Aller au contenu

Naissance du concept d’existence

Noter ce sujet


satinvelours

Messages recommandés

Membre, SaXo, 103ans Posté(e)
saxopap Membre 7 391 messages
103ans‚ SaXo,
Posté(e)
il y a 2 minutes, zenalpha a dit :

Pisser dans un violon ?

Rien ne vaut l'entraide 

 

OOOOh  suis mdr. 

Mon Zena, homme de peu de foi !   hahahahah

je te rappel que qui ne tente rien ne vend pas la peau de l'ours lorsqu'elle n'amasse pas mousse !

la boule de neige qui...zut suis perdu ( la faute aux philosophes encore !! pppf) :hello:

 

  • Haha 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
Le 20/11/2018 à 06:05, saxopap a dit :

 

Je ne lis pas " l'apologie" de cette manière. 

Sa vision de la mort est clairement emprunte de curiosité. (arguments cités précédemment ).

Utiliser sa triste destinée ne peut vraiment pas entrer dans les " petits papiers" de Socrate.

Alors " prétexte pour Socrate d'affirmer ...." ne peut être juste, mais si le fait que tu évoques cela mérite toute notre attention.

 

A tes yeux, le sentiment qu'ait pu expérimenter Socrate à propos de la mort serait celui de curiosité, vérifiable dans la phrase rappelée par toi : "Si c'est un sommeil, c'est un bonheur. Si c'est un passage dans un autre lieu, où l'on doit rencontrer les héros des temps passés, quel plaisir ce sera de converser avec eux !". Lorsque le Stagirite tient ce raisonnement, c'est seulement pour démontrer que dans les deux cas la mort est un bien. Mais considérer que Socrate exprimerait ici un sentiment de curiosité, c'est prendre le risque de détourner complètement l'esprit de ce raisonnement en imaginant que notre philosophe ne serait au final qu'un agnostique curieux de savoir si la mort est un passage dans un autre lieu ou rien de plus qu'un sommeil. Admettre un seul instant que Socrate puisse accorder quelque crédit à l'hypothèse de la mort-sommeil, c'est admettre par voie de conséquence que notre philosophe aurait alors toutes les raisons de douter de l'existence de cette voix divine qui l'a habitée durant toute sa vie. Ce qui est impensable et faux : jusqu'à sa mort son daimon lui inspire plus que jamais la voie qu'il convient de suivre.

S'il est bien un sentiment qui semble dominer chez Socrate, notamment à la fin du procès, c'est sa sérénité d'esprit. Mais nous savons qu'il s'agit ici d'un portrait dressé par Platon, sans qu'il soit possible de connaître totalement les sentiments qui ont bien pu traverser Socrate le jour de sa mort. 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, SaXo, 103ans Posté(e)
saxopap Membre 7 391 messages
103ans‚ SaXo,
Posté(e)
il y a 51 minutes, tison2feu a dit :

A tes yeux, le sentiment qu'ait pu expérimenter Socrate à propos de la mort serait celui de curiosité, vérifiable dans la phrase rappelée par toi : "Si c'est un sommeil, c'est un bonheur. Si c'est un passage dans un autre lieu, où l'on doit rencontrer les héros des temps passés, quel plaisir ce sera de converser avec eux !". Lorsque le Stagirite tient ce raisonnement, c'est seulement pour démontrer que dans les deux cas la mort est un bien. Mais considérer que Socrate exprimerait ici un sentiment de curiosité, c'est prendre le risque de détourner complètement l'esprit de ce raisonnement en imaginant que notre philosophe ne serait au final qu'un agnostique curieux de savoir si la mort est un passage dans un autre lieu ou rien de plus qu'un sommeil. Admettre un seul instant que Socrate puisse accorder quelque crédit à l'hypothèse de la mort-sommeil, c'est admettre par voie de conséquence que notre philosophe aurait alors toutes les raisons de douter de l'existence de cette voix divine qui l'a habitée durant toute sa vie. Ce qui est impensable et faux : jusqu'à sa mort son daimon lui inspire plus que jamais la voie qu'il convient de suivre.

