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Aujourd'hui, c'est la saint valentin


Constantinople

Messages recommandés

Membre, Posté(e)
Constantinople Membre 18 329 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Célébrées, vénérées et parfois craintes par leur fougue depuis des millénaires, les divinités de la passion sexuelle et de l'amour ont une mythologie et des rites riches, particuliérement dans les fonts mésopotamiens où elle est liée à renaissance, au cycles, capturée par sa soeur la mort mais libérées par son amant qui se sacrifie pour elle, Omuz, dieu de l'agriculture, où amante de la Guerre pour les grecs, elle est toujours l'inspiratrice des artistes dont le fantastique Boticelli. Sentez vous libre de poster ici d'autre représentation de la divinité.

Bonne saint valentin à tous les amants.

Aphrodite-sea-foam-birth.jpg

Ishtar :

BurneyRelief.Med.jpg

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Membre, 36ans Posté(e)
sebastienvalmont Membre 1 146 messages
Baby Forumeur‚ 36ans‚
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ca serait pâques que cela ne changerais rien a ma journée.. et moi quand j'entends pâques, je pense chocolat

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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 764 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
Posté(e)

Mince, j'étais persuadée que l'origine de cette fête se trouvait chez nos voisins Outre-Manche. 

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Membre, Debout les morts..., 74ans Posté(e)
Anatole1949 Membre 34 823 messages
74ans‚ Debout les morts...,
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Saint Valentin, encore un saint martyrisé, ça fait rêver !!!

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Invité Lucy Van Pelt
Invités, Posté(e)
Invité Lucy Van Pelt
Invité Lucy Van Pelt Invités 0 message
Posté(e)

Oui, bonne St-Valentin!  (1 ou 2 oubedon le nombre que vous voulez)

La caricature de Côté du 14 février

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Membre, 75ans Posté(e)
Laurent1712 Membre 1 014 messages
Forumeur activiste‚ 75ans‚
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Il y a 12 heures, Constantinople a dit :

Forumfr, finalement, c'est une poignée de gens intelligents qui jouent aux cons contre une armée de cons qui se croient intelligents.

C'est peut-être vrai, d'autant que les proportions me semblent justes, une "poignée" étant peu de chose au regard d'une "armée".

Mais l'affirmer de manière péremptoire me semble hasardeux car la connerie, tout le monde en sera d'accord je pense, est une "valeur relative", ce qui en gros veut dire qu'on est tous le con de quelqu'un...

Ceci étant posé, le challenge se trouve être désormais de savoir "qui? et comment?" pour réaliser le tri sélectif...:)

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Membre, Posté(e)
Constantinople Membre 18 329 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Léna-Postrof a dit :

Mince, j'étais persuadée que l'origine de cette fête se trouvait chez nos voisins Outre-Manche. 

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Il me semble que c'est le cas, plusieurs tradition se sont mélangées, comme souvent...

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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 764 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
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Dans certaines mythologies -et grecque, romaine notamment- le rapport à l'amour est inquiétant : les femmes sont enlevées (Perséphone), cachées, réquisitionnées (L'enlèvement des sabines), elles sont butins (Antiope), attachées sur un rocher afin d'être dévorées par un monstre marin (Andromède), quand elles ne sont pas responsables des maux de tous les hommes (Pandore- mais ça c'est encore autre chose). Les Dieux sont capricieux. C'est véritablement brutal et angoissant. Ce malaise se retrouve dans l'art, bien que les oeuvres soient toujours remarquables. 

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L'enlèvement de Perséphone, Rembrandt

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L'enlèvement des sabines, Giambologna

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Persée et Andromède, Leighton

 

Celui-ci est peint par Gustav Klimt et représente Freyja, la première des déesses nordiques, qui selon le mythe, versait des larmes d'or quand son mari Öd, s'absentait. Celles-ci se transformaient en ambre quand elles tombaient dans la mer. C'est autrement plus poétique. 

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Membre, 28ans Posté(e)
Nadia3010 Membre 16 messages
Baby Forumeur‚ 28ans‚
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Joyeux Saint Valentin pour tous :):)!!

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Membre, Posté(e)
Constantinople Membre 18 329 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Léna-Postrof a dit :

Dans certaines mythologies -et grecque, romaine notamment- le rapport à l'amour est inquiétant : les femmes sont enlevées (Perséphone), cachées, réquisitionnées (L'enlèvement des sabines), elles sont butins (Antiope), attachées sur un rocher afin d'être dévorées par un monstre marin (Andromède), quand elles ne sont pas responsables des maux de tous les hommes (Pandore- mais ça c'est encore autre chose). Les Dieux sont capricieux. C'est véritablement brutal et angoissant. Ce malaise se retrouve dans l'art, bien que les oeuvres soient toujours remarquables. 

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L'enlèvement de Perséphone, Rembrandt

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L'enlèvement des sabines, Giambologna

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Persée et Andromède, Leighton

 

Celui-ci est peint par Gustav Klimt et représente Freyja, la première des déesses nordiques, qui selon le mythe, versait des larmes d'or quand son mari Öd, s'absentait. Celles-ci se transformaient en ambre quand elles tombaient dans la mer. C'est autrement plus poétique. 

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Le mythe de la vierge tuée ou sacrifiée juste avant de devenir sexuellement active est en effet un classique Grec, Perséphone, Antigone, iphygénie, les exemples sont innombrables sexualité et mort ont toujours été deux moteurs puissants des mythes et récits, c'est toujours vrai aujourd'hui si vous regardez les œuvres populaires : comme l'explicite le film scream, ne pas perdre sa virginité pour une jeune adolescente si elle veut éviter les morts brutales. Roméo et Juliette, Orphée et Eurydice, tristant et iseult...

Très souvent, une troisième composante est ajoutée, celle de la renaissance, comme Perséphone/coré, la mort est surmontée par une renaissance divine, quelque part en Hyperboréen ou au delà sur telle terre sacrée.

J'aime le mythe sumérien cousin de celui de Perséphone coré, ou Inanna, déesse de l'amour, veut renverser sa soeur, qui régne sur les morts en enfer, elle feint donc de venir de descendre aux enfer faire le deuil du mari de sa soeur qui, pas dupe, lui demande de quitter un vetement à chacune des 7 portes de l'enfer, elle arrive ainsi complétement nue devant sa soeur et à sa merci. La force vitale sexuelle disparait alors de la terre, le Dieu des dieu demande à la reine de l'enfer, ereshkigal, de la libérer mais elle demande un sacrifice de subtitution en échange, et c'est l'époux, le dieu agricole, qui est sacrifié. Devant les pleurs de sa soeur, elle décide d'alléger le sort et de ne le garder aux enfers une partie de l'année, le remplacer par sa soeur le reste du temps.

 

 

 

 

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Invité Vilaine
Invités, Posté(e)
Invité Vilaine
Invité Vilaine Invités 0 message
Posté(e)
il y a 8 minutes, Constantinople a dit :

.

J'aime le mythe sumérien cousin de celui de Perséphone coré, ou Inanna, déesse de l'amour, veut renverser sa soeur, qui régne sur les morts en enfer, elle feint donc de venir de descendre aux enfer faire le deuil du mari de sa soeur qui, pas dupe, lui demande de quitter un vetement à chacune des 7 portes de l'enfer, elle arrive ainsi complétement nue devant sa soeur et à sa merci. La force vitale sexuelle disparait alors de la terre, le Dieu des dieu demande à la reine de l'enfer, ereshkigal, de la libérer mais elle demande un sacrifice de subtitution en échange, et c'est l'époux, le dieu agricole, qui est sacrifié. Devant les pleurs de sa soeur, elle décide d'alléger le sort et de ne le garder aux enfers une partie de l'année, le remplacer par sa soeur le reste du temps.

