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Naissance du concept d’existence

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satinvelours

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Membre, 59ans Posté(e)
landbourg Membre 2 499 messages
Mentor‚ 59ans‚
Posté(e)
Il y a 19 heures, moch niap a dit :

Mais l'esprit lui a donné une distance avec la réalité, distance que l'on peut retrouver  dans toute pensée,  tout choix humain…..

comment s'éloigner de la réalité ? cela parait impossible. Pour autant que nous sommes là, bien vivants, nous sommes réels. Penser ne pourrait donc pas être un acte d'éloignement de la réalité. C'est un acte réel, pour autant qu'il a lieu. En quoi consiste-t-il ? en une approche du réel car nous serions ainsi en train de découvrir le réel.

Distance ne veut pas dire perte de la réalité mais plutôt éloignement pour prendre le monde comme objet.

De l'indifférenciation entre soi et le monde dans l'état d'ignorance, la naissance de l'esprit vient signer la séparation mais aussi la possibilité d'une individuation. 

 

Modifié par landbourg
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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
il y a 6 minutes, landbourg a dit :

Distance ne veut pas dire perte de la réalité mais plutôt éloignement pour prendre le monde comme objet.

De l'indifférenciation entre soi et le monde dans l'état d'ignorance, la naissance de l'esprit vient signer la séparation mais aussi la possibilité d'une individuation. 

 

Me semble pourtant que le plus ignorant des ignorants parvient assez bien à se différencier du monde extérieur 

Quand situer cette "naissance de l'esprit" ?

Chez le nouveau né vers l'age de 5 mois

http://www.la-psychologie.com/individuation.htm

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Membre, 59ans Posté(e)
landbourg Membre 2 499 messages
Mentor‚ 59ans‚
Posté(e)
Il y a 1 heure, zenalpha a dit :

Me semble pourtant que le plus ignorant des ignorants parvient assez bien à se différencier du monde extérieur 

Quand situer cette "naissance de l'esprit" ?

Chez le nouveau né vers l'age de 5 mois

http://www.la-psychologie.com/individuation.htm

C ok pour moi. 

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Membre, 59ans Posté(e)
landbourg Membre 2 499 messages
Mentor‚ 59ans‚
Posté(e)
Le 12/01/2019 à 18:52, landbourg a dit :

C ok pour moi. 

@zenalpha

En même temps, je pense que kierkegaard ne parle pas de cela, sa psychologie n'est pas faite pour décrire la façon dont l'esprit s'engendre  il  prend seulement  comme fait que l'esprit qui advient pose en même temps l'erreur.

Au demeurant il parle d'angoisse de quelque chose qui est rien avant l'esprit, un état flottant entre rêve et réalité...

 

 

 

Modifié par landbourg
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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
Il y a 3 heures, landbourg a dit :

@zenalpha

En même temps, je pense que kierkegaard ne parle pas de cela, sa psychologie n'est pas faite pour décrire la façon dont l'esprit s'engendre  il  prend seulement  comme fait que l'esprit qui advient pose en même temps l'erreur.

Au demeurant il parle d'angoisse de quelque chose qui est rien avant l'esprit, un état flottant entre rêve et réalité...

 

Oui, d'ailleurs Kieekegaard et ses idées sont respectables.

Mais ma thèse est que sa séquence esthétique éthique religion ne représente que son cheminement...personnel.

Et que de ses errances il voit dans son aboutissement un mécanisme rationnel quand j'y vois ses névroses...

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

c) Le troisième élément est véritablement l'attitude du désespoir.

La mélancolie va libérer le désespoir qui est une attitude plus convulsive, plus crispée. Mais en même temps cette attitude bien que plus violente est déjà quelque chose d'intellectuel.
Le désespoir suppose en effet que nous puissions réfléchir les choses et en particulier réfléchir l'impasse de la jouissance, impasse à laquelle nécessairement nous sommes amenés si nous dévouons notre existence à la recherche de la jouissance stricte.

Le désespoir apparaît chez Kierkegaard comme à la fois le fruit d'une réflexion naissante et en même temps le moteur de cette réflexion.

« Tu as scruté la vanité de toutes choses mais sans aller plus loin. A l'occasion tu te plonges dans cet état, et tandis que tu t'abandonnes un moment à la jouissance tu te pénètres en même temps de sa vanité. Tu es ainsi constamment hors de toi-même, je veux dire dans le désespoir ». 