S'il est bien un sentiment qui semble dominer chez Socrate, notamment à la fin du procès, c'est sa sérénité d'esprit. Mais nous savons qu'il s'agit ici d'un portrait dressé par Platon, sans qu'il soit possible de connaître totalement les sentiments qui ont bien pu traverser Socrate le jour de sa mort. 

Oui je comprends. Pourtant  je croyais comprendre ( ou savoir) que Socrate  était peu intéressé par les Dieu. Cela le lui avait été reproché.  Sa  " croyance" était très relative, plutôt opportuniste même, à cette époque fortement emprunte de mysticisme.

Pour plaire ou plutôt ne plus déplaire, et faisant suite aux accusations portées contre lui au motif qu'il manquait de considération pour les Dieu, il prit le parti de justifier ses propres idées, ses propres décisions en prétendant qu'elles lui étaient inspirées par les Dieu et donc bien fondées.

Cela n'arrangeait pas les affaires des  prélats qui ne souhaitaient qu'entretenir l'ignorance du peuple; Socrate offrant ses conseils gratuitement. 

. Cette position lui a à nouveau porté tord puisque les prélats s'empressèrent de lui reprocher cette  proximité particulière avec les Dieu, alors que eux même n'en bénéficiaient pas. 

Si comme tu le dis Socrate avait cru sincèrement  à l'existence des Dieu, s'il avait été croyant, pourquoi alors aurait il douté, en évoquant l'option du " long sommeil"?  Et si sa seule motivation avait été de démontrer que la mort est un bien, il aurait usé d'un stratagème contraire à sa conviction intime: Ne dire que ce que de juste !

j'y vois la un paradoxe, d'autant qu'il lui aurait suffit d'affirmer que la mort est un bien car elle nous porte à la rencontre des Dieu. 

Nous connaissons la suite : sa condamnation par empoisonnement à la Sigue.. 

 

Mes souvenirs sont ils exacts? 

 

 

Modifié par saxopap
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
il y a 22 minutes, saxopap a dit :

Oui je comprends. Pourtant  je croyais comprendre ( ou savoir) que Socrate  était peu intéressé par les Dieu. Cela le lui avait été reproché.  Sa  " croyance" était très relative, plutôt opportuniste même, à cette époque fortement emprunte de mysticisme.

Pour plaire ou plutôt ne plus déplaire, et faisant suite aux accusations portées contre lui au motif qu'il manquait de considération pour les Dieu, il prit le parti de justifier ses propres idées, ses propres décisions en prétendant qu'elles lui étaient inspirées par les Dieu et donc bien fondées.

Cela n'arrangeait pas les affaires des  prélats qui ne souhaitaient qu'entretenir l'ignorance du peuple; Socrate offrant ses conseils gratuitement. 

. Cette position lui a à nouveau porté tord puisque les prélats s'empressèrent de lui reprocher cette  proximité particulière avec les Dieu, alors que eux même n'en bénéficiaient pas. 

Nous connaissons la suite : sa condamnation par empoisonnement à la Sigue.. 

 

Mes souvenirs sont ils exacts? 

Je me souviens d'un dialogue de Platon où, au tout début, Socrate venait de sortir du temple après avoir honoré les dieux. Je ne vois pas en quoi cette pratique serait opportuniste, sinon dans la bouche mensongère de ses accusateurs. 

Modifié par tison2feu
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, SaXo, 103ans Posté(e)
saxopap Membre 7 391 messages
103ans‚ SaXo,
Posté(e)
il y a 2 minutes, tison2feu a dit :

Je me souviens d'un dialogue de Platon où, au tout début, Socrate venait de sortir du temple après avoir honoré les dieux. Je ne vois pas en quoi cette pratique serait opportuniste, sinon dans la bouche mensongère de ses accusateurs. 

recharge la page stp j ai ajouté . Merci

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
il y a 1 minute, saxopap a dit :

recharge la page stp j ai ajouté . Merci

Veux-tu dire "recherche la page stp" ?

