Artistes tatoueurs, l'art dans la peau

"On ne saurait nommer un seul grand pays compris entre les régions polaires au Nord, et la Nouvelle-Zélande au midi, où les indigènes ne se tatouent pas. Cet usage a pratiqué par les anciens Juifs et les Bretons d'autrefois. En Afrique quelques indigènes se tatouent, mais beaucoup plus fréquemment ils se couvrent de protubérances en frottant de sel des incisions faites sur diverses parties du corps ; les habitants du Kordofan et du Darfour considèrent que cela constitue de "grands attraits personnels". Dans les pays arabes, il n'y a pas de beauté parfaite "tant que les joues et les tempes n'ont pas été balafrées" Charles Darwin, 1891

"Ce qui était vu comme la marque de l'infamie, le rejet social, l'appartenance à un groupe, un milieu ou une identité revendiquée, est considérée aujourd'hui comme un art entier et vivant mais le tatouage évolue, progresse et subit une mutation, disons artistique, ainsi que sociale. Mieux accepté, devenu le frisson à la mode avec ses dérapages et son élite qui prend le train en marche, le tatouage n'en déborde pas moins d'imagination et brise son enclave. Cet art de la peau influence d'autres courants, étendant ainsi son image, son attitude et son style de vie indélébile sur un vaste horizon visible au quotidien, sur des personnes vivantes bien sûr, dans les médias encore et depuis un certain temps dans les galeries d'art, remplissant les collections privées. le tatouage s'offre un fugue, sort des sentiers battus et découvre un terrain vierge qui est à la fois la base et la continuité logique : peinture, illustration, graphisme, customisation d'objets, design, dessins, collage sculptures etc..." Chris Coppola, 2011, "Tattooïsme"

Oeuvres et portraits :

Bugs, de Perpignan à L.A

Après 7 années aux Beaux-Arts, une carrière de plus de 30 ans dans l'art du tatouage, Bugs se distingue par son style alliant art cubique et influences issues de l'art déco. Il ouvre un premier shop près de Londres, avant de s'installer à Los Angeles. Ses toiles sont exposées dans maintes galeries américaines et très prisées par des collectionneurs d'outre-Atlantique qui voient dans les oeuvres du perpignagnais une touche à la française exécutée aussi bien en tatouages qu'en peintures.

Jeff Gogue, autodidacte californien

Spécialiste d'un réalisme onirique, Gogue a auparavant réalisé des peintures sur des voitures de course et des motos, avant de pouvoir se consacrer à l'art du tatouage. C'est à l'âge de 26 ans que "Gogue" tatoue pour la première fois.

Mikaël de Poissy, de Poissy comme son nom l'indique

Passionné d'histoire, d'histoire de l'art, spécialisé dans le "vitrail", Mikaël de Poissy est fortement inspiré par l'époque allant du baroque jusqu'à la période dite du "néoclassicisme" et le réalisme qui en découlait, ainsi que par le ténébrisme de Le Caravage où se mêlent et se disputent ombres et lumières. Peinture, customisation d'objets, voyages et tatouage jalonnent la vie, le parcours et l'oeuvre de Mikaël de Poissy.

La statuette me fait penser aux sculptures des déesses de la fécondité avec des hanches bien rondes et volumineuses.

il y a 3 minutes, Paul hochon a dit :

La statuette me fait penser aux sculptures des déesses de la fécondité avec des hanches bien rondes et volumineuses.

Bonjour Paul,

Tout à fait. Celle-ci est une Vénus. 

Également "Sleeping muse" et "Lassitude", et bien d'autres, à retrouver sur le site éponyme :

N'hésitez pas à poster des tableaux, sculptures, porcelaines etc... d'artistes tatoueurs, si vous en connaissez. 

il y a 34 minutes, Léna-Postrof a dit :

 

 Il y a des barges quand même !