A partir de là on va rencontrer une idée que l'on ne quittera plus jusqu'à la forme la plus élaborée de l'existence pour Kierkegaard qui est être soi, s’appartenir à soi-même, être en possession de soi. Mais il faut pour cela que nous cessions de vivre sur le mode de l'immédiateté, de la fragmentation qui est le mode du stade esthétique et que nous donnions consistance à ce moi qui pour l'instant, n'en n'a pas. Toutes ces modalités révèlent deux choses.

D'abord que ce stade esthétique doit être dépassé, abandonné, comme ne révélant aucune vérité véritable pour le sujet.
Ensuite le stade esthétique révèle au sujet de l'existence deux formes d'infini.

En effet on a vu que la règle de l'esthète est de ne pas choisir puisque ne choisissant rien il demeure dans l'infinité du possible.
Mais ne pas choisir, demeurer dans l'infinité des possibles nous confronte à ce que Hegel appelle le mauvais infini qui n'est que le masque de notre vacuité. C'est progressivement en découvrant cela que l'esthète comme moyen de défense élabore une attitude qui est l'ironie. 
 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

Je suis au minima à ce stade ! Ouf !

Ce ne sera que lorsque j'aurai atteint le stade religieux que niquer comme un goret sera un choix que l'enfant de coeur beaucoup plus esthétique n'aura guère choisi.

Au nom du père religieux du saint esprit éthique et du fils esthétique 

Ramèneeeee

La boucle est bouclée

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

L'on doit à Kierkegaard toute une théorisation philosophique de cette notion qu'est l'ironie.

L'ironie chez Kierkegaard est cette attitude qui consiste à nier constamment la consistance de toute réalité finie.

Dans la vie l'ironie est une modalité de l'existence. Elle se marque dans les discours, elle a besoin de langage. L'ironie nous décale en permanence des choses. Quand nous sommes ironiques par rapport à un propos nous n'adhérons pas à ce propos mais au contraire nous essayons de creuser une distance, un écart par rapport à ce propos pour essayer de nous protéger, de trop adhérer.

L'ironie nous met en surplomb par rapport aux événements, aux autres, cela peut être aussi par rapport à soi-même. L'ironie parce qu'elle est décalage va contribuer à nous arracher à l'immédiateté de la jouissance.

Ce n'est pas seulement une figure de style chez Kierkegaard elle constitue une véritable catégorie existentielle au moyen de laquelle l'individu se place au-dessus de lui-même, de ce qu'il vit.

Par ironie il se tient comme en surplomb de lui-même. En se tenant désormais décalé, en surplomb avec lui-même, en utilisant l'ironie, progressivement il va s'arracher à la sphère de l'esthétique. « L'ironie c'est l'esprit qui toujours nie » Hegel.

L'ironie est la marque de la négativité de l'esprit mais c'est une marque qui est socialement acceptée et acceptable.

C'est une négativité qui s'exerce dans des limites, et parce que cette négativité n'est pas radicale et s'exerce dans certaines limites, elle est non seulement acceptée dans la société mais parfois recherchée, valorisée dans certains milieux.

Avec l'ironie donc la sensualité va s'observer et va se transformer, c'est-à-dire progressivement se spiritualiser.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Je suis esthète

en salopette

dans ma tête

et sensuel

c'est essentiel

quand je sue d'elle.

Spirituel,

Je la tue elle

sans tutelle

En libido

Lydie body

j'ai le "bide" haut...

Oui l'ironie,

ma baronnie,

c'est l'ire honnie.

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Membre, Posté(e)
moch niap Membre 236 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

l'ironie est une manière de faire comprendre à ceux qui sont trop pressés que ce qu'ils entendent est faux et nécessite un effort de réflexion afin de rétablir ce qui est vraiment dit. Grâce à ce moyen on produit une suspension du jugement.



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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

Je pense surtout que Kierkegaard a vécu une forme de désociabilisation et d'individualisation 

Son moyen d'évoluer en société a été de s'y frotter, de profiter des sens, son stade éthique...de vouloir s'y conformer et de s'établir tant par son projet d'être pasteur que de se marier pour échouer, puis de se mettre en retrait des choses de ce monde, son introspection l'amenant a une religiosité hors des religions établies, son individu devenant son unique intérêt, sa plume son seul amour avec son nombril.