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
il y a 57 minutes, saxopap a dit :

recharge la page stp j ai ajouté . Merci

Si tu me demandes de rechercher la page, j'ai retrouvé les premières paroles prononcées par Socrate au livre I de La République : "J'étais descendu hier au Pirée, accompagné de Glaucon, fils d'Ariston, pour faire mes prières à la déesse...". Il s'agit de la déesse Bendis, d'origine thrace, dont le culte semblerait d'introduction récente à Athènes. D'aucuns pourraient être surpris du désir de Socrate de célébrer une divinité si peu athénienne. Mais n'est-ce pas la preuve, malgré tout, que la piété de Socrate était indiscutable ?

Modifié par tison2feu
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Agitateur Post Synaptique, 55ans Posté(e)
zenalpha Membre 19 069 messages
55ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
Il y a 6 heures, tison2feu a dit :

Si tu me demandes de rechercher la page, j'ai retrouvé les premières paroles prononcées par Socrate au livre I de La République : "J'étais descendu hier au Pirée, accompagné de Glaucon, fils d'Ariston, pour faire mes prières à la déesse...". Il s'agit de la déesse Bendis, d'origine thrace, dont le culte semblerait d'introduction récente à Athènes. D'aucuns pourraient être surpris du désir de Socrate de célébrer une divinité si peu athénienne. Mais n'est-ce pas la preuve, malgré tout, que la piété de Socrate était indiscutable ?

La traduction des grecs....

"J'étais descendu dans le pire hier avec ce gros con d'Ariston pour faire faire ses prières à la diablesse.

Il s'agissait d'y laisser mes traces quand je bandis pour son cul dont l'introduction était pratique courante à Athènes"

Son père Sophronique était déjà un chaud lapin.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, zenalpha a dit :

La traduction des grecs....

"J'étais descendu dans le pire hier avec ce gros con d'Ariston pour faire faire ses prières à la diablesse.

Il s'agissait d'y laisser mes traces quand je bandis pour son cul dont l'introduction était pratique courante à Athènes"

Son père Sophronique était déjà un chaud lapin.

"Le miroir précieux n'est pas matériel.

Tout est rien. Tout est ku.

Où donc la poussière pourrait-elle se déposer ?" (Taisen Deshimaru, La pratique du zen, p. 196)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, SaXo, 103ans Posté(e)
saxopap Membre 7 391 messages
103ans‚ SaXo,
Posté(e)
Il y a 20 heures, tison2feu a dit :

Veux-tu dire "recherche la page stp" ?

 

lol non . il  s'agissait bien de "recharger" c'est à dire renouveler le chargement en haut à droite de l'URL afin de lire les modifications que j'avais apporté à mon message ;)

À bientôt

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Agitateur Post Synaptique, 55ans Posté(e)
zenalpha Membre 19 069 messages
55ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)
Il y a 10 heures, tison2feu a dit :

"Le miroir précieux n'est pas matériel.

Tout est rien. Tout est ku.

Où donc la poussière pourrait-elle se déposer ?" (Taisen Deshimaru, La pratique du zen, p. 196)

Taisen qui nous dit que tout est rien tout est ku

On comprend que j'aime le ku !

le ku est plus encore que le rien manifesté l'ensemble des potentialités non manifestées 

Potentialités du tout dans le rien 

  • Haha 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

C'est cette idée que nous nous emparons d'un certain nombre de choses que la vie nous offre, à commencer par la sensation, la recherche de sensations plaisantes, donc une certaine addiction toujours possible au plaisir, que nous en passons par là et qu’à l'intérieur de cette configuration nous projetons l'existence d'une certaine façon. 

