Rosa Maria da Cruz, un déni de grossesse absolu ?

à l’instant, titenath a dit :

Donc son mari l'a forcément remarqué non ? Je sais que certains hommes ne sont pas observateurs, mais ils ont eu des enfants avant, il doit savoir ce que c'est et ce que ça signifie.. 

pas forcément...ça a pu être discret d'une part, et d’autre part...ils n'avaient sans doute pas de relation intime en post-partum immédiat.

J'ai retrouvé l'affaire que je cherchais depuis deux jours. C'est l'affaire Palussière (https://www.ladepeche.fr/article/2018/05/18/2800217-nord-elle-a-laisse-mourir-son-nourrisson-de-faim.html )

. Bon c'était pas un "déni" mais une dénégation et il y a un terrain traumatique à la base ok..

Donc l'affaire dont on parle en ce moment n'aurait effectivement pas de précédent, je n'en trouve pas en tout cas. Tous les cas de déni de grossesse qui atterrissent aux Assises c'est parce-qu'il y a eu néonaticide immédiat. Et il y a une certaine proportion d'acquittements d'ailleurs. Le déni de grossesse est reconnu par la justice. 

Pour Rosa da Cruz, verdict ce soir. La défense plaidera l'acquittement.

Plaidoirie de Me Madec - La Voix de l'Enfant

L'avocate cite le professeur Israël Nisand : « Tous les dénis viennent d'une souffrance psychique extrême » Tout ce procès, on l’a passé à chercher un relief à Mme Da Cruz. Elle est descendue à l"étage inférieur pour "accoucher non pas d'un enfant, non pas d'une chose mais de sa fille [...] En donnant un nom à sa fille, elle donne chair à Séréna. Comment ne pas faire de ce procès le lieu de malentendus terminologiques ? Les cas de maltraitance d'enfant sont souvent le fruit de l'indifférence. Le monde du vide a privée Séréna de mots, de parole.

Plaidoirie de Me Costantino – Enfance et Partage

Séréna est sortie d'un ventre hostile pour gagner un cloaque…

Les mots de Mme Da Cruz ne sont pas les siens. Parce qu’à cette audience s'est invité un débat - fort intéressant j'en conviens - sur le déni de grossesse. L'accusée avait en tête un schéma simple, ça se résume en 3 mots : pas de grossesse psychique, pas de grossesse physique, pas d’accouchement mais une « expulsion », pas de bébé mais « une chose », c’est très simple de s’approprier ce discours.

L’affaire n’est pas nouvelle, on la trouve, on la plaide, on la discute dans les affaires de néonaticides, ce qui est nouveau ici, c’est qu’on est allé beaucoup plus loin en disant que les maltraitances qui se sont exercées pendant deux ans sont le fruit du déni. On psychologise le débat, de mon point de vue à outrance, Mme da Cruz savait très bien ce qu’elle faisait.

Au bout d’un moment comme rien de tout ça ne fait l’unanimité nous en savons, au bout du compte, autant qu’au début. Quelle violence cette femme se fait à elle-même chaque fois qu’elle en vient à se dénier pour les besoins de coller à sa propre défense !

Le lien fait par l'accusée entre son fils né d'un déni de grossesse en 2004 et Séréna explique la survie de l'enfant : "c'est ce qui a levé le déni". Elle n’a pas fait primer l’intérêt de son enfant, elle a fait primer le sien ! Cet enfant il est devenu le caillou dans la chaussure, l’enfant qu’on ne veut plus, l’enfant qu’on n’aurait pas dû faire naitre, l’enfant qu’on n’aurait pas dû garder, qu'on aimerait voir vivre un jour et mourir le lendemain.

« Mes derniers mots vont à celle dont je sais qu’elle n’en a pas et qu’elle n’en aura jamais pour dire les choses » termine l'avocat à destination de Séréna.

