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La dépendance affective et sexuelle : un vrai problème de santé


Invité Isadora.

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il y a 2 minutes, hell-spawn a dit :

Certes.

Mais chez ces personnes, tout semble se passer comme si les blessures de l'etre, les mauvais traitements infligés par la vie, pouvaient se guérir ou se soulager en amoindrissant leur ame, dans un comportement sexuel sclérosant pour celle ci.

On dirait qu'inconsciemment elles font tout pour se retirer des chances de rencontrer l'amour un jour.

Je suis certainement trop optimiste ou pas encore assez désabusée pour croire à la résilience. Une forme d'apaisement , prise de conscience, volonté etc...

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Invité hell-spawn
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il y a 5 minutes, Colybris a dit :

Je suis certainement trop optimiste ou pas encore assez désabusée pour croire à la résilience. Une forme d'apaisement , prise de conscience, volonté etc...

"Pour ne pas croire a la résilience", c'est ce que tu veux dire ?

 

Bien sur heureusement que la résilience ou la rédemption sont toujours possibled, mais parfois elles arrivent trop tard pour rendre les choses possibles.

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Invité Colybris
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il y a 6 minutes, hell-spawn a dit :

Pour ne pas croire a la résilience", c'est ce que tu veux dire ?

Oups oui, mauvaise formulation 

il y a 8 minutes, hell-spawn a dit :

Bien sur heureusement que la résilience ou la rédemption sont toujours possibled, mais parfois elles arrivent trop tard pour rendre les choses possibles

A chacun d'en juger....

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il y a 9 minutes, Colybris a dit :

Oups oui, mauvaise formulation 

Attention, la prochaine fois c'est la fessée.

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il y a 6 minutes, hell-spawn a dit :

Attention, la prochaine fois c'est la fessée.

C'est vrai que tu es le distributeur de fessées du forum, je note.

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Posté(e)
il y a 51 minutes, Colybris a dit :

C'est vrai que tu es le distributeur de fessées du forum, je note.

Les fessées voluptueuses, uniquement.

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Posté(e)
il y a 22 minutes, hell-spawn a dit :

Les fessées voluptueuses, uniquement.

Une fessée voluptueuse pour une mauvaise formulation. Je note.

 

C'est quoi déjà le sujet ici ? :D

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Invité hell-spawn
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il y a 26 minutes, Colybris a dit :

C'est quoi déjà le sujet ici ? :D

Qu'il y a des personnes en dépendance affective et pour elles c'est dur.

Qu'il y a aussi des personnes en dépendance sexuelle, et c'est tout aussi dur.

 

Mais qu'il peut y avoir aussi des personnes en dépendance sexuelle et affective, et pour elles ce sera trés dur.

 

ça me rappelle un sketch de Coluche qui serait probablement politiquement incorrect aujourd'hui.

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Invité Colybris
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il y a 2 minutes, hell-spawn a dit :

Qu'il y a des personnes en dépendance affective et pour elles c'est dur.

Qu'il y a aussi des personnes en dépendance sexuelle, et c'est tout aussi dur.

 

Mais qu'il peut y avoir aussi des personnes en dépendance sexuelle et affective, et pour elles ce sera trés dur.

 

ça me rappelle un sketch de Coluche qui serait probablement politiquement incorrect aujourd'hui.

Oui je sais merci.

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Invité Colybris
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Pas forcément en lien mais un documentaire très intéressant

 

 

 

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Invité Isadora.
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Hello. J'ai eu assez peu de temps pour répondre et j'avais envie de laisser mûrir. 

@Promethee_Hades: merci pour le partage. J'ai été passablement perturbée de te lire, je m'interroge mais au fond, c'est mon problème et ça n'apporte rien. Alors simplement, merci de nous avoir raconté. 

