Persiste et signe pas !

Persiste et signe pas !

 

Pour boucler ce dossier, il ne me reste plus qu'à fournir un exemplaire de ma signature. Rien de plus simple.

C'est un dossier d'inscription au collège. Mais qui s'inscrit ? Un petit fils ? Un fils ? Moi ?

Rien n'est sûr pour l'instant. Il n'est question que de ma signature.

-- Donnez-moi un morceau de papier que je signe !

-- Nous n'en avons pas !

Et l'on en cherche partout !

-- Mais enfin, c'est inimaginable ! Dans un lieu aussi "intellectuel" aussi "écritoire" qu'un collège vous n'avez pas la moindre page blanche pour écrire ?!

-- Ben non ! Les élèves viennent avec leurs affaires !

On finit par me passer un morceau de sac plastique et je tente d'y apposer ma signature...

Impossible ! Le plastique se déplace et fait des plis sous mon stylo...

-- Donne-moi autre chose !

Quelqu'un me fait alors passer un poulet plumé et ficelé dans sa barquette, comme on les achète au super marché.

 Je tente de dessiner un "A" (c'est la première lettre de mon nom) sur la peau plumée qui flotte un peu sur la chair. Et je peste :

Mais c'est un tatouage qu'il me faudrait faire ! D'ailleurs, c'est trop laborieux, ça n'a rien d'une signature. Comprenez-moi : une signature ça se fait d'un jet, ça doit être griffonnée en vitesse. En un éclair : Paf, paf , crac ! (Le "crac, c'est pour le trait dessous !)

Je laisse donc tomber  et dit à la secrétaire du collège derrière son guichet :

-- Gardez le poulet, vous pourrez le manger ce soir chez vous !

Et je lui donne l'ensemble du dossier dans sa chemise cartonnée bleue aux élastiques noirs qui la ferment en diagonale sur les angles.

-- Je vous donnerai ma signature plus tard !

Et je sors du collège sur le Cours de la Liberté.

Je dois aller prendre le car. Coup de chance un rang d'élèves descend le cours pour rejoindre la gare des cars ! Je m'y intègre donc, mine de rien...

Mais voilà que bientôt les accompagnateurs empruntent un passage que je ne connaissais pas ! "Tiens, désormais je saurai qu'il existe un raccourci.  Bonne maison !"

C'est un chemin tout droit, assez large, entre deux grillages, le sol est jonché de feuilles mortes humides. Il faut vraiment connaître !

Mais au bout de quelques dizaines de mètres, nous tombons sur une grille qui ferme complètement le passage ! Un cul de sac ! Et trois gros bonshommes mal rasés nous bloquent ! Des brutes ! Ils n'ont pas l'air aimable du tout. Un des accompagnateurs s'étonne :

-- Mais le passage était ouvert la dernière fois que nous sommes passés !

L'une des brutes lui répond avec difficulté :

 -- C'était à-à-à cause du feu d'artifice nu--nu--cléaire  ! Le pa-passage était ouvvvvert pour permettre aux gens de "s-s-s'enfuite" !

Le type a l'air un peu arriéré, il a morflé ! Il a dû en prendre son compte de radiations !

Un des accompagnateurs particulièrement malin me tend alors cette perche et me dit -à moi- !

-- Je trouve que vous parlez un peu trop "pointu" !

PIGÉ !

Il faut que je lui parle en "patois" pour qu'il nous ouvre !

Je lui dis :

-- Faoudra qué lei coumptessiam a l'arrivado qué nous n'èn manquessé gés !

(Il faudra que nous les comptions à l'arrivée, qu'il ne nous en manquât point !)

(J'ai un peu forcé sur les imparfaits du subjonctif pour qu'il comprenne bien que c'est vraiment notre vrai patois vernaculaire.)

Un grand sourire illumine la grosse figure mal rasée de le la brute arriérée, il ouvre une porte dans le grillage et nous dit :

-- Aguessi sachut qu'érias vaoutré ! Poudès l'anar !

(Eussé-je su que c'était vous ! Vous pouvez y aller !)

 

@Tequila Moor ce rêve je suis à peu près sûr que je le dois à ta remarque de hier sur "écrire en provençal" !

 

Crémillédioux ! Qu'es aco ?

il y a 3 minutes, Talon 1 a dit :

Crémillédioux ! Qu'es aco ?

Moralité : LA LANGUE D'OC OUVRE TOUTES LES PORTES !

il y a 21 minutes, Blaquière a dit :

Moralité : LA LANGUE D'OC OUVRE TOUTES LES PORTES !

"Il faut pousser une porte pour savoir si elle nous est fermée ou ouverte." Montaigne

Il y a 1 heure, Talon 1 a dit :

"Il faut pousser une porte pour savoir si elle nous est fermée ou ouverte." Montaigne

Montaigne : bonne adresse !

"Quaou tèn la lèngo tèn la claou !" Frédéric Mistral

("Qui tient la langue tient la clé !")

il y a 22 minutes, Blaquière a dit :

Montaigne : bonne adresse !

"Quaou tèn la lèngo tèn la claou !" Frédéric Mistral

("Qui tient la langue tient la clé !")

Il connaissait mieux le latin que le français. Un vrai lettré (qui connaît le français et le latin).

Il y a 8 heures, Blaquière a dit :

Persiste et signe pas !

