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Naissance du concept d’existence

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satinvelours

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satinvelours Membre 3 006 messages
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Ce dessaisissement de soi commence avec Montaigne.

Montaigne montre que si nous ne pouvons pas supporter le dessaisissement de soi, nous pouvons nous attacher à construire le monde. L’écriture repose sur un plan strictement existentiel, celui où nous essayons de reconstruire une partie de nous pour trouver une cohérence et une substantialité. Toute vie humaine, même la plus réussie, est vouée à cet aspect chaotique, elle va nécessairement tout induire d’un point fixe, ce que traditionnellement on appelle l’être. [Qu’est la réussite ? Est-ce quelque chose qui est défini socialement d’abord ? « Qu’est-ce qu’une vie réussie ? » Luc Ferry. La réussite est une notion qui est une valeur, et comme toute valeur la question est : d’où nous évaluons ?].

 Ne cédons-nous pas à la même tentation, poursuit G. Marcel, lorsque nous pensons comprendre Cézanne ou Van Gogh au prétexte que nous avons vu une exposition qui a rassemblé les toiles de l’artiste, c’est-à-dire l’œuvre. Or, les pages qui suivent nous mettent aux prises avec un paradoxe incontournable, que nous vivons tous, et que G. Marcel appelle le mystère.

 Ce paradoxe sur lequel toute existence humaine repose, à partir duquel toute existence humaine est faite, nous pouvons le résumer de la façon suivante : 

 D’une part nous devons vivre notre vie, la dérouler dans le temps, essayer de la constituer comme œuvre, ne pas la juger, elle n’est pas forcément belle, bonne. Au sens nietzschéen si nous prenons conscience que notre vie est notre œuvre, essayons d’en faire une belle œuvre. Essayons de faire de cette existence une œuvre au sens plastique, esthétique. 
 Voilà d’un côté quelle est la contrainte qui attend toute vie humaine, ce que justement nous appelons l’existence, la vie n’est que le processus biologique qui porte l’existence.


 L'existence est ce qui est traversé par la signification, la connaissance, la créativité. 

 D’autre part, paradoxe, nous constatons tous que l’œuvre n’est pas la vie, que la vie échappe à l’œuvre, et que par définition aucune œuvre ne saurait jamais totaliser une existence. L’existence refuse absolument d’être synthétisée, unifiée. C’est bien pour cela encore une fois, que nous sommes voués à vivre dans un double mystère. Ce double mystère est le mystère même de l’existence puisque toute existence est sous-tendue à ce paradoxe, et met en œuvre ce paradoxe, à la fois cette volonté de codifier, pour peut-être la contempler, la connaître, parce qu’une œuvre se donne aussi à contempler, c’est la première chose, mais en même temps le constat que tout le monde fait, sous une forme, ou sous une autre, est qu’aucune œuvre n’est de nature à totaliser notre existence.

Ce mystère de notre existence propre va être redoublé par ce que G. Marcel appelle le mystère de l’Être, sauf que l’Être lui-même est un mystère.


 

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satinvelours Membre 3 006 messages
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Toute existence est cernée par ces deux mystères. Il ne tient qu’à nous, soit de faire de notre existence un enfoncement dans les ténèbres, soit de l’illuminer par quelque chose. Pour G. Marcel c’est Dieu qui va pouvoir nous éclairer, ne pas nous laisser dans les ténèbres et nous allons peu à peu récupérer la lumière divine. Si nous ne voulons pas de cette solution, il y en a d’autres.

 Que pouvons-nous retenir de cela ?

 Nous ne pouvons nous dispenser de l’être qui confère intelligibilité à toute chose mais comprenons  que par rapport à l’être ou par rapport à ces essences, au sens platonicien du terme, l’existence des phénomènes, les phénomènes étant des  manifestations de choses existantes, ne peuvent constituer que des dégradations de cet être, autrement dit des altérations (Platon- Le sophiste. La république- Heidegger).

Platon va nous expliquer que si les choses que nous appelons sensibles ont pour nous un certain degré d’existence, c’est parce qu’elles ne sont que le reflet, à des degrés variables, de ces essences. Il faut se reporter au mythe de la caverne (République- fin du livre VI-509- et début du livre VII) où Platon explique deux choses qu’il nous faut absolument croiser.

  Si nous n’y prenons pas garde et si nous n’éduquons pas notre âme par le moyen de la philosophie, nous allons rester prisonniers d’un préjugé, d’une croyance et d’une illusion, les trois choses en même temps. Ce préjugé, cette croyance et cette illusion sont que l’existence réelle c’est l’existence matérielle et sensible des choses, c’est-à-dire que pour nous les choses n’existent que sous leur forme matérielle, leur matérialité.