Nous la voyons d'une certaine façon, nous l'interrogeons d'une certaine façon et l'interrogeant d'une certaine façon, nous ne pouvons en obtenir que des réponses que nous analysons aussi d'une certaine façon.

Il nous faut éprouver nous-mêmes les limites de cela pour justement voir que pousser au bout c'est la mort nécessairement, et que si ce n'est pas la mort c'est de toute façon ce à quoi nous prétendons échapper qui nous rattrape, c'est-à-dire l'ennui.

Le fait que Don Juan lui-même est obligé d'enchaîner sans aucun répit conquêtes sur conquêtes montre cette inanité profonde. Son être n'est rien, il est ce pur mouvement de séduction.

 De la même façon que chez Sartre notre être n’existe pas. Ce que nous sommes c'est l'ensemble de nos actes et donc c'est notre transcendance.

C'est pour cela que la conduite séductrice est une conduite de mort.

Dans ces mythes nous avons vu le côté brillant, le côté affirmation de la vie, le côté dionysiaque.  C'est notre héritage méditerranéen, notre côté latin. Il y a une lecture scandinave de tout cela dont Kierkegaard est un des représentants. Une part d'obscurité des mythes les plus solaires de notre culture. 

Il y a la puissance qui s'enivre de sa propre puissance de séduction, le désir qui s'enivre de lui-même c'est Don Juan
.
De l'autre côté c'est Faust qui a une conduite réactive au désir c'est-à-dire qu'il est déçu du savoir, la science ne lui apporte rien, en tout cas il n'y a pas de science de l'existence. La science ne nous apprend rien sur comment vivre, comment fabriquer notre bonheur. On peut être très savant et être misérable et lamentable dans sa propre vie.

C'est parce qu'il a lu tous les livres et qu'il est toujours aussi malheureux que Faust va découvrir le désir. Le désir est donc réactif. C'est quelque chose qui est censé réparer ce que la science est incapable de lui donner.
Donc caractère subjectif de la sensation.

Au sein de ce stade esthétique et avant de voir Don Juan il nous faut nous arrêter sur la conception de la femme, de la féminité.

Kierkegaard va tenir sur la femme un discours paradoxal. Il parle de la femme d'abord comme l'être que l'on adore « l'homme s'approche en adorateur… Je dis en adorateur, car tout soupirant l'est vraiment ».

Il faut souligner le « vraiment » qui a l'air d'attester d'un discours sincère et en même temps sur la sincérité, c'est-à-dire le soupirant est vraiment, réellement, sincèrement en adoration devant l'objet aimé et Kierkegaard semble en faire lui-même le constat sincère. Mais il rajoute ce qui fait et l'ambivalence et le paradoxe de son propos que le prétendant en demandant la jeune fille qu'il aime en mariage «sacrifiait à l'illusion ».

Essayons de comprendre cette posture ou à la fois cette adoration de l'objet aimé et une conscience lucide du côté du soupirant qu’en convoitant la jeune fille, en la demandant en mariage il ne fait que sacrifier à l'illusion. Ici Kierkegaard est encore très hégélien. Pourquoi le soupirant sacrifierait-il à l'illusion ?

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Agitateur Post Synaptique, 55ans Posté(e)
zenalpha Membre 19 069 messages
55ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

Parce que c'est le jour de la libération qu'il faut ouvrir les bouteilles pardi !

Quand t'es soupirant d'une promise, c'est parce que vaguement tu sais déjà le montant du chèque que tu vas sortir et les emmerdements que tu vas avoir.

Sinon pourquoi tu soupirerais ?

  • Haha 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, SaXo, 103ans Posté(e)
saxopap Membre 7 391 messages
103ans‚ SaXo,
Posté(e)

 

Il y a 12 heures, satinvelours a dit :

C'est cette idée que nous nous emparons d'un certain nombre de choses que la vie nous offre, à commencer par la sensation, la recherche de sensations plaisantes, donc une certaine addiction toujours possible au plaisir, que nous en passons par là et qu’à l'intérieur de cette configuration nous projetons l'existence d'une certaine façon. 

