Les gens qui n'aiment pas la science fiction...

Le fait de détester purement et simplement la SF pose question. D’autant que chez le profane, le terme est un véritable fourre-tout, englobant sans distinction tout ce qui relève de l’œuvre imaginaire : science-fiction, fantastique, fantasy, dystopie, horreur et consorts.

Ce rejet viscéral témoigne d’un rapport au réel étonnamment autocentré. Une forme de pensée prosaïque où l’extraordinaire, étymologiquement parlant, n’a pas voix au chapitre. On serait tenté d’imputer cet état d’esprit à l’éducation, à la culture familiale, à la situation socioprofessionnelle, voire même à l’âge de la personne. Il n’en est rien.

Tout se passe, en fait, comme si cette prédilection pour l’imaginaire aidait tout à la fois l’auteur et le lecteur/spectateur à se libérer de ses phobies, de ses entraves, à explorer son monde intérieur via d’étranges chemins de traverse.

Pensez à certains grands auteurs de SF...

Je plains celles et ceux qui se proclament « anti-SF ». Ces indéfectibles récalcitrants qui se détournent parfois avec une grimace de dégoût ou de dédain, balayant de la main une couverture de livre ou une affiche de film comme pour en chasser les relents. Je les plains car ils se privent d’un pan entier de leur affect, de ce fameux hémisphère droit touchant à notre intuition, à notre esprit créatif. Celui qui nous permet d’envisager autrement le monde qui nous entoure ; de le réinventer ; de l’enchanter ; de le faire accoucher de vérités parfois plus profondes que ne le permet le réel. De faire vibrer en nous des émotions insoupçonnées, ou enfouies depuis si longtemps sous plusieurs décennies de rectitude.

Ceci est la réflexion de Guilhem Méric, auteur de Fantasy. Guilhem Méric les envie aussi, ces gens, c'est par ici : https://www.nouvelobs.com/cinema/20191218.OBS22482/tribune-star-wars-chers-anti-sf-je-vous-plains-et-je-vous-envie.html

Alors, pour ceux qui ne comprennent pas les "anti-SF", cette anesthésie de l’imagination, de la faculté de s’ouvrir à d’autres mondes que le nôtre, n’est-elle pas en soi une force ? Un contrefort contre lequel viennent buter les angoisses, les dérives, les questions existentielles de ceux dont les vannes, elles, sont trop ouvertes ?

il y a 13 minutes, January a dit :

Le fait de détester purement et simplement la SF pose question. D’autant que chez le profane, le terme est un véritable fourre-tout, englobant sans distinction tout ce qui relève de l’œuvre imaginaire : science-fiction, fantastique, fantasy, dystopie, horreur et consorts.

 

Ce rejet viscéral témoigne d’un rapport au réel étonnamment autocentré. Une forme de pensée prosaïque où l’extraordinaire, étymologiquement parlant, n’a pas voix au chapitre. On serait tenté d’imputer cet état d’esprit à l’éducation, à la culture familiale, à la situation socioprofessionnelle, voire même à l’âge de la personne. Il n’en est rien.

Tout se passe, en fait, comme si cette prédilection pour l’imaginaire aidait tout à la fois l’auteur et le lecteur/spectateur à se libérer de ses phobies, de ses entraves, à explorer son monde intérieur via d’étranges chemins de traverse.

Pensez à certains grands auteurs de SF...

 

Je plains celles et ceux qui se proclament « anti-SF ». Ces indéfectibles récalcitrants qui se détournent parfois avec une grimace de dégoût ou de dédain, balayant de la main une couverture de livre ou une affiche de film comme pour en chasser les relents. Je les plains car ils se privent d’un pan entier de leur affect, de ce fameux hémisphère droit touchant à notre intuition, à notre esprit créatif. Celui qui nous permet d’envisager autrement le monde qui nous entoure ; de le réinventer ; de l’enchanter ; de le faire accoucher de vérités parfois plus profondes que ne le permet le réel. De faire vibrer en nous des émotions insoupçonnées, ou enfouies depuis si longtemps sous plusieurs décennies de rectitude.

Ceci est la réflexion de Guilhem Méric, auteur de Fantasy. Guilhem Méric les envie aussi, ces gens, c'est par ici : https://www.nouvelobs.com/cinema/20191218.OBS22482/tribune-star-wars-chers-anti-sf-je-vous-plains-et-je-vous-envie.html

 

Alors, pour ceux qui ne comprennent pas les "anti-SF", cette anesthésie de l’imagination, de la faculté de s’ouvrir à d’autres mondes que le nôtre, n’est-elle pas en soi une force ? Un contrefort contre lequel viennent buter les angoisses, les dérives, les questions existentielles de ceux dont les vannes, elles, sont trop ouvertes ?

 

Non, je trouve qu'être allergique à la SF, c'est juste de l'imbécilité.

(Stephen King n'est pas un auteur de SF, même s'il frôle parfois ce genre.)

Il y en a qui m'ont rapporté ne lire que des autobiographies, ou des biographies, parce que ça "leur" parle. Mais ils sont allergiques à toute fiction, de toute façon.

