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Lecture partagée - Les pionniers de la conquête spatiale

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January

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 823 messages
107ans‚ ©,
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La guerre s’installa et les dirigeants allemands ne voyaient plus que dans le travail fait à Peenemünde la possibilité d’une artillerie surpuissante. Il fut désormais absolument interdit de parler de voyages interplanétaires.  Mais la bande à Wernher ne l’entendait pas de cette oreille et ils continuèrent à penser et travailler sur l’exploration de l’espace, l'envoi de satellites etc…  Wernher fut sérieusement rappelé à l’ordre par la Gestapo. Et il finit en prison lorsqu’il refusa l’offre d’Himmler de construire les engins en grande série. Wernher et deux de ses collègues restèrent quinze jours en prison  puis ils furent libérés car Dornberger avait fait scandale partout, allant jusqu’à dire à Hitler que sans Von Braun l’Allemagne n’aurait plus de fusées à envoyer sur les ennemis et qu’il fallait le laisser rêver à la Lune, tout en fabriquant l’engin destiné à atteindre Londres.

Après cet épisode, Wernher Von Braun nourrit une méfiance continue envers le système nazi qu’il estima désormais être d’une bêtise et d’une vulgarité effrayante.

 

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 823 messages
107ans‚ ©,
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Pennemünde fut bombardée par les alliés. Au nombre des morts, le Dr Thiel, qui déclarait : « Une A4 militaire (que Hitler avait nommée V2 pour « vengeance »), si elle ne transportait qu'une tonne d’explosif classique, n’était qu’un engin de guerre bâtard ». Il fallait, affirmait Thiel, que la charge militaire de la V2 soit contemporaine de son véhicule. Il pensait, bien entendu, à la bombe atomique. Du coup la bombe classique qui tua Thiel rendit un service aux ennemis du Reich et par là même à l’humanité.

En tout 4000 engins furent produits, avec les suites qu’on leur connaît. Les cinq cents cerveaux de la fuséologie furent disséminés un peu partout dans les villages des Alpes Bavaroises. La situation de l’Allemagne était désespérée. En 1945, les noms des chercheurs figuraient sur des listes qui n’étaient pas celles de criminels de guerre. C’est ainsi que beaucoup d’entre eux furent accueillis vers des cieux plus cléments que les leurs. Wernher voulait la Lune, l’Amérique pouvait la lui donner, il se livra aux américains et avec lui une partie de son équipe. Fin 1945, tout ce qui avait fait la gloire de Peenemünde était soit aux USA, soit en URSS.

Tout sur la V2, ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/V2_(missile)

 

Et là, on a bien compris pourquoi Bob Woods faisait sourire les allemands…

 

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 823 messages
107ans‚ ©,
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Dans les starting-blocks...

Retournons dans le désert au nord-est de Los Angeles, sur la base Edwards, dans les années cinquante. Sur les parkings, les avions sont aussi nombreux que les mouches à l’étal d’un boucher mexicain. Yeager et Bridgeman apparaissent de plus en plus comme des figures d’un passé glorieux. Une page se tourne.

Tout le monde se mettait à rêver à ce qu’ils croyaient être l’arme absolue, le dernier maillon avant l’engin spatial : le X15. Dès 1955 l’aspect général du X15 était défini : une fusée dont la pointe avant portait sur le dessus un cockpit effilé. Chaque flanc était souligné d’une arête dans laquelle était plantée une aile à vocation de stabilisateur. A l’arrière, des empennages cruciformes achevaient de conférer au X15 l’allure d’une fusée. Des gouvernes assistées par des boosters hydrauliques, des circuits électriques complexes et performants, une installation embarquée de prises de mesures effarante, et le métal dans lequel on allait tailler l’engin était nouveau : un alliage de nickel, baptisé Inconel X, avec une très bonne tenue aux températures.

Le X15 allait être l’avion le plus chaud de l’histoire…

 

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Invité Petit pois
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Invité Petit pois
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il y a 22 minutes, January a dit :

Le X15 allait être l’avion le plus chaud de l’histoire…

En jouet "historique" :            Résultat de recherche d'images pour "X15 1950"

 

 

il y a 25 minutes, January a dit :

Retournons dans le désert au nord-est de Los Angeles, sur la base Edwards, dans les années cinquante. Sur les parkings, les avions sont aussi nombreux que les mouches à l’étal d’un boucher mexicain.