Le geek s'y retrouvera aisément car comme Kierkegaard, l'ironie qu'il déclenche est mentalement acceptable par l'idée inconsciente d'un avancement personnel supérieur qui pousse à l'incompréhension 

Kierkegaard formalisme et conscientise, mieux, il légitime le geek.

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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

 Le stade de l'éthique 
 
Le choix de l'éthique se construit autour de deux éléments centraux.
 
1) L'existence
L'existence va se reconstruire autour du choix. L'existence comme éthique arrache l'individu à l'indifférence et va le contraindre à choisir. Non seulement le contraindre à choisir, mais le contraindre à se choisir. La propriété marquante de ce moment de l'éthique qui reconstruit notre existence, c'est l'idée que l'individu va s'arracher à l'indifférence qui était la sienne et va être dans la nécessité de choisir et de se choisir lui-même.
 
2) La soumission
La soumission à des normes, principes et valeurs d'ordre général. Soumission d'obéir à des principes, de servir des valeurs qui ne sont pas individuelles mais qui appartiennent à  la communauté à laquelle on vit. L'individu va s'élever à la dimension morale et éthique.

L'individu a épuisé tout ce que ce stade esthétique pouvait lui apporter. Il a compris que la jouissance qui lui procure cette sphère esthétique est illusoire que c'est le masque du désespoir, c'est le masque de sa mélancolie qui se laisse davantage guidé par ses plaisirs plus qu'il ne les guide.
Donc le stade éthique commence par le choix et particulièrement le choix de soi. L'esthète devient donc éthicien lorsqu'il se pose la question de ce qu'il veut devenir, c'est-à-dire à terme ce qu'il veut être.
Mais cette question, que  devenir, quel type d'homme, d'être humain je choisis d'être, en  implique une autre qui est assez complexe et qui est celle du temps. En effet l'esthète vivait dans un éparpillement de ses désirs et cet éparpillement impliquait nécessairement une fragmentation du temps. Au fond l'esthète est celui qui jouit de chaque instant sans lier nécessairement entre eux l'ensemble de ces instants.

L'éthicien lui,  veut unifier son existence d'où les normes, les principes, et pour ceci il va lui falloir changer son rapport au temps. Il va donc falloir qu'il apprenne à s'inscrire dans cette chose qu'il ignorait jusqu'à présent, et cette chose est tout simplement ce que Bergson appellera ce temps intérieur qui est la durée. Apparaît donc la durée.

Cette découverte qu'il ne s'agit pas de fragmenter le temps, de s'enfermer dans les limites de l'instant, mais que maintenant se pose la question du lien entre tous ces instants qui finissent par constituer un certain temps, qu'on appelle la durée, va communiquer à l'éthicien une autre conception de l'infini.

On a vu que pour celui qui vit emprisonné dans la sphère de l'esthétique l'infini apparaît sous forme de l’infinité des jouissances. Ici pour l'éthicien l'infini apparaît comme cette durée que l'on découvre et qui est illimitée. On ne voit pas ni pourquoi ni comment elle s'arrêterait, ni sur quoi elle ouvre.

C'est pour cela que Kierkegaard va répéter que le propre de l'éthicien, de celui qui maintenant essaye de vivre sur un plan éthique, c'est cette capacité qui lui faut travailler à se projeter dans la durée c'est-à-dire projeter son existence du point de vue de l'éternité.

 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Oui mais non...pas du tout...

Au stade éthique, à l'inverse de la soumission et de la contrainte à devoir choisir...Kierkegaard souligne la tâche VOLONTAIRE à devoir choisir pour existe.

La liberté n'y est possible que par le consentement volontaire qui renvoie au principe...du choix...

Exister, c'est se distinguer par ses choix délibérés et non...se laisser balloter par une foule de moutons anonymes...

L'existence devient la source du surgissement responsable d'un sujet.

En insérant son acte libre, il marque une rupture existentielle 

On est loin de la soumission...et cet imperatif philosophique du connais toi toi même devient choisis toi toi même...

Le stade religieux est justement un choix au delà de l'éthique...c'est ce sacrifice que se prépare à faire Abraham en sacrifiant son fils...