...et le devoir dans tout ça?   ah ok, l'offre comme le devoir seraient ils objet de sensations et de plaisir?   Pas à priori me semble t il.

Il y a 12 heures, satinvelours a dit :


Nous la voyons d'une certaine façon, nous l'interrogeons d'une certaine façon et l'interrogeant d'une certaine façon, nous ne pouvons en obtenir que des réponses que nous analysons aussi d'une certaine façon.

Il nous faut éprouver nous-mêmes les limites de cela pour justement voir que pousser au bout c'est la mort nécessairement, et que si ce n'est pas la mort c'est de toute façon ce à quoi nous prétendons échapper qui nous rattrape, c'est-à-dire l'ennui.

Le fait que Don Juan lui-même est obligé d'enchaîner sans aucun répit conquêtes sur conquêtes montre cette inanité profonde. Son être n'est rien, il est ce pur mouvement de séduction.

 De la même façon que chez Sartre notre être n’existe pas. Ce que nous sommes c'est l'ensemble de nos actes et donc c'est notre transcendance.

C'est pour cela que la conduite séductrice est une conduite de mort.

 

....ennui...mort...la philosophie serait elle à ce point défaitrice ?

Il y a 12 heures, satinvelours a dit :


Dans ces mythes nous avons vu le côté brillant, le côté affirmation de la vie, le côté dionysiaque.  C'est notre héritage méditerranéen, notre côté latin. Il y a une lecture scandinave de tout cela dont Kierkegaard est un des représentants. Une part d'obscurité des mythes les plus solaires de notre culture. 

Il y a la puissance qui s'enivre de sa propre puissance de séduction, le désir qui s'enivre de lui-même c'est Don Juan
.
De l'autre côté c'est Faust qui a une conduite réactive au désir c'est-à-dire qu'il est déçu du savoir, la science ne lui apporte rien, en tout cas il n'y a pas de science de l'existence. La science ne nous apprend rien sur comment vivre, comment fabriquer notre bonheur. On peut être très savant et être misérable et lamentable dans sa propre vie.

 

Ne lèves tu jamais ton regard, tes yeux, vers les étoiles?   La vie est alors moins " lamentable".

Il y a 12 heures, satinvelours a dit :

 

C'est parce qu'il a lu tous les livres et qu'il est toujours aussi malheureux que Faust va découvrir le désir. Le désir est donc réactif. C'est quelque chose qui est censé réparer ce que la science est incapable de lui donner.
Donc caractère subjectif de la sensation.

 

...et pourtant, la "science" nous offre tant de désirs.( curiosités, découvertes apres découvertes..)

Comment croire Bergson si les hommes en blouse blanche sont incapables d'appréhender les phénomènes de la vie?   À moins que la vie ne soit que curiosité et/ou émotions...la science.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

« La femme éveille l'homme à l'idéalité et l'y rend créateur par son rapport négatif vis-à-vis de lui ». Au point de vue de la terminologie c'est absolument du Hegel, mais c'est du Kierkegaard.

Il nous faut comprendre que la femme n'existe pas en soi, elle est la simple médiation par laquelle l'homme accède à lui-même. Elle va servir un peu de révélateur en même temps que de catalyseur et cet accès à soi, on pourrait dire à la spiritualité, à l'idéalité, ici un terme hégélien.

L'idéalité est tout simplement le stade de l'idée c'est-à-dire lorsque l'homme précisément commence à s'élever de la sphère du sensible, des impressions, de l'émotion et par un travail, le travail artistique, esthétique, il commence à s'élever à la sphère de l'idée, du concept mais aussi avec dans l'idée quelque chose de beaucoup plus créateur que dans le concept.