 

 

 

 

On dirait le synopsis d’un épisode de « Charmed ». 

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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 764 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
Posté(e)
Il y a 1 heure, Constantinople a dit :

Le mythe de la vierge tuée ou sacrifiée juste avant de devenir sexuellement active est en effet un classique Grec, Perséphone, Antigone, iphygénie, les exemples sont innombrables sexualité et mort ont toujours été deux moteurs puissants des mythes et récits, c'est toujours vrai aujourd'hui si vous regardez les œuvres populaires : comme l'explicite le film scream, ne pas perdre sa virginité pour une jeune adolescente si elle veut éviter les morts brutales. Roméo et Juliette, Orphée et Eurydice, tristant et iseult...

Très souvent, une troisième composante est ajoutée, celle de la renaissance, comme Perséphone/coré, la mort est surmontée par une renaissance divine, quelque part en Hyperboréen ou au delà sur telle terre sacrée.

J'aime le mythe sumérien cousin de celui de Perséphone coré, ou Inanna, déesse de l'amour, veut renverser sa soeur, qui régne sur les morts en enfer, elle feint donc de venir de descendre aux enfer faire le deuil du mari de sa soeur qui, pas dupe, lui demande de quitter un vetement à chacune des 7 portes de l'enfer, elle arrive ainsi complétement nue devant sa soeur et à sa merci. La force vitale sexuelle disparait alors de la terre, le Dieu des dieu demande à la reine de l'enfer, ereshkigal, de la libérer mais elle demande un sacrifice de subtitution en échange, et c'est l'époux, le dieu agricole, qui est sacrifié. Devant les pleurs de sa soeur, elle décide d'alléger le sort et de ne le garder aux enfers une partie de l'année, le remplacer par sa soeur le reste du temps.

 

 

 

 

Finalement, ces mythes pourraient se rapprocher des contes populaires que l'on raconte encore aujourd'hui aux enfants. Des héros, des super méchants, des monstres, une quête, des embûches, une morale. La version pour adultes, des contes pour enfants. 

J'aime assez le mythe de Psyché et Eros (Aphrodite dans le rôle de la méchante), et il y a même une happy end. Celui de Pygmalion est aussi poétique. Pour le reste, j'y lis souvent davantage de cruauté, sacrifice ou non. Antiope, pour exemple, finalement amoureuse, finit par se faire décocher une flèche (mortelle), il me semble, par l'une de ses anciennes consoeurs. Fatalité, karma...

Le mythe dont vous nous faites l'état est aussi très cruel (Coré/Inanna), si l'un est gardé une partie de l'année aux enfers, et que l'autre vient l'y remplacer, ils ne font jamais que se croiser jusqu'à la fin des temps. C'est un vrai supplice.

Note Scream est un teen horror movie. Non loin de Roméo et Juliette ou Tristan et Iseult, ça fait tout de même un peu tarte. J'ai du mal à faire le rapprochement. Ces adolescents se prennent pour des dieux qui ont droit de vie et de mort sur leurs camarades, la comparaison s'arrêterait là. Il y a une histoire de vengeance dans mes souvenirs, de divorce. 

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Membre, Posté(e)
Constantinople Membre 18 329 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Léna-Postrof a dit :

Finalement, ces mythes pourraient se rapprocher des contes populaires que l'on raconte encore aujourd'hui aux enfants. Des héros, des super méchants, des monstres, une quête, des embûches, une morale. La version pour adultes, des contes pour enfants. 

J'aime assez le mythe de Psyché et Eros (Aphrodite dans le rôle de la méchante), et il y a même une happy end. Celui de Pygmalion est aussi poétique. Pour le reste, j'y lis souvent davantage de cruauté, sacrifice ou non. Antiope, pour exemple, finalement amoureuse, finit par se faire décocher une flèche (mortelle), il me semble, par l'une de ses anciennes consoeurs. Fatalité, karma...

Le mythe dont vous nous faites l'état est aussi très cruel (Coré/Inanna), si l'un est gardé une partie de l'année aux enfers, et que l'autre vient l'y remplacer, ils ne font jamais que se croiser jusqu'à la fin des temps. C'est un vrai supplice.

Note Scream est un teen horror movie. Non loin de Roméo et Juliette ou Tristan et Iseult, ça fait tout de même un peu tarte. J'ai du mal à faire le rapprochement. Ces adolescents se prennent pour des dieux qui ont droit de vie et de mort sur leurs camarades, la comparaison s'arrêterait là. Il y a une histoire de vengeance dans mes souvenirs, de divorce. 

cela est surement dit à de très antiques rites de passages de l'adolescence à l'age adulte, ou pour devenir femme/homme, l'individu subissait une mort rituelle, fictive, et une renaissance, ces récits mythiques sont souvent liés à des rites découlant de ça, et cela ce superposait à la symbolique des solstices d'hiver et d'été, le coté dionysiaque/démeterien. Pour l'adolescent, le récit typique est celui de Thésée et du Minotaure, l'adolescente les rites de brauron et les mythes s'y rattachant (iphygénie la sacrifiée, etc) https://fr.wikipedia.org/wiki/Brauron

Roméo et juliette dans le genre tarte, ça se pose là aussi...Sans même parler de la version avec Di Caprio...Le point commun est l'amour/sexualité/vierge qui s'eveille à la sexualité et la mort. Comme Hadés qui prends Perséphone pour épouse, le premier amant de miss Prescott est celui qui désire la tuer. Eros et Thanatos finalement. Je me souviens de la scéne ou son boyfriend/killer rentre par la fenêtre (par effraction, aprés tout, la tradition de porter la mariée déoule aussi d'un rite d’enlèvement comme les sabines) dans le sanctuaire, ce saint des saints, sa chambre d'adolescente : il tente d'y prendre sa virginité avec en musique de fond une version accoustique de "don't fear the reaper / ne crains pas la faucheuse"...C'était un bon film.

J'aime bien aussi Orphée qui vient descendre jusqu'au fond des enfers pour y arracher son amante, grâce à la musique, même si la fin est aussi cruelle.

Psyché et éros me fait plus penser aux contes type "la belle et la béte". Je suis sceptique quand à rattacher cette histoire au corpus Grec, probablement cela été rattaché aux Dieux Grecs à la période Héllenistique post Alexandre, c'est l'époque où on romançait beaucoup de mythes et légendes de tous horizons, comme la Perse, en les rattachant à des personnages/dieux Grecs. Cela explique surement la différence quand à la cruauté et le happy end. Je préféres les mythes archétypaux de la Gréce ancienne et classique, dont la tragédie est la dernière manifestation éclatante. Plus cruel mais moins cucu la praline.

 

 

 

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Membre, Posté(e)
Constantinople Membre 18 329 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Le 16/02/2019 à 07:50, Vilaine a dit :

On dirait le synopsis d’un épisode de « Charmed ». 

Les histoires mythologiques tel Gilgamesh sont aussi les "Buffy contre les vampires" de l'époque, après tout.