Le saut dans la foi semble alors absurde puisqu'il consiste à savoir abandonner ce qu'on considérait acquis et nécessaire et même les notions de bien et de mal, pour cette espérance 

Pour Kierkegaard l'espoir est rationnellement réfléchi alors que l'espérance devient le véritable fondement de l'existence...en lui donnant son sens...

Lorsque tout espoir est perdu, reste alors l'espérance.

Quand comprendrez vous un auteur un jour ?

  • Merci 1
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Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Kierkegaard dit que ce choix de soi est le plus important à faire. Quel type d'être humain je peux moi, par mon existence, réaliser ? Pour que cette question soit posée dans toute sa radicalité et qu'elle ne soit pas abandonnée dès la première difficulté rencontrée, c'est d'injecter la question du temps.

Kierkegaard va donc nous expliquer que cette question nous devons nous la poser du point de vue de l'éternité.
 
L'éthicien est celui qui doit se demander quel type d'être humain il veut réaliser « quel moi éternel il veut être ». Il doit construire une représentation de soi sous la catégorie de l'éternité.

Il y a là quelque chose de nietzschéen. Il nous faut nous penser sous cette forme de l'éternité. Nietzsche récupère de Kierkegaard cette idée mais cela deviendra : il nous faut nous hisser jusqu'à la pensée d'éternel retour, c'est-à-dire est-ce que je vais être capable d'assentir à la vie, de dire oui à la vie si ce que je vis ici maintenant est susceptible de se reproduire une infinité de fois, est susceptible de se reproduire dans l'éternité de tous les temps.

Si mon esprit supporte cette idée, je deviens un surhomme, celui qui montre son amour illimité de la vie qu’elles que  soient les catastrophes que la vie apporte à l’espèce humaine dans son ensemble. Il y a quelque chose de commun entre ces deux penseurs.
 
La manipulation du temps sert de critères de sélection et d'instrument de radicalisation. Le devoir ne supporte pas le temps, il s’inscrit dans l'éternité. Je ne peux pas imaginer la loi morale en choix qui serait limité dans le temps. Si ce « tu dois » exprimant la loi morale est bien l'expression de la moralité pure, alors sa valeur doit être éternelle. 

Cela doit être vrai aussi bien pour les temps qui ont précédé que pour maintenant, que pour ceux qui ouvriront. Si je dois faire des exceptions, je ne suis pas dans la moralité. C'est vrai que le temps ici va jouer un rôle très important.
 
 Les sphères de l'esthétisme, de l'éthisme et du religieux ce sont des formes que devraient prendre notre existence. Ce sont des schémas conceptuels philosophiques qui normalement permettent de construire concrètement et d'orienter son existence. Cela ne veut pas dire qu'au travers de ces schémas on a un découpage de chaque vie humaine en tant que serait enfance-adolescence-maturité.

Le stade esthétique n'est pas forcément la jeunesse, même si dans la réalité notre immaturité nous porte davantage à être des esthètes, au sens de Kierkegaard, que des éthiciens. 
C'est le fait mais ce n'est pas le droit. En droit il conviendrait de traverser au plus vite ces sphères de l'existence.

La sphère de l'éthique n'est pas le renoncement à la jouissance parce qu'on n'a plus l'énergie et que l'on vieillit. Dans la réalité nous voyons bien combien l'existence se marque par des retours. Nous pouvons tomber à nouveau  dans le stade esthétique à  un âge très avancé.

Chez Kierkegaard ces sphères en fonction de l'existence sont des figures emblématiques, des modèles, des archétypes qui nous montrent des constellations d'éléments qui doivent nous servir à organiser et en même temps orienter notre existence.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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On a hâte de découvrir cet être religieux qui vous caractérise.

On ne vous aura rencontré sans surprise ni au stade esthétique ni au stade éthique et on ne vous rencontrera probablement pas davantage au stade religieux.

Cette pyramide de la souffrance et de l'isolement vous aura mené a la même schizophrènie que Kierkegaard ou finalement l'écrit ne renvoie pas à l'échange mais au plaisir solitaire de l'extase reclue.

Un retrait comme le sien voyeuriste et moralisateur incompatible aux conclusions mêmes de tout ce chemin qui n'est finalement pas si personnel pour se recopier et pour s'étaler.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
Le 15/01/2019 à 13:45, satinvelours a dit :

L'on doit à Kierkegaard toute une théorisation philosophique de cette notion qu'est l'ironie.