Horiyoshi III, du traditionnel japonais

Situé à Yokohama, Horiyoshi est l'un des derniers grands maîtres du tatouage traditionnel japonais ou irezumi. Horiyoshi a largement contribué à populariser le tatouage japonais dans les années 80, intéressant ainsi la scène mondiale.Horiyoshia été le maître d'Alex Reinke, artiste allemand, qu'il a formé durant 15 ans, avant de lui attribuer le nom d'Horikitsune (celui-ci représente aujourd'hui l'irezumi à Londres). Il forme actuellement son propre fils à l'art du tatouage traditionnel. La pratique ancestrale de l'irezumi se réalise traditionnellement à l'aide d'un bâton de bambou au bout duquel sont implantées de multiples aiguilles, pratiqué à la main (tebori) il est connu pour être fastidieux et plutôt douloureux. La méthode pourrait s'apparenter à celle du tatouage traditionnel maori. Démons, carpes koi, fleurs de cerisiers etc... sur la peau ou sur des estampes.  

Shigenori aka Shige, du japonais et des skulls

Souvent primé, Shige est une légende dans le monde du tatouage et a su cultiver son propre style japonais. Il ouvre "Yellow Blaze" avec sa femme Chisato. Cet autodidacte tatoue depuis plus de 30 ans et puise son inspiration autant dans le traditionnel japonais que dans les documentaires historiques. Ses voyages, à travers le monde, et toujours en famille, sont également grande source d'inspiration.

Chris Garver, fait des porcelaines

Chris Garver, californien, est connu du grand public pour avoir tourné dans plusieurs épisodes de "Miami Ink" (émission de télé-réalité sur le tatouage, avec également à l'affiche Ami James, Chris Nuñez, Kat Von D etc...). Il s'inspire du style japonais, que l'on retrouve tant dans ses tatouages, que dans ses peintures, que dans ses porcelaines... et expose dans quelques galeries de la West Coast.

MUTILATIONS ET TATOUAGES

La notion de manifestation culturelle de la mutilation et du tatouage, commença à s'imposer à partir du XVIII ème siècle et définitivement admise au XIX.

Si l'homme, au cours des époques précédentes, a obéi à une conscience collective lui faisant obligation de s'intégrer totalement à la société ambiante, aujourd'hui cet homme a plus conscience de son individualité qu'il cherche à préserver, à mettre en valeur.

Sans négliger la pression du milieu, la mode, il obéit plus à une pulsion personnelle qu'à son environnement lorsqu'il recourt à la chirurgie plastique moderne afin de corriger l'aspect extérieur de son corps ou de son visage, répondant à des besoins et à des désirs qui lui sont propres.

Tatouages et scarifications des téguments

Le tatouage est pratiqué par les populations leucodermes et la scarification par les populations mélanodermes.

Motivation

Besoin concret d'un lien avec les puissances surnaturelles. Comportement magico-religieux qui servait de protection.

Ce motif est oublié bien que la pratique demeure.

Les tatouages tribaux, imposés dès l'enfance ou l'adolescence, deviennent un rite d'initiation. Ils ont un mobile social et magique.

Le sacrifice consenti par l'individu en signe d'allégeance à la communauté, lui assurera l'honneur d'être admis comme individu, avec tous les droits et les devoirs que cela comporte.

De nos jours, le tatouage magico-social, par un retournement de sens, devient une manifestation anti-sociale.

Pour l'individu jeune, le tatouage affirme une foi religieuse, un sentiment érotique, ou conserve un souvenir.

Magnifique exposé.  

Le 29/03/2019 à 16:49, Talon 1 a dit :

MUTILATIONS ET TATOUAGES

La notion de manifestation culturelle de la mutilation et du tatouage, commença à s'imposer à partir du XVIII ème siècle et définitivement admise au XIX.

Si l'homme, au cours des époques précédentes, a obéi à une conscience collective lui faisant obligation de s'intégrer totalement à la société ambiante, aujourd'hui cet homme a plus conscience de son individualité qu'il cherche à préserver, à mettre en valeur.