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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 764 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
Posté(e)
Le 16/02/2019 à 12:18, Constantinople a dit :

cela est surement dit à de très antiques rites de passages de l'adolescence à l'age adulte, ou pour devenir femme/homme, l'individu subissait une mort rituelle, fictive, et une renaissance, ces récits mythiques sont souvent liés à des rites découlant de ça, et cela ce superposait à la symbolique des solstices d'hiver et d'été, le coté dionysiaque/démeterien. Pour l'adolescent, le récit typique est celui de Thésée et du Minotaure, l'adolescente les rites de brauron et les mythes s'y rattachant (iphygénie la sacrifiée, etc) https://fr.wikipedia.org/wiki/Brauron

Roméo et juliette dans le genre tarte, ça se pose là aussi...Sans même parler de la version avec Di Caprio...Le point commun est l'amour/sexualité/vierge qui s'eveille à la sexualité et la mort. Comme Hadés qui prends Perséphone pour épouse, le premier amant de miss Prescott est celui qui désire la tuer. Eros et Thanatos finalement. Je me souviens de la scéne ou son boyfriend/killer rentre par la fenêtre (par effraction, aprés tout, la tradition de porter la mariée déoule aussi d'un rite d’enlèvement comme les sabines) dans le sanctuaire, ce saint des saints, sa chambre d'adolescente : il tente d'y prendre sa virginité avec en musique de fond une version accoustique de "don't fear the reaper / ne crains pas la faucheuse"...C'était un bon film.

J'aime bien aussi Orphée qui vient descendre jusqu'au fond des enfers pour y arracher son amante, grâce à la musique, même si la fin est aussi cruelle.

Psyché et éros me fait plus penser aux contes type "la belle et la béte". Je suis sceptique quand à rattacher cette histoire au corpus Grec, probablement cela été rattaché aux Dieux Grecs à la période Héllenistique post Alexandre, c'est l'époque où on romançait beaucoup de mythes et légendes de tous horizons, comme la Perse, en les rattachant à des personnages/dieux Grecs. Cela explique surement la différence quand à la cruauté et le happy end. Je préféres les mythes archétypaux de la Gréce ancienne et classique, dont la tragédie est la dernière manifestation éclatante. Plus cruel mais moins cucu la praline.

 

 

 

Boticelli offre une vision bien flatteuse de Vénus et résume sa naissance telle qu'elle est vue par Hésiode, tout en omettant les détails les plus gênants (née d'une castration). Il fut l'un des seuls, avec Velasquez, à lui apporter, une touche gracile. Pour le reste, Venus/Aphrodite, dans ses représentations, souvent vautrée, tient plus de la figure maternelle (un ventre proéminent, de la cuisse, et paradoxalement pas assez de poitrine) ou correspond aux canons de la beauté d'autrefois. Au regard des canons de la beauté contemporains, il est vrai qu'elle est sacrément mal gaulée. Finalement, nous ne serions pas si loin là des oeuvres de Botero :

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Des peintres ont été moins vaches avec des Daphné, Psyché, des jeunes femmes à sacrifier, des nymphes, plus "fraîches", délicates :

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Tous ne s'accordent pas sur la naissance de Vénus, pour certains elle serait fruit de l'union de Zeus et d'une mère toujours plus ou moins inconnue (dont Homère) ou encore aurait des apparentés avec le sexe sectionné d'Ouranos (selon Hésiode, toujours). Vénus que l'on surnomme également Cypris (de cyprine), Porné (bienfaitrice des courtisanes) mais encore Pamdémos (la vulgaire), c'est l'amour dans les fesses, de la libido, du Q, sale.

Ses caprices et ses colères, dans les mythes, ne sont inconnus de personne. Elle serait responsable, en partie, de la fameuse guerre de Troie, des malheurs de Psyché dont elle jalouse la beauté (Tu m'étonnes Simone, ce qui renforce aussi le "mythe de la belledoche"), elle condamne Eos, amante d'Arès, par jalousie, toujours, à l'infidélité récurrente avec de jeunes hommes (alors qu'elle-même n'est franchement pas un modèle de vertu), Tanaïs à tomber amoureux de sa mère, elle est aussi responsable du vieillissement prématuré des "quelques" humains avec qui elle a forniqués et gare à l'homme qui ose se refuser à elle (je n'aurais pas assez de mes congés annuels pour faire la liste de ses méfaits). Forniquer c'est ce qu'elle semble savoir faire de mieux et éviter la couche de son mari, vieux et claudiquant, également. Elle ne lui donnera aucun héritier, alors qu'avec les autres, évidemment... 

Lors de la Saint Valentin c'est l'amour, au sens le plus noble, le romantisme qui est célébré, les amoureux -moins les plans Q à vrai dire- et bien que certaines "tatas Sylvie" se plaisent à faire des striptease baroques et commander de la lingerie soldée chez la Redoute, pour l'occasion ; ancestralement, usuellement ce sont des mots doux, des poèmes, des sérénades, des chocolats, des fleurs, qui sont échangés. Mais encore, si quelques uns assimilent Saint-Valentin et Antiquité, c'est davantage Junon/Héra, protectrice des femmes, du mariage, des naissances, qui est mise à l'honneur lors des Lupercales (les dates coïncideraient). Confondre une reine et une coureuse de rempart... mais WTF sans vilain jeu d'acronyme. 

Note : Roméo et Juliette, tarte ? Hum, est-ce si étonnant finalement après lecture du reste ? Je ne suis pas fan d'un Roméo en chemise hawaïenne, Luhrmann aura au moins conservé les textes d'origine. Je lui préfère un ballet de Prokofiev, mais il est vrai, qu'il faut une certaine sensibilité, pour l'apprécier.

La Belle et la Bête, a, oui, quelque chose du mythe d'Eros et Psyché (le fait qu'il lui dissimule son visage notamment).

 

 

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Constantinople Membre 18 329 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, Léna-Postrof a dit :

Boticelli offre une vision bien flatteuse de Vénus et résume sa naissance telle qu'elle est vue par Hésiode, tout en omettant les détails les plus gênants (née d'une castration). Il fut l'un des seuls, avec Velasquez, à lui apporter, une touche gracile. Pour le reste, Venus/Aphrodite, dans ses représentations, souvent vautrée, tient plus de la figure maternelle (un ventre proéminent, de la cuisse, et paradoxalement pas assez de poitrine) ou correspond aux canons de la beauté d'autrefois. Au regard des canons de la beauté contemporains, il est vrai qu'elle est sacrément mal gaulée. Finalement, nous ne serions pas si loin là des oeuvres de Botero :

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Des peintres ont été moins vaches avec des Daphné, Psyché, des jeunes femmes à sacrifier, des nymphes, plus "fraîches", délicates :

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Tous ne s'accordent pas sur la naissance de Vénus, pour certains elle serait fruit de l'union de Zeus et d'une mère toujours plus ou moins inconnue (dont Homère) ou encore aurait des apparentés avec le sexe sectionné d'Ouranos (selon Hésiode, toujours). Vénus que l'on surnomme également Cypris (de cyprine), Porné (bienfaitrice des courtisanes) mais encore Pamdémos (la vulgaire), c'est l'amour dans les fesses, de la libido, du Q, sale.

