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L'Erreur et l'Orgueil


sagaidatch

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Membre, 62ans Posté(e)
Lionel59 Membre 3 932 messages
Maitre des forums‚ 62ans‚
Posté(e)
Il y a 10 heures, sagaidatch a dit :

Vous parlez à partir de votre culture rationaliste. Non pour moi l'égalité c'est reconnaître que l'autre a la même humanité que moi, c'est être capable de souffrir la souffrance de l'autre, et cette capacité part de ce sentiment chevillé au cœur que l'autre est identique à tout autre humain dans son droit à être aimé. Je parle d'amour où vous parlez de droit, nous sommes de culture étrangère l'une à l'autre. Restons-en là. D'autant que pour un français de sexe mâle, parler à partir du sentiment, est un parler qu'il ne comprend pas, pire, il le dévalue. Restez dans votre raison, laissez moi dans le sentiment.

Que retire-t-on de la capacité à souffir la souffrance de l’autre? L’amour devrait , il me semble, vous conduire à tenter de supprimer les causes de cette souffrance. Vous postulez qu’être aimé est un droit, ne serait-ce pas plutôt un mérite? Un individu abject a le «droit à être aimé», le mérite-t-il?

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Membre, 51ans Posté(e)
sagaidatch Membre 224 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
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Ce que l'on voit monter c'est une froideur croissante dans les rapports entre les personnes. Mais il est en effet difficile de savoir si cette froideur tient à l’athéisme. Après tout c'est un fait que des croyants sont tout aussi durs et insensibles que des athées à l'égard des autres.

Il est possible que les Français n'aient plus le désir de former entre eux une communauté. Il est possible que ce soit l’extinction de ce désir qui provoque l’extinction progressive du catholicisme en France. Mais il est possible aussi que les contradictions propres à cette religion ait contribué à son affaiblissement. A moins qu'il y ait d'autres causes, Scruton pense que les défaites militaires successives encaissées par les Français ont engendré en eux une honte de soi qui les conduit à ne plus s'aimer, ni eux, ni les autres.

La froideur à laquelle je faisais référence est due non à l’athéisme donc, mais à ce fait que nombre de responsables, nombre de personnes qui ont un pouvoir sur les autres n'ont plus le sentiment de former une communauté avec ceux qu'ils administrent. En cela il n'ont plus aucune culpabilité à détruire l'autre puisque l'autre n'est plus de la même humanité que la leur.

Heureusement bien sûr qu'il reste le droit. Seul le droit peut faire rempart à cette inhumanité croissante. Mais le droit seul ne permet pas à une humanité de se vivre justement dans toute son humanité. Quand il n' y a plus que le droit comme ultime rempart à la dissolution totale de la communauté il n' y a déjà plus d'humanité.

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Membre, 62ans Posté(e)
Lionel59 Membre 3 932 messages
Maitre des forums‚ 62ans‚
Posté(e)
Il y a 20 heures, sagaidatch a dit :

Ce que l'on voit monter c'est une froideur croissante dans les rapports entre les personnes. Mais il est en effet difficile de savoir si cette froideur tient à l’athéisme. Après tout c'est un fait que des croyants sont tout aussi durs et insensibles que des athées à l'égard des autres.

Il est possible que les Français n'aient plus le désir de former entre eux une communauté. Il est possible que ce soit l’extinction de ce désir qui provoque l’extinction progressive du catholicisme en France. Mais il est possible aussi que les contradictions propres à cette religion ait contribué à son affaiblissement. A moins qu'il y ait d'autres causes, Scruton pense que les défaites militaires successives encaissées par les Français ont engendré en eux une honte de soi qui les conduit à ne plus s'aimer, ni eux, ni les autres.

La froideur à laquelle je faisais référence est due non à l’athéisme donc, mais à ce fait que nombre de responsables, nombre de personnes qui ont un pouvoir sur les autres n'ont plus le sentiment de former une communauté avec ceux qu'ils administrent. En cela il n'ont plus aucune culpabilité à détruire l'autre puisque l'autre n'est plus de la même humanité que la leur.

Une communauté n’est pas forcément religieuse, elle peut être aussi nationale et la France est une république laïque. Ce ne sont pas les défaites militaires qui conduisent les Français à ne plus s’aimer, Le Français est souvent cocardier et c’est mal vu par une bonne partie de l’intelligentsia qui pense que les valeurs d’«égalité» et de «fraternité» nous forcent à accepter tout le monde y compris ceux qui les refusent!

