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Regards sur notre monde

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Annalevine

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MelleNoir Membre 4 218 messages
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La vacuité = la voie du milieu

Un retour à l'unité, à la non manifestation, car tout ce qui est manifesté est sujet à la dualité et aux oppositions. 

Il faut réaliser l'unité en nous, au delà des oppositions et des contraires.

L'homme ordinaire pense qu'il est réel, alors que le sage voit sa vacuité.

Le monde objectif a besoin du monde subjectif pour l'informer (phénomènes, images). Le monde objectif est assimilé à la sagesse ou au coeur qui est toujours le meilleur des guides

Le 14/11/2021 à 11:17, Annalevine a dit :

Il en tire que la subjectivité ne peut pas être radicalement étrangère à l’objectivité et vice versa. Il n’ y a pas d’objectivité pure mais il n’ y a pas non plus de subjectivité pure.

.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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C’est en écoutant une conférence de Jancovivi que je me suis décidé à lire Bohler.

Selon lui (le bug humain) le cerveau humain est programmé pour assurer la survie de l’espèce.

Survie : nourriture, reproduction, pouvoir, économie de l’effort, quête d’information (cinq thèmes).

Le cerveau « primaire » piloté par le striatum organise la mise en œuvre de la réalisation de ces cinq objectifs.

A chaque fois que l’objectif est atteint le striatum (l’une de ses dépendances en fait) libère une molécule, la dopamine, qui a deux effets : procurer un sentiment de plaisir et renforcer les circuits de commande neuronaux qui ont permis l’atteinte de l’objectif (principe de l’apprentissage).

Au-dessus de ce cerveau primaire il y a le cortex : pêle-mêle traitement des informations des sens, commande des mouvements, organisation sociale, capacité à fabriquer des outils, imagination, langage, partage des intentions avec autrui, organisation d’actions collectives, etc.etc. Bref le cortex assume toutes les fonctions dites supérieures.

Toutes ces qualités supérieures, sont mise au service du maître, qui dirige et récompense : le striatum, le cerveau primaire.

« Le cortex est une arme aux mains de son propriétaire : le cerveau primaire. » écrit Bohler

 

[Le striatum est formé par le noyau accumbens, le noyau caudé, et le putamen, il pilote en outre le centre des émotions (amygdale) , l’hypothalamus (qui régule la faim, la température, le désir sexuel), l’aire tegmentale ventrale qui produit la dopamine].

 

Les neurones à dopamine irriguent les différentes parties de notre cortex et dictent leur loi grâce au circuit de la récompense : le plaisir.

 

Le cortex est l’arme fatale du cerveau primaire, l’arme qui permet à ce cerveau de mener son offensive. « Le cortex de l’être humain est si puissant qu’il est capable de fournir au striatum presque tout ce qu’il désire, parfois sans effort. » écrit Bohler.

Donc le désir et le plaisir sont pilotés par le cerveau primaire, l’alligator pour résumer. Comme l’alligator est con, ce qui est un handicap pour la survie, l’évolution l’a doté d’une arme : le cortex. C’est ainsi que l’évolution a fabriqué l'homme. Du coup l’animal se bat maintenant en brandissant le sabre de l'intelligence.

 

Bohler écrit : Le problème c’est que le striatum ne demande que la satisfaction, et surtout l’évolution ne l’a pas équipé d’un bouton : fin, stop, on arrête. Il ne peut pas se limiter. Il ne peut pas s’arrêter. « C’est un des gros défauts de fabrication de notre cerveau »

 

Ce que Bohler dit là est vaguement incompréhensible. Si l’objectif est atteint pourquoi l’alligator en demande toujours plus ? C’est incohérent. Ou alors l’alligator n’est pas satisfait, le cortex ne parvient pas à satisfaire l’alligator et n’a pas d’autres solutions que de faire ce qu’il peut pour satisfaire l’animal : bouffer, baiser, conquérir le pouvoir, ou se noyer dans l’oubli : drogue, culture, divertissement, religion et tout le bataclan. Ou encore cette autre solution : rechercher sans cesse de l'information. Ce que je fais en ce moment finalement.

 

Bon, je continue l’étude de ce bouquin.

