ode d'une schizo

Moi, l’unité centrale, dans ce monde troublé,
Viralement infectée par des maux cachés,
Virus internes, externes, qui viennent me changer,
Et causent des bogues, des handicaps à réparer.

Soudain, un bruit assourdissant, un tonnerre déchaîné,
Me met KO, me laisse évanouie sans pouvoir lutter.
L’apathie, comme un disque dur figé, en silence,
Empêche mes programmes de lancer la moindre danse.

Le manque de motivation, ce bogue tenace,
Retarde mes démarrages, mes actions, mes traces.
Mes perceptions déformées, mon écran aux couleurs brouillées,
Les images flamboyantes deviennent floues, dénaturées.

Les hallucinations, comme des images déformées,
Tordent la réalité, la rendant étirée.
Les hallucinations auditives, comme un son en écho,
Un brouhaha constant, un bruit montant crescendo.

Puis les délires, fenêtres ouvertes sur des mondes tourmentés,
Affichage erroné, vérité déformée et peur irraisonnée.
Les ralentissements, à chaque tâche, chaque effort,
Mon processeur surcharge, s'affole, perd le Nord.


Les émotions, comme un clavier aux touches bloquées,
Une expression figée, une joie qui se fait rare.
La démotivation, un bogue qui a tout corrompu,
Ralentit mes gestes, mes rêves, tout mon contenu.

Les souvenirs, comme un fichier corrompu, en dédale,
Perdent leur clarté, leur authenticité, leur lien loyal.
Les idées, telles des fenêtres qui se ferment,
Laissent place au silence, à une conscience qui tremble.

Ce virus, invisible mais tenace, s’immisce partout,
Transformant mes pensées en un labyrinthe flou.
Mais malgré les bogues, malgré cette infection,
On tente de réparer, de garder la fonction.

Car même vérolée, moi l'unité centrale,
Je continue de tourner, fragile mais vitale.
Et malgré les bogues, malgré la lourde charge,
Je cherche encore ma voie, dans ce vaste mirage

Soudain parfois, des antivirus viennent en renfort,
Des médicaments, des soins, pour calmer la tourmente.
Les proches bienveillants, comme des logiciels de soutien,
Apportent leur aide, montrent le chemin.

Les soignants, véritables améliorations logicielles,
Remettent à jour le système, réparent les failles essentielles.
L’expérience de la vie, la sagesse qui s’accumule,
Effectue un autoréglage, telles une IA qui s’entretient, qui évolue.

Petit à petit, moi l’unité centrale je devient plus viable,
Les bogues s’estompent, leur intensité diminue.
Moi la machine, enrichie de nouvelles fonctions,
Je me pare d’empathie, de créativité, de confiance et de résilience, sans condition.

J'apprends à m’auto-analyser, à critiquer mes erreurs,
À évoluer, à m’adapter, à guérir mes douleurs.
Car même vérolée, moi l'unité centrale je renais,
Plus forte, plus sage, prête à de nouveaux exploits.

Et dans ce processus, un nouveau logiciel se déploie :
L’espoir, la force intérieure, qui ne s’éteint jamais,
Ma conscience auto- réparée, et avançant,
Je touche des sommets que je n’aurait pas osé imaginer.

Plus forte que je ne l’étais dans le passé,
Moi, l' unité centrale, je suis prête à tout affronter,
Je me sens armée d’une sagesse nouvelle,
Et d’un esprit d’aventure, libre et rebelle.

Je sais que l’inconnu, souvent effrayant,
Est aussi un horizon, un défi stimulant.
Avec mes bogues presque oubliés, mes fonctions élargies,
J'avance confiante, prête à écrire ma seconde vie.

Merci pour cette œuvre émouvante, intelligente et puissamment symbolique, qui utilise une métaphore technologique pour traduire l’expérience très humaine de la douleur psychique et de la reconstruction.
 

il y a 57 minutes, de ghoul a dit :

Merci pour cette œuvre émouvante, intelligente et puissamment symbolique, qui utilise une métaphore technologique pour traduire l’expérience très humaine de la douleur psychique et de la reconstruction.
 

Ravie que cela t'es plu. Ce poème est mon ressenti actuel

Bonjour merci pour ce texte très émouvant