"Plus on est, moins on veut"

Cette phrase tirée de "la chute dans le temps" ( Cioran) me semble très juste.

Encore faut-il préciser, selon moi, que c'est le sentiment de ce que l'on est qui compte, et ça colle pas toujours, voir rarement, avec la réalité.

Certains désirent peu ou avec une faible intensité, ou encore désirent des choses superficielles, alors que d'autres sont de véritables écorchés vifs.

Et parmi ceux dont on ne peut pas dire qu'ils soient la proie du désir, c'est trés rarement parce que la sagesse les habite.

On dirait plutot que c'est par égocentrisme, par vanité, parce que d'autres les ont habitués a s'identifier comme supérieurs a ce qu'ils sont vraiment, bref par déficience intellectuelle ou/et déséquilibre psychique.

Et parmi ceux que l'on peut compter comme des écorchés vifs, la plupart se sous estiment grandement.

Mais il vaut mieux se découvrir, meme sur le tard, comme un peu meilleur que ce que nous pensions, que l'inverse, non ?

Il y a 10 heures, hell-spawn a dit :

Cette phrase tirée de "la chute dans le temps" ( Cioran) me semble très juste.

Plus tu es (soi) et moins tu cherches dans d'autres objets ce qui te manque.

il y a 28 minutes, ping a dit :

Plus tu es (soi) et moins tu cherches dans d'autres objets ce qui te manque.

Voila, tout est dit là.

Pouvez-vous vous en contentez ou ressentez-vous le désir d'une dillution, ou d'un développement ? Sachant que tout est dit, que peut signifier le besoin ressenti d'en entendre davantage?

Les gens en veulent toujours plus, à 15 ans tu veux progresser en sport, découvrir la musique, la connaissance t'intéresse, à partir de 40 ans tu veux toujours plus de sagesse. Je connais un tas de gens persuadés de s'élever, ou alors de s'être trouvé aussi, quand tu les connais un peu t'as envie de rigoler. Papa était un peu comme ça, il était franc-maçon, a donné un temps dans les cures psychanalytiques. Nous, les enfants, ça nous faisait bien rire parce qu'on voyait le décalage entre ses aspirations et la manière dont il se comportait.

Comme dirait Nietzsche, oui, il a dit un truc comme ça : "j'ai cherché des grands hommes et je n'ai trouvé que des singes de leur idéal".

Maman nous a fait le coup lors de son divorce du "je n'ai pas besoin d'argent ou de paraître, je suis" mais c'est qu'elle était prétentieuse, son dada c'était de se faire passer pour un modèle de vertu et de justice.

Il y a 1 heure, ping a dit :

Plus tu es (soi) et moins tu cherches dans d'autres objets ce qui te manque. 

Pas faux mais pas aussi basique que ça.

Personne, en tant qu'individu ayant un moi, une personnalité, n'est complet.

C'est meme antinomique,  le moi se construit par rapport aux autres.

Le désir ça marche un peu suivant le système inverse des vases communicants :

Celui qui semble avoir plus  est désirable pour celui pense avoir moins.

Mais le soucis c'est qu'il est difficile d'évaluer objectivement son propre niveau et donc le niveau des autres.

Il y a un truc curieux, c'est quand on ne pense  plus a soi meme, ni a l'autre en tant qu'entités séparées mais a ce que pourrait donner un enfant issu des 2 qui réunirait le meilleur de chacun sans nos défauts,  et au dela peut etre.

c'est assez intéressant. rien que le fait de se "completer" est très présent dans un couple, on a besoin de l'écoute qu'on n'a pas, de la structure qu'on ne possède pas, de la tendresse ect...

être soi, ça semble compliqué. mais ça pourrait tellement être plus simple! pour moi, on a trop tendance à vouloir devenir soi-même à travers des capacités du type, je suis fort à tel truc, je sais faire tel truc, j'ai telle capacité donc je suis. ce qui me parait faux. ne rien faire c'est aussi être, on n'aime pas une personne pour ses capacités mais pour ce qu'elle EST. et c'est bien plus dur de se visualiser soi-même que de visualiser une autre personne.

Le 16/10/2018 à 12:09, Totolasticot a dit :

Nous, les enfants, ça nous faisait bien rire parce qu'on voyait le décalage entre ses aspirations et la manière dont il se comportait.

totalement d'accord. mon père se comporte également de cette façon et ça renforce l'idée qu'on EST et qu'on n'acquiert pas des capacités mais que la "sagesse" ne nous parvient que quand on est pret.

Les réalisations exceptionnelles proviennent toujours en revanche d'une volonté exceptionnelle. Il n'y a pas de génie sans force de volonté ou sans travail. 5% de la réussite c'est le talent ; 95% c'est de la sueur.

Donc oui je veux bien dire que plus on est moins on veut. Mais alors les génies ne sont pas beaucoup