Super Manu

Super Manu

(ou : quand je rattrape les trains à la course)

Souvent le matin je me sens un peu fatigué en me levant...

On me dira "c'est l'âge!" (grrrr!) ou plus gentiment : "un mauvais matelas ?"

Voire !

Non ! Parce que cette nuit, j'étais en Angleterre.! Nous faisions la queue pour prendre le métro. Or ma femme qui était plus avancée dans la file venait de monter dans le Wagon... Qui dès lors s'est retrouvé plein, bondé, bourré ! Mais j'étais encore sur le quai, moi !... Que voulez-vous qu'il fît, (le train ?) Qu'il m'attendasse ? Que nenni : il est parti ! Sans mézique ! La perfide Albion m'est toujours catastrophique !

Je dois vous dire que l'Angleterre c'est chasse gardée pour ma femme ! L'Angleterre c'est son truc (elle est prof d'anglais). Et je suis du genre libéral : je la lui laisse... Car pour moi l'Angleterre, c'est... rien ! Je n'y existe pas. Ce qui signifie que là-bas, je ne peux que la suivre. Comme un toutou... Comme un petit !.En Angleterre, ma femme devient comme ma maman ! Et je ne saurais faire un pas sans elle ! Bien sûr, ici en France, c'est moi, c'est l'homme qui commande ! Incontestablement ! (Hum ?!).

En tout cas, pas en Angleterre...

Donc, la voilà qui part en train et voilà que moi,  je reste là, perdu, seul sur la quai ! (Peuchère, Manu!)  J'ai donc pris mes jambes à mon cou et me suis fait Super Manu dans la seconde ! J'ai RATTRAPÉ le train à la course ! Parfaitement ! Et alors ?  J'ai couru à toute vitesse en sautant par dessus les aiguillages, sans aucun problème, très facilement, par dessus les dizaines de voies ferrées qui s'entrecroisaient un peu comme dans ces grandes gares de triage. Dangereux, certes, ça l'était, il me fallait raisonner. Des tas de voies ? Donc une possibilité de me faire percuter par des trains venant un peu de partout... Mais non : si je vais plus vite que les trains eux-mêmes, comment pourraient-ils me taper ? Je n'avais pas pensé que s'ils étaient venus en sens inverse, nos vitesses de chocs se fussent rajoutées... (Nobody is perfect)  Ce qui heureusement n'est point survenu. Je ne vous dis pas comment ma femme fut étonnée et admirative de me voir l'attendre sur le quai d'arrivée !

C'était le but recherché...

Mais aussitôt j'ai pensé : "il faut que je prenne une photo, sinon comment les copains du forum me croiront, demain quand je leur raconterai ça ?!"

J'ai donc cherché dans mon sac... l'appareil photo n'y était plus ! Ni mon porte-feuille ! Ni mes papiers ! La panique ! Vous ne savez pas ce que c'est, vous, que de se retrouver sans papiers en Angleterre ? Moi, si !  Faut aller se déclarer à la police, sans ça, vous ne pouvez plus revenir : un comble ! Le "Bobby" du commissariat, après avoir bien détaillé votre bobine (celle-là je ne pouvais pas la rater !) vous délivrera un papier volant temporaire, le temps de prendre l'avion. Heureusement, pour moi, piteux anglophone, la copine Sabine m'a accompagné. Vous n'avez pas connu Sabine à sa grande époque ?! Un poème ! Souple et flexible comme une liane, le visage piqueté d'un milliard de fines tâches de rousseur, elle parle anglais plus que couramment, mieux qu'un anglais, mais avec un accent français stupéfiant. C'est la vieille Grande Noblesse Française. Pas question de se plier à un accent autre que celui du pays de Loire ! Elle en devient plus anglaise que la plus anglaise des anglaises ! Elle parle anglais... comme un nuage ! Et ses fins de phrases s'effilochent, s'évaporent, dans des sur-aigus inaudibles... Un oiseau. Sabine.

Elle a donc réglé mon affaire en moins de deux, et le bobby n'a pas moufté : l'autorité chez Sabine est quelque chose d'inné. J'ai pu revenir "in petto" (au pied levé ?) pour ce matin... Ici et maintenant.

Tu m'étonnes que je me sente un peu fatigué après une nuit pareille...

Je parie que tu n'étais même pas essoufflé et pas une goutte de sueur sur le front en arrivant à Waterloo Station.

Et sinon ? Pour les papiers du coup ? Parce que en France, sans papier...

En tout cas bravo pour ce petit texte. Tu m'as fait passer un bon moment !

il y a une heure, Blaquière a dit :

Super Manu

(ou : quand je rattrape les trains à la course)

 

Souvent le matin je me sens un peu fatigué en me levant...

On me dira "c'est l'âge!" (grrrr!) ou plus gentiment : "un mauvais matelas ?"

Voire !

Non ! Parce que cette nuit, j'étais en Angleterre.! Nous faisions la queue pour prendre le métro. Or ma femme qui était plus avancée dans la file venait de monter dans le Wagon... Qui dès lors s'est retrouvé plein, bondé, bourré ! Mais j'étais encore sur le quai, moi !... Que voulez-vous qu'il fît, (le train ?) Qu'il m'attendasse ? Que nenni : il est parti ! Sans mézique ! La perfide Albion m'est toujours catastrophique !

