train de nous adresser une parole quelconque : « Ceci est un arbre ! », on se sent alors envahi par une sensation étrange, presqu’un dégoût ou peut-être une angoisse profonde.

Dans ces deux cas de figures, les exemples fonctionnent très bien en ce qui me concerne, et pour vous ?

Non !

il y a 1 minute, riad** a dit :

Mais comment tu le sais? si par autrui tu veux dire quelqu'un de même espèce, je ne vois pourquoi la conscience de soi ne se forme pas? si tu parles d'une isolation totale, oui ça peut conduire à des troubles graves.

Comment je le sais ? Je l'ai lu dans des articles que je pense être sérieux et fiables. En plus quand je les applique à ma propre personne je vois que ça se vérifie. Par exemple imagine un humain qui aurait grandi parmi les animaux dans la forêt et qu'il n'a jamais rencontré d'autres humains.......

il y a 33 minutes, Groenland a dit :

Comment je le sais ? Je l'ai lu dans des articles que je pense être sérieux et fiables. En plus quand je les applique à ma propre personne je vois que ça se vérifie. Par exemple imagine un humain qui aurait grandi parmi les animaux dans la forêt et qu'il n'a jamais rencontré d'autres humains.......

Et bien celui ci n'a tout simplement pas la parole au sens défini dans ton poste de départ.

il y a 1 minute, Sittelle a dit :

Et bien celui ci n'a tout simplement pas la parole au sens défini dans tons poste de départ.

Oui mais pourquoi il ne pourrait pas parler ? 

Est-ce parce qu'on ne lui a pas appris à parler ou bien plutôt parce qu'il n'a aucun "soi" qui se serait formé en lui ? 

Moi je penche pour le deuxième hypothèse. 

il y a 8 minutes, Groenland a dit :

Comment je le sais ? Je l'ai lu dans des articles que je pense être sérieux et fiables. En plus quand je les applique à ma propre personne je vois que ça se vérifie. Par exemple imagine un humain qui aurait grandi parmi les animaux dans la forêt et qu'il n'a jamais rencontré d'autres humains.......

Il sera quand même un humain, il ne parlera pas, jamais même, parce que c'est trop tard, mais il sera un humain, parce que ce qui fait de nous des humains est codé dans nos gènes.

il y a 3 minutes, Groenland a dit :

Oui mais pourquoi il ne pourrait pas parler ? 

Est-ce parce qu'on ne lui a pas appris à parler ou bien plutôt parce qu'il n'a aucun "soi" qui se serait formé en lui ? 

Moi je penche pour le deuxième hypothèse. 

Le "soi" d'un chien ça vient d'où?

il y a 9 minutes, riad** a dit :

Il sera quand même un humain, il ne parlera pas, jamais même, parce que c'est trop tard, mais il sera un humain, parce que ce qui fait de nous des humains est codé dans nos gènes.

Oui exacte il est et restera humain mais il ne pourra jamais parler, mais il ne s'agit pas d'être simplement muet, l'absence totale de la capacité de langage est grave, on ne peut pas penser non plus... c'est un peu la panique quoi c'est même flippant.