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Même des signaux comme la faim ne suffisent pas à déclencher l’action. Sans le désir d’action engendré par le striatum nous nous laissons mourir de faim. Les personnes dont le striatum a été endommagé perdent l’envie de vivre. Les neurologues appellent ce phénomène : « perte d’autoaction psychique »

Notre moi-conscient, privé de connexion avec le striatum perd l’envie de vivre, perd toute orientation. La raison est bien une faculté mise au service d’une pulsion de vie sans laquelle la raison reste inerte, inopérante. JJ Rousseau dit vrai lorsqu’il écrit que la raison est une faculté mise au service de passions, ou au moins d’intentions, ou au moins de désirs enfantés par notre cerveau primaire.

Le striatum c’est la vie écrit Bohler mais l’incitation à agir fonctionne même lorsque le besoin ne se fait pas sentir. Cela signifie que le striatum nous pousse à manger même lorsque nous n’avons pas faim, à avoir une activité sexuelle même lorsque rien ne nous stimule, à conquérir de l’influence même lorsque nous sommes dans une position dominante, etc. Autrement dit : même en état de satisfaction le striatum nous pousse sans cesse à l’action.

« Notre cerveau est configuré pour en demander toujours plus, même quand ses besoins sont satisfaits ».

Le cerveau primaire embarque le cortex dans sa volonté (le désir) grâce au circuit de la récompense. Quand nous répondons avec succès à ses désirs un ensemble de neurones qui prennent leur source dans une dépendance du striatum, l’aire tegmentale ventrale, remontent vers le cortex et l’inonde d’une molécule, la dopamine, qui produit le plaisir. Le plaisir est le moyen par lequel le cerveau primaire nous pilote et nous dirige, dixit Bohler.

Le cerveau primaire est la source du désir (y compris le désir de vivre) et du plaisir.

Ma première inspiration, devant ce développement, est celle-ci : notre désir de vivre vient du passé, d’une énergie venue du fond des âges. Cette énergie venue du passé, si nous en remontons toujours plus loin le cours, trouve son origine dans la création du monde. Nous sommes animés par l’énergie de la création, surgie il y a des milliards d’années.

Ma seconde réaction c’est de constater que nous ne sommes pas libres, si nous identifions ce « nous » à notre moi-conscient. Le moi est piloté par le cerveau primaire.

Il me semble néanmoins que la prise de conscience de nos déterminations primaires peut permettre de modifier nos comportements. Dans cette hypothèse ( prise de conscience) alors nous pourrions nouer avec une certaine liberté, en exerçant la faculté imaginative, en explorant de nouvelles voies d’action pour que la vie, par nous, puisse continuer son chemin et éviter les possibles catastrophes que nos déterminations actuelles pourraient bien provoquer.

 

 

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Membre, Posté(e)
MelleNoir Membre 4 218 messages
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la "res extansa" (soumis au déterminisme) contre la "res cogitans"

G.W.Leibniz soutient que le monde mental est construit par des monades, objets mentaux qui ne font pas partie du monde physique

Vérité de raison qui est nécessaire et vérité de fait qui est contingente 

Monadologie :

 

  • On appelle Entéléchies les monades qui n'ont que la perception et l'appétit.
  • On appelle Âmes8 les monades "dont la perception est plus distincte et accompagnée de mémoire". (§19) Quelques paragraphes plus loin, Leibniz ajoutera encore que les âmes raisonnables, ou Esprits, sont aussi "distingués des simples animaux" par ceci qu'ils possèdent "la connaissance des vérités nécessaires et éternelles [...] qui fait avoir la raison et les sciences". (§29)

Cependant cette distinction ne doit pas être comprise comme une distinction de nature mais seulement comme une différence de degrés.