Donc la femme n'a aucune existence en elle-même. Elle est la médiation nécessaire à l'homme pour que celui-ci puisse se spiritualiser, accéder à l'idéalité y compris à la sienne propre.
La femme est ce support, ce pôle contingent sur lequel se projettent les fantasmes de l'homme, mais cela va révéler à l'homme l'existence de monde autre.

C'est par delà  la médiation du féminin que l'homme découvre qu'il existe, au-delà du monde dit réel, du monde naturel dans lequel nous subissons tous les déterminations de la nature (corps pesants), un monde épuré totalement spirituel, un monde des idées, un monde tout à fait platonicien qui essaierait de retrouver quelque chose qui va intéresser le désir.

Un monde de pures idées où tout est idéalisé où la laideur, la misère, l'étroitesse de la réalité, tous les thèmes romantiques apparaissent comme insupportables, d'où l'idée de sortir de cette prison de la réalité.

Or la femme apparaît comme cette ouverture, cette fenêtre qui s'ouvre à l'homme et au-delà de laquelle il va lui-même pouvoir s'ouvrir à l'existence du Beau, de la Beauté, de l'Amour.
Mais il s'agit du Beau comme forme, de l'Amour comme forme.

Et ce phénomène d'idéalisation est tellement puissant que chaque fois que l'esthète devra faire l'épreuve de la réalité il ne pourra trouver que l'aspect décevant de cette réalité, puisque la réalité n'a rien à voir avec cet idéal que l'esthète constitue. La femme n'est que la tentation platonicienne de l'homme. 

Donc par la femme découverte de la pureté, de la perfection absolue. Cependant cette pureté cette perfection absolue que l'on projette loge dans une personne réellement existante et réellement en chair. Il faudra donc s'accommoder de ce qui sera vécu par l'esthète comme un écartèlement, d'où le thème récurrent de l'épouse et de la maîtresse : l'épouse n'éveille pas l'idéalité trop occupée à accomplir ses tâches domestiques. Le mariage est la mise à mort de l'idéalité.

« La femme inspire l'homme aussi longtemps qu'il ne la possède pas ». La possession détruit le fantasme, substitue le réel au possible et en tant que tel révèle la finitude de l'être possédé. La femme apparaît comme le fini, elle est cet être enserré dans des limites physiques, charnelles.
 
Mais le phénomène d'idéalisation tente par tous les moyens de passer outre ces limites et donc de conférer à cet être un caractère illimité, infini, d'où la phrase « la femme n'est que le fini porté à la puissance d'un infini trompeur ».

La femme en elle-même n'est rien mais elle est ce qui suggère l'infini. Et l'infini dont il est question ici c'est l'infini de la puissance du désir. Au travers de l'être féminin ce qui se découvre c'est ce que l'on pourrait appeler l'objet paradoxal du désir puisqu'en analysant cette notion de désir on voit qu'il ne poursuit pas strictement le plaisir.
Mais à la question que veut le désir, on ne peut que répondre : le désir veut le désir (Hegel).

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 2 semaines après...
Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Le désir aspire à sa pérennité car il a toujours su qu'au travers du plaisir qu'il fait semblant de poursuivre, il poursuit sa propre mort. D'où le lien occulté par la culture occidentale : désir-mort. En saisissant l'objet susceptible de me procurer du plaisir c'est bien ma propre mort que je poursuis, en tout cas la mort de l'être désirant que je suis, la mort, au fond, du désir.

 C'est pour cela que l'une des figures privilégiée du stade esthétique ne peut être que Don Juan, car Don Juan n'est pas un jouisseur, il en est même la figure la plus opposée. Don Juan est le séducteur, et l'aventurier du désir, celui qui essaye de ne se tenir que dans le désir.