 Pour nous, le monde sensible est le monde existant, et nous sommes comparables à ces malheureux prisonniers enfermés dans une caverne, enchainés, qui ne voient que des ombres défiler sur les murs de la caverne, qui ne sont que des ombres projetées de gens réels qui défilent dans cette caverne et qui sont éclairés par un feu qui brûle derrière eux mais dont ils ne connaissent rien, puisqu’ils ne peuvent pas tourner la tête. Dans cette situation ces ombres constituent la réalité.

Que se passe-t-il si quelqu’un vient délivrer un prisonnier ?
Il va lui permettre de renverser les choses. Le prisonnier va découvrir qu’il y a des gens véritables qui marchent sur un petit chemin de la caverne, que ces ombres projetées qu’il voyait et qu’il croyait être la réalité, la vérité, ne sont que des ombres. Mais cela il ne peut le savoir que lorsqu’il a vu le feu qui éclaire les véritables personnes. Il comprend que ce qu’il pensait être la vérité n’est qu’une ombre, un reflet.

Si on le traine dehors il va voir que ces gens qu’il voyait très mal parce que le feu ne jette pas une lumière très puissante dans cette caverne, quand il arrive à l’extérieur, il est complètement ébloui, il va peu à peu découvrir l’existence du monde extérieur illuminé par le soleil. Il va voir que ce qu’il croyait être la réalité dans la caverne ne l’est pas.

Dans la caverne il est dans un monde d’ombres et de reflets d’un monde extérieur qui est beaucoup plus vrai et beaucoup plus réel. A un certain moment celui qui va délivrer le prisonnier va, par les cheveux, lui tirer la tête le contraignant à regarder un moment le soleil. Il y a alors une analogie feu-soleil, le prisonnier va comprendre qu’il pouvait voir des ombres parce qu’il y avait le feu, cause, qui éclairait les personnages, de la même façon, il y a de la lumière qui vient du soleil qui éclaire toutes choses.

Là enfin le monde bascule. Il faut attendre tout cela pour que les choses soient totalement renversées. La métaphysique est un renversement des choses.
Ce que nous prenons au départ pour de la réalité n’est pas. Le monde sensible et le monde matériel ne sont que des reflets d’un monde beaucoup plus vrai, beaucoup plus réel, et ce monde vrai et réel qui confère une existence absolue à ces choses-là, nous ne le trouvons pas dans le sensible, nous le trouvons dans l’intelligible.

A partir de ce moment le prisonnier comprend que ce qui permet d’éclairer toute chose, de rendre visible les choses, c’est le soleil. C’est le mythe du sens du vrai, du bien dans le domaine éthique.
 

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satinvelours Membre 3 006 messages
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 Seules les pures essences, le beau en soi, le pur en soi, le vrai en soi, le juste en soi..., existent véritablement, c’est-à-dire là où une essence et existence sont jointes, archétypes du sens. Les existants que nous sommes, tant les choses matérielles et sensibles, inanimées que évidemment les êtres animés et même les êtres animés possédant une âme véritable, une conscience, que nous sommes, ne sommes quand même que des reflets de ce monde purement intelligible.

Pour Platon la réalité n’est pas dans le monde réel, elle est au-delà du monde réel, transcendance, elle ne désigne que le monde des pures idées, des pures essences et ceci va décider d’une conception métaphysique du monde. En posant les choses comme cela Platon nous lègue un certain nombre de difficultés.

C’est cela la théorie de la participation. Dans cette théorie, ou au travers de cette théorie, l’existence est quelque chose de totalement défaillant.

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satinvelours Membre 3 006 messages
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 L’existence est par essence un moindre être. 

 Les conséquences sont très grandes puisque cela nous laissera jusqu’à maintenant la certitude, et ce sera un grand thème de l’existentialisme, que nous ne sommes jamais véritablement.

 Il y a de très belles pages dans « L’être et le néant »  le chapitre :  les relations concrètes avec autrui, sur l’amour, où Sartre dit : l’amour est ce qui nous justifie à exister, puisque nous ne pouvons pas fonder notre existence, puisque nous n’avons pas d’être. Nous allons en grignoter un peu dans l’amour que les autres nous portent. Toute ma vie je vais essayer de susciter de l’amour, d’être aimable, d’être aimé car c’est uniquement là que je vais me donner un simulacre de fondement ontologique.

D’où la position très spécifique d’autrui. C’est l’autre qui me justifie pleinement. D’où l’hypothèse de l’autre dans la philosophie sartrienne, qui me tient lieu de fondement ontologique, nourrit mon narcissisme en permanence, et décide de ma liberté puisque le jugement : « je suis tel que » apparait à autrui. « Autrui est pièce maîtresse de mon univers » dira Tournier.