Il y a 20 heures, sagaidatch a dit :

Heureusement bien sûr qu'il reste le droit. Seul le droit peut faire rempart à cette inhumanité croissante. Mais le droit seul ne permet pas à une humanité de se vivre justement dans toute son humanité. Quand il n' y a plus que le droit comme ultime rempart à la dissolution totale de la communauté il n' y a déjà plus d'humanité.

C'est joliment dit mais vous arrivez là à un paradoxe puisque ceux qui administrent font le droit  L'humanité n'est qu'un ensemble d'êtres humains qui ne peuvent avoir les mêmes dispositions envers chacun de leurs semblables puiqu'ils sont tous différents. "Vivre dans toute son humanité" n'a donc, pour moi, aucun sens.

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Membre, 51ans Posté(e)
sagaidatch Membre 224 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)
Le 02/04/2019 à 23:00, Lionel59 a dit :

Une communauté n’est pas forcément religieuse, elle peut être aussi nationale et la France est une république laïque. Ce ne sont pas les défaites militaires qui conduisent les Français à ne plus s’aimer, Le Français est souvent cocardier et c’est mal vu par une bonne partie de l’intelligentsia qui pense que les valeurs d’«égalité» et de «fraternité» nous forcent à accepter tout le monde y compris ceux qui les refusent!

C'est joliment dit mais vous arrivez là à un paradoxe puisque ceux qui administrent font le droit  L'humanité n'est qu'un ensemble d'êtres humains qui ne peuvent avoir les mêmes dispositions envers chacun de leurs semblables puiqu'ils sont tous différents. "Vivre dans toute son humanité" n'a donc, pour moi, aucun sens.

Ce serait trop long de débattre car vous ne donnez pas aux mots le même sens que celui que je leur donne. La religion, pour moi, dans ma culture d'origine, inclut deux sens, le lien d'abord, religare, c'est-à-dire que toute communauté est tenue par un lien spirituel, moral ou philosophique, un lien culturel qui donne naissance à la Loi. L'autre sens est la définition d'une transcendance qui donne solidité au lien. Dans votre culture française catholique le mot religion est lié exclusivement au mot Dieu. Comme vous êtes centré uniquement sur la culture de votre pays,  vous donnez aux mots une signification qui ne sort pas de votre cadre de référence : la religion catholique. La solution serait que je rentre dans votre monde, celui dans lequel vous définissez les mots, mais ce n'est pas ici l'objet de ma recherche, l'objet de ma recherche n'est pas de vous comprendre, vous.

Dans une république laïque, la transcendance prend place dans l'idée de Peuple. Le peuple est souverain, et c'est sous le couvert de cette transcendance que les citoyens organisent le lien qui les unit. La Loi dans une république laïque n'est pas décidée par les administrateurs, la loi est l'expression du peuple représenté par ses élus. La république laïque est donc, dans ma définition des sens, une religion. Mais vous ne me comprendrez pas puisque vous vivez dans une enclave culturelle historique dans laquelle la seule transcendance à laquelle vous vous référez lorsque vous parlez de religion, c'est Dieu.

 

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Membre, 62ans Posté(e)
Lionel59 Membre 3 932 messages
Maitre des forums‚ 62ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, sagaidatch a dit :

Ce serait trop long de débattre car vous ne donnez pas aux mots le même sens que celui que je leur donne. La religion, pour moi, dans ma culture d'origine, inclut deux sens, le lien d'abord, religare, c'est-à-dire que toute communauté est tenue par un lien spirituel, moral ou philosophique, un lien culturel qui donne naissance à la Loi. L'autre sens est la définition d'une transcendance qui donne solidité au lien. Dans votre culture française catholique le mot religion est lié exclusivement au mot Dieu. Comme vous êtes centré uniquement sur la culture de votre pays,  vous donnez aux mots une signification qui ne sort pas de votre cadre de référence : la religion catholique. La solution serait que je rentre dans votre monde, celui dans lequel vous définissez les mots, mais ce n'est pas ici l'objet de ma recherche, l'objet de ma recherche n'est pas de vous comprendre, vous.

Ce n’est pas une spécificité de la «culture française catholique» que de lier le mot «religion» au mot «dieu», c’est simplement une particularité de notre langue, ouvrez différents dictionnaires pour vous en convaincre.
 