Perception et aperception

La différence entre les entéléchies (aussi appelées "monades brutes") et les âmes (ou "monades spirituelles") réside donc dans le fait que les perceptions des secondes sont accompagnées de distinction. Ceci signifie, en langage leibnizien, qu'elles sont accompagnées de conscience9 : s'apercevoir signifie se rendre compte d'une perception. Leibniz utilise l'exemple de l'étourdissement (§20 à24) : lorsque nous sommes étourdis (par exemple lors d'un malaise), nous n'avons pas conscience des perceptions perçues ; mais ceci ne signifie pas qu'il n'y a pas de perceptions, car il arrive qu'en sortant de l'étourdissement, nous nous souvenions des perceptions de l'état précédent. C'est pourquoi on doit distinguer entre perceptions sans conscience de la perception, commune à toutes les monades, et perception accompagnée d'aperception, privilège des monades spirituelles.

Principe de contradiction et principe de raison suffisante

Leibniz expose ici ces deux principes sur lesquels se fonde sa philosophie :

  • Le principe de contradiction « en vertu duquel nous jugeons faux ce qui en enveloppe, et vrai ce qui est opposé ou contradictoire au faux ». Le principe de contradiction permet de dégager des vérités de raisonnement ou de raison.
  • le principe de raison suffisante affirme « qu'aucun fait ne saurait se trouver vrai, ou existant, aucune énonciation véritable, sans qu'il y ait une raison suffisante pourquoi il en soit ainsi et non autrement » (§32). Le principe de raison suffisante permet de dégager des vérités de faits
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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Après avoir traité de la nourriture et du sexe, Bohler en vient au pouvoir. Le pouvoir est aphrodisiaque, d’où excitation sexuelle, d’où possibilité de diffuser ses gènes.

« Rien ne procure autant de plaisir que de sortir soi-même vainqueur d’une confrontation »

« L’activité du striatum ne se manifeste que si l’on gagne contre un autre humain »

« Nous passons notre temps à nous situer par rapport aux autres »

« La comparaison sociale est un ressort puissant de nos comportements et est ancrée dans nos gènes »

 

Consommer pour exister. « Les striatums frustrés des subalternes » poussent ceux-ci à se hisser dans la hiérarchie sociale par la consommation, signe de statut social. Statut social avantageux = excitation sexuelle = diffusion des gènes = bouffées de plaisir envoyées par le striatum)

 

Nous sommes donc dirigés par une chimie implacable. Mais une chimie mise en place quand l’homme était réellement confronté à sa survie, maintenant qu’il n’ a plus d’ennemi cette chimie s’affole.

 

La diffusion des gènes n’étant plus notre but, nous restons avec des désirs sexuels qui n’ont plus de sens, une propension à dominer et à se construire un statut social par la consommation pour les subalternes, par la direction de la production pour les plus puissants, qui n’a pas plus de sens (puisque la dominance avait jadis pour but la diffusion des gènes, but abandonné).

 

Du coup le désir sexuel, détourné de ses buts ancestraux, semble lui aussi s'affoler. Il envahit le quotidien de nos sociétés abondance. Tout tourne autour du sexe, du genre, les enfants eux-mêmes sont aiguillés vers le sexe. Suis- je un homme, suis-je une femme, est-ce que je jouis quand je touche un homme, une femme, un chat, un chien, ma mère, mon père, mon frère,  une pierre.. Est-il possible de toucher une âme ? Suis-je il, elle, iel... le striatum commence à paniquer.

 

Nous n’avons plus d’autre boussole que le plaisir. Qui nous est envoyé par le striatum. Lequel est sans cesse abusé puisque nous ne transmettons pas nos gènes.

 

[C’est un cauchemar ce bouquin].

 

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Annalevine Membre 3 528 messages
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Pour comprendre la pensée de Bohler il est utile de s’appuyer sur les idées développées par R. Dawkins dans le Gène égoïste ( (The selfish Gene). Le gène tend à se répliquer et à diffuser en utilisant les organismes qui le portent. La sélection naturelle élit les organismes les plus doués pour assurer cette réplication et cette diffusion.

Une telle vision rend compte de la puissante séduction exercée sur les individus par la sexualité et le pouvoir, deux activités qui permettent au gène d’arriver à ses fins,

 

Donner une volonté propre aux gènes est critiquable mais Monod faisait déjà remarquer qu’il est impossible de ne pas imaginer que la nature a un projet au moins à court terme si l’on veut pouvoir commencer à établir une théorie. Ce sont là les conditions de fonctionnement de la pensée humaine. La nature, ni le gène n’ont de projet mais nous devons faire comme si (téléonomie), impossible de penser autrement.