En s.f, je crois qu'il faut distinguer deux sortes d'auteurs : ceux qui se contentent d'un concept, là je citerais H.G Wells comme exemple, avec l'homme invisible, ou la machine à explorer le temps. Ou Matheson, avec l'homme qui rétrécit, ou je suis une légende. Et mes auteurs préférés, c'est évidemment les bâtisseurs d'univers, qui manient plusieurs concepts, vont même jusqu'à parsemer des néologismes (mots inventés, pour désigner les choses dans l'univers du livre), même si l'abus peut être pénible, quoique cela reste lisible. Je pense aux romans cyber-punk. 

La fantasy paraît plus axée sur le public adolescent, même s'il y a aussi de la fantasy pour adultes. Je pense notamment à Jo Walton, avec "griffes et crocs", ou bien d'autres auteurs encore.

En France existe le Grand prix de l'Imaginaire, aux States, des prix prestigieux également : le Hugo, le Locus, le Nebula. Je crois que pour débuter dans le domaine, il vaut mieux lire ces livres primés, généralement accessibles y compris aux néophytes.

il y a 2 minutes, Gouderien a dit :

(Stephen King n'est pas un auteur de SF, même s'il frôle parfois ce genre.) 

Si, aussi, en tout cas il est répertorié comme tel. Je l'ai surtout choisi en raison de son vécu, ça fait sens je crois. Je ne voyais pas quelqu'un d'autre, tu vois quelqu'un d'autre ? .. Je cherche mais....

il y a 5 minutes, January a dit :

Si, aussi, en tout cas il est répertorié comme tel. Je l'ai surtout choisi en raison de son vécu, ça fait sens je crois. Je ne voyais pas quelqu'un d'autre, tu vois quelqu'un d'autre ? .. Je cherche mais....

Comme auteur de SF? Dan Simmons, par exemple, l'auteur d'"Hypérion". Ça c'est vraiment de la SF, même s'il écrit aussi du fantastique. King n'a rien écrit de comparable.

Sinon les auteurs "classiques" de la SF c'est Isaac Asimov, Robert Henlein, A.E. Van Vogt, Frank Herbert et bien d'autres.

Graham Masterton, Clive Barker, plein d'auteurs. En épouvante, j'ai lu récemment Troupe 52 de je sais plus qui, très réussi. L'argument relève plutôt de la s.f mais c'est terrifiant, et les enfants bien "campés". Au cinéma, il y a "alien", etc..

il y a 3 minutes, narcejo a dit :

Graham Masterton, Clive Barker

Encore une fois c'est du fantastique, pas de la SF.

Je rejoins Gouderien, suis dans le brouillard ce matin.

Souvent  des grands chercheurs qui ne peuvent pas exposer d'autres vues que leurs travaux, terminent leurs jours en écrivant un ouvrage de science fiction.....Allez comprendre pourquoi.

En ce qui concerne "Star Wars", c'est autre chose - mais franchement, qui ose dire maintenant qu'il n'aime pas SW, ou qu'il n'a jamais vu les films de la saga? C'est devenu un phénomène de société.

"Star Wars" m'a tout de suite plu pour plusieurs raisons, dont le fait que je suis tombé dans la SF tout petit, en lisant des bandes dessinées. Et aussi parce que j'attache énormément d'importance à la musique de film, et les BO de John Williams sont quand même ce qui se fait de mieux dans le genre.

il y a 7 minutes, raison pratique a dit :

Souvent  des grands chercheurs qui ne peuvent pas exposer d'autres vues que leurs travaux, terminent leurs jours en écrivant un ouvrage de science fiction.....Allez comprendre pourquoi.

Comme la mécanique du coeur ? Pas de la s.f, mais ça y ressemble quand même.

Dans "Axis" de Robert Charles Wilson, tout commence par le personnage (plus tard, personnage principal) qui s'injecte le "quatrième âge" une substance chimique dans les veines avec une aiguille. Cette quasi-mise en abîme m'avait impressionné. De manière favorable.

il y a 1 minute, Gouderien a dit :

En ce qui concerne "Star Wars", c'est autre chose - mais franchement, qui ose dire maintenant qu'il n'aime pas SW, ou qu'il n'a jamais vu les films de la saga? C'est devenu un phénomène de société.

"Star Wars" m'a tout de suite plu pour plusieurs raisons, dont le fait que je suis tombé dans la SF tout petit, en lisant des bandes dessinées. Et aussi parce que j'attache énormément d'importance à la musique de film, et les BO de John Williams sont quand même ce qui se fait de mieux. 

Je comprend qu'on puisse ne pas aimer SW.
Certains parce que le space opéra est un sous genre qu'ils n'aiment tout simplement pas, contrairement à d'autres sous genre de la SF.
D'autres parce que, comme toute franchise d'exploitation, elle a peu à peu porté l'arc narratif au second plan.
D'autres, parce que c'est justement devenu un phénomène de société.

il y a 4 minutes, narcejo a dit :

Comme la mécanique du coeur ? Pas de la s.f, mais ça y ressemble quand même.