 Tout mon être défaillant ne peut arriver à se donner une consistance qu’à travers autrui, au travers de son regard, au travers de son jugement, puisque le regard est la métaphore du jugement, et je suis le jouet permanent des caprices d’autrui. 

Il n’est pas étonnant que Sartre soit pessimiste sur les relations entre autrui et moi. Je ressens autrui comme forcément tout puissant, et craignant sa toute puissance, je suis voué face à autrui, même et surtout dans les rapports amoureux, à inventer des stratégies très sophistiquées pour essayer de faire barrage à cette emprise.

 Ce primat de l’être, cette idée que par nature toute existence est défaillante, c’est cela que les existentialistes vont trouver pour essayer de nous tirer de la métaphysique. Y arriveront-ils ? La question est posée. Ne font-ils pas dans leur analyse que tirer ultimement les conséquences de ce que traditionnellement la métaphysique nous apporte?

 

Cette position inaugurée par Platon n’est pas sans difficultés.


1ère difficulté : 

Si on admet la théorie de la participation, c’est-à-dire les choses existent et nous existons mais seulement comme résultat d’une participation à une essence, est-ce que l’essence puisqu’elle est participée ne risque pas de perdre sa pureté ? Ne va-t-elle pas être altérée, dénaturée?

2ème difficulté :

Cette participation ne va-t-elle pas compromettre l’unité, l’identité de l’essence en introduisant la division, la multiplicité, c’est-à-dire toutes les caractéristiques des phénomènes ?

3ème difficulté :

C’est celle que l’on retrouvera avec St Augustin. Comment une essence peut-elle être à la fois participée, c’est-à-dire forcément unie à un phénomène, une chose qui en retire des caractéristiques, et en même temps séparée? Car si elle n’était pas d’une certaine façon séparée, elle finirait par se dissoudre au travers des choses.

D’où cette théorie de la participation est tout à fait problématique, et c’est la dernière question que nous allons retrouver.
La doctrine de la participation constitue le cœur de la doctrine platonicienne, et montre bien le côté marginal de la notion d’existence qui n’existe pas en elle-même et par elle-même. C’est toujours référé, référable à la notion d’essence. Cette doctrine nous laisse en héritage des questions qui ont traversées toute la période médiévale.

L’arrivée du christianisme ne va pas simplifier les choses. Il va falloir régler ses comptes avec le platonisme, faire le choix d’Aristote, l’adapter aux nouvelles exigences du christianisme, autour de l’essence et l’existence.

Tant que certaines choses ne seront pas réglées, on comprendra pourquoi l’existence ne peut apparaître en elle-même, pour elle-même, ce qui peut surprendre tant nous avons l'impression que c'est une question évidente.

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satinvelours Membre 3 006 messages
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    L’essence comme simulacre de l’existence. (lecture nietzschéenne de l’Être- « Crépuscule des idoles »).


Nietzsche entreprend de démolir totalement les fondements de la métaphysique pour en révéler le côté vain, totalement vide.
La question qui se pose est celle du platonisme : comment une essence peut être à la fois réelle sans exister? (au sens où nous entendons ce terme d’une façon générale).

Réponse de Nietzsche : ce n’est qu’une abstraction vide. 

Nietzsche écrit dans « Le crépuscule des idoles » que cette essence n’est pas autre chose qu’une existence dont on enlève progressivement, comme les pelures d’un oignon, tout ce qui est accidentel, toutes les qualités accidentelles, toutes les contingences couleur, taille, dimension, de sorte que l’on arrive avec quelque chose qui s’évanouit totalement.

Autrement dit l’essence n’est proprement rien, dit Nietzsche. Nous retrouverons à peu près cette idée dans « L’être et le néant » lorsque Sartre dira que l’essence est un  « néant d’être, un oxymore », c’est-à-dire cette figure de rhétorique qui consiste à conjoindre deux termes totalement contraires pour dégager une idée qui nécessite des périphrases.

Nietzsche traite les archétypes platoniciens, ces pures essences comme n’étant pas autre chose  « qu’une fumée, la dernière vapeur de la réalité totalisée ». Cette démarche qui est en fait la démarche métaphysique dans son entier est coupable, aux yeux de Nietzsche d’être un symptôme, symptôme d’une culture décadente qui ne possède plus d’énergie vitale, de désir de vivre, va délaisser l’existence au profit d’une protection fantasmatique qui est l’essence.

On va déserter l'existence pour Nietzsche, progressivement, avec une condamnation par le christianisme littéral de l’existence, puisque l’existence est frappée du pêché originel et de la culpabilité. Donc exister c’est forcément être coupable, c’est forcément être voué au mal et au péché.

