E.T. Rencontre du troisième type

E.T. Rencontre du troisième type.

 

 

 

Je ne peux pas garder pour moi ce qui m'est arrivé cette nuit.

C'est trop important. Le cours de l’humanité pourrait bien en être bouleversé !...

Voilà :

Nous étions dehors? Qui Nous ? Est-ce que je sais ? Ce qui est sûr c’est que nous étions plusieurs et que depuis un moment déjà, depuis plusieurs minutes – vous n’allez pas me croire ! –, nous étions les spectateurs médusés de plusieurs soucoupes volantes qui allaient et venaient... Dans le vallon.

Je dis vallon mais je ne sais pas vraiment. L'horizon n'était pas dégagé, bouché par des moutonnements de collines, alors je dis dans un vallon...

Les soucoupes en question, voltigeaient autour de nous en quelque sorte.

Leur forme ? Plus ou moins celle de chapeaux de paille.

Non ! De deux chapeaux de paille ! Le dessus, un chapeau de paille normal et le dessous, collé au dessous de celui du dessus, un chapeau de paille, à l'envers. Deux chapeaux de paille OPPOSÉES PAR LEURS COLLERETTES...

Vous voyez ? Mais je précise : ces chapeaux de pailles n'étaient pas arrondis sur le dessus, leurs arrêtes du dessus et du dessous, étaient vives. Comme des culs de casseroles.

De plus, pour parfaire ma description, la bande de tissu – le ruban – , disons ce qui aurait été le ruban si les soucoupes avaient été vraiment des chapeaux de paille, au bas de la calotte supérieure au ras de la collerette c'était les hublots ! Sans être vraiment des hublots puisque toute la bande était vitrée. De manière ininterrompue.

Pigé ?

Donc, ces soucoupes voletaient plus ou moins autour de nous.

A un moment il y en a eu une qui est passée tout près de moi. Si bien que j'ai pu voir à l'intérieur... Il y avait une femme ! Et cette femme me faisait de grands signes !

Et j'ai compris ce qu'elle me disait :

– J'ai été enlevée par les extra terrestres !"

Moi, vous me connaissez : Les extra terrestres je les considère plutôt d'un bon œil a priori. Mais là, il ne faut pas exagérer tout de même : les gens, on ne les enlève pas comme ça !

Au second passage de la soucoupe, j'ai demandé à la femme :

– Il y a longtemps qu'ils vous on enlevée ?

Et elle m'a répondu ;

– Vers la fin des années soixante et dix !

 

Jugez de mon étonnement ! Or tout le monde sait très bien cela, dès qu’il s’agit de soucoupes volantes qui vont à des vitesses fulgurantes, peut-être même d’une galaxie à l’autre, le temps ne peut plus marcher vraiment comme sur la terre. Il accélère, il ralenti, quelques secondes ça devient facilement des siècles, et parfois l’inverse, alors, des années, vous pensez... on finit par ne plus savoir de quoi on parle...

Mais comme la soucoupe avait un peu ralenti, j'ai pu continuer la conversation avec la femme. Je voulais y voir plus clair dans cette affaire de temps :

– Et vous savez en quelle année on est maintenant ?

– En 2018 qu’elle m’a répondu.

Bon Dieu ! Tout concordait ! C'était donc bien vrai, la date était la bonne... JE NE RÊVAIS PAS !!!

Mon sang n'a fait qu'un tour et au troisième passage de la soucoupe, je me suis carrément mis en travers de sa route avec les bras écartés :

– STOP !

Que vouliez-vous qu'elle fît (la soucoupe de paille) ?

Ben, elle s’est arrêtée !

Elle a atterri là au beau milieu du vallon de Valescure !… Mais oui ! Tout me revient maintenant avec une précision diabolique ! Le vallon de Valescure : après les Neuf Fonts, on monte par le vallon des cerisiers, puis une fois sur le plateau d’Agni, on redescend sur la droite par Valescure !...

Donc, un bonhomme est descendu de la soucoupe qui venait de s’arrêter. C'était le pilote. Puis un autre, c’était le copilote. Et bizarrement, les deux m’ont dit qu’ils avaient été enlevés eux aussi par les extraterrestres ! D’ailleurs, le pilote était le mari de la femme du début qui m’avait fait signe et le copilote, son frère. Ils avaient enlevé toute la famille !

Ils m’ont expliqué que les extraterrestres les avaient contraints de conduire la soucoupe parce qu’ils avaient perdu leur propre pilote ! Et bien sûr que je les ai cru : c’était tout-à-fait logique. Ça allait parfaitement de soi.