                              Résultat de recherche d'images pour "base Edwards, 1950"

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Membre, SaXo, 103ans Posté(e)
saxopap Membre 7 391 messages
103ans‚ SaXo,
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il y a 17 minutes, Petit pois a dit :

En jouet "historique" :            Résultat de recherche d'images pour "X15 1950"

 

 

                              Résultat de recherche d'images pour "base Edwards, 1950"

j'en avais une maquette ( permis tant autres) pendu par un fil de pêche au plafond de ma chambre ;)

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 823 messages
107ans‚ ©,
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A Mach 5 ou 6 ou même 7, le frottement de l’air allait dégager des niveaux de chaleur inquiétants : on s’attendait à 700° centigrades pour l’ensemble de la cellule. Ce serait pire sur les zones de choc direct, le nez et le bord d’attaque des ailes. Pour ces endroits on mettait au point des matériaux spéciaux qui allaient emmagasiner la chaleur. Le X15 serait lancé depuis un avion porteur, le magnifique et énorme B52. Le X15 serait accroché sous l’aile droite, entre le doublet de moteur et le fuselage.

Pendant toute cette saga des avions X à Edwards, von Braun traversait le désert. L’équipe allemande s’était vue basée à Fort Bliss au Texas où des spécialistes de la Navy et de l’Air Force se relayaient pour les questionner. Les V2 rapportées en Amérique furent mises à feu dans le désert de White Sand, au début sous les directives allemandes, mais bientôt les techniciens américains en surent assez pour procéder eux-mêmes aux tirs. Qu’allait-on faire des allemands ?

L’armée avait une réponse toute prête :  les mettre au travail sur une super V2. On les installa en Alabama (ça ne manque pas de piquant ça…les allemands en Alabama :mouai:), dans un arsenal en décrépitude, celui de Hunstville, voisin de celui de Redstone. Les allemands se mirent rapidement au travail et bientôt l’armée fut informée qu’une nouvelle V2, très améliorée, était en voie de réalisation. Ils la baptisèrent Redstone.

 

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Invité Petit pois
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Invité Petit pois
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il y a 33 minutes, January a dit :

Hunstville

Image associée

 

il y a 33 minutes, January a dit :

A Mach 5 ou 6 ou même 7, le frottement de l’air allait dégager des niveaux de chaleur inquiétants : on s’attendait à 700° centigrades pour l’ensemble de la cellule. Ce serait pire sur les zones de choc direct, le nez et le bord d’attaque des ailes. Pour ces endroits on mettait au point des matériaux spéciaux qui allaient emmagasiner la chaleur. Le X15 serait lancé depuis un avion porteur, le magnifique et énorme B52. Le X15 serait accroché sous l’aile droite, entre le doublet de moteur et le fuselage.

                             Du NACA à la NASA

il y a 36 minutes, January a dit :

Ils la baptisèrent Redstone.

                                      Résultat de recherche d'images pour "Redstone V2"

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 823 messages
107ans‚ ©,
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L’armée avait donc deux fusées : Redstone (encore de papier) et Atlas (de papier aussi), qui était le premier véritable missile intercontinental de l’Air Force, élaboré par Convair, une équipe majoritairement américaine.  Cette équipe avait raisonné ainsi : une fusée est un moteur qui propulse une charge marchande (une bombe A ou H..). Pour alimenter le moteur il faut du carburant et du comburant, et pour guider tout cela il faut un pilote automatique. Tout le reste est superflu, c’est du poids en trop (le reste, c'est-à-dire la fusée elle-même, la cellule comme l’appellent les constructeurs). L’Atlas se résumait à un empilage de réservoirs profilés, dont les parois en acier inoxydables étaient des feuilles soudées, plus minces que du papier.

La rigidité était obtenue avec le plein de carburant dans les réservoirs. Quand il n’y en avait pas, on gonflait l’engin à l’hélium : un ballon. Un ballon en forme de fusée, taillé dans du papier d’acier !

Et ce n’est pas tout ! l’Atlas avait cinq moteurs (contre 1 pour la V2 ou la Redstone). Au décollage, c’était 75 tonnes de poussée pour chacun des deux accélérateurs, 27 tonnes pour le porteur, et les verniers (stabilisateurs), 500 kg chacun.

Atlas était un monstre qui poussait presque 180 tonnes et fonçait à la vitesse de 25 700 km/h à l’extinction, hors de toute atmosphère. Redstone se retrouvait ridicule et Von Braun jaloux, quoique admiratifs de ces américains qui apprennent très vite. Von Braun se félicita d’avoir choisi un pays qui permettait une telle hardiesse technologique : un paradis !

 

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Membre, 55ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 55ans‚
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C'est quand même là qu'on voit que toute l'intelligence et le génie humain ne sert finalement pas à l'homme à sortir de ces mécanismes de répétition. Guerre, paix, guerre paix... Tous ces types super calés et super courageux au service d'outils permettant de detruire l'humanité, c'est ballot quand même...

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 823 messages
107ans‚ ©,
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Les américains n’avaient donc rien en fin de compte, que du papier, une nouvelle V2 médiocre à côté d’un engin formidable qui n’était encore qu’un tas de dossiers, plans et petits morceaux à peine passés au banc d’essai.

