Qui décide des lois selon Benjamin Constant ?

Bonjour,

Je me suis lancé dans la compréhension des thèses libérales en commençant par le commencement ! Je bute sur un non-dit : Constant est le théoricien du pouvoir "neutre" (apolitique), or comment se prennent alors des décisions qui séparent les individus, sur quelle base ? Les droits naturels inaliénables certes, mais quid de la morale ? Qui peut décider par exemple si l'avortement est juste ou non ? On peut invoquer les DDHC, mais encore faut-il considérer le foetus comme humain, or c'est prendre position morale ce que l'Etat ne doit pas faire selon-lui, donc qui le fait et comment ?

Merci !

il y a une heure, Smartiz-Z a dit :

Qui peut décider par exemple si l'avortement est juste ou non ?

je suppose que pour un libéral, c'est laissé à l’appréciation de chacun. 

Voir le siècle des lumières...

Rousseau parlait du contrat social et Voltaire d une certaine manière de la liberté,  tandis que Montesquieu parlait de l Esprit des Lois.

Le Siecle des Lumières est le siècle de la Liberté. 

il y a 1 minute, g.champion a dit :

je suppose que pour un libéral, c'est laissé à l’appréciation de chacun. 

Du coup, personne n'émet de jugement sur les questions morales ? Sauf que j'ai l'impression que c'est paradoxal... Par exemple on peut prendre la même chose avec l'esclavage : Si c'est un homme on lui applique la DDHC et donc tout va bien il est libre, mais encore faut-il le considérer comme un homme et donc prendre position morale sauf que si personne ne le fait (car appréciation de chacun) alors l'esclavagisme se maintient alors que certains sont contres et que c'est moralement répréhensible ? Que font-alors les libéraux ? Car si on interdit l'esclavage alors cela viendrait aussi limiter la liberté de ceux qui ont des esclaves et donc prendre pour une certaine conception du monde... ?

il y a 5 minutes, soldat inconnu a dit :

Voir le siècle des lumières...

Rousseau parlait du contrat social et Voltaire d une certaine manière de la liberté,  tandis que Montesquieu parlait de l Esprit des Lois.

Le Siecle des Lumières est le siècle de la Liberté. 

D'accord, mais en quoi cela peut-il aider à comprendre les choix ("neutres" selon Constant) de la sphère publique (de l'Etat) sur le privé ?

il y a 2 minutes, Smartiz-Z a dit :

si on interdit l'esclavage alors cela viendrait aussi limiter la liberté de ceux qui ont des esclaves et donc prendre pour une certaine conception du monde... ?

les libéraux ne vont donc pas interdire l'esclavage : ils vont le faire entrer dans le cadre d'un contrat librement consenti entre adultes libres de choisir d'être l'esclave d'un autre. 

il y a 27 minutes, g.champion a dit :

les libéraux ne vont donc pas interdire l'esclavage : ils vont le faire entrer dans le cadre d'un contrat librement consenti entre adultes libres de choisir d'être l'esclave d'un autre. 

Oui ça je comprends, mais ce n'est pas vraiment le problème, c'est juste de savoir que deviennent les esclaves (avant d'instaurer un contrat consenti) ? Sont-ils des humains ou non ? Si oui, alors l'Etat prend une position morale ce qu'il ne doit pas faire, si non alors l'esclave reste esclave et non pas partie prenante à un contrat. Si les libéraux font faire un contrat avec un esclave c'est le considérer comme un homme, or c'est prendre une position morale ? Certains seront pour et d'autres contre ? Comment et qui arbitre sachant que l'Etat est neutre ?

Il y a 1 heure, Smartiz-Z a dit :

Bonjour,

 

Je me suis lancé dans la compréhension des thèses libérales en commençant par le commencement ! Je bute sur un non-dit : Constant est le théoricien du pouvoir "neutre" (apolitique), or comment se prennent alors des décisions qui séparent les individus, sur quelle base ? Les droits naturels inaliénables certes, mais quid de la morale ? Qui peut décider par exemple si l'avortement est juste ou non ? On peut invoquer les DDHC, mais encore faut-il considérer le foetus comme humain, or c'est prendre position morale ce que l'Etat ne doit pas faire selon-lui, donc qui le fait et comment ?

Merci !

Le guerrier ne pense pas de cette façon, je ne peux donc pas vous aider en rappelant que le corps appartient à la tête qui va avec, seule la tête est en droit de décider pour le corps qui réside en dessous, géométriquement parlant lorsqu’on se tient debout. Pour le guerrier nul n'a le droit d'interdire ce que le "gérant" du corps pense devoir être juste.

Il y a 2 heures, Smartiz-Z a dit :

Si les libéraux font faire un contrat avec un esclave c'est le considérer comme un homme, or c'est prendre une position morale ? Certains seront pour et d'autres contre ? Comment et qui arbitre sachant que l'Etat est neutre ?

Considérer chaque homme comme une liberté : c'est un axiome. On en déduit que chaque homme peut se vendre comme esclave. A quoi sert l'Etat dans cette relation entre deux hommes libres, adultes et consentants ? Il pose un cadre juridique qui permet ce genre de société utopique où la liberté de chacun est un axiome, un principe absolu.