Puis, derrière eux est enfin descendu de la soucoupe le véritable extra terrestre. C‘était le troisième type. Comment je l’ai reconnu ? Facile ! Il était en scaphandre ! Un scaphandre tout blanc, avec une raie noire qui lui barrait horizontalement la poitrine. Tenez : le contraire d'un habit de pompier...

Décrire son casque ? Un peu comme un pain de sucre. Un cylindre avec un sommet arrondi, hémisphérique. Tout simplement. Plus une ouverture "ovalaire" dans le sens horizontal avec une vitre sur le devant du visage au niveau des yeux qui lui permettait de voir sur quoi il risquait de marcher pour passer à côté.

D'ailleurs, je me demande si ce scaphandre n'était pas tout compte fait qu'une mise en scène pour faire plus « extraterrestre », vu que dès qu'il s'est approché de moi, il a enlevé son casque pour me parler.

Il était de type méditerranéen. Très brun. Un peu frisé, pas de type maghrébin, plutôt italien du sud ou mieux : gitan...

J’ai tout de suite tenté de lui parler... Mais quel langage était-il sensé comprendre ?

J'ai DONC essayé l'anglais...

– You have not ze raït' to enlever les terriens ! Ça ne se dou pas ! » M'insurgeais-je tout de go !

Mais je me repris aussitôt : « Et pourquoi que je lui parlerais en anglais à cet ostrogoth, après tout ? »

– You comprenez the français ?

Évidemment qu'il le comprenait le français !

Un extra terrestre, ça comprend toutes les langues de la terre, pour lui c’est trop simple. Ils doivent avoir un truc greffé dans l’oreille...

Mais voilà que cet hurluberlu semblait rechigner à s'exprimer dans la langue de MOLIÈRE ! Vous ne savez pas ce qu'il m’a dit en parlant de notre beau langage ?

– Vous tenez vraiment à parler français ? Je trouve ça un peu « pittoresque » !

Non ! c'est pas le mot qu'il a employé : il n'a pas dit pittoresque... Il a dit comment, déjà ? A oui, ça me revient il a dit EXOTIQUE ! :

Vous vous rendez compte ?

Le français, exotique ! C'était la meilleure ! Au milieu du Vallon de Valescure, le français exotique ! Et comme il voyait que je fulminais, il a voulu me démontrer l’exactitude de ce qu'il venait de dire :

– C'est comme votre « easy passed »qui ne sert à rien !

Moi :

– C'est quoi ça « l'izi passed »?

Et soudain j'ai compris et je lui ai rétorqué en pleine figure :

– On dit pas « l'izi passed » mais le « passé simple » ! Évidemment que ça sert à rien « l'izi passed » : ça n'existe même pas !

Ma répartie était cinglante !

Mais là j'ai quand même réalisé que si la première rencontre historique du troisième type avec des extraterrestres se résumait à une querelle grammaticale, ce serait du gâchis... J’ai donc fait le gros effort de passer outre et je lui ai demandé :

– Il faudrait que vous me fassiez écouter de votre musique : j'en serais fort curieux !...

Ça c'était de la vraie culture, un vraie avancée pour l’humanité tout entière, la musique extraterrestre. Mais s'il nous était donné d'en écouter, il n'était pas question que ça tombe dans les mains des crapules du show business... Je pensai donc à mettre notre bonhomme en garde :

– But il vous faudra être very vigilanced bicause of ze monnaie !

Hélas, dès que j'ai prononcé le mot de "monnaie" j'ai vu ses yeux s’illuminer ! C’est tout juste si ses pupilles ne se sont pas transformées en « $ » ! Et il m'a répondu :

– Ha ! Ha ! Ha ! « easy passed » et « vigilanced » « because of the money » ! : C'est tout les français, ça !

 

 

Les extraterrestres, c'est des gros cons !

Avec eux, dès qu'il y a quatre sous à prendre, ils vous embarquent dans des controverses grammaticales sans intérêt pour noyer le poisson...

 

Très  drôle Blaquière .

Il y a 8 heures, PASCOU a dit :

Très  drôle Blaquière .

Tout s'est vraiment passé comme je l'ai dit !

Je n'ai rajouté que le copilote...

Il y a 8 heures, Blaquière a dit :

Tout s'est vraiment passé comme je l'ai dit !

Je n'ai rajouté que le copilote...

Évidemment..

Y'a qu'un truc où je m suis trompé : Après les Neuf Fonts, le vallon des cerisiers est à gauche, puis on monte sur le plateau d'Agni et là-haut, sur la montagne, c'est sur la gauche et pas à droite qu'il faut descendre dans le vallon de Valescure ! Si on tourne à droite, on risque de se retrouver à Signes !

C'est peut-être un  détail pour vous... Je dis ça pour les ufologues, surtout !