Plaidoirie de Me Grimaud - Innocence en danger

Au fond de ce couloir, vous entendez derrière cette porte ? ça gratte, ça gémit. Respire, respire. Vous entendez ? Elle a froid elle a faim. Il ne s'agit pas de regarder vite fait, alors vous revenez derrière cette porte. Parce que vous n'avez pas le choix. Mais ça vous fait mal, alors vous la reposez.

Dans ce coffre, autour, y a de la vie vous l'entendez ? Cette fromagère qui vient tous les mardis vous l'entendez ? Mais ce coffre il est fermé. Vous y êtes vous aussi. Mais qu'est-ce que c'est petit. On n'y survivrait même pas une journée.

Il n'y a pas cette odeur de nourriture qui descend de l'étage ? Cette odeur c'est l'odeur de la mort. Vous l'avez sentie vous aussi. Moi je l'ai depuis lundi. Qui donne l'envie de vomir. J'ai envie de vomir là.

Cette cour d'assises qui est si grande, j'étouffe dedans. Parce-que Séréna quelque part, on l'a pas libérée. Elle reste enfermée de ce monde. Mais quel monde ? De la lumière, elle la voit. De la couleur elle doit en voir. Mais crier, quelque part ça ne sert à rien. Manger, quelque part ça ne sert à rien. Alors oui Séréna elle vit. Vous l'avez vu.

Rose, je crois qu'à jamais cette lumière elle en est privée. Moi j'ai voulu cette lumière de Rose. Depuis 5 jours je cherche son regard mais je vois de l'ombre. Les ténèbres de ses cheveux. Et son poing. Rose ne se cache pas avec une main mais un poing. Ce même poing qui a dû servir de caresse. Le poing tendu pour la nourrir. Ce que Rose n'a pas compris, si elle est la mère biologique de Séréna, Séréna, elle, a des milliers de mères, des milliers de pères. La lumière viendra de cette Cour.

(elle fait réf. à l’accusée qui tout le long du procès s’est cachée derrière ses cheveux et son poing fermé ou sa main ouverte sur le front)

Réquisitoire de l'Avocat Général Olivier Kern

Je représente la société, l'ordre public, j'ai une mission précise que m'assigne le code de procédure pénale, celle de prendre les réquisitions utiles au bien de la justice. J'ai pour Mme Da Cruz de la compassion. Parce qu'on a volé à Mme Da Cruz son procès. On lui a volé son histoire. On lui a mis entre les mains en étendard qui ne lui correspond pas. On a instrumentalisé Mme Da Cruz dans l'espoir d'échapper à une condamnation.

Ce procès n'est pas le procès du déni de grossesse. Ce procès est celui de la dissimulation. La dissimulation est responsable de la privation de soins et d'aliments. Il en faut de l'organisation, de la réflexion pour cacher un enfant à ses proches directs - son conjoint, ses enfants La dissimulation est responsable des violences engagées.

Mme Da Cruz se livre à une organisation millimétrée pendant 2 ans, chaque jour, chaque nuit, pour parvenir à cette dissimulation. Je n'ai pas entendu Mme Da Cruz. Elle se dissimule derrière un mouchoir. Mouchoir dont je ne crois pas qu'il soit humide. En tout cas il lui permet de se cacher.

Que ressort-il de cette mise à l'isolement, cette mise à l'obscurité ? La matérialité des actes de violence. Séréna, les retards qui sont les siens, c'est aussi et surtout un retard de développement inhérent à sa privation cognitive. Cette privation d'interactions, le silence dans lequel elle a placé Séréna est une violence.

Le dommage causé à autrui, Mme Da Cruz va plusieurs fois l'admettre. Elle nous dit "je me rendais compte à la fin que je ne lui faisais pas vivre une vie normale". Ce qui l'amène à considérer qu'elle avait, avant la découverte de Séréna, "conscience du dommage causé à autrui". Comme on ne sait pas ce que sait, on le raccroche par un raccourci hallucinant au déni de grossesse.

A son procès, Mme Da Cruz dit être descendue faire une machine et aurait alors été prise de douleurs) : "Elle avait conscience de porter un enfant avant même cet accouchement. Elle a fait le choix d'accoucher dans le secret, elle a fait un choix délibéré. Evidemment, on ne saura pas pourquoi.