Dans "Axis" de Robert Charles Wilson, tout commence par le personnage (plus tard, personnage principal) qui s'injecte le "quatrième âge" une substance chimique dans les veines avec une aiguille. Cette quasi-mise en abîme m'avait impressionné. De manière favorable.

Oui, on trouve ds certains ouvrages des nana robots par exemple , nous y sommes

il y a 40 minutes, January a dit :

Alors, pour ceux qui ne comprennent pas les "anti-SF", cette anesthésie de l’imagination, de la faculté de s’ouvrir à d’autres mondes que le nôtre, n’est-elle pas en soi une force ? Un contrefort contre lequel viennent buter les angoisses, les dérives, les questions existentielles de ceux dont les vannes, elles, sont trop ouvertes ?

J'ai aucun problème à concevoir que l'on ne puisse pas aimer la SF ou tout autre genre littéraire/cinématographique.
Perso, je vois pas où est le problème. C'est comme ne pas aimer les frites ou encore les haricots verts, non?

Là Méric a tendance à y voir quelque chose de plus profond et je suis tentée de le suivre.

Un auteur français dont j'ai lu récemment le petit dernier : Serge Brussolo avec Anatomik. Bon roman, d'ailleurs j'avais écrit moi-même un texte très court (virtualité, posté ici même dans la partie littérature du forum ^^) et j'ai été surpris du choix du prénom d'un des personnages : Kurt. Comme le mien ! En fait, suite à cette lecture j'ai complètement cessé de me satisfaire de mon propre texte, mais comme quoi si en s.f il est très très difficile d'inventer de nouvelles intrigues, concepts, etc, quand on considère la masse de ce qui a été fait, je parle même pas d'Illium et Olympos de dan simmons, qui relèveraient presque de la littérature générale (en lignée directe d'Homère, avec l'Illiade et l'Odyssée). 

il y a 29 minutes, January a dit :

Si, aussi, en tout cas il est répertorié comme tel. Je l'ai surtout choisi en raison de son vécu, ça fait sens je crois. Je ne voyais pas quelqu'un d'autre, tu vois quelqu'un d'autre ? .. Je cherche mais....

Un exemple de bouquin S.F. de Stephen King ?

Non, la S.F. c'est Asimov, Van Vogt, Vance, K. Dick, Ballard, Silverberg, Herbert, Clarke...

Sinon, je partage complètement ton analyse, et je crois que des gens confondent le contexte (futur) qui n'est qu'un support et le fond qui est souvent très "réaliste", très "actuel" (exemple :  Chroniques Martiennes, mélange de S.F., de poésie et d'étude de la nature humaine...)

il y a 4 minutes, truebypass a dit :

J'ai aucun problème à concevoir que l'on ne puisse pas aimer la SF ou tout autre genre littéraire/cinématographique.
Perso, je vois pas où est le problème. C'est comme ne pas aimer les frites ou encore les haricots verts, non?

Il y a du vrai, mais enfin la SF - en littérature ou au cinéma - est quand même un genre très varié, et qui ne se limite pas au seul "Space opéra" (dont "Star Wars" est l'exemple le plus connu). Ne pas aimer la SF me semble traduire une sclérose de l'imagination. 

il y a 4 minutes, narcejo a dit :

Un auteur français dont j'ai lu récemment le petit dernier : Serge Brussolo avec Anatomik. Bon roman, d'ailleurs j'avais écrit moi-même un texte très court (virtualité, posté ici même dans la partie littérature du forum ^^) et j'ai été surpris du choix du prénom d'un des personnages : Kurt. Comme le mien ! En fait, suite à cette lecture j'ai complètement cessé de me satisfaire de mon propre texte, mais comme quoi si en s.f il est très très difficile d'inventer de nouvelles intrigues, concepts, etc, quand on considère la masse de ce qui a été fait, je parle même pas d'Illium et Olympos de dan simmons, qui relèveraient presque de la littérature générale (en lignée directe d'Homère, avec l'Illiade et l'Odyssée). 

Dan Simmons est la preuve que la SF peut contenir à peu près tout… "Hypérion", à lui seul, pourrait avoir été écrit par plusieurs auteurs différents, tellement chacun des récits qui le compose se distingue des autres.

il y a 1 minute, Gouderien a dit :

Il y a du vrai, mais enfin la SF - en littérature ou au cinéma - est quand même un genre très varié, et qui ne se limite pas au seul "Space opéra" (dont "Star Wars" est l'exemple le plus connu). Ne pas aimer la SF me semble traduire une sclérose de l'imagination. 

Un peu sévère peut-être...

J'ai surtout des amis (plutôt amiEs d'ailleurs) qui ont peur de ne rien comprendre à cause d'explications "technologiques".

Ce genre de bouquins plein de passages techniques incompréhensibles constituent essentiellement les mauvais livres de S.F., mais c'est vrai qu'il y en a...

il y a 1 minute, Auger a dit :

Un peu sévère peut-être...

Ça me fait penser à un certain président de la République (François Hollande), dont on sait qu'il ne lit jamais de romans. Eh bien, après l'avoir vu à l'œuvre, on peut se dire qu'il aurait peut-être dû en lire...