Dawkins pose l’idée du réplicateur, première et probablement seule molécule qui a réussi à se répliquer elle-même. Le gène est un réplicateur, attelé à se reproduire et à diffuser dans tous les organismes qu’il habite.

Cette théorie, la première fois que je l’ai lue je l’ai refusée, comme j’ai pu refuser plus tard l’idée, en prenant connaissance des expériences de Benjamin Libet, que des phénomènes non conscients pouvaient décider avant que je décide. Le refus de regarder en face de telles théories provient de la rage à défendre chacun son moi, vu comme tout puissant.

Qu’est-ce qui peut faire qu’un organisme finit par accepter de contempler une théorie qui ruine sa puissance, au moins temporairement ?

Le gène a sans doute besoin d’un organisme qui se prenne pour Dieu, il est plus facile de manipuler un organisme-Dieu qu’un organisme qui doute de sa liberté. C’est la thèse de la ruse de Dieu ou de la raison. Quand Dieu n’est plus l’instrument de la manipulation alors la raison prend le relais.. Contempler en face une théorie qui ruine la puissance de Dieu, que ce Dieu soit idéalisé (les croyants) ou qu’il soit incarné en Moi (les athées) est-ce une ruse de la raison ?

 

Dawkins traite de l’altruisme. L’altruisme se manifeste lorsque l’organisme hôte du gène égoïste renonce à lui-même au profit de la survie du gène.

Enfin si nous abandonnons le procédé qui consiste à donner au gène une personnalité propre, quelle est la réalité qui inspire sa « volonté » ? Qu’est ce qui, dans l’incarnation du gène, agit ?

 

 

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Après les déterminations telles que la nourriture, le sexe et le pouvoir, Bohler traite de la détermination à...ne rien faire.

« La loi du moindre effort est, juste après la loi de l’alimentation maximale, du sexe a gogo et de la domination, un socle fondamental du comportement animal, et même du comportement de l’animal évolué comme l’être humain »

In fine cette loi conduit à perfectionner nos techniques jusqu’à concevoir des I.A. qui feront tout à notre place. Nous aurons tout sans rien faire.

Je me rappelle des certitudes d’une enseignante de maths à Jussieu. Elle m’assurait que dans peu de temps les mathématiciens sauraient mettre en équation les secrets de fabrication des chefs d’œuvre artistiques (littérature, musique, peinture, etc). Et que nous pourrions bientôt contempler ces merveilles de l’art produites par des IA.

Un peu choqué je partis me promener dans le labyrinthe du jardin des Plantes, où j’allais jadis me réfugier lorsque je fréquentais le lycée Henri IV. "En ce temps-là" je venais ici et je me demandais à quoi servaient les études sinon à dominer les autres et je me rebellais contre cet état d’esprit. Quelques dizaines d’années plus tard j’assistais au triomphe de la détermination du savoir : dominer, oui, mais dominer jusqu’à l’être humain lui-même pour le remplacer par des IA. Je contemplais sur mon banc la défaite de ma pensée.

Les mathématiques seraient donc un langage capable d’organiser des IA nettement plus performantes que l’homme. Nous serions des machines imparfaites que les mathématiques parviendraient à visiter afin de nous conduire à construire des machines parfaites.

Je me demandai si cette jeune femme saisissait la conséquence de son triomphe, elle qui vivait le triomphe des mathématiques comme son triomphe à elle.

Je me sentais décontenancé car après tout il est bien possible que les mathématiques aient la possibilité d’exercer leur toute puissance sur nous jusqu’à nous remplacer par des machines parfaites.

Si tout peut être mis en équation que nous sommes donc ? Comment se fait-il qu’une machine imparfaite comme nous puisse construire une machine parfaite ?

 

Bohler écrit « vers 2130 tous les emplois seront occupés par des machines » « tout cela notre striatum l’a voulu. Il a travaillé pendant des millions d’années pour obtenir ce résultat »

Bohler note que le striatum risque maintenant le bug. Car ne rien faire prive aussi du statut social qui ne peut être obtenu que par l’action dans le monde, statut qui reste l’objectif du désir de puissance impulsé lui aussi par le striatum.

