Froissement

J'ai retrouvé ça que j'avais griffonné sur la dernière page blanche d'un bouquin...

froissement

Ce n’est qu’un froissement

D’une aile qui s’ébat

De ses plumes crissantes

Au velours d’une voix

Mourante

Et glisse lentement

A l’horizon cendré

Sous les brumes voilées.

C’est la vague qui claque

Au sable mat,

Une brise

Qui frise

Et allume

D’écume

Les rouleaux

D’océan.

C’est de l’eau

Ou du sang...

Et ça a du sens ? Ou c'est pour la musique ?

il y a 32 minutes, Talon 1 a dit :

Et ça a du sens ? Ou c'est pour la musique ?

Chacun des deux se dit ou se disent ! Juste l'évocation d'un moment. A première vue, ça sent son coucher de soleil sur la mer !.... Y'a la voix mourante et le sang qui viennent un peu brouiller la tranquillité d'un paysage trop simple...

Il y a 2 heures, Blaquière a dit :

J'ai retrouvé ça que j'avais griffonné sur la dernière page blanche d'un bouquin...

 

froissement

 

Ce n’est qu’un froissement

D’une aile qui s’ébat

De ses plumes crissantes

Au velours d’une voix

Mourante

Et glisse lentement

A l’horizon cendré

Sous les brumes voilées.

C’est la vague qui claque

Au sable mat,

Une brise

Qui frise

Et allume

D’écume

Les rouleaux

D’océan.

C’est de l’eau

Ou du sang...

bonsoir

pas mal quand même .

bonne soirée

Poète à ses heures hein ?  

Ca sonne pas mal du tout, à part le vers "mourante" qui m'a un peu dérangé, car ça casse un peu le rythme quasi musical du poème. Sinon le dernier vers casse un peu la magie du poème. Donc un peu dommage, mais apparemment c'est volontaire

Il y a 2 heures, sovenka a dit :

Poète à ses heures hein ?  

Attends : j'en ai un autre :

Le bonze

Au Gange en Barque

un Bonze Glisse

Sur la berge affaissée

Un ennemi ajuste

sa lunette de Wisée :

Il va couler un bonze !

 "Il va couler un bonze" je m'y attendais pas, tu m'as bluffée !

(Confession ou art poétique!)

J'aime la pozézie !

.

J'aime la pozézie !

C'est doux, léger

Comme un duvet,

Ou la plume rosie

D'un zozio mi-gratteur

(D'un fl-amant amateur).

Mais j'aime bien

La prozaussi,

Les petits riens

Que nous chantait Tino Rossi

D'une voix épuisée :

Le Noël qui luisait

Dans ses petits souliers

D'une enfance oubliée,

Un cheval à bascule

Un petit train qui fait des bulles

Et un beau

Mécano.

C'est de la nostalgie

Comme une névralgie

Qui vous prend le cerveau

Et fait de vous ce veau

Qui gambade en meuglant,

Chambellan 

D'une exquise Marquise

En chemise

De soie

Couchée dans l'herbe

En gerbe

Qui verdoit...

J'aime la pozézie

J’aime la prozaussi

Mais pas sans zérézie !

Pour le cheval à bascule, il était en carton, blanc avec des tâches noires, et la bascule en bois. Le mécano, air connu, mais le petit livre qui parlait du train : "le petit train file, file" et qui finit dans un ruisseau (fait des bulles), j'ai retrouvé l'histoire complète  et les images !  C'est trop beau !

Je me souviens de l'avoir lu plusieurs fois en me disant : "quand même, il va pas faire encore la même bêtise !" Mais oui, l'histoire ne changeait pas!...

Certificat d'Etudes Primaires - Récitations - Série 02

Le petit train file file

Autrefois, dans ma jeunesse,
J'ai connu un petit train
Qui filait à toute vitesse
A travers prés et chemins.
Les boutons d'or au passage
Le saluaient poliment,
Et le petit train volage
Leur répondait en sifflant.
 

De sucre était la machine,
Et le tender de nougat,
Le mécanicien d'praline,
Et le chauffeur de baba.
Des wagons de porcelaine
Transportaient du chocolat,
Des œufs de Pâques, des madeleines,
Et des paquets de tabac.
 

Des citernes, ô merveille !
De miel étaient toutes remplies,
Et des wagons de dentelle
Transportaient des fruits confits.
D'autres qui étaient d'argent
Étaient chargés de beignets,
De canards en sucre blanc,
De caramel, de jouets.
 

Les petites vaches de réglisse
Le regardaient souvent passer,
Lui faisaient de l’œil en coulisse,
L'invitaient à venir danser.
L'train faisait la sourde oreille,
Il préférait s'arrêter
A l'ombre d'une tonnelle
Boire une orangeade glacée.
 

Il s'arrêtait dans les gares,
Écoutant distraitement
Les avis du chef de gare,
Et repartait en chantant.
Bien souvent dans la prairie,
Il s'arrêtait tout à coup,
Et le chauffeur pour sa fille
Faisait un bouquet d'coucous.
 

Mais un jour le train volage
N'observant pas les signaux
Prit une voie de garage
Et tomba dans un ruisseau.
Les p'tits enfants du village,
A toutes jambes accourus,
S'écrièrent : "Comme c'est dommage,
Le petit train est fondu".

Geo Condé (1891 - 1980)
 

(Geo Condé, Le petit train file file, Textes, Musique et Images de Geo Condé, Les Portes de France, Ed. Paris, 1948, 16 pages)