 

Pour boucler ce dossier, il ne me reste plus qu'à fournir un exemplaire de ma signature. Rien de plus simple.

C'est un dossier d'inscription au collège. Mais qui s'inscrit ? Un petit fils ? Un fils ? Moi ?

Rien n'est sûr pour l'instant. Il n'est question que de ma signature.

-- Donnez-moi un morceau de papier que je signe !

-- Nous n'en avons pas !

Et l'on en cherche partout !

-- Mais enfin, c'est inimaginable ! Dans un lieu aussi "intellectuel" aussi "écritoire" qu'un collège vous n'avez pas la moindre page blanche pour écrire ?!

-- Ben non ! Les élèves viennent avec leurs affaires !

On finit par me passer un morceau de sac plastique et je tente d'y apposer ma signature...

Impossible ! Le plastique se déplace et fait des plis sous mon stylo...

-- Donne-moi autre chose !

Quelqu'un me fait alors passer un poulet plumé et ficelé dans sa barquette, comme on les achète au super marché.

 Je tente de dessiner un "A" (c'est la première lettre de mon nom) sur la peau plumée qui flotte un peu sur la chair. Et je peste :

Mais c'est un tatouage qu'il me faudrait faire ! D'ailleurs, c'est trop laborieux, ça n'a rien d'une signature. Comprenez-moi : une signature ça se fait d'un jet, ça doit être griffonnée en vitesse. En un éclair : Paf, paf , crac ! (Le "crac, c'est pour le trait dessous !)

Je laisse donc tomber  et dit à la secrétaire du collège derrière son guichet :

-- Gardez le poulet, vous pourrez le manger ce soir chez vous !

Et je lui donne l'ensemble du dossier dans sa chemise cartonnée bleue aux élastiques noirs qui la ferment en diagonale sur les angles.

-- Je vous donnerai ma signature plus tard !

Et je sors du collège sur le Cours de la Liberté.

Je dois aller prendre le car. Coup de chance un rang d'élèves descend le cours pour rejoindre la gare des cars ! Je m'y intègre donc, mine de rien...

Mais voilà que bientôt les accompagnateurs empruntent un passage que je ne connaissais pas ! "Tiens, désormais je saurai qu'il existe un raccourci.  Bonne maison !"

C'est un chemin tout droit, assez large, entre deux grillages, le sol est jonché de feuilles mortes humides. Il faut vraiment connaître !

Mais au bout de quelques dizaines de mètres, nous tombons sur une grille qui ferme complètement le passage ! Un cul de sac ! Et trois gros bonshommes mal rasés nous bloquent ! Des brutes ! Ils n'ont pas l'air aimable du tout. Un des accompagnateurs s'étonne :

-- Mais le passage était ouvert la dernière fois que nous sommes passés !

L'une des brutes lui répond avec difficulté :

 -- C'était à-à-à cause du feu d'artifice nu--nu--cléaire  ! Le pa-passage était ouvvvvert pour permettre aux gens de "s-s-s'enfuite" !

Le type a l'air un peu arriéré, il a morflé ! Il a dû en prendre son compte de radiations !

Un des accompagnateurs particulièrement malin me tend alors cette perche et me dit -à moi- !

-- Je trouve que vous parlez un peu trop "pointu" !

PIGÉ !

Il faut que je lui parle en "patois" pour qu'il nous ouvre !

Je lui dis :

-- Faoudra qué lei coumptessiam a l'arrivado qué nous n'èn manquessé gés !

(Il faudra que nous les comptions à l'arrivée, qu'il ne nous en manquât point !)

(J'ai un peu forcé sur les imparfaits du subjonctif pour qu'il comprenne bien que c'est vraiment notre vrai patois vernaculaire.)

Un grand sourire illumine la grosse figure mal rasée de le la brute arriérée, il ouvre une porte dans le grillage et nous dit :

-- Aguessi sachut qu'érias vaoutré ! Poudès l'anar !

(Eussé-je su que c'était vous ! Vous pouvez y aller !)

 

@Tequila Moor ce rêve je suis à peu près sûr que je le dois à ta remarque de hier sur "écrire en provençal" !

 

Tu es sur que tu vas bien? 

il y a 19 minutes, lysiev a dit :

Tu es sur que tu vas bien? 

Il suffit que je me souvienne d'un rêve pour être content ! Mais ça n'arrive pas si souvent...

Je me suis réveillé en tordant ma phrase provençale dans tous les sens je me disais qu'est-ce qu'il faut que je dise pour le convaincre ? Le convaincre de quoi ? Mystère ! Puis au bout d'un moment j'ai réalisé : "mais je m'en fous c'est un rêve !" Ça m'a mis de bonne humeur ! Je me suis échappé comme ça de la censure grammaticale !

il y a 29 minutes, Blaquière a dit :

Il suffit que je me souvienne d'un rêve pour être content ! Mais ça n'arrive pas si souvent...

Je me suis réveillé en tordant ma phrase provençale dans tous les sens je me disais qu'est-ce qu'il faut que je dise pour le convaincre ? Le convaincre de quoi ? Mystère ! Puis au bout d'un moment j'ai réalisé : "mais je m'en fous c'est un rêve !" Ça m'a mis de bonne humeur ! Je me suis échappé comme ça de la censure grammaticale !

Comme quoi certains rêves sont étranges.