« Mais ce qui demeure, les poètes le fondent »

« Mais ce qui demeure, les poètes le fondent » (Hölderlin)

Ce vers me donne une sensation de vertige :

Dans la mesure où rien qui puisse être fondé par l’homme n’est éternel, comment alors le poète peut-il fonder une telle chose qui de plus si elle est réellement éternelle alors elle aurait de toute façon existé avant même d'être fondé par le poète ?

Comment peut-on imaginer qu’une chose qui a existé depuis toujours puisse quand même être « fondée » par le poète à un instant donné ?

Si on considère l'humain et ce caractère qui fait de l'humain ce qu'il est comme étant quelque chose d'éternel (tant qu'il y a des humains il y aura aussi de l'humanité) alors peut-on dire que "les poètes fondent l'humanité" ? Une formule qui apparemment a du sens. Pourtant on peut facilement s'imaginer qu'il y a eu des poètes qui ont écrit des poèmes pour des causes bien cruelles tout au long de l'histoire. 

Mais si "Ce qui demeure, les poètes le fondent" alors cela veut dire en fin de compte que l'essence de l"homme c'est dans la poésie qu'il faut la chercher. Quelque chose de surprenant apparaît alors : "L'essence de l'homme quelle qu'elle soit est poétique" !

Par "poétique" j'entends "apparition", c'est-à-dire quelque chose qui apparaît et qui "nous parle" à nous humains. Il n'est nullement question de "relativiser" les actes de barbaries que l'humanité a vécu tout au long de son histoire.

Il y a 13 heures, Groenland a dit :

« Mais ce qui demeure, les poètes le fondent » (Hölderlin)

Ce vers me donne une sensation de vertige :

Dans la mesure où rien qui puisse être fondé par l’homme n’est éternel, comment alors le poète peut-il fonder une telle chose qui de plus si elle est réellement éternelle alors elle aurait de toute façon existé avant même d'être fondé par le poète ?

Comment peut-on imaginer qu’une chose qui a existé depuis toujours puisse quand même être « fondée » par le poète à un instant donné ?

C'est une erreur, le poète ne fonde rien, il révèle ce qui est fondé et non évident.

il y a 37 minutes, Don Juan a dit :

C'est une erreur, le poète ne fonde rien, il révèle ce qui est fondé et non évident.

Pour Heidegger le langage à lui seul est suffisant pour révéler l'Être. Dans ce contexte quel serait alors l'apport du langage poétique ?

il y a 3 minutes, Groenland a dit :

Pour Heidegger le langage à lui seul est suffisant pour révéler l'Être. Dans ce contexte quel serait alors l'apport du langage poétique ?

L'expression du poète, quelle que soit le moyen utilisé, doit "savoir" passer les tamis de l'intellect, ne pas se laisser saisir par l'intelligence rationnelle, et porter un message au-delà de notre conscience ordinaire.

il y a 10 minutes, Don Juan a dit :

L'expression du poète, quelle que soit le moyen utilisé, doit "savoir" passer les tamis de l'intellect, ne pas se laisser saisir par l'intelligence rationnelle, et porter un message au-delà de notre conscience ordinaire.

Je suis d'accord, je me pose tout de même la question de quelle est la frontière ou la limite entre les deux ? A quel moment on peut parler d'un langage poétique ? C'est bizarre mais j'ai tendance à dire qu'il y a de la poésie dans tout, ça vous parle si je vous dis par exemple que je vois de la poésie dans une démonstration mathématique ?

il y a 32 minutes, Groenland a dit :

Je suis d'accord, je me pose tout de même la question de quelle est la frontière ou la limite entre les deux ? A quel moment on peut parler d'un langage poétique ? C'est bizarre mais j'ai tendance à dire qu'il y a de la poésie dans tout, ça vous parle si je vous dis par exemple que je vois de la poésie dans une démonstration mathématique ?

Non, la démarche mathématique est du domaine de l'intellect. 

Pour toi,

@brooder tout en chanson, c'est bien mon ami. Mais sans rancune.

Il y a 1 heure, brooder a dit :

Pour toi,

 

Putain, qu'est-ce qu'il gueule !

Il y a 3 heures, Blaquière a dit :

Putain, qu'est-ce qu'il gueule !

Mais t'as vu ?! Il commence en plus par "ils sont d'une autre race..." ! Que dieu le pardonne lui et tous ses acolytes !! 

@Blaquière Mais n'empêche qu'il est bon Léo Ferré, on voit bien le côté Dionysiaque de l'artiste chez lui... !

Il y a 2 heures, Groenland a dit :

@Blaquière Mais n'empêche qu'il est bon Léo Ferré, on voit bien le côté Dionysiaque de l'artiste chez lui... !

Moyen !

Je dirais "surjoué" !

En général, pour moi, sa poésie ne passe pas. Comment dire ? Ça me fait l'effet d'une poésie qui se voit de loin" !... Une poésie qui me dit : "attention, je suis de la poésie !"...

La poésie devrait  à mon avis advenir se dégager  d'elle même, On ne peut pas la pousser sur le devant.

Mais il a une figure bien sympathique. Je ne sais pas s'il l'était mais il a l'air gentil.

La photo mythique !

1969.

On se doit de dire que ce fut un moment exceptionnel...

J'ai une fois écouté leur "fameuse" conversation... Je suis triste de le dire, mais c'était très médiocre ! Un peu décevant.

La poésie ne jaillit pas sur commande...