Aller au contenu

Les mathématiques du coronavirus

Noter ce sujet


Invité hell-spawn

Messages recommandés

Annonces
Maintenant
Membre, 77ans Posté(e)
Hérisson_ Membre 691 messages
Forumeur forcené ‚ 77ans‚
Posté(e)

Notation à reprendre dans le texte précédent, concernant la constante de contamination

un + 1un = Kcont(un - 5 – un - 15)

N0.em(k + 1) - N0.emk = Kcont(N0.em(k - 5) - N0.em(k – 15))

on en tire : Kcont = e5m( ...) = 0.91

 

# La linéarité de la relation fonctionnelle:

un + 1 – un = Kcont(un - 5 – un - 15)

a pour conséquence que toute combinaison linéaire

un = λ.vn + μ.wn

exprimée à partir de deux solutions particulières (vn, wn) est elle aussi solution de la même équation - cela se vérifie très facilement.

# On peut envisager comme autre solution particulière une fonction affine, de la forme:

un = a + b.n ;

l'injection de cette expression dans la relation fonctionnelle conduit à l'équation:

b.(10Kcont - 1) = 0 ,

et fait apparaître deux possibilités:
a) Kcont= 1/10 - les termes (a) et (b) dépendant alors des conditions initiales;
b) b = 0 , ce qui ramène la solution à une constante uk = a , solution triviale dépourvue d'intérêt.

# Rien n'interdit enfin de recourir aux exponentielles complexes, et de reprendre l'expression de la constante réelle:

K = e5m(em – 1)/(1 – e-10m)

en posant m = i.φ ;
il vient alors un résultat d'un simplicité déconcertante: Sin(5φ) = 0
dont je n'ai pas exploré les conséquences.
Ces solutions périodiques pourraient expliquer les oscillations que présente la vitesse de propagation; la prudence s'impose cependant, car il pourrait s'agir d'un fait illusoire lié à la trop grande simplicité du modèle (et au rapport entier intervenant entre les bornes de la période de contamination: 15/5 = 3 , PGCD(5, 15) = 5).

Ci-dessous le graphe (mis à jour le 27/04) des variations du nombre de cas cumulés (en rouge) et de la vitesse de contamination (en jaune); il confirme la présence d'oscillations dont la période est de l'ordre de 7 jours ... Les fugueurs du week-end réactiveraient-ils la contagion ?

Graph_Ncas_2704.png.266b81cb2656f78d252f86af43b5f0dd.png

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 77ans Posté(e)
Hérisson_ Membre 691 messages
Forumeur forcené ‚ 77ans‚
Posté(e)

Pour évaluer l'effet du confinement sur l'évolution de l'épidémie, il faut envisager une constante de contamination (Kcont) dépendant du temps.
Nous nous limiterons au cas de la France et supposerons que la grandeur considérée:
a) présente jusqu'au 17 mars inclus une valeur fixe (K
ini) correspondant à l'expansion libre de la contagion,
b) prend dès le lendemain (le 18, date d'entrée en vigueur du confinement) une valeur plus faible (K
1), elle aussi constante.
On supposera de plus que le nombre de cas détectés dans la phase initiale d'expansion (0 < x < 18) suit une loi exponentielle de la forme:

Ncas = A*Bx ;

et retiendra les moyennes entières approchées résultant d'une régression semi-logarithmique sur les données officielles relatives aux 17 premiers jours de mars;
la tambouille numérique, incontournable mais dépourvue d'intérêt, a été déléguée à la calculatrice; on trouve ainsi, à partir de la relation

Ln(Ncas[x]) = a + b.x :
a = 4.766 949 355 1408 ; A = Exp(a) = 117.560 060 377 67 ;
b = 0.260 409 300 8936 ; B = Exp(b) = 1.297 461 029 966 ;
K = E(5b)(E(b) - 1)/(1 - E(-10b)) = 1.181 072 956 4867 ,

et pour la déclaration des constantes

CONST NtotJ = 60; Jlim = 17; Kini = 1.1810729564867; K1 = 0.0; // valeur modifiable
 TYPE Tab_E = ARRAY[1..NtotJ] OF Z_32;     // Z_32 = LongInt