L'ironie chez Kierkegaard est cette attitude qui consiste à nier constamment la consistance de toute réalité finie.

Dans la vie l'ironie est une modalité de l'existence. Elle se marque dans les discours, elle a besoin de langage. L'ironie nous décale en permanence des choses. Quand nous sommes ironiques par rapport à un propos nous n'adhérons pas à ce propos mais au contraire nous essayons de creuser une distance, un écart par rapport à ce propos pour essayer de nous protéger, de trop adhérer.

L'ironie nous met en surplomb par rapport aux événements, aux autres, cela peut être aussi par rapport à soi-même. L'ironie parce qu'elle est décalage va contribuer à nous arracher à l'immédiateté de la jouissance.

Ce n'est pas seulement une figure de style chez Kierkegaard elle constitue une véritable catégorie existentielle au moyen de laquelle l'individu se place au-dessus de lui-même, de ce qu'il vit.

Par ironie il se tient comme en surplomb de lui-même. En se tenant désormais décalé, en surplomb avec lui-même, en utilisant l'ironie, progressivement il va s'arracher à la sphère de l'esthétique. « L'ironie c'est l'esprit qui toujours nie » Hegel.

L'ironie est la marque de la négativité de l'esprit mais c'est une marque qui est socialement acceptée et acceptable.

C'est une négativité qui s'exerce dans des limites, et parce que cette négativité n'est pas radicale et s'exerce dans certaines limites, elle est non seulement acceptée dans la société mais parfois recherchée, valorisée dans certains milieux.

Avec l'ironie donc la sensualité va s'observer et va se transformer, c'est-à-dire progressivement se spiritualiser.

Non plus.

Kierkegaard promeut l'individualisme. Elle caractérise ici sa réaction à l'égard de la philosophie panthéiste des romantiques.

A l'epoque de Kierkegaard vivait un autre danois célèbre, Hans Christian Andersen, le célèbre conteur.

Il decelait d'innombrables mystères dans la nature, son infinie richesse de la même manière que Leibniz qui, un siècle plus tôt, s'était lui aussi opposé a une vision unicitaire et panthéiste, celle de Spinoza.

Cette vision panthéiste conduit à une forme d'objectivation de la nature indépendante de la manière dont individuellement on peut la considérer.

Exactement ce que fait Hegel que critiquera Kierkegaard qui, au dela de la conscience subjective voit un degré supérieur qui est la raison objective elle même supplantée par la conscience absolue, celle de l'art, des religions et de la philosophie.

Donc Kierkegaard s'attaque en réalité à la conception romantique de l'ironie et à ce jeu facile à l'illusion superficielle

Il voit a l'inverse dans Socrate l'ironie comme un moyen d'action afin de mettre en valeur la gravité de la vie.

Socrate est pour Kierkegaard un penseur existentiel...dont sa propre existence fait partie de sa philosophie 

Hegel est mort 10 ans plus tot quand il rompt ses fiançailles avec Regine Olsen mais sa philosophie inonde l'Europe et son système est référent pour toutes sortes de considérations philosophiques 

Et pour Kierkegaard les grandes vérités avec un grand V ne s'appliquent pas à l'existence individuelle 

Kierkegaard oppose l'individu au système et il voit Hegel qui oublie le mystère de la vie en oubliant sa qualité d'homme et non en tant que chapitre objectif d'un grand livre rationnel.

Ce qui amène Kierkegaard a la religion c'est que les grandes vérités ne sont pas objectives...mais sont celles que l'on se construit

Les questions fondamentales sont personnelles et existentielles.

On ne s'interroge pas sur les lois de la causalité quand il s'agit de savoir si on aime après un premier baiser...

Pour Kierkegaard la raison n'a pas sa place sur la question divine et seul compte la foi qui fait que si on pouvait saisir Dieu objectivement, par la preuve ou la démonstration, aucune foi ne serait nécessaire 

L'essentiel pour Kierkegaard n'est pas de savoir si le christianisme est vrai ou faux par exemple...mais s'il est vrai pour moi.

Le fameux credo quia absurdum du moyen âge...

"Je crois parce que c'est contraire à la raison".

