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La maîtrise de la langue comme marqueur social


Invité Quasi-Modo

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Membre, Posté(e)
versys Membre 17 117 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Il y a 10 heures, épixès a dit :

Ce qui me semble certain c'est que la technologie à démocratisé les moyens d'une communication globale et donc à mis en évidence cette partie de la population éprouvant des difficultés avec l'expression écrite qui auparavant demeurait invisible.

Que cette population fut moins nombreuse précédemment, proportionnellement parlant s'entend, je n'en suis pas tout à fait convaincu. Il y aurait donc bien corrélation avec l'apparition des réseaux sociaux mais pas nécessairement causalité.

Si je ne suis pas bibliophile, j'admet volontiers avoir un penchant pour le côté tactile et olfactif du livre, il y a une part de sensualité qui ne se trouve pas dans l'informatique, ou du moins que quelqu'un n'étant pas né avec cette technologie ne perçoit pas, si tant est qu'elle existe. Et cependant je ne vois pas d'argument rationnel et objectif invitant à se méfier des écrans pour le développement cognitif de l'enfant, je percevrais plus volontiers dans cette argumentation la propension que nous avons à préférer ce qui nous est familier connu sous le nom d'effet de simple exposition.

Je vous rejoins tout à fait sur ce point. 

La participation, l'implication sur les réseaux sociaux, et je considère que Ffr en est un, "oblige" chaque intervenant à s' astreindre à l'expression écrite. Le développement exponentiel de ces réseaux et leur démocratisation intéresse aujourd'hui l'ensemble de la population.

Et c'est bien ce phénomène qui met en relief et révèle les énormes disparités entre les différents intervenants au niveau de la capacité et de la facilité qu'ils présentent pour exprimer leurs idées, opinions et ressentis par écrit.

Sans nul doute, ces disparités doivent être assimilées à une inégalité évidente concernant les facultés et facilités d'expression de chacun d'entre nous, allant même jusqu'à décourager et "empêcher" certains de s'exprimer sur ces réseaux.

Après, entre niveau culturel des familles, implication des familles à l'éveil culturel de leurs enfants, adéquation des programmes scolaires devant corriger ces lacunes, défaut de motivations et refus de tout effort de certains, le débat est ouvert...

 

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Membre, 70ans Posté(e)
jacky29 Membre 38 156 messages
Maitre des forums‚ 70ans‚
Posté(e)
Le 11/04/2020 à 12:59, Quasi-Modo a dit :

Bonjour,

Beaucoup de personnes ont tendance à sous estimer l'impact de la langue qu'ils utilisent quotidiennement sur leurs façons de penser, de se comporter et sur leur vie en général.

Je pense qu'il y a de nombreuses découvertes à faire dans ce domaine encore.

Ainsi le vocabulaire ou la façon de s'exprimer est un marqueur social, et cela se voit clairement dans les banlieues avec le "parler wesh" parfois stupidement copié par les jeunes, dans la France moyenne ainsi que chez les grands aristocrates dont le maniement des mots reste leur grand plaisir voir une jouissance. Car notre langage parlé est très influencé par notre milieu environnant, aussi bien dans le vocabulaire que dans les tournures de phrase complexes voir les erreurs de grammaire.

Le manque de vocabulaire diminue la structuration de la pensée, empêche de caractériser la nuance et de canaliser les frustrations ordinaires. Et l'emploi de vocabulaire ou de façons de s'exprimer contraires au groupe d'appartenance des auditeurs vous discrédite parfois complètement et en tout cas finit par nuire à votre image sociale. C'est une des premières sources d'inégalités aussi, puisque le vocabulaire acquis va nuire à la performance scolaire dès le plus jeune âge, et c'est un problème bien connu de certaines grandes administrations que de recevoir des courriers dont ils ne comprennent pas la demande parce qu'elle est trop mal formulée ou trop floue.

Peut-être que permettre une réelle égalité des chances devrait passer par le fait d'exposer les enfants très tôt à des formes de vocabulaire plus sophistiquées, d'élargir l'usage de la langue au delà du strict nécessaire ou, en tant que parent, de redoubler d'attention sur les mots et les fautes grammaticales ou de vocabulaire qu'on emploie. Si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour vos jeunes.

je suis charmée par ton texte, Quasi-Modo. il est évident que n'avoir qu'une petite centaine de mots à sa disposition prédispose à une incompréhension entre les individus. le langage véhicule l'analyse et la compréhension.

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