 CONST LstIni: ARRAY[1..Jlim] OF Z_32 =
// mars 1      2      3      4      5      6      7      8      9     10
   (  153,   198,   257,   333,   432,   561,   728,   944,  1225,  1589,
     2062,  2675,  3471,  4504,  5844,  7582,  9837);

C'est à partir du 18me jour qu'intervient une forme généralisée de la relation fonctionnelle évoquée dans les précédents messages; l'augmentation observée du jour actuel par rapport à la veille du nombre de personnes contaminées est désormais donnée par la somme de 10 termes proportionnels au nombres de cas apparus 5 à 15 jours auparavant, soit:

Nk - Nk - 1 = Σi=515(Kcont(K1, k - i - 1)*(Nk - i - 1 - Nk - i - 2) ;


La progression de l'épidémie à partir de la même séquence initiale (sur les 17 premiers jours) a été calculée et représentée sur 60 jours dans deux cas particuliers:
a) celui du confinement idéal et absolu, caractérisé par un taux de contamination nul (K1 = 0);
b) celui correspondant à une progression linéaire de l'épidémie, et une constante de contamination K1 = 1/10 (voir le message précédent); chaque personne atteinte en contaminant en moyenne une autre sur toute sa période contagieuse.

7053987_2Tab_K10_000_10.thumb.png.de1e3e3a67b1bd87e410659df74a9762.png

Voici les graphiques correspondants
a) au confinement absolu:

2012005735_Graphe_60j_K0_00.png.84c348b94ac52db610a8e2d0594e76dc.png

remarquer que le pic de l'épidémie arrive 5 jours après le début du confinement, et que le nombre de cas est presque triplé sur cet intervalle; le caractère ravageur de l'épidémie est bien lié à la période d'incubation silencieuse, au cours de laquelle la personne a transmis la maladie;

b) à la progression quasi-linéaire: le graphe (rouge) des variations du nombre de cas se confond alors pratiquement avec une droite.

1367969000_Graphe_60j_K0_100.png.4cf8cb6bad04b48d45175a805dad6ed4.png

Modifié par Hérisson_
  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 77ans Posté(e)
Hérisson_ Membre 691 messages
Forumeur forcené ‚ 77ans‚
Posté(e)

Le tracé d'un faisceau de graphes permet de mieux comprendre l'évolution temporelle du nombre de personnes contaminées (Ncas) et de la vitesse de propagation de la maladie pour diverses valeurs de la constante de contamination (Kcont).

Celles-ci restent relativement faibles, car elle correspondent une évolution modérée et maîtrisée de l'épidémie, dont il est hors de question d'envisager l'extension à toute la population; le nombre total de cas détectés reste limité

(Ncas ≤ 500E3 env.)

pour que l'équation de propagation reste valide.

On envisage donc pour la constante de contamination une série de nouvelles valeurs inérieures à la valeur initiale:

K1 = Cf * Kini

comme le définit l'extrait suivant du programme source

PROCEDURE Calc_Mat_Im2(La, Ha: Z_32; VAR K_1: Reel; VAR Ma1, Ma2: Tab_Pix);

CONST Nmax = 8;

Cf: ARRAY[0..Nmax] OF Reel

= (0.00, 0.01, 0.02, 0.03, 0.04, 0.06, 0.08, 0.10, 0.12);

VAR k: Byte; Xm, Ym: Z_32;

BEGIN

ZeroM(Matrice_2);

Axes_Grad(Xcen, Ycen, Larg_Image, Haut_Image);

FOR k:= 0 TO Nmax DO BEGIN

K_1:= Kini * Cf[k]; P0;

TraceG1(k/Nmax, 0, Nval - 1, Haut_Image, LstN1);

// TraceG2(k/Nmax, 1, Nval - 1, Haut_Image, LstV1);

END

END;

On retrouve parmi les 9 cas représentés celui du confinement total (K1 = 0) et celui du régime quasi-linéaire:

K1 = 0.08 * Kini = 0.08 * 1.181073 = 0.0944858 ~ 0.1 .