De la métaphysique traditionnelle jusqu’à la reprise qu’en fera le christianisme, nous avons une dévalorisation de l’existence, dévalorisation progressive, mise à l’écart de l’existence au profit de l’essence qui est le seul concept premier.


Nietzsche place une métaphore pour une façon de philosopher : « il faut philosopher à coups de marteau ». Le coup de marteau est une métaphore à double sens. 
Non seulement c’est le marteau pour casser les idoles, les choses creuses et vaines que nous adorons, qui nous aliènent et nous empêchent de penser mais nous permettent de vivre, de faire de notre existence autre chose que du remords, de la culpabilité.


Il faut aussi l’entendre comme une métaphore médicale. Le marteau c’est le marteau du médecin qui tape sur les côtes du patient pour entendre quel son ce marteau rend. Cette métaphore doit être utilisée dans les deux sens.
Jouant au médecin Nietzsche s’arme de son marteau frappe quelques coups sur le corps de la métaphysique et le son qu’elle rend est extraordinairement inquiétant. Nietzsche va montrer que tout ceci peut effectivement s’interpréter. Nous sommes dans l’interprétation comme le signe d’une maladie très grave.

 

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satinvelours Membre 3 006 messages
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La métaphysique n’est pas autre chose qu’une maladie, une maladie qui s’est emparée de la pensée occidentale, qui l’a amenée à arracher à l’existence tout ce qui en fait la valeur pour conférer à l’existence une entité dont on pose à la fois qu’elle est réelle sans exister véritablement.

Nous retrouvons l’exposé platonicien. La métaphysique, une production de malade qu’il convient de guérir au plus vite. Le nietzschéisme figure probablement l’une des voies ou l’une des brèches ménagées dans la métaphysique qui va ouvrir la porte aux philosophies existentielles.
« Crépuscule des idoles » livre I, « Le livre du philosophe » partie III sont des textes où nous assisterons au procès de Platon, et nous trouverons que pour Nietzsche l’idée même d’essence n’est qu’une fiction.


Pour Nietzsche le fait d’établir des fictions et de s’accrocher à ces fictions au point de se les transmettre pendant plus de deux mille ans révèle quelque chose que l’on ne peut écarter, de la même façon Sartre nous dira que nous révélons davantage dans nos mensonges que dans les vérités que nous prétendons dire.

Ce n’est pas un divertissement. Dans cette façon d’assujettir la notion d’essence et d’assujettir la notion d’existence par rapport à cette notion d’essence au point de refuser de lui donner droit de cité, il faut y voir l’incapacité qui serait la nôtre d’exister pleinement, de prendre en charge notre existence, de l’assumer.


Nous savons tous combien l’existence est quelque chose qui nous confronte à la contradiction, qui nous voue au conflit, à la perte des autres, de soi..., que nulle existence n’existe sans son lot de deuils et de peines, de douleurs, souffrances extrêmes à certains moments de la vie.

Il y a aux yeux de Nietzsche une sorte de refuge dans ce monde idéal de l’essence en laissant l’existence exister seulement comme pâle reflet. Plus nous allons spéculer, c’est-à-dire plus nous allons nous réfugier dans une philosophie hautement idéaliste, hautement spéculative, type Hegel, plus nous allons d’une certaine façon fuir la vie.
L’un des intérêts de toutes les philosophies dites existentielles, puis ensuite existentialistes, c’est de faire retour sur toute la philosophie d’une façon traditionnelle.

L’antiquité grecque, en dehors de Platon et Aristote, est un heureux moment. Dans toutes les écoles socratiques il y a ce moment qui va durer très peu de temps dans notre histoire, où la philosophie s’attache à méditer sur l’existence concrète des gens et s’emploie à leur donner dans les mains, non pas des réponses et des solutions, mais des instruments pour peut-être lutter, se défendre mieux qu’il est possible devant certaines choses de l’existence qui peuvent être évitées, ou pour ne pas accentuer certaines souffrances.

La philosophie dans notre culture est devenue une philosophie savante, inaccessible, qui explique pour beaucoup d’entre nous le peu de soucis que nous avons par rapport à cette matière. A quoi cela sert-il de lire Platon, Aristote ou St Augustin, ce n’est pas cela qui va m’aider à me positionner correctement dans l’existence. La métaphysique est en partie responsable de cela et cette mise à l’écart de l’existence est chargée de conséquences.

Cela peut expliquer pourquoi en à peine un siècle, ce qui pèse lourd par rapport au poids de la tradition métaphysique, il y a eu tellement de philosophes qui sont parties de la notion d’existence, et pourquoi leurs travaux ont créé un engouement tous azimuts.
Après la deuxième guerre mondiale et pendant un certain temps, la scène philosophique a été existentialiste.