 

Cela dit il est bien possible qu’en 2130 nous soyons plus occupés à survivre qu’à construire des I.A.

 

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system3 Membre 625 messages
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L'IA ne sert pas qu'à "faciliter" les tâches de l'Homme. Elle peut aussi servir à faire monter en efficacité et en sécurité des tâches en diminuant de manière importante le risque d'erreur humaine. L'IA peut aussi rendre possible l'exécution de certaines tâches qui ne seraient pas possible de mettre en place autrement.

Et puis ne vous inquiétez pas trop, durant la révolution industrielle beaucoup ont eu ce genre de fantaisies en croyant que la machine à vapeur allait remplacer le cheval et l'homme et que cela allait aboutir in fine à une extinction de l'humanité telle que l'on connaissait à l'époque... aujourd'hui on sait que tout cela n'était que fantaisies. Il y a de grandes chance que ce même scénario se répète en "2130" que vous évoquez, décidemment l'Homme n'apprend jamais de ses bêtises !

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
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Bohler fait ce constat : des masses de plus en plus considérables de personnes disposent désormais de temps libre. Que faire de ce temps libre ?

Bien sûr le temps libre est déjà exploité par les entreprises vendant services et produits consacrés au divertissement. Mais il y a érosion du plaisir quand il y a répétition d’une même action. Voyager dans un pays pauvre est très jouissif, il est possible d’y montrer son pouvoir (de consommation) à de pauvres hères, le sentiment de puissance est intense et intense le plaisir-récompense, mais ça passe, le sentiment de puissance s’érode. En plus avec la covid et le changement climatique ça devient difficile de jouir sans être culpabilisé pour prendre l’avion ou de diffuser partout son virus.

Il reste les divertissements maison, Netflix bien sûr, avec ce vieux truc de l’identification possible aux héros et héroïnes puissants, mais il reste surtout les réseaux sociaux.

Pour Bohler les réseaux sociaux répondent à cette détermination imposée par le striatum : la volonté de puissance, le pouvoir. Les réseaux sociaux organisent la conquête de l’estime de soi première marche vers la puissance. Sur les réseaux sociaux chacun construit une représentation de soi. Il s’agit de réussir à être considéré. Cette conquête peut occuper tout le temps libre du quidam. Cette arène où chacun lutte pour conquérir l’estime est parfois cruelle. Certains sortent victorieux et accumulent liens, émojis flatteurs, lecteurs ou suiveurs (l’estime de soi se transforme alors en sentiment de puissance pour les élus) d’autres sombrent. Et le naufrage se termine parfois en suicide. Mais cette cruauté fait aussi le succès des réseaux sociaux. C’est qu’il y aussi les spectateurs, ceux et celles qui jouissent du spectacle en s’identifiant aux tueurs.

Bohler écrit que cette situation exprime la victoire du striatum, puis il ajoute : « pour les magnats de la cybernétique et de l’information digitalisée il s’agira d’attirer vers leurs services ou leurs produits quelques millions d’âmes de plus que leurs concurrents. Cela passera par la véritable guerre du troisième millénaire : la guerre de l’attention ».

Il s’agira pour les maîtres de conquérir le temps de cerveau disponible des âmes désœuvrées.

En plus si la robotique finit par faire tout le travail les gens auront un revenu universel et il auront tout le temps de se battre à mort dans les arènes aménagées pour eux par les maîtres du monde.

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Annalevine Membre 3 528 messages
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La cinquième détermination, selon Bohler, après celles de la recherche de la nourriture, du partenaire sexuel, de la domination et du moindre effort, est la quête d’informations.

Une information « signale quelque chose d’intéressant », c’est-à-dire une source de nourriture, un partenaire sexuel potentiel, la présence d’un danger, une opportunité de domination, etc. L’individu capable de repérer une information « intéressante » devient un élu de l’évolution.

Les zones cérébrales impliquées dans ce repérage font partie du striatum, c’est là que se trouvent les neurones qui attisent notre besoin d’information et qui nous abreuvent de dopamine lorsque nous le satisfaisons.