182392651_Gr_1_9valeurs_A.png.e4663b00b0b2986834400138ae1f615a.png

859242885_Gr_2_9valeurs_B.png.095d7da1dca5c1cb21ba1e6015254eb1.png

On constate
a) que le contrôle de l'épidémie implique une réduction de la constante de contamination à un niveau suffisamment faible:

K1 <~ 0.8 * Kini ,

conformément à l'intuition, et
b) que la vitesse de propagation présente des rebonds intrinsèques, indépendants de toute entorse illégitime aux règles de confinement.

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 3 semaines après...
  • 2 semaines après...
Membre, 77ans Posté(e)
Hérisson_ Membre 691 messages
Forumeur forcené ‚ 77ans‚
Posté(e)

La géométrie, une alliée dans la recherche de médicaments contre le SARS-CoV-2

Un nouveau modèle mathématique identifie les zones des protéines du nouveau coronavirus particulièrement vulnérables à d’éventuels traitements.

Michael Dhar ( 25 mai 2020)

2025656583_Covid19_Geomtrie.png.cb8caf73320363ef25cc840181e6af71.png

Lorsqu’un virus infecte vos cellules, il modifie votre organisme. Mais pour ce faire, l’agent pathogène, et plus particulièrement certains de ses constituants, change aussi de forme. Un nouveau modèle mathématique repère les régions des protéines virales qui permettent ce changement de forme, révélant une nouvelle façon d’identifier des cibles potentielles pour des médicaments et des vaccins. Cette approche mathématique inédite a été appliquée avec le SARS-CoV-2.

Publiée en avril dans le Journal of Computational Biology, la méthode repère les sites des protéines virales où est emmagasinée de l’énergie dite « libre » et que des médicaments pourraient cibler. « Fait rare, ce travail est issu des mathématiques pures », explique l’auteur, le mathématicien Robert C. Penner, de l’Institut des hautes études scientifiques (IHES), à Bures-sur-Yvette, en France, et de l’université de Californie, à Los Angeles, aux États-Unis. « Il y a très peu de mathématiques pures en biologie », ajoute-t-il. « Les prédictions de l’article sont loin d’être vérifiées expérimentalement », pondère John Yin, de l’université du Wisconsin-Madison, mais il convient que l’approche a du potentiel : « Robert C. Penner aborde cette question du point de vue d’un mathématicien, mais un mathématicien très bien informé en biologie. C’est donc très rare. »

Les ressorts des protéines

La méthode de Robert C. Penner exploite l’idée que la conformation de certaines protéines virales change considérablement lorsque le virus infecte une cellule. Cette transformation dépend de l’instabilité de « sites riches en énergie libre » qui agissent comme des ressorts tendus : lorsqu’ils se relâchent, la protéine change de configuration. Robert C. Penner s’est attaché à repérer ces points « ressort », qu’il nomme « sites exotiques ».

En particulier, le mathématicien a examiné les liaisons hydrogène qui se forment entre les domaines parfois éloignés de la protéine mais qui se rapprochent quand elle se replie. Rappelons qu’une protéine est constituée d’une série d’unités, des acides aminés, reliées en une chaîne par des liaisons covalentes très stables, des liaisons peptidiques. À celles-ci s’ajoutent des liaisons plus faibles, dites « hydrogène », entre acides aminés plus ou moins distants, entraînant parfois la rotation des uns par rapport aux autres. Ces torsions stabilisées stockent de l’énergie libre qui pourra être débloquée lors d’un changement de conformation : ce sont les « sites exotiques » ressorts que Robert C. Penner a traqués.