La dévalorisation, la condamnation de l’existence  n’est qu’un symptôme qui signale une défectuosité de notre élan vital, une incapacité de vivre, d’assumer l’existence.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 874 messages
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Le 17/06/2018 à 17:37, satinvelours a dit :

Toute existence est cernée par ces deux mystères. Il ne tient qu’à nous, soit de faire de notre existence un enfoncement dans les ténèbres, soit de l’illuminer par quelque chose. Pour G. Marcel c’est Dieu qui va pouvoir nous éclairer, ne pas nous laisser dans les ténèbres et nous allons peu à peu récupérer la lumière divine. Si nous ne voulons pas de cette solution, il y en a d’autres.

 Que pouvons-nous retenir de cela ?

 Nous ne pouvons nous dispenser de l’être qui confère intelligibilité à toute chose mais comprenons  que par rapport à l’être ou par rapport à ces essences, au sens platonicien du terme, l’existence des phénomènes, les phénomènes étant des  manifestations de choses existantes, ne peuvent constituer que des dégradations de cet être, autrement dit des altérations (Platon- Le sophiste. La république- Heidegger).

Platon va nous expliquer que si les choses que nous appelons sensibles ont pour nous un certain degré d’existence, c’est parce qu’elles ne sont que le reflet, à des degrés variables, de ces essences. Il faut se reporter au mythe de la caverne (République- fin du livre VI-509- et début du livre VII) où Platon explique deux choses qu’il nous faut absolument croiser.

  Si nous n’y prenons pas garde et si nous n’éduquons pas notre âme par le moyen de la philosophie, nous allons rester prisonniers d’un préjugé, d’une croyance et d’une illusion, les trois choses en même temps. Ce préjugé, cette croyance et cette illusion sont que l’existence réelle c’est l’existence matérielle et sensible des choses, c’est-à-dire que pour nous les choses n’existent que sous leur forme matérielle, leur matérialité.

 Pour nous, le monde sensible est le monde existant, et nous sommes comparables à ces malheureux prisonniers enfermés dans une caverne, enchainés, qui ne voient que des ombres défiler sur les murs de la caverne, qui ne sont que des ombres projetées de gens réels qui défilent dans cette caverne et qui sont éclairés par un feu qui brûle derrière eux mais dont ils ne connaissent rien, puisqu’ils ne peuvent pas tourner la tête. Dans cette situation ces ombres constituent la réalité.

Que se passe-t-il si quelqu’un vient délivrer un prisonnier ?
Il va lui permettre de renverser les choses. Le prisonnier va découvrir qu’il y a des gens véritables qui marchent sur un petit chemin de la caverne, que ces ombres projetées qu’il voyait et qu’il croyait être la réalité, la vérité, ne sont que des ombres. Mais cela il ne peut le savoir que lorsqu’il a vu le feu qui éclaire les véritables personnes. Il comprend que ce qu’il pensait être la vérité n’est qu’une ombre, un reflet.

Si on le traine dehors il va voir que ces gens qu’il voyait très mal parce que le feu ne jette pas une lumière très puissante dans cette caverne, quand il arrive à l’extérieur, il est complètement ébloui, il va peu à peu découvrir l’existence du monde extérieur illuminé par le soleil. Il va voir que ce qu’il croyait être la réalité dans la caverne ne l’est pas.

Dans la caverne il est dans un monde d’ombres et de reflets d’un monde extérieur qui est beaucoup plus vrai et beaucoup plus réel. A un certain moment celui qui va délivrer le prisonnier va, par les cheveux, lui tirer la tête le contraignant à regarder un moment le soleil. Il y a alors une analogie feu-soleil, le prisonnier va comprendre qu’il pouvait voir des ombres parce qu’il y avait le feu, cause, qui éclairait les personnages, de la même façon, il y a de la lumière qui vient du soleil qui éclaire toutes choses.

Là enfin le monde bascule. Il faut attendre tout cela pour que les choses soient totalement renversées. La métaphysique est un renversement des choses.
Ce que nous prenons au départ pour de la réalité n’est pas. Le monde sensible et le monde matériel ne sont que des reflets d’un monde beaucoup plus vrai, beaucoup plus réel, et ce monde vrai et réel qui confère une existence absolue à ces choses-là, nous ne le trouvons pas dans le sensible, nous le trouvons dans l’intelligible.

A partir de ce moment le prisonnier comprend que ce qui permet d’éclairer toute chose, de rendre visible les choses, c’est le soleil. C’est le mythe du sens du vrai, du bien dans le domaine éthique.
 

oui, je sais tout ça; mais c'est difficile de toujours reprendre à zéro...