Cet appétit pour l’information devient aujourd’hui problématique vu que nous vivons désormais dans un milieu qui ne cesse de produire des informations « intéressantes »

L’appétit sans fin de l’être humain pour l’information ouvre un marché immense dont se saisissent les GAFA. Des fortunes colossales se bâtissent sur nos inclinations.

 

Bohler expose les techniques utilisées par les grands groupes mondiaux gérant l’information pour nous asservir. Il développe notamment la technique utilisée dans l’élaboration des jeux.

C’est complexe et c’est génial. Mais d’où vient ce génie ? des neuroscientifiques, ces nouveaux mercenaires qui livrent aux maîtres les techniques mentales appropriées pour asservir le quidam.

Cela dit il faut constater que les maîtres sont eux-mêmes pilotés par la volonté de puissance. Ils sont « maîtres » en ce qu’ils savent passer de l’imaginaire à la réalisation de leur volonté de puissance. La sélection est sévère : passer de l’imaginaire au réel est une faculté détenue par un infime minorité.

Mais où nous conduisent ces maîtres ? Eux-mêmes ne le savent pas. Leur jouissance provient de leur domination du présent. Et la considération du futur ne les intéresse que pour autant cette considération leur permet de dominer le présent. La mort éventuelle de demain n’est pas leur problème, leur problème est : comment actualiser aujourd’hui la catastrophe de demain ? Ils n’ont peur de rien.

 

 

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Bohler dans « le bug humain » révèle son étonnement face à cette contradiction : comment est-il possible que nous puissions envisager que la planète devienne invivable dans 50 ou 60 ans et pourtant continuer de tout faire pour qu’elle devienne effectivement invivable ?

Qu’il se réfère à cette émotion (étonnement) pour expliquer sa décision d’écrire un livre me renvoie à Damasio. Ce dernier écrit dans « L’Erreur de Descartes » : les émotions exercent une profonde influence sur la faculté du raisonnement et les systèmes neuraux respectifs sont emmêlés. La seule raison est incapable de produire une décision adaptée au monde.

Lorsque j’enseignais l’histoire à Samuel je fus conduit à lui parler de Gengis Khan. Ce dernier était décrit par son peuple comme étant le fis du loup bleu et de la biche fauve. Cette perception, je le sentais, était vraie, mais hors de portée de l’esprit occidental qui ne peut y voir qu’une métaphore.

Quand Samuel récemment se trouva en Sibérie, chevauchant avec un jeune Iakoute un cheval au galop, ce dernier lui dit : tu fais partie de notre peuple. Quand Samuel rappela au patriarche de la tribu cette légende : Gengis Khan est le fils du loup bleu et de la biche fauve, le patriarche lui répondit : ce n’est pas une légende c’est la vérité.

Ce que signifiait le patriarche c’est que Gengis khan était venu réaliser l’animalité de l’homme dans le monde. Une animalité construite avec le support de l’intelligence.

L’animalité en l’homme n’est pas l’expression brute de pulsions primaires elle est l’épanouissement de pulsons premières dans le monde, conduites avec les moyens de l’intelligence.

Il y a continuité entre l’origine du monde, l’apparition de la vie, l’animalité et la raison. Chaque monde contient le précédent, aucun ensemble n’est coupé de l’autre qui le précéda dans le temps.

 

 

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notre monde pourait être un paradis , si les humains étaient moins voraces, moins dégénérés, moins formatés a cette société judéo capitaliste , les frontiéres les drapeaux et oripeaux de tous poiles ne sont inventés que pour faire des guerres, et défendre les fortunes des gros plein de fric

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system3 Membre 625 messages
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Le 03/12/2021 à 11:18, chatperché a dit :

notre monde pourait être un paradis , si les humains étaient moins voraces, moins dégénérés, moins formatés a cette société judéo capitaliste , les frontiéres les drapeaux et oripeaux de tous poiles ne sont inventés que pour faire des guerres, et défendre les fortunes des gros plein de fric

Courage ! Le mois de décembre et l’hiver sont tristes pour tout le monde. 