Le X15 apparaissait du coup comme la direction à prendre pour quiconque voulait s’occuper un jour d’espace : lui au moins, il était raisonnable :sleep:

C’est exactement ce que se dit ce jeune homme pilote de la Navy pendant la guerre de Corée, déjà vétéran à 22 ans. Ce jeune homme s’était promis de voler toute sa vie sur ce qu’il existait de plus excitant. Ce jeune homme avait un point commun avec Von Braun : il était d’une lucidité rare. Lorsqu’on décide à 22 ans de suivre un certain chemin alors qu’on sort de seize mois de guerre de Corée, à piloter en missions d’appui-feu des Panthers (les premiers jets de l’US Navy), il est certain qu’on a les armes morales et des motivations dont ne disposent pas les autres.

Ce jeune homme avait décidé de devenir grand pilote chez les pilotes. La pure logique lui montra donc le chemin d’Edwards, et plus précisément celui du NACA qui allait bientôt mettre en œuvre le X15.

Qui est donc cet ambitieux garçon ?

 

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Invité Petit pois
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Il y a 2 heures, January a dit :

Qui est donc cet ambitieux garçon ?

ze sais pô....f-4-018.png?w=550

C'est qui ? c'est qui ? 

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 823 messages
107ans‚ ©,
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C'est lui

na 1

Et tu as posté une photo où il apparaissait d'ailleurs :) 

 

Neil Armstrong termina ses études d’ingénierie et postula à Edwards. Là-bas on n’attendait pas Neil Armstrong mais on avait besoin de quelqu’un à Cleveland. Pas pour voler mais pour prendre place dans un labo qui étudie les vols lents et les planeurs. Pas très enthousiasmant pour le jeune homme mais bon ! Il avait un pied dans la maison. Il devint donc salarié du NACA.

Le X15 était son but à atteindre. Il patienta et puis un jour il y eu une place à Edwards. Il sauta dessus, mettant ainsi les deux pieds dans la maison.

Pour les jeunes aux mêmes ambitions qu’Armstrong, Edwards était encore le bon endroit. Mais bientôt un autre coin perdu des USA prendrait la relève de cette base Edwards. Au bord de la mer, un trou paumé au nord de Miami, un lieu plat, terne, humide et chaud (enjoy !).

Des marécages plein d’alligators, un ciel blanchâtre, un sable indéfinissable et même la terre est ratée là-bas : unicolore, spongieuse, une espèce de glaise, sable et tourbe. Ca donne envie d’y aller…

Ah si il y avait un truc bien là-bas : les oiseaux, les voiliers.

Bon, c’est quoi cet endroit, vous avez trouvé ? Allez, là-bas il n’y a pas d’or, pas de mines, pas de boom économique à l’époque, pas d’industrie, que dalle dans ce petit bled de Floride situé près d’un Cap..

 

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Le Cap Canaveral ??      Résultat de recherche d'images pour "cap canaveral marecages"

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 823 messages
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C'est bien ça :)

 

L’Air Force avait acheté Cap Canaveral et y avait installé son Site d’Essais à Longue Distance. Après qu'on ait déblayé, taillé, bitumé, posé des kilomètres de grillage et des pancartes « Interdit d’entrer – Terrain militaire », on aboutit à des espaces dégagés, clairières bitumées ou cimentées en bordure de mer, reliées entre elles par des routes étroites et totalement rectiligne. Sur chaque site s’élevait une structure métallique, ces tours qui pas plutôt montées se mettaient à rouiller frénétiquement sous l’action corrosive de l’air marin, signature de Cap Canaveral.

Les gens des fusées commencèrent à s’installer à Cocoa Beach vers 1950-1953. Lentement mais sûrement, la ville devint une de ces Boom-towns qui parsèment l’histoire américaine. On y construisit des motels, des stations-service, des zones résidentielles et la personnalité de la ville se modifia, virant vers une image moins tranquille et plus rigolarde.

 

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January Modérateur 59 823 messages
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Que devient Wernher Von Braun pendant ce temps-là ? Et bien il prêche, il porte sa bonne parole partout. Notamment lors d’une réunion au Pentagone en 1954. Il fait la proposition suivante : une Redstone surmontée d’un petit deuxième étage – une fusée Loki – pourrait placer 2 kg sur une orbite de 360 kilomètres. C’est concret, bâti sur du matériel existant et plus ou moins éprouvé et ça pourrait rapidement aboutir.

Wernher se heurte à la suprématie américaine. Il se prend un formidable coup bas. Après avoir accepté son projet et après l’avoir nommé Orbiter, il est annulé et une équipe américaine de la Navy reprend l’idée à son compte sous le nom du projet Vanguard.