Je dois vous dire que l'Angleterre c'est chasse gardée pour ma femme ! L'Angleterre c'est son truc (elle est prof d'anglais). Et je suis du genre libéral : je la lui laisse... Car pour moi l'Angleterre, c'est... rien ! Je n'y existe pas. Ce qui signifie que là-bas, je ne peux que la suivre. Comme un toutou... Comme un petit !.En Angleterre, ma femme devient comme ma maman ! Et je ne saurais faire un pas sans elle ! Bien sûr, ici en France, c'est moi, c'est l'homme qui commande ! Incontestablement ! (Hum ?!).

En tout cas, pas en Angleterre...

Donc, la voilà qui part en train et voilà que moi,  je reste là, perdu, seul sur la quai ! (Peuchère, Manu!)  J'ai donc pris mes jambes à mon cou et me suis fait Super Manu dans la seconde ! J'ai RATTRAPÉ le train à la course ! Parfaitement ! Et alors ?  J'ai couru à toute vitesse en sautant par dessus les aiguillages, sans aucun problème, très facilement, par dessus les dizaines de voies ferrées qui s'entrecroisaient un peu comme dans ces grandes gares de triage. Dangereux, certes, ça l'était, il me fallait raisonner. Des tas de voies ? Donc une possibilité de me faire percuter par des trains venant un peu de partout... Mais non : si je vais plus vite que les trains eux-mêmes, comment pourraient-ils me taper ? Je n'avais pas pensé que s'ils étaient venus en sens inverse, nos vitesses de chocs se fussent rajoutées... (Nobody is perfect)  Ce qui heureusement n'est point survenu. Je ne vous dis pas comment ma femme fut étonnée et admirative de me voir l'attendre sur le quai d'arrivée !

C'était le but recherché...

Mais aussitôt j'ai pensé : "il faut que je prenne une photo, sinon comment les copains du forum me croiront, demain quand je leur raconterai ça ?!"

J'ai donc cherché dans mon sac... l'appareil photo n'y était plus ! Ni mon porte-feuille ! Ni mes papiers ! La panique ! Vous ne savez pas ce que c'est, vous, que de se retrouver sans papiers en Angleterre ? Moi, si !  Faut aller se déclarer à la police, sans ça, vous ne pouvez plus revenir : un comble ! Le "Bobby" du commissariat, après avoir bien détaillé votre bobine (celle-là je ne pouvais pas la rater !) vous délivrera un papier volant temporaire, le temps de prendre l'avion. Heureusement, pour moi, piteux anglophone, la copine Sabine m'a accompagné. Vous n'avez pas connu Sabine à sa grande époque ?! Un poème ! Souple et flexible comme une liane, le visage piqueté d'un milliard de fines tâches de rousseur, elle parle anglais plus que couramment, mieux qu'un anglais, mais avec un accent français stupéfiant. C'est la vieille Grande Noblesse Française. Pas question de se plier à un accent autre que celui du pays de Loire ! Elle en devient plus anglaise que la plus anglaise des anglaises ! Elle parle anglais... comme un nuage ! Et ses fins de phrases s'effilochent, s'évaporent, dans des sur-aigus inaudibles... Un oiseau. Sabine.

Elle a donc réglé mon affaire en moins de deux, et le bobby n'a pas moufté : l'autorité chez Sabine est quelque chose d'inné. J'ai pu revenir "in petto" (au pied levé ?) pour ce matin... Ici et maintenant.

Tu m'étonnes que je me sente un peu fatigué après une nuit pareille...

On a tout de suite envie de se faire accompagner par Sabine.

Il y a 1 heure, Blaquière a dit :

(Peuchère, Manu!) 

Peuchère est un juron pour touristes. Pécaïre est plus juste.

il y a 55 minutes, Talon 1 a dit :

Peuchère est un juron pour touristes. Pécaïre est plus juste.

C'est pas faux ! Ouais, mais toi tu parles l'autocheutone !

Il y a 2 heures, Blaquière a dit :

C'est pas faux ! Ouais, mais toi tu parles l'autocheutone !

L'indigène.

bonsoir 

j'ai cru un instant que tu n'avait plus de ... papiers toilettes ? en fait quand tu courrait parmi les rails , c'était peut-être pour trouver un train pour y grimper et trouver les toilettes ?

à la station Waterloo ,   cela à faillit être la Bèrézina , mais comme un grenadier de la garde impérial , tu à sue garder t'à dignité et t'on courage  proverbial t'à permis de sauver la face ...face à cette perfide Albion . 

bonne soirée 

Il y a 6 heures, Maxence22 a dit :

Je parie que tu n'étais même pas essoufflé et pas une goutte de sueur sur le front en arrivant à Waterloo Station.

Et sinon ? Pour les papiers du coup ? Parce que en France, sans papier...

En tout cas bravo pour ce petit texte. Tu m'as fait passer un bon moment !

Sinon, pour les papiers, quelques jours plus tard (je te parle "ancien temps"!), le beau fils de Sabine, un vrai anglais lui, super sympa, avec qui j'avais sympathisé immédiatement, me les a renvoyés par la poste avec mon porte-feuille. Nous étions allés manger chez eux un soir et ils étaient tombés de mon manteau...

C'est vrai qu'en France, sans papiers... on t'expulse ! En Angleterre, on t'empêche de partir, apparemment... J'ai toujours pas compris !