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Annalevine Membre 3 528 messages
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Les émotions néanmoins, même si nombre de neuros aujourd’hui les réhabilitent comme constituantes de tout processus de décision, sans lesquelles, même, plus aucune décision cohérente est possible, peuvent par leur intensité être invalidantes. C’est dans ce cas-là qu’elles peuvent poser problèmes. Toute émotion appelle à l’action. Mais son intensité peut tétaniser et ruiner l’action.

 

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Annalevine Membre 3 528 messages
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Quand je vois ce qui se passe, en France, sur le plan politique, une sorte de psychodrame permanent qui semble ne plus avoir aucune attache avec la réalité sociale,

Quand  je vois ce que devient la philosophie, une sorte de rêverie solitaire menée par des personnes apparemment  engagées dans aucune responsabilité,  

Quand je m’aperçois que les évolutions souterraines, économiques, culturelles, géographiques du pays ne sont plus maîtrisées par personne,

Alors me revient en mémoire cette phrase du mec qui tombe dans le vide dans le film la Haine :

jusqu’ici tout va bien, le problème c’est l’atterrissage.

Putain l’atterrissage a toutes chances d’être violent.

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Annalevine Membre 3 528 messages
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Damasio à son tour s’attaque à la question du mental. Comment faire du mental un objet ? Comme objectiver l’esprit, le moi ? Il en se rend pas compte qu’il est impossible de faire du moi un objet. Aussi loin irai-je dans l’observation du cerveau, la description des processus chimiques ne sera jamais identique au ressenti. L’émotion décrite chimiquement n’est pas l’émotion vécue. Le moi objectivé est toujours vu par un moi qui réapparaît, observateur, non objet. Je ne peux pas sortir de ma subjectivité pour en faire une objectivité. Même quand j’objective ce moi c’est toujours un nouveau moi subjectif qui observe le moi objectivé.

 

Je vois aujourd’hui l’effet du triomphe des neuros dans le domaine de la santé. Tout est chimique pour eux. J’étais hier avec un ado qui m’appelle au secours dans le cadre des cours que je donne. La psychiatre qui le suit veut l’hospitaliser de force et le soumettre à la chimie. C’est hallucinant. Cette femme acquise aux nouvelles sciences du cerveau voit l’être humain comme un lieu de relations chimiques. Donc tout malaise doit être traité avec la chimie.

 

Il n’est pas venu à l’idée de cette femme que l’être humain puisse aussi se  réaliser dans des relations sociales. Que c’est là qu’il faut aussi œuvrer pour sortir les ado de leurs troubles. Mais pour la science nouvelle même la relation sociale, même la relation affective, est chimie ! Nous entrons dans un monde totalement dément.

 

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Annalevine Membre 3 528 messages
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J’étais en train de travailler sur une synthèse du Contrat social, il était assez tard, quand j’entends un discours évangélique sorti d’un personnage télévisuel. Quelqu’un chez moi a laissé la télé allumée, sur Cnews, puis est allé dormir.

J’ai beau être concentré sur mon ouvrage, je me laisse distraire tant ce que j’entends est « gros ». 
 

Il s’agit d’un office catholique, il s’agit de la fête des Lumières, c’est un curé qui parle.

Je ne me souvenais pas que les catholiques avaient récupéré la fête des Lumières.

Me voici soudain replongé dans mon enfance, dans ce temps dément au cours duquel ma mère se convertit au catholicisme ( que ne ferait-on pas  pour s’intégrer, hein maman).

Et là je crois rêver : le récitant, le curé, parle comme il y a 60 ans, avec cette même voix controuvée : ah luttons contre les pulsions de la chair, ah ne soyons pas esclaves du corps, ah donnons nous à Marie la Vierge qui fut exonérée du péché originel. 
 

Et là brusquement je me rappelle que le péché originel chez ces refoulés du cul que sont les catholiques c’est l’introduction du sexe  de genre masculin dans le sexe féminin. Ah ! Heureusement Marie tomba enceinte sans être souillée par le sperme d’un humain. Je me dis : mais putain ce sont des tarés les catholiques.