Sans négliger la pression du milieu, la mode, il obéit plus à une pulsion personnelle qu'à son environnement lorsqu'il recourt à la chirurgie plastique moderne afin de corriger l'aspect extérieur de son corps ou de son visage, répondant à des besoins et à des désirs qui lui sont propres.

Tatouages et scarifications des téguments

Le tatouage est pratiqué par les populations leucodermes et la scarification par les populations mélanodermes.

Motivation

Besoin concret d'un lien avec les puissances surnaturelles. Comportement magico-religieux qui servait de protection.

Ce motif est oublié bien que la pratique demeure.

Les tatouages tribaux, imposés dès l'enfance ou l'adolescence, deviennent un rite d'initiation. Ils ont un mobile social et magique.

Le sacrifice consenti par l'individu en signe d'allégeance à la communauté, lui assurera l'honneur d'être admis comme individu, avec tous les droits et les devoirs que cela comporte.

De nos jours, le tatouage magico-social, par un retournement de sens, devient une manifestation anti-sociale.

Pour l'individu jeune, le tatouage affirme une foi religieuse, un sentiment érotique, ou conserve un souvenir.

 

Le XVIII ème siècle ? Cela parait bien tardif. 

Merci pour le partage, auriez-vous une source ? 

Ty Mc Ewen, bio organic et nature morte

Originaire de l'Oregon, Ty Mc Ewen a grandi dans le désert de l'Utah et a ensuite beaucoup bougé. Il s'est installé à Phoenix depuis quelques temps et tatoue depuis 2004. Il aime faire de longues randonnées et trouve aussi son inspiration dans la nature. Son style se partage entre bio organique et bio mécanique ainsi que réalisme.

Karl Marc, entre France et USA

Karl Marc est sans doute le plus français des tatoueurs américains. Autodidacte, il doit l'expressionnisme de son coup de crayon (dépouillement de la forme, sobriété du contenu, utilisation d'arrière-plans sans ornement sur lesquels le personnage ou le sujet se détache) à l'étude des artistes comme Klimt ou Egon Shiele. Il est aussi connu pour la créations de ses propres machines à tatouer, surnommé d'ailleurs dans le milieu "handmade". Il est également à l'origine de différents ouvrages sur la fabrication du matériel à tatouer.

Eva Karabuka alias Eva Krbk, de la reproduction de chef d'oeuvres au point de croix

D'origine turque, Eva Krbk pratique son art au célèbre salon new-yorkais Bang Bang Tattoo. Tantôt copiste, tantôt adepte du point de croix, elle se distingue également par ses petits tatouages circulaires incroyablement détaillés.

il y a 9 minutes, Léna-Postrof a dit :

 

 

Ca 2 ans après ca ressemble plus a grand chose, trop fin.

il y a 14 minutes, doug1991 a dit :

Ca 2 ans après ca ressemble plus a grand chose, trop fin.

C'est ce qu'il se dit, 1 an, 2 ans, 3 ans, 5 ans : les traits fusent. 

Ce qui intéresse le sujet, ce n'est pas le tatouage en lui-même ou la technique -il y a déjà des sujets dédiés- davantage, l'art abordé par les artistes tatoueurs, leurs influences artistiques etc... 

Il y a 19 heures, Léna-Postrof a dit :

Merci pour le partage, auriez-vous une source ? 

Histoire des Mœurs. La Pléiade

Alix GE, entre old school et japonais

Alix a d'abord donné des cours de dessins avant de s'intéresser au tatouage. De Versaille, Alix commence son apprentissage chez Denis Tattoo. Artiste complète, elle peint et sculpte également. Peintures et sculptures sont visibles sur sa page instagram (Alix GE). Discrète, très plébicitée, c'est en se préservant de ce milieu toujours marginal, en tenant l'adresse de son studio secret, qu'elle évolue sereinement.