Il tente de raisonner les américains, « attention…les russes… », mais on le renvoie fermement à Hunstville.

Les allemands de Hunstville avaient donné entre-temps une descendance à Redstone : Jupiter. (fusée à moyenne portée – 2500 km). Sous le contrôle de Von Braun, il s’agissait d’étudier le comportement d’un cône de fusée lors de sa rentrée dans l’atmosphère. Car à quoi peuvent bien servir des engins comme une Atlas ou n’importe quoi d’autre si la charge utile (bombe logée dans le nez) doit brûler en revenant dans l’atmosphère ?

 

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Invité Petit pois
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il y a 10 minutes, January a dit :

projet Vanguard.

Résultat de recherche d'images pour "projet Vanguard."

 

il y a 15 minutes, January a dit :

Redstone : Jupiter. (fusée à moyenne portée – 2500 km).

15177010.jpg

           Dessin des fusées Redstone et Jupiter, documents reçus par
           l'auteur depuis le Redstone Arsenal de Huntsville Al USA, 1959.

 

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January Modérateur 59 823 messages
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Le X15 Limité à Mach 6 ou 7allait déjà atteindre les 700° centigrades. Un missile lui, pourrait générer une température de plus de 6000°, rien ne pouvait résister à cela…

Mais voilà qu’arrive Harvey Allen. Tout le monde croyait que les vitesses hypersoniques exigeaient des formes effilées et des nez en aiguille, pas Allen. Il décida de faire l’inverse : « Faisons un nez arrondi, épaté. Un tel nez lancé à Mach 15 ou 20 va pousser devant lui une onde de choc phénoménale, un parapluie d’air en surpression, entonnoir invisible aplati et arrondi, immense, et l’onde de choc retiendra, pompera la chaleur, comme une éponge ».

Tout cela fut vérifié et un jour il ne resta plus qu’à essayer grandeur nature. Et la Jupiter de Von Braun & Compagnie va entrer en lice. Mais il ne va malheureusement pas prendre sa revanche en entier…

 

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il y a 34 minutes, January a dit :

Harvey Allen

Image associée

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On modifia une Jupiter en lui donnant deux étages supplémentaires et un quatrième étage inerte, porteur du cône de rentrée imaginé par Allen. Si les américains avaient laissé faire Von Braun, il aurait remplacé ce quatrième étage inerte par un modèle motorisé et, comme par hasard le moteur se serait allumé Et on aurait eu ? Une mise en orbite !

On est en 1956 et Von Braun est très contrarié. Sa Jupiter monta à 1000 km et atteignit presque 28 000 km/h : un petit rien de la part du quatrième étage et il était sur orbite, tournant autour de la Terre ! Il en était sûr, et il était contrarié.

Il fut infiniment plus contrarié lorsque deux mois plus tard, il fut décidé que l’armée de terre limiterait la portée de ses missiles à 350 km, laissant aux aviateurs et aux marins les engins à moyenne et longue portée. Von Braun se retrouvait condamné à tirer des pétards. On autorisa quand même Von Braun et son équipe (pas fous les américains, on ne sait jamais) à travailler sur Jupiter.

Von Braun, acharné, continua à demander l’autorisation de lancer un satellite. La réponse était toujours la même, on l’éconduisait. Pourtant, un jour…

 

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January Modérateur 59 823 messages
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Bip bip boogie...

 

Le 26 août 1957, l’Agence Tass annonça que l’URSS avait réussi le lancement d’un missile à très longue portée. Pas mal de gens regrettèrent d’avoir traité les russes de moujiks prétentieux, hermétiques à toute science.

Von Braun bouillait, ce n’était pas possible enfin ! Son heure allait venir !

Les 4 et 5 octobre, Neil Mac Elroy, nouveau secrétaire d’état à la défense décida de venir visiter Hunstville. Von Braun prépara sa plaidoirie pour lancer un satellite et attendit le visiteur.

On était à table lorsque l’officier chargé des relations publiques de l’arsenal déboula en trombe dans la salle, complètement echevelé d’avoir galopé. Il chercha ses mots puis annonça que l’URSS venait de mettre sur orbite un satellite baptisé Spoutnik 1.

Le dîner fut gâché. Mais Von Braun monta à l’attaque et défendit son projet tant et si bien que… Mac Elroy lui donna un accord de principe. Mmh..un accord de principe mais pas le feu vert : La Navy devait lancer son Vanguard d’abord. Le premier satellite américain devait être américain. La réussite ne devait pas être signée d’un tas de noms allemands, pas question (même s’ils avaient tous opté pour la nationalité américaine depuis un bail).

Un mois plus  tard, l’URSS lança Spoutnik 2 : 500 kg, et une chienne nommée Laïka à bord…

 

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