@hell-spawnj'essaie de ne pas être dans le jugement mais c'est difficile. Tu juges énormément toi-même… que ce soit positif ou négatif. Aussi, j'aimerais te suggérer, peut-être, de ramener les choses à toi-même, plutôt. La divination de l'être aimé, la nécessité d'utiliser des inconnu•e•s pour projeter dessus, l'attente constante qu'une personne déjà conçue se présente dans la vie réelle, ce sont des éléments qui, je pense, caractérisent tes interventions et entrent dans le cadre de la dépendance affective. Il me semble que cela manque de réel.

Partant de là, tes suppositions sur la qualité d'une âme, la médiocrité d'une autre, le fait que l'on puisse perdre son âme et les généralisations outrancières semblent vaines. Qui es-tu pour juger ce que tu ne parviens même pas à définir ? Et quand tournes-tu ton regard sur toi-même ? 

Face aux blessures, la compassion est souvent un bien meilleur remède que le jugement. Aussi, je ne peux que t'inviter à relire L'idiot ou à en (re)voir le film de Kurosawa. 

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Il y a 4 heures, Isadora. a dit :

@Promethee_Hades

@hell-spawnj'essaie de ne pas être dans le jugement mais c'est difficile. Tu juges énormément toi-même… que ce soit positif ou négatif. Aussi, j'aimerais te suggérer, peut-être, de ramener les choses à toi-même, plutôt. La divination de l'être aimé, la nécessité d'utiliser des inconnu•e•s pour projeter dessus, l'attente constante qu'une personne déjà conçue se présente dans la vie réelle, ce sont des éléments qui, je pense, caractérisent tes interventions et entrent dans le cadre de la dépendance affective. Il me semble que cela manque de réel.

Partant de là, tes suppositions sur la qualité d'une âme, la médiocrité d'une autre, le fait que l'on puisse perdre son âme et les généralisations outrancières semblent vaines. Qui es-tu pour juger ce que tu ne parviens même pas à définir ? Et quand tournes-tu ton regard sur toi-même ? 

Face aux blessures, la compassion est souvent un bien meilleur remède que le jugement. Aussi, je ne peux que t'inviter à relire L'idiot ou à en (re)voir le film de Kurosawa. 

Tout le monde juge, dans le sens d'apprécier tout au moins, a moins d'etre égocentrique.

Je ne suis pas en dépendance affective, seulement en quete de sens.

Etre réaliste c'est une chose, je n'ai pas de mal avec ça, mais je parle plus souvent de ce qui pourrait constituer mon idéal ( pour ça que je n'hésite pas a exprimer mes "jugements" afin de voir s'ils pourraient trouver echo )

Tu as donc lu "l'idiot" ?   C'est super.

Je pensais que le personnage d'Anastasia Philippovna t'interesserai vivement.

Moi je ne suis pas le prince Mychkine, qui n'est pour ainsi dire qu'une ame sans corps, une sorte d'ange.

La compassion je n'en suis pas dépourvu, tu m'as mal compris si tu le crois, mais je pense qu'elle ne suffit pas a guérir les souffrances (" l'idiot" échoue avec Anastasia ) il faut lui associer un peu de fermeté, de force, de désir,  qui viennent de la passion.

 

Je dis ça mais je n'ai jamais réussi a guérir personne de ses souffrances, malgré l'envie que j'en avais.

 

 

 

 

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Invité Isadora.
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Posté(e)
Il y a 5 heures, hell-spawn a dit :

Je dis ça mais je n'ai jamais réussi a guérir personne de ses souffrances, malgré l'envie que j'en avais.

Normal, c'est le travail des thérapeutes ou des groupes de soutien, pas des co-dépendants. Mon regard est peut-être biaisé parce que le dernier homme qui a voulu me sauver a fini par me violer, alors je trouve tes interventions grandiloquentes extrêmement inquiétantes par rapprochement mais quand même. Les deux seules relations amoureuses qui m'aient soignées n'étaient pas mues par le désir de sauvetage de l'autre mais par son désir de construire avec moi et, surtout, le plaisir qu'on avait à être ensemble. À partir de là, les blessures et les comportements instables qui étaient associées à mes problèmes ont été regardés avec tolérance, quoiqu'il y ait aussi eu de la fermeté.