Ce n'est donc certainement pas un raisonnement rationnel objectif qui va mener Kierkegaard au stade religieux...

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Sur le plan conceptuel la notion même de morale, de loi morale nous enferme dans l'idéalisme.

Nous avons une pure idée, une idée pure au sens kantien du terme qui est non applicable  dans sa totalité. Kant lui-même le disait jamais aucun être humain ne peut se prévaloir, ni le saint canonisé, d'avoir été un être absolument, radicalement moral. A quoi sert cette idée si on ne peut la réaliser ?

Elle sert justement parce que nous ne pouvons pas la réaliser. Un idéal n'est pas forcément une utopie. C'est une idée régulatrice, c'est-à-dire que c'est effectivement une idée que l'on pose qui va fonctionner comme ce que l'on appelle vulgairement idéal, mais c'est à poser cet idéal que, d'une façon rétroactive, nous pouvons concrètement parlant, péniblement, avec beaucoup d'efforts essayer de nous comporter un peu comme un être moral.

Ce que l'on appelle d'une façon générale esthétisme est un ensemble de pensée qui concerne l'esthétique, c'est-à-dire la réflexion sur le beau et qui va s'organiser autour du beau comme étant la valeur première, absolue.

Kierkegaard est vraiment une exception. Il s'empare de ce terme et lui donne un contenu tout à fait original. Il y a quand même un élément qui peut justifier le choix de cette appellation chez Kierkegaard, c'est l'élément de la forme, car le beau est formel. Le beau est une forme. L'esthète est celui qui ne s'adonne pas comme une bête brute à ses  plaisirs, c'est quelqu'un qui à la fois se laisse conduire par ses plaisirs mais en même temps essaye de leur donner une forme – Le journal du séducteur –.

Il ne se contente pas de séduire la jeune fille avec des armes traditionnelles, il les met en forme. La jouissance est également esthétique, c'est-à-dire il joue également de la belle forme que prend son attitude. C'est en prélevant cet élément de la recherche de la belle forme que l'on peut comprendre le choix chez Kierkegaard de cette appellation esthétique. C'est une exception.
 
« Le saut dans l'éthique nait du choix du désespoir, c'est-à-dire du choix de soi dans sa valeur éternelle-autrement dit du choix de vouloir vraiment être soi-même ».
Dans cette citation de Kierkegaard il y a bien cette intégration du temps et cette mise en perspective du point de vue de l'éternité. Nous devons nous choisir comme si nous étions immortels ou éternels, comme si nous devions toujours durer et ainsi nous permettre de faire le bon choix, autrement dit du choix de vouloir vraiment être soi-même. Être soi-même vraiment du point de vue du vrai c'est-à-dire parvenir à la vérité de soi.

Comment être assuré de ne pas nous rater, de ne pas aliéner ce moi naguère malmené par les caprices infinis, multiformes de notre désir ?
On ne peut être assuré de devenir soi-même qu'en se pliant à l'ensemble des règles et des principes qui constitue ce que philosophiquement nous appelons le devoir. Seule l'obéissance au devoir nous assure fidélité à nous-mêmes. A la figure du séducteur correspond maintenant dans la sphère de l'éthique celle de l'époux.
 
Donc une glorification du mariage très étonnante chez Kierkegaard. Le mariage est présenté comme ce qui nous contraint par l'engagement de fidélité à l'autre à une fidélité à nous-mêmes. Au travers du mariage et de cet engagement à la fidélité je me reconnais dans l'amour que je porte à l'autre. C'est l'amour que je porte à une autre personne qui, en retour, va m'engager par rapport à moi-même. A la figure du séducteur correspond maintenant la figure de l'époux.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Cela est plus riche et plus tragique que celà.

Kierkegaard ne propose dans son livre qui s'intitule "ou bien...ou bien" aucun choix obligatoire ni chronologique entre ces deux stades.

A l'inverse du doute qui est un critère rationnel, il donne au désespoir un rôle majeur comme sentiment existentiel pour... éventuellement ... passer de l'un a l'autre.

Aucun des deux ne gagne aucun des deux n'est plus fondamental.