Pour ce faire, Robert C. Penner a appliqué divers outils mathématiques sur une immense collection de structures protéiques, en fait un échantillon représentatif de protéines prélevé dans une base de données (la Protein Data Bank, PDB). Avec ses collègues, il a examiné quelque 1,17 million liaisons hydrogène pour ensuite les classer en différents types de rotation et établir la fréquence d’occurrence pour chacun.

Pour y parvenir, Robert C. Penner s’est tourné vers la géométrie. Au XIXe siècle, le mathématicien Carl Friedrich Gauss a montré qu’il était possible de décrire de façon unique toute rotation dans l’espace tridimensionnel en précisant l’axe autour duquel cette rotation s’effectue et l’ampleur de la rotation (de zéro à 360°). Pour une protéine donnée, vous pouvez représenter chaque rotation par un vecteur dont la direction correspond à l’axe de la rotation et la longueur à l’amplitude de la rotation. Rassemblez tous les vecteurs obtenus de façon qu’ils aient la même origine, et vous obtiendrez une représentation de toutes les rotations possibles au sein de la protéine.

Un oursin de vecteurs

L’ensemble de ces flèches constitue une boule tridimensionnelle hérissée, une sorte d’oursin avec lequel on peut faire des calculs. Robert C. Penner a cartographié les différentes rotations repérées dans la PDB sur de telles boules, puis a déterminé la fréquence de chacune d’entre elles en les classant selon la densité en vecteurs dans la région qui l’entoure dans la structure. Un constat : les rotations dans les parties les moins denses de la boule sont les plus rares.

Or on a constaté que la fréquence d’une caractéristique dans une protéine est liée à une fonction de son énergie libre. Plus précisément, plus les caractéristiques sont rares, plus les énergies libres associées sont élevées. De là, Robert C. Penner a réussi à identifier les « sites exotiques » qu’il recherchait, ces régions cruciales dans le changement de conformation des protéines lors de l’infection. L’efficacité de la méthode a été testée : elle a bien repéré les sites fonctionnels déjà connus pour divers types de virus (grippe, méningoencéphalite à tiques, stomatite vésiculaire…). Mais d’autres sites inconnus jusqu’alors ont été mis au jour. Ils pourraient être des cibles prometteuses pour de nouveaux médicaments.

« Si des expériences valident les sites d'intérêt identifiés par Robert C. Penner, l’approche sera en effet prometteuse », affirme Arndt Benecke, de l’institut de biologie Paris-Seine, et collaborateur du mathématicien. « Les sites riches en énergie libre deviendraient alors automatiquement des cibles, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui », complète-t-il. « Et tout ce que l’on imaginait de l’action d’un médicament ou d’un anticorps changerait ».

Et le SARS-CoV-2

Dans une étude publiée le 13 mai 2020, Robert C. Penner annonce avoir identifié trois « sites d’intérêt exotiques » sur la protéine S du SARS-CoV-2 à l’origine du Covid-19. Ils doivent maintenant passer sous les fourches Caudines des tests en laboratoire. « Les expérimentateurs doivent montrer que frapper ces sites libère effectivement de l’énergie libre, explique Arndt Benecke. Autre obstacle à surmonter, ces sites pourraient rester inaccessibles aux petites molécules : on doit s'assurer que ce n'est pas le cas », ajoute-t-il. Et tout éventuel traitement ciblant ces sites doit réussir aux tests habituels d’efficacité et de sécurité d’abord sur des modèles animaux, puis sur les humains.

Néanmoins, si elle fonctionne, la méthode aurait des applications sur un plus large éventail de cibles, comme les protéines de signalisation et même les prions, ces protéines mal repliées qui sont à l’origine de maladies dont celle de la vache folle. « Cela pourrait aller bien au-delà des virus », rêve Arndt Benecke.

https://www.pourlascience.fr/sr/covid-19/la-geometrie-une-alliee-dans-la-recherche-de-medicaments-contre-le-sars-cov-2-19505.php?from=EMA20STD&utm_source=email&utm_medium=email&utm_campaign=nl_pls_covid19_N13

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×