En fait, c'est beaucoup plus simple que ce que tu évoques avec ton discours un peu mystique : il y avait un mec qui, malgré mes coups tordus, revenait toujours à moi et moi, qui malgré mes angoisses/déceptions/autres, revenais toujours à lui. (Je ne vais parler que de la relation la plus longue que j'ai eue, même si l'autre aurait pu me faire autant de bien.) Dès lors, le dialogue a pu s'instaurer et la parole a progressivement remplacé les passages à l'acte. J'en ai supprimé la plupart donc j'ai supprimé une grande partie des confirmations de l'idée "je ne suis pas digne d'amour". Le fait de pouvoir parler des choses qui me traversaient a aussi permis d'amoindrir progressivement l'idée "je suis un être dégoûtant", puisque mes propos étaient en général accueillis par un "Ah, c'est que ça ?" ou un "Tout le monde a ce genre de pensées à un moment ou un autre, c'est pas grave" pour le coup extrêmement salvateurs… parce que sincères. D'ailleurs, je précise que moi aussi j'étais en posture de faire ça, sur d'autres problématiques, non moins graves. 

Du coup, le moteur de la relation n'était pas "je suis pur et merveilleux, je vais te soigner et faire de toi quelqu'un d'aussi pur et merveilleux que moi − et là, on part de loin", c'était tout simplement "j'ai trouvé personne de mieux que toi, j'aurais du mal à vivre sans toi et on va essayer de s'arranger avec les trucs qui pourraient faire échouer la relation". Ce sont des postures qui n'ont rien à voir. La première est profondément malsaine parce qu'elle met le sauveur sur un piédestal et l'autre tout en bas (pas très productif pour réussir à se concevoir comme un être digne…) et en plus, elle instaure une dette. La seconde repose sur un intérêt socialement acceptable et réciproque

Finalement, j'ai l'impression que ce que tu appelles l'âme, c'est juste l'aspiration au Beau. On la sent plus fort quand on va mal mais elle est présente chez chacun. 

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Membre, 74ans Posté(e)
Morfou Membre 63 311 messages
Maitre des forums‚ 74ans‚
Posté(e)
Le 05/08/2018 à 08:39, hell-spawn a dit :

Certes.

Mais chez ces personnes, tout semble se passer comme si les blessures de l'etre, les mauvais traitements infligés par la vie, pouvaient se guérir ou se soulager en amoindrissant leur ame, dans un comportement sexuel sclérosant pour celle ci.

On dirait qu'inconsciemment elles font tout pour se retirer des chances de rencontrer l'amour un jour.

A moins qu'au contraire ce ne soit une recherche (infructueuse) à corps perdu de cet Amour? (avec un grand A)!

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Membre, Chien Fou forumeur, 91ans Posté(e)
Promethee_Hades Membre 25 564 messages
91ans‚ Chien Fou forumeur,
Posté(e)

J'en ai aussi des choses à dire, mais je préfère moi aussi laisser mûrir.

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Invité hell-spawn
Invités, Posté(e)
Invité hell-spawn
Invité hell-spawn Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 1 heure, Isadora. a dit :

Du coup, le moteur de la relation n'était pas "je suis pur et merveilleux, je vais te soigner et faire de toi quelqu'un d'aussi pur et merveilleux que moi − et là, on part de loin", c'était tout simplement "j'ai trouvé personne de mieux que toi, j'aurais du mal à vivre sans toi et on va essayer de s'arranger avec les trucs qui pourraient faire échouer la relation". Ce sont des postures qui n'ont rien à voir. La première est profondément malsaine parce qu'elle met le sauveur sur un piédestal et l'autre tout en bas (pas très productif pour réussir à se concevoir comme un être digne…) et en plus, elle instaure une dette. La seconde repose sur un intérêt socialement acceptable et réciproque

Je sais bien que j'en fais trop sur ce forum, mais c'est par dérision en me disant que de toute façon tout tombera a l'eau.