Plutôt qu'être un voyageur balloté par le desespoir de ne pas savoir trancher dans ses considérations esthétiques, il propose ce stade éthique qui n'est pas de se conformer mais de décider soi même de son chemin...de se trouver durablement 

Ce choix est tragique justement parce qu'il n'y a pas d'évidence, le premier privilégiant le carpe diem et le second le devenir, le premier la séduction et le second la raison.

Ou bien...ou bien...

Dans le stade éthique, il ne s'agit pas de se conformer aux règles....l'existentialisme mon ou ma chere ami, ce n'est pas le respect des convenances...

C'est un choix libre et volontaire...

Relisez ce livre

Puis passez a crainte et tremblement qu'on aborde le stade religieux beaucoup plus intéressant parce que très différent du votre...

Encore ne faudra t'il pas...écrire a sa place...

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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On remarquera une filiation avec la morale kantienne qui est une morale du devoir. (Je n’y reviens pas, voir le fil « concept et idée).
 
Dans le stade éthique tel que Kierkegaard nous le décrit se trouvent des éléments empruntés à la philosophie du droit de Hegel particulièrement dans la moralité du droit ce que Hegel appelle la morale dite objective.
Qu'est-ce que Hegel appelle la morale objective ? C'est l'ensemble des règles et des principes promus, à un moment donné de l'histoire, dans la société civile bourgeoise.
Cette société civile bourgeoise voyait dans ses règles et dans ses principes, qui constituent cette morale objective, l'instrument de son maintien au pouvoir, de sa pérennité.

Hegel voit la marque de l'universel. Il est prisonnier de ce que Marx appelle l'idéologie, c'est-à-dire la bourgeoisie porteuse d'universalité, et pour Hegel tous les principes moraux qu'elle essaye de faire triompher ce ne sont pas les revendications qui portent l'empreinte d'une particularité de classe comme pour Marx, mais c'est la voix de l'universel qui parle.

Il ne voit pas que la classe bourgeoise est une classe. Il voit dans la bourgeoisie une espèce de phalange qui représente l'humanité toute entière et qui est porteuse des désirs et des ambitions et l'expression du progrès de cette humanité.

Pourquoi cette morale est appelée objective par Hegel ? Parce que ses règles et ses principes qui sont imposés de l'extérieur aux individus (la morale nous est toujours imposée), semblent être neutres.

Sartre montrera de son côté que cette neutralité est le résultat d'une lecture idéologique des choses et non pas la réalité. Mais pour Hegel comme pour Kierkegaard le but bien réel de cette morale c'est d'assurer la conformité sociale.
Au moyen de cette morale objective chacun d'entre nous, c'est-à-dire l'individu, va s'expliquer, se comporter de façon à être en conformité avec les exigences de la société.
 
Il y a dans l'éthique de Kierkegaard une idée qui correspond à cette morale objective. Il est question bien sûr d'obéir à un ensemble de principes et de règles qui s'imposent de l'extérieur à l'individu, néanmoins Kierkegaard rompt par rapport à la pensée hégélienne, puisque là où Hegel demande à l'individu de se fondre dans la société porteuse d'universalité, Kierkegaard impose à l'éthicien un seul projet, un seul but, celui de devenir lui-même.
Le seul impératif qui s'impose à l'éthicien, c'est celui de devenir soi-même.

Il n'est donc pas question de voir la subjectivité absorbée par l'universalité comme c'était le cas dans la morale hégélienne, mais en même temps ce que Kierkegaard conserve de Hegel c'est l'idée que dans le stade éthique le sujet doit absolument dépasser les limites de sa propre subjectivité.

Car s’il reste enfermé dans les limites propres à sa subjectivité il retournera dans le stade esthétique, c'est-à-dire qu'il ne suivra que ses impulsions premières, que ses désirs, que les caprices que lui imposeront ses désirs sans autre considération. On retombera dans la sphère étroite, étriquée de l'esthétique.
 

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 56ans Posté(e)
zenalpha Membre 22 480 messages
56ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Suis tellement fatigué de vos incompréhensions que je préfère envoyer un lien sur ce sujet de la subjectivité 

Notez qu'a défaut de le comprendre, vous lui faites honneur 

Car plus subjectif que votre lecture qui est une contre lecture...je ne vois pas

Extrait en gras dès le départ 

Devenir subjectif est la plus haute tâche qui nous soit assignée.

https://la-philosophie.com/kierkegaard-philosophie

 

Modifié par zenalpha
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