Ses caprices et ses colères, dans les mythes, ne sont inconnus de personne. Elle serait responsable, en partie, de la fameuse guerre de Troie, des malheurs de Psyché dont elle jalouse la beauté (Tu m'étonnes Simone, ce qui renforce aussi le "mythe de la belledoche"), elle condamne Eos, amante d'Arès, par jalousie, toujours, à l'infidélité récurrente avec de jeunes hommes (alors qu'elle-même n'est franchement pas un modèle de vertu), Tanaïs à tomber amoureux de sa mère, elle est aussi responsable du vieillissement prématuré des "quelques" humains avec qui elle a forniqués et gare à l'homme qui ose se refuser à elle (je n'aurais pas assez de mes congés annuels pour faire la liste de ses méfaits). Forniquer c'est ce qu'elle semble savoir faire de mieux et éviter la couche de son mari, vieux et claudiquant, également. Elle ne lui donnera aucun héritier, alors qu'avec les autres, évidemment... 

Lors de la Saint Valentin c'est l'amour, au sens le plus noble, le romantisme qui est célébré, les amoureux -moins les plans Q à vrai dire- et bien que certaines "tatas Sylvie" se plaisent à faire des striptease baroques et commander de la lingerie soldée chez la Redoute, pour l'occasion ; ancestralement, usuellement ce sont des mots doux, des poèmes, des sérénades, des chocolats, des fleurs, qui sont échangés. Mais encore, si quelques uns assimilent Saint-Valentin et Antiquité, c'est davantage Junon/Héra, protectrice des femmes, du mariage, des naissances, qui est mise à l'honneur lors des Lupercales (les dates coïncideraient). Confondre une reine et une coureuse de rempart... mais WTF sans vilain jeu d'acronyme. 

Note : Roméo et Juliette, tarte ? Hum, est-ce si étonnant finalement après lecture du reste ? Je ne suis pas fan d'un Roméo en chemise hawaïenne, Luhrmann aura au moins conservé les textes d'origine. Je lui préfère un ballet de Prokofiev, mais il est vrai, qu'il faut une certaine sensibilité, pour l'apprécier.

La Belle et la Bête, a, oui, quelque chose du mythe d'Eros et Psyché (le fait qu'il lui dissimule son visage notamment).

 

 

Aphrodite est d'origine Orientale, probablement issue d'Inanna/Ishtar qui était à la fois déesse de la sexualité et de la guerre. Quelque chose de cette deuxième fonction lui est restée, chez Hésiode comme chez Homère : ce n'est pas pour rien qu'Arés est son amant favori. Eros / Ares.

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Malgré tout, elle est la patronne des courtisanes certes, mais aussi de la concorde, de la paix, et de l’énergie positive en général : surtout elle est garante de l'harmonie des couples, Cela va avec le romantisme, les mots doux, et les sérénades. Un couple sans entente sexuelle, que c'est triste : le chocolat servirait plus de lot de consolation que d'aphrodi - siaque....Elle est aussi la déesse de l'eveil sexuel et la fertilité, les jeunes filles mourraient en Artémis, la déesse vierge, et renaissaient en aphrodite..

Elle a un tempérament volcanique ? Disons plutot qu'elle a un coté dionysiaque. Une énergie vitale et une fertilité indispensable mais effrayante si trop, mal, ou incorrectement refrénée.l Mais à l'instar de Dionysos, refuser, trop restreindre, emprisonner la sexualité encourrait les foudres de la déesse, aussi bénéfique que terrible. Comme lui elle avait des fétes argiennes semblables à des carnavals débridés, ou les femmes se grimaient en homme et vice versa, une fête d'inversion des normes.

Je n'avais jamais fait le rapprochement entre les lupercales et la saint valentin, et j'ignorais un rôle de Junon dans tout ceci. Je dois reconnaitre que tout ceci ne manque pas d'arguments bien placés. J'aime bien Héra de toute façon, mais plus la version mycénienne que je vois comme une sorte d'Athéna avec un coté fertile en plus, la chouette, l'Olivier, tout ça. Une vraie reine oui. Quoi que question colére implacable, l'héra jalouse est bien plus effrayante qu'Aphrodite sans parler de ses tentatives d'auto fécondation fort douteuses...Moins capricieuse et imprévisible, surement, mais O combien plus implacable dans ses colères, froides et déterminées.

De fait de la présence d'Aphrodite, elle est plus une déesse du coté contractuel du mariage que de l'energie fertile....Ceci dit je trouve que Junon est plus mise en valeur coté romain que Héra coté Grec, ce qui est relativement logique la place de la femme étant plus favorable à Rome qu'en Gréce.

Shakespeare, c'est l'équivalent des blockbuster de l'époque, c'était le Londres populaire qui était friand de ses piéces...Forcément c'est parfois tarte. Roméo et Juliette c'est l'histoire des Colonna et des Orsini à Rome, et est beaucoup plus prosaïque dans la réalité, un mariage politique de réconciliation entre les deux familles...Pas d'amour fulgurant, pas de mort un peu con con. Je recommande chaudement la visite de la villa des Colonna si vous passez par la cité de la Louve au passage, ils entretiennent leur collection vraiment parfaitement.

J'ai toujours préféré un hamlet, passionant pour la figure du héro et des archétypes typiquement européen à la Perceval, ou alors des choses plus légére du genre le marchand de venise. Un macbeth pourquoi pas...

 

 

 

 

 

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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 764 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
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Il y a 20 heures, Constantinople a dit :

Aphrodite est d'origine Orientale, probablement issue d'Inanna/Ishtar qui était à la fois déesse de la sexualité et de la guerre. Quelque chose de cette deuxième fonction lui est restée, chez Hésiode comme chez Homère : ce n'est pas pour rien qu'Arés est son amant favori. Eros / Ares.

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Malgré tout, elle est la patronne des courtisanes certes, mais aussi de la concorde, de la paix, et de l’énergie positive en général : surtout elle est garante de l'harmonie des couples, Cela va avec le romantisme, les mots doux, et les sérénades. Un couple sans entente sexuelle, que c'est triste : le chocolat servirait plus de lot de consolation que d'aphrodi - siaque....Elle est aussi la déesse de l'eveil sexuel et la fertilité, les jeunes filles mourraient en Artémis, la déesse vierge, et renaissaient en aphrodite..

Elle a un tempérament volcanique ? Disons plutot qu'elle a un coté dionysiaque. Une énergie vitale et une fertilité indispensable mais effrayante si trop, mal, ou incorrectement refrénée.l Mais à l'instar de Dionysos, refuser, trop restreindre, emprisonner la sexualité encourrait les foudres de la déesse, aussi bénéfique que terrible. Comme lui elle avait des fétes argiennes semblables à des carnavals débridés, ou les femmes se grimaient en homme et vice versa, une fête d'inversion des normes.

Je n'avais jamais fait le rapprochement entre les lupercales et la saint valentin, et j'ignorais un rôle de Junon dans tout ceci. Je dois reconnaitre que tout ceci ne manque pas d'arguments bien placés. J'aime bien Héra de toute façon, mais plus la version mycénienne que je vois comme une sorte d'Athéna avec un coté fertile en plus, la chouette, l'Olivier, tout ça. Une vraie reine oui. Quoi que question colére implacable, l'héra jalouse est bien plus effrayante qu'Aphrodite sans parler de ses tentatives d'auto fécondation fort douteuses...Moins capricieuse et imprévisible, surement, mais O combien plus implacable dans ses colères, froides et déterminées.

De fait de la présence d'Aphrodite, elle est plus une déesse du coté contractuel du mariage que de l'energie fertile....Ceci dit je trouve que Junon est plus mise en valeur coté romain que Héra coté Grec, ce qui est relativement logique la place de la femme étant plus favorable à Rome qu'en Gréce.