Et je n'ai jamais cherché de femmes a "sauver", comme tout le monde je préfère une relation saine et équilibrée, mais quand j'en vois une j'aimerais pouvoir faire quelque chose.

Mais au fil de mes expériences j'ai mesuré toute l'inefficacité de mon pouvoir d'agissement ou d'influence.

Pour aider quelqu'un il faut non seulement lui tendre la main, mais il faut aussi que cette main soit saisie.

Je ne suis pas quelqu'un de "pur", un modèle a suivre, je sais seulement qu'il y a des choses que l'on devrait éviter.

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  • 3 semaines après...
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sortilege19 Membre 226 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Le 01/08/2018 à 12:55, Isadora. a dit :

Bonjour, 

Je voudrais vous présenter la dépendance affective et sexuelle, essayer d'en expliquer les mécanismes et, je l'espère, en donner une image plus juste que celle qui apparaît quand on parle d'une personne en disant qu'elle est nympho ou que c'est un queutard. Je vais axer mon discours sur ce que j'ai pu lire/voir/entendre mais aussi sur mon expérience personnelle et mes analyses. 

________________________________________________________________

La dépendance affective et sexuelle a deux versants, elle est en elle-même profondément duelle. Certains vont surtout développer le versant affectif, d'autres le versant sexuel. Ça peut aussi être assez équilibré ou passer de l'un à l'autre. En général, les femmes sont plus sur la dépendance affective et les hommes sur la dépendance sexuelle mais pas nécessairement. 

Le point commun des dépendants, c'est une carence, une souffrance. Celle-ci s'équilibre, se fait oublier au travers de ces comportements, autrement dit, le comportement addictif offre une parenthèse de bien-être, en général absolument excessive, touchant parfois à l'extase et à l'oubli de toutes les contraintes réelles (travail, famille, etc). Comme un alcoolique peut totalement négliger le besoin d'être en forme le lendemain pour aller au travail et louper son réveil, un addict peut par exemple régulièrement passer la nuit à discuter avec l'être aimé et ne pas dormir, se détourner du travail pour la masturbation, prendre des risques en multipliant les rapports non-protégés, etc. Dans la bulle addictive, plus rien n'a d'importance et plus rien n'a de conséquence.

La plus grande difficulté de ce genre d'addiction, c'est que contrairement à la drogue, à l'alcool ou même aux jeux vidéos, on ne peut pas s'éloigner de son "produit" puisqu'il est le corps et qu'une vie normale inclut de la sexualité et des rapports (pas nécessairement sexuels) avec les autres. Aussi, dans les tentatives de se soigner, il y a le risque permanent de l'anorexie sexuelle, qui n'est pas une guérison. Ça consiste à s'isoler de toute rencontre amoureuse, à renoncer à toute sexualité et c'est souffrant aussi. En fait, l'enjeu, la "guérison", si l'on veut, c'est de restaurer une estime de soi solide et d'accéder à des relations réellement aimantes, authentiquement intimes dans lesquelles les relations amoureuses et sexuelles ne s'inscrivent pas dans des comportements de compulsion mais dans un échange.

Les mécanismes sont les mêmes que dans toutes les addictions : souffrance -> craving -> consommation -> honte -> souffrance -> etc. On observe aussi une montée en puissance des comportements, qui en l'occurrence vont vers le trash assez souvent (dans la consommation de pornographie, c'est particulièrement visible, on part de porno soft pour aller vers du porno contraire à l'appartenance sexuelle d'origine, kinky, SM, zoophile, etc). Comme pour toutes les autres addictions, on parle de dépendance à partir du moment où la vie sociale est entravée et à partir du moment où il y a souffrance. Assez souvent, les mises en danger arrivent, dans la dépendance affective et sexuelle : dépenses inconsidérées pour rendre la sexualité ou la relation amoureuse possible, manque de sommeil massif, prises de risques juridiques (relations avec des mineurs, exhibition, négligence d'enfants à charge, conduite en état d'ivresse ou autre, etc), négligence du travail et donc mise en péril de la carrière (parfois licenciement ou arrêt total de l'activité professionnelle), risque pour le couple (adultère, etc), tentative de suicide, alcoolisme, etc. En d'autre termes, l'impact psychologique et l'impact social doivent être majeurs pour constituer une addiction.