L'esprit a sa genèse réelle. La psychologie.  La logique ou la chronologie réelle de la construction de la psyché, de la pensée. Il se trouve que les concepts (intellectuels) se sont forgés à partir d'une "généralisation" de la perception. Ils ne sont pas tombés du ciel ! Et c'est pourtant ce que dit Platon. Le mythe de la caverne est une arnaque. Une arnaque maline, mais une arnaque... En réalité, les ombres des objets réels sont les idées (que nous construisons) des objets réels, pas le contraire ! Platon prêchait pour sa paroisse. la même que celle du christianisme. En premier (chronologiquement) l'esprit, ensuite le monde ! Non ! en premier le monde, ensuite l'esprit. Que l'esprit soit plus sympa, plus sexy que le monde, OK ! Mais quand le monde a déjà été posé. "Je pousse le bouchon loin" : pour lui, c'est le non être (l'existant) qui est... et l'être, (l'existant) n'en serait qu'une pâle copie : Je ne marche pas !

L'arnaque consiste à dire que l'important de l'être-existant, c'est son essence ! Autrement dit, l'idée que j'en ai : Non ! L'important du monde; c'est qu'il existe sans moi.

Peu importe ce que je viens de dire. Mais c'est ce qui gêne dans la philo. De toujours faire comme si aucune connaissance n'avait évolué. Et ce n'est pas le cas.

Non je me trompe ! Je sacrifie à la "modernité" ! Du temps de Platon, des penseurs, des philosophes pensaient "déjà" ce que je viens de dire. Ils ont simplement (par 2000 ans de monothéisme) été plus ou moins éliminés des radars) Ils n'étaient pas... chrétiennement corrects.

Si Platon a dit des conneries, il faudrait être assez fort pour l'oublier et ne plus en parler. Ça nous est impossible. Pourquoi ?

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il y a 32 minutes, Blaquière a dit :

Mais c'est ce qui gêne dans la philo. De toujours faire comme si aucune connaissance n'avait évolué. Et ce n'est pas le cas. 

En quoi "la philosophie" serait faire comme si aucune connaissance n'avait évolué ? Il y a bien des positions défendables pour lesquelles il n'y a pas de progrès dans la connaissance, mais ce n'est plus la majorité depuis longtemps. En revanche à chaque génération il faut tout reprendre, et ça paraît plutôt normal et sain non ? Ou alors ne se condamne-t-on pas à rester sous le jeu de courants et l'influence de valeurs sans savoir (et sans même chercher à savoir, sans en avoir les moyens) d'où ça vient, comment ça a évolué, quelles alternatives ont été prises, etc. ? Suffit-il d'ignorer Marx, de ne plus lire ses livres, pour n'être plus sous l'influence de ce qu'il a écrit ? Non, maintenant il est trop tard.  

il y a 33 minutes, Blaquière a dit :

Si Platon a dit des conneries, il faudrait être assez fort pour l'oublier et ne plus en parler. Ça nous est impossible. Pourquoi ?

Ce qu'on trouve quand même chez Platon, c'est la clarification d'alternatives décisives et fondamentale. Comme de façon générale, un grand auteur parvient à toucher et à poser plus distinctement les grands problèmes, discerne avec plus de profondeur les alternatives et leurs ramifications, et je trouve que c'est ce qu'on devrait s'attacher à enseigner, à transmettre aux nouvelles générations, ces grands problèmes, plus que les réponses qui sont proposées.

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Blaquière Membre 18 874 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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il y a une heure, ArLeKiN a dit :

En quoi "la philosophie" serait faire comme si aucune connaissance n'avait évolué ? Il y a bien des positions défendables pour lesquelles il n'y a pas de progrès dans la connaissance, mais ce n'est plus la majorité depuis longtemps. En revanche à chaque génération il faut tout reprendre, et ça paraît plutôt normal et sain non ? Ou alors ne se condamne-t-on pas à rester sous le jeu de courants et l'influence de valeurs sans savoir (et sans même chercher à savoir, sans en avoir les moyens) d'où ça vient, comment ça a évolué, quelles alternatives ont été prises, etc. ? Suffit-il d'ignorer Marx, de ne plus lire ses livres, pour n'être plus sous l'influence de ce qu'il a écrit ? Non, maintenant il est trop tard.  

Ce qu'on trouve quand même chez Platon, c'est la clarification d'alternatives décisives et fondamentale. Comme de façon générale, un grand auteur parvient à toucher et à poser plus distinctement les grands problèmes, discerne avec plus de profondeur les alternatives et leurs ramifications, et je trouve que c'est ce qu'on devrait s'attacher à enseigner, à transmettre aux nouvelles générations, ces grands problèmes, plus que les réponses qui sont proposées.