 

Il y a 1 heure, sagaidatch a dit :

Dans une république laïque, la transcendance prend place dans l'idée de Peuple. Le peuple est souverain, et c'est sous le couvert de cette transcendance que les citoyens organisent le lien qui les unit. La Loi dans une république laïque n'est pas décidée par les administrateurs, la loi est l'expression du peuple représenté par ses élus. La république laïque est donc, dans ma définition des sens, une religion. Mais vous ne me comprendrez pas puisque vous vivez dans une enclave culturelle historique dans laquelle la seule transcendance à laquelle vous vous référez lorsque vous parlez de religion, c'est Dieu.

 

Vous arrivez là au mythe de la démocratie. La loi n’est pas l’expression du peuple représenté par ses élus, ce n’est que l’expression de la majorité de ses représentants, cette majorité ne représentant pas forcément la majorité du corps électoral pris dans son ensemble (problème du découpage électoral).

Vous voyez la religion comme étant un lien mais ce n'est vrai qu'en étymologie.
 

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Membre, 51ans Posté(e)
sagaidatch Membre 224 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Je n'ai plus grand chose à prendre de Scruton. A quoi peut mener cette angoisse des existentialistes devant l’existence de l'Autre ?

En quoi la volonté de tout reconstruire à partir de soi, à partir de ce point de pensée originel : j'existe, peut elle conduire à l'engagement politique ?

Comment une pensée aussi ténue à l'origine, qui se veut l'héritière de rien, peut-elle reprendre à son compte une morale aussi lourdement chrétienne : l'autre est un salaud, l'autre est un lâche, procédés de pression psy propres à la religion chrétienne : la culpabilité ou la dévalorisation de l'autre ?

Il ne suffit pas de dire : je ne crois plus en Dieu, pour changer. Croire ou ne pas croire n'a finalement aucun effet sur ceux dont la civilisation s'est construite sur la culpabilité. Sauf qu'au lieu de réfléchir sur leur propre culpabilité ceux qui décident de ne plus croire en rien jugent que c'est l'Autre qui est désormais coupable de tout.

La pensée française, à suivre Scruton, s'effondre dans le non sens : Althusser qui assassine sa femme, Lacan qui baise à tout va et escroque ses clients, Deleuze qui se défenestre de l'appartement de sa maitresse, la papesse sado-maso parisienne. Tout cela sombre dans le vaudeville (tragique).

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Membre, 51ans Posté(e)
sagaidatch Membre 224 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Je clôture là cette étude. Je retiendrai encore ceci : l'exigence d'authenticité formulée par Sartre et le concept de classe. Il parait en effet impossible de comprendre le fonctionnement de nos sociétés sans recourir au concept de classe. Le fait est que la pensée de 90 pour cent des citoyens est déterminée par leur appartenance socio-professionnelle sans qu'ils s'en rendent compte. Encore que, plus nous montons dans les sphères du pouvoir plus nous rencontrions des personnes qui ont cette conscience réflexive. C'est pourquoi dire que "les bourgeois ne pensent pas" [référence à une vidéo du topic sur la lutte des classes] en dit long sur ceux qui disent cela : manifestement ils n'ont pas eu l'occasion de fréquenter un bourgeois (ce qui est amusant c'est que, parfois, ils se prennent pour des bourgeois, croyant qu'être un bourgeois c'est être connu et reconnu, ou encore disposer de revenus ou de biens pour eux considérés comme importants). C'est dire leur méconnaissance de la bourgeoisie. Celle-ci il est vrai compose moins de 1 pour cent de la population mondiale, il est donc normal que la plupart des gens ne savent pas ce que pense un bourgeois. A l'autre extrémité du spectre social il y a ceux qui prennent de plein fouet l'oppression du système libéral. Ceux-là aussi ont une conscience réflexive, ils savent, comme les bourgeois, quelle est leur situation sociale réelle. Entre les opprimés et les bourgeois il y a la masse des classes moyennes. Cette masse ne semble pas avoir conscience d'elle même.