Cela doit être dur de renier son humanité pour pouvoir coller à la thèse qu'on lui impose. La dissimulation est le cœur de ce procès, certainement pas le déni de grossesse. Au début de cette enquête Mme Da Cruz a dit "je ne pouvais plus sortir de ce mensonge, sortir de cet engrenage". J'aurais aimé que les psychiatres viennent nous expliquer cette incapacité à revenir en arrière, cet engrenage terrible dans lequel elle s'est enfermée.

L'infirmité permanente est la conséquence directe du traitement réservé par la mère à Séréna.

Elle ne peut pas entrer en communication. Elle ne peut pas verbaliser. Elle n'est pas un enfant comme les autres, et même si on peut espérer des évolutions, elles connaitront des limites irréversibles. C'est ce qui vaut à sa mère d'être renvoyée devant une cour d'assises et de risquer 20 ans de prison. Reste à savoir si madame Da Cruz est responsable pénalement. La réponse nous est apportée par deux experts : selon eux, il n’y a pas de traits psychotique ou schizophrénique chez elle. Mme Da Cruz est pleinement responsable. Mais la mission est difficile. Celle de juger, et de condamner. De réfléchir à la peine la plus adaptée aux faits perpétrés et au regard de la personnalité de Mme Da Cruz.

Bien évidemment vous aurez ses 3 enfants en tête, desquels elle est remarquablement bien occupée. On va vous dire « vous n’allez quand même pas emprisonner Mme Da Cruz et la séparer encore de ses 3 enfants ! ». Ce n’est pas votre responsabilité (il s’adresse aux jurés).

Mme Da Cruz en commettant ces faits a accepté qu’un jour une cour d’assises vienne lui dire « ce que vous avez commis est grave et vous allez être condamnée.

Je ne peux ignorer que Mme Da Cruz a fait un déni de grossesse précédemment en 2004, et qu’à la suite de ça, le médecin a souri, elle n’a pas bénéficié d’une prise en charge médicale, psychologique, qui aurait pu la conforter en tant que mère, en tant que femme.

Je ne peux davantage ignorer que la naissance de Serena est le fruit d’un déni de grossesse partiel. Ce sont des éléments dont vous allez devoir tenir compte.

C’est au regard de l’ensemble de ces éléments que j’ai l’honneur de requérir à l’encontre de Mme Rosa Da Cruz une peine de 8 ans d’emprisonnement ainsi qu’un suivi socio-judiciaire d’une durée de 5 ans, injonction de soins  et déchéance de l’autorité parentale de Mme Rosa Da Cruz sur Séréna.

Plaidoire de la défense, Me Chassagne

La femme n’est pas toujours consciente qu’elle est enceinte, la mère peut dénier l’enfant. Cette réalité nous concerne tous C'est une loterie diabolique dans laquelle il faut avoir beaucoup de facteur chance. À entendre l’avocat général, Mme Da Cruz est aussi dans la dissimulation de l’accouchement. C'est vrai, quel bonheur d'accoucher seule ! Je ne pensais pas que le déni de grossesse serait à ce point contesté. Puisque Rosa Da Cruz peut être chacun d’entre nous, une fille, une sœur, une épouse, mettez vous quelques instants à la place de cette femme :"Qu'est-ce que j'aurais fait" à sa place ?  On ne peut pas savoir. Dans la situation où s'est retrouvée ma cliente, elle n'a plus de volonté. Pourquoi ? Parce qu'elle s'est retrouvée en dissociation psychique. Ayons peur du déni de grossesse, c'est un réel fléau. Si ça nous arrive, sachez qu'on perd toute conscience. Il y a le corps et il y a l'esprit. Il n'y a aucun profil de femmes qui font des dénis de grossesse pas plus les riches, les pauvres, les cultivés, les pas cultivés, ça touche tout le monde. Je trouve inacceptable, avec tout ce que je vous ai décris, d'entendre encore que ces femmes-là sont dans la dissimulation.