Shakespeare, c'est l'équivalent des blockbuster de l'époque, c'était le Londres populaire qui était friand de ses piéces...Forcément c'est parfois tarte. Roméo et Juliette c'est l'histoire des Colonna et des Orsini à Rome, et est beaucoup plus prosaïque dans la réalité, un mariage politique de réconciliation entre les deux familles...Pas d'amour fulgurant, pas de mort un peu con con. Je recommande chaudement la visite de la villa des Colonna si vous passez par la cité de la Louve au passage, ils entretiennent leur collection vraiment parfaitement.

J'ai toujours préféré un hamlet, passionant pour la figure du héro et des archétypes typiquement européen à la Perceval, ou alors des choses plus légére du genre le marchand de venise. Un macbeth pourquoi pas...

 

 

 

 

 

Il y a quelque chose à ce propos dans les mythes et donc quelques tableaux : Aphrodite participe à la guerre de Troie (aux côtés de Pâris) et est blessée alors qu'elle vient "exfiltrer" l'un de ses fils (mi humain mi dieu). Arès vient la secourir et la ramène sur l'Olympe. Elle se plaint à Zeus de sa blessure à la main, qui lui conseille dès lors, de laisser les travaux de guerre, aux guerriers. Elle aura été là bien vite débarrassée de sa fonction de guerrière.

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Vénus blessée par Ingres.

Eros (Cupidon ou encore Amour) est un des fils d'Ares (Mars) et Aphrodite (Vénus). Il peut être représenté par un chérubin et tient un rôle plus secondaire chez les romains, alors que chez les grecs, il est le dieu de l'amour par excellence. Hésiode le définirait comme le commencement du monde, il est ensuite devenu fils de. C'est un Dieu que l'on associe très facilement à la fête des amoureux, s'il faut faire le lien avec la mythologie.

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Amour et Psyché par Bouguereau

Le fameux Bouguereau. Il faut comprendre la mythologie, dans les grandes lignes du moins, quand on s'intéresse à l'art et sa période antique.

Quand Aphrodite est associée à Dionysos, c'est afin d'imager "l'amour" bestial, la sauvagerie dans l'amour. A t-elle vraiment besoin de cela ? C'est déjà la fête du slip, enfin sans slip, dans nombre d'oeuvres, elle est aussi représentée nue ou quasi. Aphrodite, c'est la libido le charnel. Pour le romantisme, la tendresse, on repassera. Ou encore, tous les Dieux -ou presque- sont "à tiroirs", ainsi Apollon est à la fois Dieu des arts, de la lumière, de la guérison et de la lumière, de l'harmonie etc... et tout ne va pas toujours ensemble.

Héra symbolise l'engagement, les voeux et une certaine sériosité dans l'union. Elle est aussi parfois représentée tenant une grenade, symbole de fertilité. Lors de ses fêtes les jeunes gens jouent à des jeux innocents, et si j'ai bien lu, rien qui ressemble aux prémisses de la "gaypride" (a contrario des fêtes en l'honneur d'Aphrodite donc). Si Héra est "jalouse", n'a t-elle pas des raisons de l'être, des vraies raisons de l'être ? 

Nombre sont ceux qui contestent les origines antiques de la Saint Valentin. Je ne suis pour ma part, pas vraiment convaincue non plus et avoue préférer, de toute façon, la version anglo-saxonne. Version qui serait aussi liée à l'accouplement des oiseaux, et si nous commençons effectivement à les entendre pépier, parler de saison des amours, pour un 14 février est un peu prématuré. C'est tout de même plus joli. 

Je connais les origines de Roméo et Juliette (merci) et il ne semble, de toute façon, pas, que Shakespeare ait voulu en faire un biopic. Cela fait à peu près 5 siècles que Roméo et Juliette est un couple mythique ou est donné comme le couple de référence quand il s'agit d'amour. Dans tous les cas, je l'ai toujours préféré à Molière. Les goûts, la nature... 

Enfin, pour une fois, qu'une fête est dédiée au romantisme, à l'amour, c'est un peu dommage d'y amener du vulgaire, par le biais d'Aphrodite. Tout a commencé par l'échange de billets, ensuite le Dieu du commerce a fait son oeuvre. Fleurs, chocolats, des macarons en forme de coeur etc... et en réalité, il faudrait ingérer des brouettes et des brouettes de chocolats, afin d'en ressentir le moindre effet. La Saint Valentin, c'est une journée par an. Il n'est pas trop difficile de respecter cela un seul petit jour par an, au moins, pour les autres quand on trouve cela cucul la praloche. 

Un événement a été créé -visiblement par des hommes- en réaction au 14 février, répondant à la douce appellation de "steak and blow job", le 14 mars : Vénus y sera très à propos.

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Constantinople Membre 18 329 messages
Maitre des forums‚
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Le 18/02/2019 à 23:22, Léna-Postrof a dit :

Il y a quelque chose à ce propos dans les mythes et donc quelques tableaux : Aphrodite participe à la guerre de Troie (aux côtés de Pâris) et est blessée alors qu'elle vient "exfiltrer" l'un de ses fils (mi humain mi dieu). Arès vient la secourir et la ramène sur l'Olympe. Elle se plaint à Zeus de sa blessure à la main, qui lui conseille dès lors, de laisser les travaux de guerre, aux guerriers. Elle aura été là bien vite débarrassée de sa fonction de guerrière.

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Vénus blessée par Ingres.

Eros (Cupidon ou encore Amour) est un des fils d'Ares (Mars) et Aphrodite (Vénus). Il peut être représenté par un chérubin et tient un rôle plus secondaire chez les romains, alors que chez les grecs, il est le dieu de l'amour par excellence. Hésiode le définirait comme le commencement du monde, il est ensuite devenu fils de. C'est un Dieu que l'on associe très facilement à la fête des amoureux, s'il faut faire le lien avec la mythologie.

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Amour et Psyché par Bouguereau

Le fameux Bouguereau. Il faut comprendre la mythologie, dans les grandes lignes du moins, quand on s'intéresse à l'art et sa période antique.

Quand Aphrodite est associée à Dionysos, c'est afin d'imager "l'amour" bestial, la sauvagerie dans l'amour. A t-elle vraiment besoin de cela ? C'est déjà la fête du slip, enfin sans slip, dans nombre d'oeuvres, elle est aussi représentée nue ou quasi. Aphrodite, c'est la libido le charnel. Pour le romantisme, la tendresse, on repassera. Ou encore, tous les Dieux -ou presque- sont "à tiroirs", ainsi Apollon est à la fois Dieu des arts, de la lumière, de la guérison et de la lumière, de l'harmonie etc... et tout ne va pas toujours ensemble.

Héra symbolise l'engagement, les voeux et une certaine sériosité dans l'union. Elle est aussi parfois représentée tenant une grenade, symbole de fertilité. Lors de ses fêtes les jeunes gens jouent à des jeux innocents, et si j'ai bien lu, rien qui ressemble aux prémisses de la "gaypride" (a contrario des fêtes en l'honneur d'Aphrodite donc). Si Héra est "jalouse", n'a t-elle pas des raisons de l'être, des vraies raisons de l'être ? 

Nombre sont ceux qui contestent les origines antiques de la Saint Valentin. Je ne suis pour ma part, pas vraiment convaincue non plus et avoue préférer, de toute façon, la version anglo-saxonne. Version qui serait aussi liée à l'accouplement des oiseaux, et si nous commençons effectivement à les entendre pépier, parler de saison des amours, pour un 14 février est un peu prématuré. C'est tout de même plus joli. 

