Mourir

       Il n’y a pas un jour où je ne pense pas à la mort. Petite, j’ai eu peur de me réveiller et de sentir mes yeux tombés à côté de mon visage, j’ai eu peur de me faire kidnapper dans la rue, j’ai eu peur que l’on rentre dans ma maison et que je me réveille dans un camion en route, j’ai eu peur de tout cela à partir de cette fameuse nuit d’enfant, quand dans l’espace de trois pensées, j’ai réalisé tous les dangers ; je cru, bien naïvement, que la nuit suivante deviendrait paisible à nouveau. J’ai ainsi dormi avec ma maman des années durant, bien trop grande pour m’en venter à la récréation. Je ne sais pas d’où je tiens ce côté psychotique, à toujours croire que l’avion dans lequel je monterai s’écrasera obligatoirement, que je serai l’exception qui confirme la règle et mourra à 16 ans d’un arrêt cardiaque et que tout le monde est un danger potentiel. Est-ce quelqu’un qui allume le gaz et veut se suicider avec moi dans la maison ? Non, c’est mon grand-père qui revient de son voyage et doit sûrement avoir faim. Si ma sœur frustrée que je lui manque d’attention décidait de m’enfoncer une aiguille dans l’artère au niveau du cou pour me tuer ? Si ce sans-abri dans la rue à qui je dis régulièrement bonjour avait l’intention de me violer ? Cette personne s’approche trop prêt de moi, qu’elle s’éloigne, qu’elle s’éloigne. Il pourrait me pousser sur les rails du train, je dois faire attention. Si cette personne qui vient de toquer à la porte de ma classe était un terroriste ? Où me cacherais-je si un attentat venait à avoir lieu ici ?

       Premier cauchemar. Non, j’ai de la haine envers toi et je ne m’en cache pas mais ne pointe pas cette arme vers moi ! Réveil en sursaut. Ma tendre sœur, nous allons tomber dans cette falaise, c’est inéluctable, la force de mes bras me lâche, adieu. Réveil en sursaut. Attentat, attentat, attentat. Réveil en sursaut. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas que tout s’arrête, pourquoi est-ce que je vis avec le poids de ce compte à rebours sur chacune de mes journées ? Une simple allergie, une voiture trop rapide, un cinglé dans les parages, et je n’aurais plus jamais l’occasion d’écrire à quel point je me sens fondre dans le vide. Ces personnes que je côtoie, je n’arrive pas à m’attacher à elles, je n’arrive pas à former des liens, je suis bloquée par les choix qui s’offrent à moi et les discussions que je voudrais réussir à enfin avoir. Avec qui ? De quoi ? Pourquoi ? Parce que ça tue de parler à soi-même à longueur de journée sans pouvoir dire un mot, Dieu merci, j’ai appris à écrire.

"La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible"

Il y a 2 heures, Naluue a dit :

       Il n’y a pas un jour où je ne pense pas à la mort.

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(tout ceci reste vivable, il n’y a pas lieu de s’inquiéter sur ma santé mentale.)

 

Comment peut on vivre en ayant tant peur de mourir tout le temps ?    

Naluue : pense moins, vis plus. Arrête de tant te poser de questions. La vie st beaucoup plus simple que tu ne le crois.

Au contraire .@Naluue sois curieuse. Posé toi des questions en cherchant des réponses. C est comme ça que l on avance.que l on s enrichit. Il est de toi le dessin? 

Vous confondez la crainte de la mort, qui est la réaction produite par l'instinct de conservation seul, avec la crainte du danger. Vous ne semblez pas évaluer raisonnablement le danger. "Les hommes sont tourmentés par l'opinion qu'ils ont des choses, et non par les choses elles-mêmes." Montaigne. L'opinion vient de l'esprit, elle peut être modifiée par la raison, la persuasion.

Le 02/02/2019 à 09:49, Talon 1 a dit :

Vous confondez la crainte de la mort, qui est la réaction produite par l'instinct de conservation seul, avec la crainte du danger. Vous ne semblez pas évaluer raisonnablement le danger. "Les hommes sont tourmentés par l'opinion qu'ils ont des choses, et non par les choses elles-mêmes." Montaigne. L'opinion vient de l'esprit, elle peut être modifiée par la raison, la persuasion.

Mais n'avons-nous pas peur du danger par sa proximité à la mort ? Je ne veux pas que l'on me fasse du mal parce que je ne veux pas mourir.

Le 02/02/2019 à 07:08, cry baby a dit :

Au contraire .@Naluue sois curieuse. Posé toi des questions en cherchant des réponses. C est comme ça que l on avance.que l on s enrichit. Il est de toi le dessin? 

Merci, j'espère avancer alors ! Oui, le dessin est de moi.

il y a 14 minutes, Naluue a dit :

Mais n'avons-nous pas peur du danger par sa proximité à la mort ? Je ne veux pas que l'on me fasse du mal parce que je ne veux pas mourir.

Merci, j'espère avancer alors ! Oui, le dessin est de moi.

tu as du talent!!

Il y a 2 heures, Naluue a dit :

Mais n'avons-nous pas peur du danger par sa proximité à la mort ? Je ne veux pas que l'on me fasse du mal parce que je ne veux pas mourir.

Se conserver en vie vient de l'instinct. Il s'agit là de la peur qui exacerbe les sens, nous fait déguerpir ou nous pétrifie. Notre organisme emmagasine beaucoup d'énergie, et si elle n'est pas employée, elle se change en colère pour s'évacuer. Le mal est culturel. Il varie selon les pays. Vous ressentez tous les jours une douleur quelconque sans l'associer à la mort.