Pourquoi n'a-t-elle pas tué le bébé ? Elle a toujours dit 'J’ai vu A., les yeux d’A' (son 2ème enfant)." La répétition du déni de grossesse va finalement lui donner une lueur, là elle se dit je ne peux pas tuer, je ne peux pas, qu’aurions nous fait à sa place ? Je ne peux pas accepter qu’on puisse parler de dissimulation. Elle va faire quelque chose de très particulier. Pourquoi ? Elle va maintenir en vie une chose, avec toutes ses contradictions.

Si Mme Da Cruz avait eu la chance d'avoir un praticien qui la dirige vers une psychothérapie, elle aurait évoqué la grossesse de G. (l'aîné) dont sa meilleure amie en a dit 'c'était le carnage'. Personne ne proposera à Mme Da Cruz un suivi psychologique, après ses deux premiers dénis de grossesse. C'est cette société-là, la nôtre, qui a laissé Mme Da Cruz dans cette situation, qui l'a laissée exposée à un terrible danger pour elle et un enfant à naître. Quand on a connu un carnage, quand on a accouché dans un canapé ou dans un couloir, qu'ose venir dire « mais Mme, vous saviez que vous alliez accoucher pour le 4ème ! » C’est cette même société là qui ne l’a pas suivie pour ses récents dénis de grosse qui vous demande de la mettre 8 ans en prison !

On a le droit de pas savoir, l’ignorance du déni de grossesse, c’est pas grave. Mais on n’a pas le droit de ne pas vouloir savoir. Elle réfute toute "stratégie judiciaire": ma cliente, je l'ai laissée faire, dans toutes ses contradictions, des versions j'en ai eu, ça ne ment pas, ce déni, c'est pire que tout, c'est un chaos.

Je suis venue comme ça et je ne savais pas ce qu'elle allait nous faire.. Il y a un expert qui a écrit que Mme Da Cruz est dans l'authenticité. L'authenticité c'est tout sauf la dissimulation ! Et ça a été dit 3 fois à la barre!  Ce n'est pas une manipulatrice ! A mon avis, madame Da Cruz est encore dans une forme de déni car c’est puissant, c’est un poison qui se distille, un poison tellement fort que même les psychiatres ne savent pas l'identifier.

Ce déni d'enfant, j'aimerais qu'on ait une explication. Dans les rapports, il est expliqué. Félix Navarro avait dit : "C'est un variateur de lumière, un processus qui s'étend dans le temps et dont la luminosité peut varier." J'ai vu comme vous les photos de Séréna. Celui qui est responsable, il devrait être là [elle montre la place de sa cliente] et ce n'est pas elle. Il s'appelle le déni de grossesse. Est-ce que c'est un choix ? Mme Da Cruz s'est dit 'tiens, je vais me pourrir la vie pendant 23 mois ! ‘Je n'ai que ça à faire' Il faut être sérieux.. Nous sommes dans une situation de déni d'enfant, elle n'a pas vu son enfant. Mme Da Cruz, elle n'a pas choisi. Elle a subi la situation. « Elle est arrivée à bout », nous a dit un expert. Il fallait que Séréna soit découverte, et pourquoi ?, on lui demande. Elle répond "parce que c'était pas une vie pour elle, pas une vie pour moi". Si elle avait tué Séréna, elle aurait des chances d’être acquittée. Quand elle était au bout de cette histoire, de cette fusion-rejet, elle fait quoi ? Elle n’a pas un geste agressif, elle n’en a jamais eu. Elle va chez le garagiste.

Quand le garagiste ouvre le coffre, elle n’a pas de résistance. Le coffre s’ouvre et elle dit : « je suis sa mère, elle s’appelle Séréna. » Quand on sait qu’on a fait quelque chose de grave et qu’on n'est pas dépossédé de sa conscience, on est dans l’angoisse, on se dit « aïe aïe aïe », qu’est-ce qu’il va m’arriver ? On commence à avoir la trouille ! Pas Mme Da Cruz. Alors que le coffre s’ouvre, elle ne voit pas ce que les autres voient, elle ne sent pas ce que les autres sentent. Ce que les autres sentent, c’est de la viande avariée, de l’urine et des excréments. Elle, elle est dans la voiture, et elle ne sent pas.