Alors, maintenant que tout cela est posé, comment se passe une crise de boulimie

________________________________________________________________

Dans le versant affectif, ça commence par une rencontre. Il n'est absolument pas rare de tomber, comme par hasard, sur une personne co-dépendante. Les échanges sont chronophages, très intenses, on se trouve face à l'autre comme face à une évidence, tout colle, tout est parfait, absolu, passionnel. Le besoin de liens, de contacts permanents se fait sentir. Puis, dès que l'autre détourne son attention, la souffrance de se sentir abandonné se manifeste et on tombe dans un état d'abattement total ou dans une hystérie. Dans les deux cas, ça ressemble à un amour romantique mais ça impacte excessivement les autres aspects de la vie. Et là, c'est l'expérience qui révèle la relation co-dépendante dans sa nature propre et radicalement différente de la rencontre amoureuse : il y a répétition de rencontres fulgurantes aboutissant à un échec rapide et cuisant. Il s'agit de relations qui retombent comme un soufflé : l'autre est idéalisé à l'extrême et paf, très rapidement, on se retrouve à se demander ce qui a pu motiver un tel engouement, puisque l'élu⋅e ne partage en fait quasiment rien avec soi, etc. La lucidité revient et, avec elle, la honte de s'être englué⋅e voire engagé⋅e dans une relation sans intérêt, avec quelqu'un qui ne nous plaisait même pas. On se sent pathétique, on se méfie, on se referme. En tout cas, on n'a pas fait l'expérience d'une relation authentiquement amoureuse puisque, généralement, on n'a montré de soi qu'une image idéalisée, fallacieuse, destinée à masquer le sentiment profond que l'être authentique n'est pas digne d'amour. La fin de la relation co-dépendante est donc un retour à cette évidence ; on n'est pas aimable en l'état, du moins on en est persuadé. 

Dans le versant sexuel, il y a différentes formes : masturbation compulsive (j'inclus la consommation pornographique dans cette catégorie, l'addiction aux sex-toys, le cyber-sex par tchat, SMS, etc), les relations multiples et éphémères (y compris quand l'addict est engagé dans une relation stable, c'est là que c'st le plus problématique), les relations répétées dans la même séquence (on n'arrive pas à satiété, la fin du coït est le début du coït suivant). Je ne vais pas m'étendre sur les pratiques mais plutôt sur le mécanisme. Physiquement, le corps se comporte différemment : les pupilles sont dilatées, la voix change, tout le langage corporel est sexualisé. C'est comme un animal qui parade, on croit qu'on est dans la conscience mais on est juste dans un comportement instinctif de rut. Ces phases sont très exaltantes puisqu'elles procurent une sensation de toute-puissance et que le manque d'estime de soi est excessivement contre-balancé par des comportements de prédation. Pour la plupart des gens sains, la sexualité est sacralisée, elle met les individus face à la pudeur, à l'incertitude, etc alors la désinhibition de l'addict peut fasciner (comme un vampire) et l'addict le sait alors il se sent − enfin − puissant et valorisé dans la phase de chasse. L'autre, quant à lui, est consommé comme une proie ou un objet, que l'on utilise pour sa satisfaction sexuelle et égotique. Il n'y a qu'à voir l'absence de désir de revoir les personnes et de partager d'autres choses avec, la possibilité de révéler les détails de la relation sans avoir l'impression de raconter quelque chose d'intime, etc. Dans ces phases, n'importe qui peut faire l'affaire, et c'est souvent là que cela devient souffrant (chez les hommes comme chez les femmes), puisque c'est cette absence totale de sélection qui entraîne des sensations de honte très intenses après coup. On se demande : qui suis-je ? qu'est-ce que je vaux ? qu'est-ce que je fais de ma vie ? et, plus le temps passe, les amis se mettant en couple, construisant des relations fortes et saines, plus l'évidence s'impose et ramène à la honte et au dégoût de soi, au sentiment d'être inapte, incapable, amputé, monstrueux, etc.