Désir et plaisir ouvrent sur la mort selon deux modalités totalement opposées, plutôt jouissance que plaisir. Le plaisir se définit comme étant marqué par l'organicité, la sensation, alors que dans le terme jouissance il y a place pour la représentation symbolique du plaisir. La jouissance est cet au-delà du plaisir. Je continue à fantasmer au-delà même précisément du plaisir réel que je peux tirer de telle ou telle expérience.

C'est comme si, au sein même de cette expérience, qui est une expérience de  plénitude, un creux indicible se formait et indiquait que l'objet susceptible de conférer un plaisir absolu était posé comme impossible et toujours absent.
 La jouissance dit quelque chose de l'absence. Même dans l'étreinte, même dans la présente la plus « présente » quelque chose d'absent est toujours absolument là.

Mais justement c'est le mystère de la jouissance, il n'y a pas que frustration ou désespoir, il y a cette projection permanente, cette fantasmatisation d'un objet idéal qui ne peut pas exister, à la poursuite duquel nous sommes tous individuellement, qui à la fois alimente le plaisir et en même temps donne la possibilité strictement humaine d'avoir du plaisir de notre propre plaisir.

La jouissance est cette promesse d’un plaisir toujours autre vers lequel nous tendons et qui est susceptible en retour de faire que nous soyons non pas totalement emprisonnés dans la sensation du plaisir, mais au-delà de cette sensation, nous élever au plaisir du plaisir.

Comme cet objet de la jouissance n'existe pas, c'est un objet que nous devons poser symboliquement mais c'est à ne pas exister qu'il peut nous tirer vers l'avant toute notre vie. La jouissance ne peut ouvrir que sur la mort puisque rien ne viendra la donner, elle ne pourra rien habiter qui soit limité donc elle finit par se confondre avec la mort.

La jouissance nous voue à la mort et le désir poursuit sa propre vie au travers du plaisir qui nécessairement le nie, mais également dans tout désir se poursuit le désir de l'autre (Hegel). Ce n'est pas l'autre que je désire, ce que je désire c'est le désir de l'autre. Quand ce désir vient à manquer, j'ai l'impression de ne plus véritablement exister.

Sous les thèmes de jouissance et de désir qui nous semblent tout à fait positifs se cache du négatif et ce négatif se manifeste au travers de la figure de la mort : la figure du Commandeur pour Don Juan.

En ce sens Don Juan ne peut que mourir non pas pour des raisons morales, mais pour des raisons d'économies libidinales. Il ne peut que convoquer, provoquer la mort. La dimension métaphysique de Don Juan est gommée chez Molière c'est pour cela que Kierkegaard choisit le Don Juan de Mozart, le mythe : le livret de Da Ponte et l'opéra de Mozart lui-même. 

La scène de l'invitation à souper et le souper avec le Commandeur figure métaphoriquement le moment où se révèle la vérité en même temps que la réalité du désir.
Et ce moment de révélation où le désir est révélé à lui-même, où il saisit sa propre essence, c'est le moment où il est foudroyé c'est-à-dire le moment où il bascule dans la mort.

« La femme est le fini…donc un être collectif, toute femme est légion, voilà ce que seul comprend l'érotique ». La femme doit être ici utilisée comme un terme générique. La femme ne réside en aucune femme particulière mais chacune exprime la femme d'une façon déterminée, particulière et contingente. Conséquemment l'homme éveillé à l'idéalité poursuivant la Beauté, l'Amour, le Plaisir, la femme n'existant nulle part, elle ne leur être que légion.


 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 8 heures, satinvelours a dit :

Le plaisir se définit comme étant marqué par l'organicité, la sensation, alors que dans le terme jouissance il y a place pour la représentation symbolique du plaisir. La jouissance est cet au-delà du plaisir. Je continue à fantasmer au-delà même précisément du plaisir réel que je peux tirer de telle ou telle expérience.

C'est comme si, au sein même de cette expérience, qui est une expérience de  plénitude, un creux indicible se formait et indiquait que l'objet susceptible de conférer un plaisir absolu était posé comme impossible et toujours absent.