Je connais les origines de Roméo et Juliette (merci) et il ne semble, de toute façon, pas, que Shakespeare ait voulu en faire un biopic. Cela fait à peu près 5 siècles que Roméo et Juliette est un couple mythique ou est donné comme le couple de référence quand il s'agit d'amour. Dans tous les cas, je l'ai toujours préféré à Molière. Les goûts, la nature... 

Enfin, pour une fois, qu'une fête est dédiée au romantisme, à l'amour, c'est un peu dommage d'y amener du vulgaire, par le biais d'Aphrodite. Tout a commencé par l'échange de billets, ensuite le Dieu du commerce a fait son oeuvre. Fleurs, chocolats, des macarons en forme de coeur etc... et en réalité, il faudrait ingérer des brouettes et des brouettes de chocolats, afin d'en ressentir le moindre effet. La Saint Valentin, c'est une journée par an. Il n'est pas trop difficile de respecter cela un seul petit jour par an, au moins, pour les autres quand on trouve cela cucul la praloche. 

Un événement a été créé -visiblement par des hommes- en réaction au 14 février, répondant à la douce appellation de "steak and blow job", le 14 mars : Vénus y sera très à propos.

Merci pour tous ces tableaux dont vous nous faites profiter. J'ai toujours aimé Bouguereau, un peintre pour qui j'ai un faible prononcé, pas assez mis en valeur selon moi parce que trop "classique" ou académique... Ses portraits sont d'une délicatesse, et d'une grâce qui a quelque chose de Bach ou Debussy. Naissance de vénus :

psyche-bou-brith-venus-jungcurrnts.jpg

Eros et psyché :

mage001.jpg

cupidon :

Cupidon.jpg

Eros est un Dieu un peu étrange, il y a l'Eros du culte typiquement civil, quoique peu pratiqué, qui célébrait plutôt les qualités viriles et martiales, et l'Eros des poétes, philosophes et tragiques qui en faisaient l'incarnation du désir sexuel, une sorte de pendant plus masculin à Aphrodite. Ares quand à lui est un loser (fracassé par Athéna), balourd, bourrin, un peu limité et manipulable. Homére les a collé ensemble probablement c'était des dieux étrangers, comme ceux en général qui combattent coté Troyens, et parce qu'il devait bien la voir comme une Ishtar donc avec une fonction de guerre originelle, un peu salope et fouteuse de merde sur les bords avec sa manie de se foutre à poil : j'avais oublié ce passage avec Zeus, mais c'est probablement Homére qui en gros, nous signifie que les orientaux font bien ce qu'ils veulent chez mais en Gréce, les femmes et la Guerre n'ont rien à foutre ensemble, on s'habille décemment en prime, et elle ferait bien de prendre des leçons auprès des vierges Athéna, Artémis ou Héstia. Ca m'étonne que vous souteniez un tel point de vue si odieusement patriarcal !

Je me souviens parfaitement de cette partie complétement épique de l'Illiade où elle est blessée, mais Arés aussi l'est. J'ai toujours trouvé Hallucinant que Homére aie les "bollocks" de faire saigner les Dieux en combat face à des êtres humains. Mais en même temps, l'Illiade, c'est d'un épique monstrueux.

Je n'associais pas Aphrodite à Dionysos au sens priapique du terme, simplement elle à un coté dionysiaque par son ambivalence : comme lui, elle peut être à la fois positive ou terrible, en gros comme Dionysos, elle est incontrôlable et imprévisible si on déconne avec les énergies qu'elle représente. Vous persistez à ne voir que l'aspect vulgaire d'Aphrodite, alors qu'elle est aussi Celeste et Marine : la concorde, l'energie positive, la fertilité, l'harmonie dans la cité et dans le couple...Dommage de cloisonner comme ça, on a pas le cul version youporn steak et blowjob d'un coté et l'amour courtois platonique de l'autre.

D'ailleurs même la version de la saint valentin, l'anglo saxonne, que vous affectionnez le plus reste une date symbolique de la reproduction des oiseaux, selon vos propre mot : cela reste une fête incluant pleinement l'aspect sexuel. Mais je n'ai pas de probléme avec Héra aux bras blancs.

Shakespeare est le meilleur, il n'y a pas à revenir dessus, il n'y a pas lieu de le comparer à Molière ils ne jouent pas dans la même catégorie, mais en terme de satire de la société il est imbattable.

Ce que je trouve étonnant dans votre gout pour Roméo et Juliette, c'est que vous trouvez angoissant cruel et morbide l'archétype des vierges cueillies par la mort alors qu'elles allaient s’éveiller à la sexualité et l'amour, et qu'on y est en plein dedans. Dans scream, au moins, la vierge est déflorée par la mort (son assassin), mais se rebelle et arrive à la vaincre. Dans les mythes Grecs, il y a le coté implacable du destin qu'il soit décidé par les Dieux ou par son propre caractère. Là c'est à cause d'une putain d'erreur de timing d'une ou deux secondes et d'un plan parfaitement foireux, bam, tout le monde meurt. A quoi ? 14, 15 ans ? Tout ça pour un maniaco dépressif (passer de la dépression du à un dépit amoureux, à la légèreté, à l'amour absolu puis au suicide en l'espace d'à peine plus qu'une journée, hein...) qui devra attendre the revenant pour gratter son oscar, Quelle pitié...Oui oui, ne me faites pas le coup, je suis sur que vous avez eu quelques émois devant Roméo + Juliet.

Le couple du marchand de Venise est surement moins flamboyant, mais plus optimiste : par amour et habileté, intelligence la force du couple naissant arrive à vaincre l'argent, le buisness, l'usure avec l'assistance de l'amitié. Le tout en respectant la loi de la cité. Le coup de Génie de Roméo et juliette est le point de bascule qu'incarne le second couteau, mercutio. On passe d'un seul coup d'une aimable comédie romantique un brin potache au truc complétement morbide et tragique en restant fluide. Fort.

Pour bien comprendre la Mythologie grecque, il faut savoir de quel point de vue on se place : Amateur du génial Freud qui braquait les bourgeoises à l'aide de broderies mythologico psychologiques ? Des jolies histoires pittoresques à la Ovide tissées à une époque où elles étaient déconnectées de leur contexte originel et où l'allégorie poétique primait ? Curieux du réél rapport des Grecs anciens au divin ? Je suis plus de la troisième option.

De fait il ne faut pas trop s'attacher au biographies, arbres généalogiques, et autre tests génétiques pour les Dieux Grecs : la plupart du temps, même si il s'agit d'hésiode ou d'Homére, il s'agit de privilégier telle ou telle tradition, boucher des trous, rendre cohérent et ordonné l'incohérent bordélique. Ce qui m’intéresse c'est de lier le mythe aux cultes, aux fêtes, aux rituels, de voir leurs évolutions aux travers de l'espace, le temps, les guerres et invasions, changements sociaux et ethniques, de comprendre par exemple  ce que cela signifiait pour un athénien de l'apogée de sa cité de participer aux mystères, ou assister à une tragédie de Sophocle, etc. Contextualiser en somme.