________________________________________________________________

Une fois que c'est repéré et assumé, que faire ? L'une des grandes difficultés de cette maladie, et là je parle de manière un peu plus personnelle, c'est qu'elle est extrêmement adaptée à l'air du temps. Nous baignons dans une société romantique et trash à la fois, où l'on est censé vivre au moins un grand amour et avoir des vies sexuelles décomplexées… Alors avouer à quelqu'un que l'on est dépendant affectif et sexuel, c'est souvent le piège. Pour l'autre, qu'il soit romantique ou hypersexualisé, c'est du pain béni : la promesse d'une histoire d'amour passionnelle ou d'un porno à la maison en continu. On attire les prédateurs ou pire : on suscite la prédation. En somme, les gens veulent en profiter et cela commence en général par un intérêt particulier pour la maladie, une sollicitude fallacieuse, une empathie complètement surjouée (ah, t'as pas eu de chance, je comprends, les autres c'est tous des salauds, moi je vois un être humain en toi et patati et patata). D'autres vont moraliser et exprimer leur dégoût. Dans tous les cas, il est presque impossible d'en parler sans renforcer le sentiment d'être, excusez le terme, une merde. C'est le terrible retour de bâton : le prédateur devient la proie, puisqu'avouer sa maladie, c'est dire du vrai de soi, de l'intime. Celui qui souffre de l'addiction, ce n'est pas le personnage, c'est la vraie personne, alors mieux vaut ne pas en parler. 

Le monde médical n'est pas forcément très ouvert non plus. Certains professionnels refusent de prendre en charge ces problèmes, ne veulent pas entendre parler de sexualité, ce qui est affreusement vexant et douloureux aussi. Là encore, la honte gagne du terrain. 

Du coup, si vous vous reconnaissez dans cette pathologie, je vous conseille de vous rapprocher d'un addictologue volontaire pour vous prendre en charge ou des Dépendants Affectifs et Sexuels Anonymes (DASA), qui sont des groupes auxquels on peut participer via Skype aussi. Les amis proches, ouverts d'esprit et du sexe opposé (en cas d'hétérosexualité, l'inverse si homo, vous m'avez comprise) (EDIT : NON PAS DU SEXE OPPOSÉ, DU MÊME SEXE, PARDON !) et les autres addicts conscients de leur condition (on se repère facilement) peuvent être un soutien. Cela dit, toute parole représente un risque de dérive dans le fantasme et l'utilisation. C'est une maladie qui fascine, dégoûte et isole. Alors renseignons-nous. 

Pour moi, la guérison est dans l'humanité. 

 

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Félicitations pour ce très bel  article sur l'addiction sexuelle .

Bien sûr ce développement n'est semble t'il pas tout a fait exhaustif .

Il incite plus a la socialisation du sujet ,plus qu' a son bonheur réel ? Il doit obéir aux standards ? 

Je peux m'exprimer sans risquer de me mettre en danger ,car,il y a très longtemps que ma vie d'exhibitionniste a changé .

La plupart du temps ,les gens se taisent par crainte de la justice et de la honte ? 

Isolé,et culpabilisé par mon milieux ,je me suis épanoui sexuellement entre l'exhibitionnisme et la pornographie .Il n'y a pas eu véritablement de partenaires ,mais un vide a combler .Mes pulsions sexuelles s'assouvissaient exclusivement par la masturbation  a quelques rares exceptions près .

J'adorais me masturber tout nu dans les bois en admirant les femmes qui passaient ,j'en faisais autant a la fenêtre de mon appartement lorsque mes voisines regardaient .

L'excitation passé, j'avais honte de mon comportement impudique .Je redoutais aussi la "justice".Je n'ai d'ailleurs jamais été condamné . 