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Membre, 51ans Posté(e)
sagaidatch Membre 224 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
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C'est un peu en marge de l'étude de "l'Erreur et l’Orgueil" mais cela reste du ressort du débat politique. Je reviens à la question des Gilets Jaunes. Quand un problème surgit, c'est mon caractère, je tente toujours de trouver, au moins pour moi-même, une solution. Comment répondre aux problèmes soulevés par les Gilets Jaunes ? Il me semble que le problème rencontré par la majorité d'entre eux (mais pas tous) est lié aux problèmes de la ruralité ou de toute région à l'écart des zones de production et de communication. Je me demandais alors : que faire ? avec le sentiment que cette question "que faire ?" n’intéressait personne, puisque les Gilets Jaunes est un événement dont se saisit tout le monde pour exprimer ses passions tout en restant totalement indifférents aux problèmes réels des G.J.

En réfléchissant à ce problème je me suis dit que la décision politique à prendre devrait être celle -ci : réindustrialiser les zones délaissées. Puis je me suis dit que, poser ainsi le problème, c était aller contre toute l’évolution actuelle : la métropolisation de l'économie.

Or je m’aperçois en lisant un article du Monde : "Dans l'Union, l'inquiétant creusement des fossés régionaux" Monde daté des 7 et 8 avril 2019, article signé par Marie Charrel, Blaise Gauquelin et Anne-Françoise Hivert que ma manière de traiter le problème est aussi celle de nombre de responsables politiques européens.

Aussi vais-je développer cette question dans les posts qui suivent.

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Membre, 51ans Posté(e)
sagaidatch Membre 224 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
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Dans cet article il est fait mention de cette déclaration de la  Banque mondiale " Pendant 60 ans , l'U.E. a été une formidable machine à convergence , mais les divisions régionales au sein des pays se sont creusées". Autrement dit l'U.E est un succès si l'on mesure les disparités de richesse moyenne pays par pays. Cette disparité  diminue (la dispersion, l'écart type diminue). Mais à l’intérieur de chaque pays les disparités entre régions s'aggravent pour certains d'entre eux.

L'exemple de la Bulgarie est impressionnant : émigration vers les villes et faible natalité conduisent même à une diminution de la population : 7 millions d’habitants aujourd'hui contre 9 millions en 1989. Qui sait si la France n'aurait pas connu le même phénomène si nous n'avions pas le renfort démographique des immigrés ?

Mais des pays beaucoup plus développés comme le Luxembourg et les Pays Bas n'échappent pas à ce phénomène : la désertification progressive des campagnes au profit des agglomérations importantes.

L’article note ces disparités pour la France et en souligne l'une des causes : le fossé entre les territoires éloignés de tout et les zones concentrant les activités.

" Les divisons régionales sont souvent l'héritage de l’histoire et de l’exode rural. Mais pas seulement, elles sont aussi le fruit des politiques nationales d’aménagement du territoire, plus ou moins efficaces selon les États".

(A suivre)

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Membre, 51ans Posté(e)
sagaidatch Membre 224 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Je me rends compte qu'i y a une intention didactique dans mon approche politique d'une tentative de résolution des problèmes des G.J. Cette intention didactique est la suivante : au lieu de critiquer les G.J. il est possible d'adopter une autre attitude : résoudre leurs problèmes ou tenter de les résoudre. D'où cette recherche, de ma part, des problèmes liés, en Europe, aux disparités de développements régionaux, puisque le problème n'est pas seulement français. Les autres pays mettent en place des politiques d'aménagement de leur territoire (Allemagne) ou encore c'est l'Europe elle-même qui tente de mettre en place de telles politiques. Bref, il existe bien des attitudes responsables.

Mais mon intention didactique est vaine ici, car, sur le forum, les intervenants ne se décident pas responsables, ils se décident au contraire libres de toutes responsabilités, non qu'ils soient irresponsables dans la vie réelle, mais, pour eux, le forum est un espace de défoulement, un espace de liberté où, soudain, il n y a plus de responsabilités sociales, bref le forum est une soupape.

Je suis donc à côté de la plaque. Il me faut renoncer à échanger. J'apprends doucement à faire connaissance avec le mode de fonctionnement des réseaux sociaux. Ce ne sont pas des lieux d’échange, de construction, ce sont des lieux où chacun recherche le même, et si l'autre n'est pas le même, alors l'autre est immédiatement contesté, voire attaqué. Ce sont des lieux étranges, vaguement dangereux. En tout cas ils inaugurent un mode de communication inédit, assez froid, totalement froid. Mais cette froideur des rapports révèle aussi ce que les personnes ressentent dans leur intimité cachée. Se croyant "cachés", ils ne rendent pas compte qu'ils révèlent tout de leurs passions asociales.

 

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