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Membre, Cóínnéóídh mé do bhás, Posté(e)
Mórrígan Membre 13 764 messages
Cóínnéóídh mé do bhás,
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Le 21/02/2019 à 02:43, Constantinople a dit :

Merci pour tous ces tableaux dont vous nous faites profiter. J'ai toujours aimé Bouguereau, un peintre pour qui j'ai un faible prononcé, pas assez mis en valeur selon moi parce que trop "classique" ou académique... Ses portraits sont d'une délicatesse, et d'une grâce qui a quelque chose de Bach ou Debussy. Naissance de vénus :

psyche-bou-brith-venus-jungcurrnts.jpg

Eros et psyché :

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cupidon :

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Eros est un Dieu un peu étrange, il y a l'Eros du culte typiquement civil, quoique peu pratiqué, qui célébrait plutôt les qualités viriles et martiales, et l'Eros des poétes, philosophes et tragiques qui en faisaient l'incarnation du désir sexuel, une sorte de pendant plus masculin à Aphrodite. Ares quand à lui est un loser (fracassé par Athéna), balourd, bourrin, un peu limité et manipulable. Homére les a collé ensemble probablement c'était des dieux étrangers, comme ceux en général qui combattent coté Troyens, et parce qu'il devait bien la voir comme une Ishtar donc avec une fonction de guerre originelle, un peu salope et fouteuse de merde sur les bords avec sa manie de se foutre à poil : j'avais oublié ce passage avec Zeus, mais c'est probablement Homére qui en gros, nous signifie que les orientaux font bien ce qu'ils veulent chez mais en Gréce, les femmes et la Guerre n'ont rien à foutre ensemble, on s'habille décemment en prime, et elle ferait bien de prendre des leçons auprès des vierges Athéna, Artémis ou Héstia. Ca m'étonne que vous souteniez un tel point de vue si odieusement patriarcal !

Je me souviens parfaitement de cette partie complétement épique de l'Illiade où elle est blessée, mais Arés aussi l'est. J'ai toujours trouvé Hallucinant que Homére aie les "bollocks" de faire saigner les Dieux en combat face à des êtres humains. Mais en même temps, l'Illiade, c'est d'un épique monstrueux.

Je n'associais pas Aphrodite à Dionysos au sens priapique du terme, simplement elle à un coté dionysiaque par son ambivalence : comme lui, elle peut être à la fois positive ou terrible, en gros comme Dionysos, elle est incontrôlable et imprévisible si on déconne avec les énergies qu'elle représente. Vous persistez à ne voir que l'aspect vulgaire d'Aphrodite, alors qu'elle est aussi Celeste et Marine : la concorde, l'energie positive, la fertilité, l'harmonie dans la cité et dans le couple...Dommage de cloisonner comme ça, on a pas le cul version youporn steak et blowjob d'un coté et l'amour courtois platonique de l'autre.

D'ailleurs même la version de la saint valentin, l'anglo saxonne, que vous affectionnez le plus reste une date symbolique de la reproduction des oiseaux, selon vos propre mot : cela reste une fête incluant pleinement l'aspect sexuel. Mais je n'ai pas de probléme avec Héra aux bras blancs.

Shakespeare est le meilleur, il n'y a pas à revenir dessus, il n'y a pas lieu de le comparer à Molière ils ne jouent pas dans la même catégorie, mais en terme de satire de la société il est imbattable.

Ce que je trouve étonnant dans votre gout pour Roméo et Juliette, c'est que vous trouvez angoissant cruel et morbide l'archétype des vierges cueillies par la mort alors qu'elles allaient s’éveiller à la sexualité et l'amour, et qu'on y est en plein dedans. Dans scream, au moins, la vierge est déflorée par la mort (son assassin), mais se rebelle et arrive à la vaincre. Dans les mythes Grecs, il y a le coté implacable du destin qu'il soit décidé par les Dieux ou par son propre caractère. Là c'est à cause d'une putain d'erreur de timing d'une ou deux secondes et d'un plan parfaitement foireux, bam, tout le monde meurt. A quoi ? 14, 15 ans ? Tout ça pour un maniaco dépressif (passer de la dépression du à un dépit amoureux, à la légèreté, à l'amour absolu puis au suicide en l'espace d'à peine plus qu'une journée, hein...) qui devra attendre the revenant pour gratter son oscar, Quelle pitié...Oui oui, ne me faites pas le coup, je suis sur que vous avez eu quelques émois devant Roméo + Juliet.

Le couple du marchand de Venise est surement moins flamboyant, mais plus optimiste : par amour et habileté, intelligence la force du couple naissant arrive à vaincre l'argent, le buisness, l'usure avec l'assistance de l'amitié. Le tout en respectant la loi de la cité. Le coup de Génie de Roméo et juliette est le point de bascule qu'incarne le second couteau, mercutio. On passe d'un seul coup d'une aimable comédie romantique un brin potache au truc complétement morbide et tragique en restant fluide. Fort.

Pour bien comprendre la Mythologie grecque, il faut savoir de quel point de vue on se place : Amateur du génial Freud qui braquait les bourgeoises à l'aide de broderies mythologico psychologiques ? Des jolies histoires pittoresques à la Ovide tissées à une époque où elles étaient déconnectées de leur contexte originel et où l'allégorie poétique primait ? Curieux du réél rapport des Grecs anciens au divin ? Je suis plus de la troisième option.

De fait il ne faut pas trop s'attacher au biographies, arbres généalogiques, et autre tests génétiques pour les Dieux Grecs : la plupart du temps, même si il s'agit d'hésiode ou d'Homére, il s'agit de privilégier telle ou telle tradition, boucher des trous, rendre cohérent et ordonné l'incohérent bordélique. Ce qui m’intéresse c'est de lier le mythe aux cultes, aux fêtes, aux rituels, de voir leurs évolutions aux travers de l'espace, le temps, les guerres et invasions, changements sociaux et ethniques, de comprendre par exemple  ce que cela signifiait pour un athénien de l'apogée de sa cité de participer aux mystères, ou assister à une tragédie de Sophocle, etc. Contextualiser en somme.

C'est agréable, n'est-ce pas, d'échanger avec une intervenante qui respecte le sujet... Par courtoisie, respect, je me suis fortement retenue d'amener ici mon sujet favori : l'immigration.

Bouguereau sait faire preuve d'une grande finesse, il est parfois associé à Raphaël ou De Vinci, ce qui est une très belle reconnaissance.  

Le rapport à la religion des peuples ne m'intéresse pas en tant que telle. J'aime comprendre les oeuvres, il me faut donc comprendre les mythes. Dans cette optique, la généalogie a donc toute son importance et d'autant que ces artistes ont été influencés par la lecture des oeuvres d'Homère, Hésiode, Ovide... Nous avons des motivations différentes, donc nos approches diffèrent tout autant. Il m'importe de pouvoir faire le lien entre ces différentes oeuvres, en comprendre la genèse, pouvoir situer les événements, les personnages :

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Léda et le cygne, Michel Ange, reproduction de Rubens.

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Léda et le cygne, De Vinci, reproduction de Melzi (encore une oeuvre perdue). 