 

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Annalevine Membre 3 528 messages
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En définitive les religions monothéistes ne sont pas aliénantes pour leur côté impérialiste ( il n’est pas besoin de croire en Dieu pour être impérialiste) elles sont aliénantes pour leur cinglerie sexuelle.

Bien sûr les catholiques tiennent le ponpon mais ce n’est pas mieux chez les autres croyants. Quand je vois cette musulmane qui met sa fille chez les catho pour la « tenir » quand je vois certain israélite et musulman venir me dire sur l’un de mes sujets que l’enfant  est un pervers sexuel je me dis bonjour les dégâts actuels et à venir. On en a pas fini avec les histoires d’inceste.

Le monde est peuplé de  cinglés, surtout chez les monothéistes. Cela dit les athées sont tout aussi contaminés par ces cingleries.

Bon comment va t on faire pour bâtir un monde nouveau avec tous ces cinglés? 
 

Pas  évident.

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Invité Henri.
Invités, Posté(e)
Invité Henri.
Invité Henri. Invités 0 message
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Le 10/12/2021 à 14:21, Annalevine a dit :

Et là brusquement je me rappelle que le péché originel chez ces refoulés du cul que sont les catholiques c’est l’introduction du sexe  de genre masculin dans le sexe féminin. Ah ! Heureusement Marie tomba enceinte sans être souillée par le sperme d’un humain. Je me dis : mais putain ce sont des tarés les catholiques.

Il ne faut jamais céder à la brusquerie, qui semble ici ennemie de la mémoire. Le péché originel n'a rien à voir avec la sexualité. Tout comme il n'y a aucun rapport entre la Nativité et un quelconque mépris du sexe...

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Membre, 153ans Posté(e)
Annalevine Membre 3 528 messages
Mentor‚ 153ans‚
Posté(e)

Ce que l’anthropologie nous apporte, heureusement, ce sont ces informations sur le corps et le cerveau. Bien sûr qu’il n’y a pas de spiritualité sans le corps, bien sûr que l’énergie  vitale vient de notre corps, bien sûr que nos désirs viennent du passé, de l’histoire de la vie sur des milliards d’années.

Bien sûr que nous sommes animés par le désir de conservation, celui de nous nourrir, celui de nous accoupler, celui d’exercer notre volonté de puissance, celui de nous informer, celui de produire à moindre coût énergétique.

Nier cela c’est pratiquer le refoulement, s’abîmer dans les cingleries des religions avec leur mépris imbécile du corps et l’obsession d’une animalité dont ils ont honte.

En lisant Bohler tout de même je me rends compte qu’il s’appuie sur ces déterminants de l’action humaine pour expliquer que nous ne ferons rien pour éviter le changement climatique. Finalement lui aussi est marqué par la religion et la dévalorisation des désirs humains. Il est bien possible que nous ne fassions rien pour éviter le changement climatique. il est même possible que nous l’accélérions, mais cela n’a rien à voir avec nos déterminations  animales.

Reste tout de même cette volonté de puissance dont je m’aperçois qu’elle anime tout le monde puisque elle est constitutive de notre hérédité. 

Il suffit de voir le forum pour voir que ce qui excite les participants c’est la lutte pour avoir raison, c’est à dire la lutte pour affirmer sa puissance. Quoi de plus normal.

Cette lutte pour établir  sa puissance n’est pas en soi un mal, au contraire ! de même que le désir sexuel n’est pas  impur ! ni le corps, mais ce qui doit faire l’objet d’une réflexion c’est la modalité de mise en œuvre des désirs. 

Ce n’est ni le sexe ni la volonté de puissance ni tous autres désirs qui doivent être combattus, dévalorisés, etc, ce sont leur mise en œuvre qui doit être réfléchie.

Cela dit je m’aperçois que si le sexe fut jadis combattu ( et il l’est encore par les religions ) la volonté de puissance est elle aussi refoulée, alors qu’elle anime jusqu’au plus petit des êtres vivants.

Cette dévalorisation explique bien des hystéries actuelles. 

Il est impossible de combattre en soi sa volonté de puissance sans verser dans des refoulements inquiétants, en revanche il est souhaitable de réfléchir à la manière qu’il est possible d’utiliser pour la mettre en œuvre.

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