Vous avez raison, il s'agit d'une démarche personnelle; et on doit chacun refaire toutes le étapes. C'est sûr que mâcher tout le travail c'est empêche à chacun de le mâcher pour son propre compte! Mais on ne présente pas la philosophie comme ça, le plus souvent. Pas comme des réponses différentes (pour chaque auteur) à des problèmes ou des questionnements qu'on va mettre du temps à se poser, soi, clairement.

Je focalise sur l fameux mythe de la caverne. Que je renomme "l'arnaque maline" de Platon. Et Dieu sait que ce mythe est souvent montré comme le sommet absolu de la philosophie. Parce que Platon part de la réalité (les vrais objets qui défilent derrière le mur) Et c'est cette réalité qui convainc, qui est évidente : tout le monde sait ce qu'est un vrai objet ; on en manipule tous les jours. Dès lors, si on vous dit, si vous persuadez, que ce qu'on voit, touche, comme réel, c'est les idées, vous avez gagné la partie ! Mais c'est un mensonge ! C'est toujours les vrais objets que vous touchez, pas l'idée que vous vous en faites. Les vrais objets, ils sont toujours en haut du mur ! Tandis que les ombres projetées, on sait qu'elles ne sont pas grand chose... Platon nous persuade qu'on manipule des ombres : c'est fort ! Toute l'arnaque consiste à dire que les ombres sont les vrais objets réels. Alors que les vrais objets sont toujours là, qui défilent !... Etc.

Les ombres ne peuvent être que les idées d'objets qui sont effectivement dans nos esprits des projections de la réalité. Même pas des simulacres (comme disait "un autre"!), mais seulement la réception de ces simulacres. Ou plutôt une élaboration à partir de ce simulacres...

C'est la confusion entre l'ordre logique et l'ordre chronologique qui est entretenu par la philosophie (en général, comme on l'enseigne ou la présente) . D'un point de vu logique, bien sûr c'est l'esprit le plus important, le plus achevé, le plus formidable, le plus génial. Mais chronologiquement, c'est le monde existant --sans esprit-- qui est là avant... Et il se trouve que nous ne pouvons vivre que dans le temps. Mais puisque nous ne pouvons examiner tout cela qu'à partir de notre esprit, que grâce et par notre esprit, cet esprit se donne "le beau rôle" ! C'est tout le problème de l'idéalisme.

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Il y a 14 heures, Blaquière a dit :

Je focalise sur l fameux mythe de la caverne. 

C’est intéressant, en retour je ferai une lecture différente de cette allégorie qui me paraît être souvent comprise dans un sens trop abstrait, « métaphysique ». Il y a une temporalité sur laquelle Platon insiste. Dans la caverne les hommes sont enchaînés. Ils ne sont pas libres mais soumis à une disposition des choses arbitraire, contingente et qui les contraint. L’un d’eux est libéré - de force quasiment ! Apeuré par la destruction de son monde, de tout ce qu’il tenait pour évident et vrai, c’est à coups de pieds au c** qu’on l’entraine jusqu’à la sortie de la caverne. Ce qu’il découvre, il met du temps à pouvoir l´assimiler, le supporter d’abord, trop ébloui et effrayé. Pourquoi Platon insiste-t-il tant, sur cette adaptation nécessaire, ce laps de temps, ce changement d’etat de celui qui sort de la caverne ? Je crois qu’il fait référence à une expérience précise, vécue, qui passe par une remise en question radicale de tout ce qu’en l’on tient pour vrai sans libre examen - c’est-à-dire les conceptions mythiques qui font autorité, qui tiennent lieu d´habitude dans la mesure où l’on est asservi à une certaine disposition arbitraire et contingente des choses, comme dans la caverne - comme... dans la cité. Tout comme sa servitude était son « habitude », il faut s’habituer alors à la liberté... Mais ce qu’ il découvre vaut plus. Il voit le soleil à sa vraie place par exemple... que veut dire ceci ? Il découvre ou du moins se met en position pour découvrir ce qu’est le soleil « en soi », c’est a dire il ne se limite plus à l’idee autorisée du soleil mais le regarde directement. Et ceci va des choses sensibles, le monde environnant, le passage des saisons, jusqu’aux questions plus difficiles de la justice, du bien, etc. Et ces idées sont « éternelles » ou « en soi » dans la mesure où elles ne sont plus des projections de l’imagination ou de l’opinion (les conventions ! Encore une fois.) Ce sont des vérités qui ne sont pas vraies puis fausses à un autre moment ou en un autre lieu, etc. Donc pas seulement vraies pour nous, petit groupe de telle caverne ou de telle cité, de telle époque. 