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Vénus persuadant Hélène d'aimer Pâris, Kauffman

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Hélène délivrée par Castor et Pollux, Gassies

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L'enlèvement des filles de Leucippe, Rubens

De même, il m'importe de connaître l'état d'esprit de l'artiste, son parcours, son cheminement, les difficultés qu'il a rencontrées  en cours de réalisation -quand tout ceci est porté à la connaissance du public- afin de mieux comprendre ce qu'il a voulu exprimer. Ainsi, quand vous vous trouvez dans le "pavillon" dédié à la "Pietà Rondanini" de Michel Ange -seule oeuvre qui y est exposée- il y a une forte émotion face à cette oeuvre du maître, restée inachevée, inexplicable sur le moment :

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Vous savez que c'est sa dernière oeuvre (il est décédé 6 jours après), que c'est la plus haute de ses sculptures (près de 2 mètres), qu'elle a été léguée à son serviteur (avant d'être acquisition du noble au nom éponyme, puis exposée à Castello Sforzesco). D'abord, vous vous demandez ce que vient faire là ce bras, en retrait, isolé. Certains s'accordent à dire, à ce propos, que Michel Ange aurait eu du mal à manier la matière, l'amenant à quelques frustrations, là où d'autres pensent qu'il a changé d'avis en cours de réalisation, pour y revenir plus tard (hélas la faucheuse ne lui en aurait pas laissé le temps). D'autres encore soutiennent que le non-achèvement de l'oeuvre est tout à fait volontaire. Ce que nous savons avec certitude c'est que celle-ci représente la Vierge Marie recueillant le corps de son fils, après crucifixion (pas évident de prime abord), que la foi, la mort, l'après, étaient de grandes préoccupations pour Michel Ange surtout vers la toute fin de sa vie (comme bien des humains), qu'il savait proche.

Homère a tous les torts : raciste, sexiste, paternaliste etc... S'il a réellement existé -le personnage serait aussi fictif- il collait finalement bien à cette mentalité d'antan, qu'il l'incarnerait parfaitement. Quelques uns parlent de misogynie également chez des grands penseurs tels que Platon ou Socrate. En réalité, je n'ai pas connaissance d'hommes progressistes de l'époque (et vous ?). Aphrodite/Vénus, incarne, également, fort bien la femme misogyne, dans toute sa splendeur (ou toute sa laideur, selon les vues/la vue). Elle se distingue par sa jalousie et sa cruauté. Vengeresse, elle punit surtout les femmes (et quelques hommes), les force parfois même à se prostituer, fait endurer les pires tourments à Psyché. C'est un fléau pour les femmes. Hélène dit quelque chose à ce propos, il me semble, ou susciter son intérêt est déjà un grand malheur. 

De la compassion pour la déesse ? Je n'ai aucune sympathie pour les femmes/figures misogynes, tout autant que je n'apprécie pas des hommes, pour exactement, la même raison. Elle ne dénote pas du paysage patriarcal, puisqu'elle le sert. En même temps, la religion a été écrite par des hommes... est-ce si étonnant ? En outre, telle qu'elle est dépeinte, et au regard du nombre de ses amants, celle-ci semble incapable de sentiments véritables, ou bien ils sont très volatiles. D'aucuns lui prêtent des sentiments pour Hadès, d'autres pour Adonis (il aurait aussi des origines orientales), sans certitudes toutefois, la déesse de la libido étant très volage (on lui compte près d'une douzaine d'enfants, dont certains monstrueux). Je ne fais pas de scission : si elle est céleste, elle est aussi "pandémos". La vulgarité fait partie inhérente de ce qu'elle est.

L'amour a ce quelque chose de pur, qu'on ne trouve pas chez Aphrodite. Il peut retrouver chez Eros, à travers notamment le mythe Éros/Psyché, ou tout les couples qu'il aurait formés. Ainsi, en se blessant avec sa propre flèche, celui-ci, pris à son propre jeu, tombe amoureux de la jeune femme. Ce qui est intéressant aussi, c'est que toutes les forces de la Nature semblent soutenir Psyché, l'aider dans sa quête, ou ses travaux infligés par Aphrodite. Elle court de grands dangers, manquent plusieurs fois de mourir et pense aussi à se donner la mort, alors une tour prend vie pour l'en dissuader, notamment. 

Ce n'est pas le sexe que j'associe à la vulgarité, davantage le sexe sans amour, sans romantisme. Il n'y a aucune beauté dans l'acte quand il n'y a pas de sentiments, d'amour, c'est insipide et il s'agirait là juste d'un besoin "primal" à assouvir. Cela n'a aucun sens, or il s'agit de fêter ce qui a du sens : l'amour. Aphrodite incarne très bien la "queutarderie", plus dans l'ère d'avant et il faudrait laisser la fête des amoureux -création plus récente, basée davantage sur l'amour courtois- en dehors de cela, vraiment.

Quant aux oiseaux, l'image est tellement plus poétique que l'image d'une déesse qui se fait machiner par tout ce qui bouge. La parade amoureuse est fascinante. Les oiseaux se mettent en valeur, bombent le torse, font voir qu'ils ont de belles plumes, de belles couleurs, chantent, dansent etc... 

Shakespeare a aussi bien pratiqué la comédie, que la tragédie. Vous bloquez sur les vierges. Je ne fais pas le rapport à la virginité en ce qui concerne Roméo et Juliette. Vous pouvez me le seriner, je n'adhère pas. Cela n'a réellement rien à voir (et c'est complètement dingue de comparer également avec Scream). D'un côté, il y a toutes ces abominations commises au nom des dieux. De l'autre, un amour impossible, sublimé par l'inimitié de deux familles, devenu clandestin et en contraste avec l'insipidité d'un mariage de convenance. Nous pourrions y voir l'échec de ce genre d'arrangement (d'ailleurs c'est la conclusion de la pièce), ou le triomphe de l'amour, avec l'idée, qu'il transcende même la mort, qu'il est libre.

Si vous voulez faire le pont avec la mythologie, il y a bien le mythe de Pyrame et Thisbé, chez Ovide, duquel Shakespeare, se serait inspiré. Il y a en effet, les mêmes traceurs pères rivaux, amour clandestin, fausse mort (Pyrame retrouve le voile de Thisbé maculée de sang), suicide (la pensant morte, il met un terme à ses jours). Une fois n'est pas coutume, nous retrouvons aussi dans Mac Beth, par exemple, une référence ou l'influence de la mythologie avec l'évocation des Moires (dans certains mythes, grecs, Aphrodite donc serait leur soeur, filles de Cronos et d'Évonymé)ou les Parques chez les Romains.

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Les Moires, Goya

Vous allez me casser les pieds longtemps avec Leonardo Di Caprio ? Je le préfère dans d'autres registres (Shutter Island, Les Infiltrés, Inception), moins ici ou dans Titanic, le loup de Wall Street et encore encore moins dans The Revenant, qui m'a vraiment fichu la nausée. Gatsby et les Noces rebelles ne sont pas inintéressants, également.

J'ai soupiré devant Roméo+Juliet (chemises hawaïennes, anachronismes fort "divertissants", un Roméo sortant d'une caravane, et une grande folle en guise de Mercutio) : que voulez-vous, certains sont attachés à l'authenticité d'une paella, alors que d'autres davantage à l'esprit des oeuvres classiques...

J'en retiens tout de même -et d'aussi loin que je me souvienne- une B.O sympa (ce qui n'a pas grand chose à voir avec Shakespeare) et une scène de 3 secondes et demie autour d'un aquarium, intéressante. Il est vrai que, dans ce film, c'est une affaire de secondes, on voit les doigts de Claire Danes bouger, et ses yeux papillonner au moment où Roméo ouvre déjà le flacon de poison, et c'est d'autant plus frustrant, agaçant pour le spectateur. La promesse d'une fin différente était si près et même quand on connaît bien la finalité de l'oeuvre shakespearienne. Mettez ce film au rebut, et lisez la pièce, vous nous faites un massacre là. 

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