:hi:

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)
Il y a 12 heures, ArLeKiN a dit :

:hi:

 La musique est insaisissable. Elle nous installe dans l’écoulement du temps. Quand les mots ne sont plus, la musique prend le relais.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
Posté(e)

Il va falloir pallier la déperdition du qualitatif par le quantitatif. On entre vraiment dans le donjuanisme, la multiplication des conquêtes. Don Juan est un principe, le principe même de la séduction. Un principe n'a en soi aucune limite, la séduction est mouvement vers, sans fin, sans terme.
La conception donc que Kierkegaard propose de la femme : un être sans existence véritable, médiation pour l'homme qui puise en elle son inspiration et va découvrir ses possibilités de création. 

La femme est l'être  pour « autre chose » (vocabulaire hégélien) est une expression qui exprime véritablement ce que l'on appelle l'aliénation. Quand on est aliéné on ne dépend pas de soi, on dépend d'une autre instance que soi-même. On ne s'appartient pas à soi, on n'est pas un sujet on n'est pas un être souverain.

Quelle catégorie la penser ? Il faut la penser comme un être totalement aliéné, qui n'est pas un sujet. Cet être qui existe toujours pour autre chose, entre autre pour l'homme, est un être qui par l'illusion de son charme crée des formes qui font miroiter l'existence de l'infini. Mais sa réalité est d'être un être naturel.

L'esprit ne peut pas créer à partir de rien, il lui faut être fécondé par la nature. La rencontre avec le féminin est incontournable. Elle ne vit que d’une vie végétative, elle est privée de liberté et elle n'est justifiée que par le mariage, la maternité.

C'est un thème romantique : « Mon cœur mis à nu » Baudelaire, texte très cru. « La femme a faim et elle veut manger, soif et elle veut boire, elle est en rut et veut être foutue. Le beau mérite. La femme est naturelle, c’est-à-dire abominable. »

Ce thème rapport femme-nature est un terme récurrent du romantisme et d'une façon générale des arts.

Sous cette assimilation apparemment anodine de la femme et de la nature se cache le ressort le plus redoutable de l'oppression sexiste puisque cette assimilation renvoie à l'opposition nature-culture, et la philosophie nous a appris que toute culture  ne peut s'édifier, s'élaborer qu’en niant la nature, dont elle ne peut, par ailleurs, se dispenser.

Autrement dit la naturalité de la femme est une idée très dangereuse puisqu'elle nous habitue à l'idée que, puisque toute culture, toute civilisation, le concept, l'idée, la spiritualité, l'idéalité que nous vénérons tant dans nos cultures, ne peuvent s'édifier qu'en niant la nature. Il est donc tout à fait justifié, donc naturel, en un mot normal que la femme soit dénigrée, exploitée.

Que va nous révéler Don Juan par rapport à l'ensemble de ces idées ?

Si Don Juan représente pour Kierkegaard l'un des aspects du stade esthétique c'est qu'il cristallise, ce qu'en terme hégélien nous pourrions appeler le dialectique fini-infini. 
 Don Juan représente la finitude du désir qui ne peut se concrétiser.
Le séducteur au terme de chacune de ses conquêtes ne peut que découvrir la souffrance du désir et découvrant cette limitation, il tente de s'arracher de ce fini pour repartir vers la quête en tant que telle, la quête elle-même.

En se confrontant aux limites du fini, c'est-à-dire à chaque femme séduite, Don Juan éprouve la nécessité de dépasser ses limites.

L'infini ici c'est ce qui s'engendre éternellement au travers de l'épreuve du fini. L'infini n'est pas à l'extérieur du fini mais il est la concrétion même d'une certaine expérience de notre finitude au travers de la quête donjuanesque. L'infini c'est l'infinité des possibles et l'esthète est celui qui ne peut soutenir son existence qu'en refusant en permanence de s'enfermer dans l'un des possibles.


 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×