Mme Da Cruz, elle est dans tout, sauf dans une stratégie judiciaire. Elle est dans son authenticité. Après la découverte de Séréna les témoins disent d'elle qu'elle semble "soulagée", "zen": Quelqu’un qui a commis une infraction et qui en est conscient n’est pas zen. Je pense à cette petite fille qui a été aussi forte que sa mère pour survivre. Elles ont une sacrée histoire commune, c'est la leur et il était important qu'elle entende (l’accusée) qu'il n'y aurait pas d'avenir.

Je suis dans l'incompréhension des associations de défense de l'enfant et de la position du ministère public.

(L’avocate reproche aux associations une volonté médiatique et prend en exemple des affaires d'enfants abusés dans lesquelles elle a plaidé et où les associations n'étaient pas parties civiles.)

Séréna est victime de qui ? De Mme Da Cruz ou du déni de grossesse ? Si on savait qu'elle était sadique, qu'elle n'avait pas d'autres enfants, on se dirait 'ok elle est dans l'intention de nuire' mais là je vous parle de ce fléau dont Séréna est la conséquence. Elle n'est pas la conséquence des manquements grave de ma cliente mais du déni de grossesse ! On est d'accord, Séréna est la 1ere victime. Mais toutes les deux sont victimes de ce fléau.

Mme Da Cruz a été privée de ses enfants pendant quatre ans. C'est de sa faute, on est d'accord. Mais la faute et l'élément intentionnel, ce n'est pas la même chose. Mme Da Cruz se trouve confrontée à des réquisitions du parquet dont fort heureusement il avait été indiqué avant que c'était dans la compassion. Heureusement ! On connait sa personnalité. On a fait le tour, on sait tout de son compte bancaire, de sa famille, de sa sexualité, nous la connaissons dans les moindres détails.

(L’avocate explique avoir "pardonné" à sa cliente l'interview accordée (sans l'accord de l'avocate) à TF1 en 2013, quelques semaines après sa mise en examen)

Mme Da Cruz, vous allez devoir la juger. Essayez juste de penser 'et si c'était moi ? et si c'était ma sœur ? et si c'était ma fille ?' Vous allez devoir juger une femme, votre destin ne sera plus le même après. Elle ne présente pas de dangerosité aujourd’hui madame Da Cruz. Ce qui l’attend si vous la condamnez c'est le harcèlement carcéral et imaginez vous bien que le harcèlement entre détenus lorsqu'il s'agit d'avoir touché à des enfants, là elle va être au top, « on va s'occuper de son cas ».

Je ne la regarde pas comme cette femme qui a fait mal à Séréna. Mme Da Cruz, elle a été jugée 1000 fois. Mais c'est le jugement que vous allez rendre qui va compter. On attend une décision juste, pas moyenâgeuse, pour une femme seule, dans la détresse. Non je ne suis pas seule, j’en ai combien derrière moi qui attendent une décision juste qui ne soit pas moyenâgeuse d’envoyer une femme qui a fait un déni de grossesse, qui est dans la souffrance, en prison ?

Derrière les grandes décisions, derrière les grandes réformes qui permettront de reconnaitre le déni et de classifier ce déni de grossesse, il y a des jurés – Toujours. Il faut le codifier ce déni de grossesse ! Si on nous dit que psychiatriquement c’est un monstre, c’est pas 8 ans c’est 20 ans ! On ne peut plus rester dans ce déni psychiatrique !