La loi et la morale réprime ce comportement ,ce qui produit un mal être profond et permanent  .J'avais consulté pour essayer de dompter mes pulsions sexuelles ,mais vous devez savoir que c'est impossible .

Depuis mon adolescence ,j'avais conscience que je devais me faire enlever les testicules pour arrêter tout ça mais j'avais honte de devenir eunuque .C'est un gros tabou entretenu par le pouvoir depuis des siècles ,je pense ,bien que les esclaves étaient très souvent castrés eux aussi .

Les thérapies n'ont rien changé.Des décennies plus tard, je me faisais enfin enlever les testicules .

J'étais furieux contre la société qui m'obligeait a devenir eunuque et en même temps j'étais heureux de me libérer de la tyrannie de mes pulsions sexuelles .

Il n'y aurait pas eu ce conflit entre le désir et obligation de me soumettre a la société ,je me serais fait castrer avec plaisir .A cette époque,les déviants sexuels récidivistes étaient encore castrés d'office a l'hôpital .

Le 06/08/2018 à 13:13, hell-spawn a dit :

Je sais bien que j'en fais trop sur ce forum, mais c'est par dérision en me disant que de toute façon tout tombera a l'eau.

Et je n'ai jamais cherché de femmes a "sauver", comme tout le monde je préfère une relation saine et équilibrée, mais quand j'en vois une j'aimerais pouvoir faire quelque chose.

Mais au fil de mes expériences j'ai mesuré toute l'inefficacité de mon pouvoir d'agissement ou d'influence.

Pour aider quelqu'un il faut non seulement lui tendre la main, mais il faut aussi que cette main soit saisie.

Je ne suis pas quelqu'un de "pur", un modèle a suivre, je sais seulement qu'il y a des choses que l'on devrait éviter.

De toute façon, je pense que dans la vie, c'est chacun pour sa peau, car, nous sommes tous des pourritures derrière nos jolis masques .

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Invité hell-spawn
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il y a 4 minutes, sortilege19 a dit :

De toute façon, je pense que dans la vie, c'est chacun pour sa peau, car, nous sommes tous des pourritures derrière nos jolis masques .

Croire cela c'est choisir la facilité.

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sortilege19 Membre 226 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Le 01/08/2018 à 15:07, Vilaine a dit :

Est-ce que les problèmes liés à la dépendance affective ne commencent pas beaucoup plus tôt? (Envie de plaire à tous prix, ce qui se manifeste par une envie de s’exhiber de long en large dans le but de chercher de l’affection).

L'envie de plaire est féminin semble t'il ?

il y a 4 minutes, hell-spawn a dit :

Croire cela c'est choisir la facilité.

Oui ! :-D

 

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sortilege19 Membre 226 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Le 02/08/2018 à 11:45, Isadora. a dit :

Je n'avais pas osé le mentionner jusque là. Allez, par courtoisie, un petit tag ! @hell-spawn on parle de toi. 

Sinon, eh bien que dire ? Personnellement, j'essaie d'informer mais je n'ai rien à vendre donc si tu es bien comme ça, c'est formidable. Et c'est tout. 

Sinon pour l'amour inconditionnel, je pense l'avoir défini : c'est l'amour parental ressenti dans la toute petite enfance, qui est resté comme un souvenir, alimenté par les représentations religieuses donnant Dieu comme puissance aimante de manière absolue. Le mouvement romantique a beaucoup contribué à ériger le mythe d'un amour amoureux absolu, jusqu'au-boutiste et, finalement, très ressemblant. 

Du coup, ce que j'appelle ainsi, c'est une espèce de marotte, presque un dahut… Je ne dis pas que ça existe vraiment mais je dis que je cours après et que c'est sûrement de là que vient le problème. Même si ça n'existe pas, on a tout de même un souvenir vague et lointain de quand on était bébé et que la mère agissait comme une puissance douce et bienveillante, toujours là, contentant tous nos besoins, etc. 

Je parle pour moi :Une mère déséquilibré et haineuse ,ne peut être un bon support pour commencer la vie .

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