Je vous demande que ma cliente ne soit pas déclarée coupable. Ça ne veut pas dire qu'elle ne l'a pas fait et qu'elle n'a pas la responsabilité morale mais au moins elle rentrera dans la petite vie qui est la sienne. Il n'y a rien d'intentionnel. Elle n'a rien voulu. Elles ont subi et il faudrait qu'elle aille en prison ? Je vous demande quelque chose de grand, c'est vrai. Ayez une intime conviction sur cette brave femme. Il y a aussi le bénéfice du doute. Vous pouvez avoir un doute : elle savait ? elle savait pas ? elle voulait ? elle voulait pas ? Vous pouvez douter. Le doute doit profiter à ma cliente, vous avez aussi la possibilité d'avoir un vote blanc. Votre décision aura une répercussion sur ma cliente, alors je vais vous la laisser. Elle n'aurait jamais assez de toute sa vie pour se le pardonner mais je suis convaincue qu'on n'est jamais dans l'impunité du mal qu'on a pu faire aux autres.

La plaidoirie est terminée. 

La dernière parole est à Mme da Cruz : Je voudrais demander pardon à Serena pour tout le mal que je lui ai fait. Je me rends compte que je lui en ai fait beaucoup et que je ne reverrai pas ma petite fille, je demande pardon à toute ma famille, à mes enfants. 

Les débats sont terminés, le jury se retire pour délibérer. 

C'est bon, la défense met le paquet en pointant du doigt la vilaine société qui ne prend même pas la responsabilité de te faire avaler ta pilule (contraceptive). J'espère vraiment que ça ne va pas marcher, ce serait cautionner la torture. 

https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/11/16/huit-ans-de-prison-requis-contre-la-mere-de-serena-cachee-dans-un-coffre-de-voiture-pendant-deux-ans_5384406_1653578.html

Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais dans tous les débats, à aucun moment n'a été évoquée la fracture de la petite fille.. Les traces comme des brûlures dues à des frottements, les traces de tramadol, mais la fracture ? 

il y a 30 minutes, Out of Paprika a dit :

https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/11/16/huit-ans-de-prison-requis-contre-la-mere-de-serena-cachee-dans-un-coffre-de-voiture-pendant-deux-ans_5384406_1653578.html

8 ans, pour avoir toruré un bébé pendant des années, ce n'est vraiment pas beaucoup. Je ne comprends pas du tout

il y a 24 minutes, January a dit :

Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais dans tous les débats, à aucun moment n'a été évoquée la fracture de la petite fille.. Les traces comme des brûlures dues à des frottements, les traces de tramadol, mais la fracture ? 

 

 

 

 

Je ne savais pas, mais de toute façon elle était dans un état lamentable. L'est toujours, d'ailleurs.

Le parquet de Tulle informe que le verdict sera rendu d'ici 20-30 minutes.. Trois heures de délibéré donc. 

Je m'attends à une mini-peine...

Je rappelle les questions : 

Rosa Da Cruz est elle coupable d’avoir volontairement commis des violences ayant entraîné une infirmité sur la personne de Séréna Da Cruz ?

Rosa Da Cruz a-t-elle volontairement privé Séréna d’aliments ou de soins au point de compromettre sa santé ?

Rosa Da Cruz était elle l’ascendant légitime de Séréna ?

Séréna était-elle âgée de moins de quinze ans au moment des faits ? 

Rosa Da Cruz s'est elle rendue coupable de dissimulation ayant entraîné une atteinte à l’état civil d’un enfant ?

il y a 15 minutes, January a dit :

Le parquet de Tulle informe que le verdict sera rendu d'ici 20-30 minutes.. Trois heures de délibéré donc. 

 

Je m'attends à une mini-peine...

Ah je croyais que j'avais posté le délibéré 

il y a 1 minute, Out of Paprika a dit :

Ah je croyais que j'avais posté le délibéré 

Non non c'était les réquisitions

Rosa da Cruz est condamnée à 5 ans de prison, dont 3 avec sursis, "oui" a été répondu à l'ensemble des questions.

+ suivi socio-judiciaire de 5 ans

+ injonction de soins

L'AG demande son incarcération immédiate, mais sa peine est aménageable.