Mais alors le prisonnier libéré a le malheur de redescendre dans la caverne et il doit affronter la limitation de ses anciens partenaires dans la servitude, leur certitudes issues d’une expérience tronquée (empêchée par d’esbroufe chaînes) sur la nature des choses, leur idée de ce qui est admirable ou bon ou bien à partir de cette existence serve, et à nouveau il doit changer d’ état. Il s’expose par là à leur moqueries et surtout en définitive à leur violence. Ainsi Socrate est-il condamné à mort, etc. Donc tout ceci est bien vivant et très concret à mes yeux. Je dirais même que lire cette allégorie de façon abstraite, comme une thèse métaphysique, c’est faire une vraie erreur d’interpretation, un anachronisme. Platon nous parle ici de l´abandon et de la libération d’un état de servitude à partir duquel seulement une discussion sur’ la nature des choses deviendrait possible. En somme pour le réfuter il faut bien l’admettre... 

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Blaquière Membre 18 874 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Il y a 4 heures, ArLeKiN a dit :

C’est intéressant, en retour je ferai une lecture différente de cette allégorie qui me paraît être souvent comprise dans un sens trop abstrait, « métaphysique ». Il y a une temporalité sur laquelle Platon insiste. Dans la caverne les hommes sont enchaînés. Ils ne sont pas libres mais soumis à une disposition des choses arbitraire, contingente et qui les contraint. L’un d’eux est libéré - de force quasiment ! Apeuré par la destruction de son monde, de tout ce qu’il tenait pour évident et vrai, c’est à coups de pieds au c** qu’on l’entraine jusqu’à la sortie de la caverne. Ce qu’il découvre, il met du temps à pouvoir l´assimiler, le supporter d’abord, trop ébloui et effrayé. Pourquoi Platon insiste-t-il tant, sur cette adaptation nécessaire, ce laps de temps, ce changement d’etat de celui qui sort de la caverne ? Je crois qu’il fait référence à une expérience précise, vécue, qui passe par une remise en question radicale de tout ce qu’en l’on tient pour vrai sans libre examen - c’est-à-dire les conceptions mythiques qui font autorité, qui tiennent lieu d´habitude dans la mesure où l’on est asservi à une certaine disposition arbitraire et contingente des choses, comme dans la caverne - comme... dans la cité. Tout comme sa servitude était son « habitude », il faut s’habituer alors à la liberté... Mais ce qu’ il découvre vaut plus. Il voit le soleil à sa vraie place par exemple... que veut dire ceci ? Il découvre ou du moins se met en position pour découvrir ce qu’est le soleil « en soi », c’est a dire il ne se limite plus à l’idee autorisée du soleil mais le regarde directement. Et ceci va des choses sensibles, le monde environnant, le passage des saisons, jusqu’aux questions plus difficiles de la justice, du bien, etc. Et ces idées sont « éternelles » ou « en soi » dans la mesure où elles ne sont plus des projections de l’imagination ou de l’opinion (les conventions ! Encore une fois.) Ce sont des vérités qui ne sont pas vraies puis fausses à un autre moment ou en un autre lieu, etc. Donc pas seulement vraies pour nous, petit groupe de telle caverne ou de telle cité, de telle époque. 

Mais alors le prisonnier libéré a le malheur de redescendre dans la caverne et il doit affronter la limitation de ses anciens partenaires dans la servitude, leur certitudes issues d’une expérience tronquée (empêchée par d’esbroufe chaînes) sur la nature des choses, leur idée de ce qui est admirable ou bon ou bien à partir de cette existence serve, et à nouveau il doit changer d’ état. Il s’expose par là à leur moqueries et surtout en définitive à leur violence. Ainsi Socrate est-il condamné à mort, etc. Donc tout ceci est bien vivant et très concret à mes yeux. Je dirais même que lire cette allégorie de façon abstraite, comme une thèse métaphysique, c’est faire une vraie erreur d’interpretation, un anachronisme. Platon nous parle ici de l´abandon et de la libération d’un état de servitude à partir duquel seulement une discussion sur’ la nature des choses deviendrait possible. En somme pour le réfuter il faut bien l’admettre... 

Vous défendez admirablement bien le mythe de Platon !

Il considère que les hommes de la caverne, (qui sont dans le monde réel, parce que c'est ça la caverne, le monde réel), ne sont pas libres mais que celui qui accède au monde factice/faux/imaginaire des seules essences se libère. J'aurais tendance à penser le contraire ! ("Vérité à l'intérieur de la caverne, erreur au delà !") Bon disons qu'il est bien se se tenir des mains, mais  sans se lâcher des pieds...

Ce que je pense fondamentalement, c'est qu'en aucun cas une idée d'objets sera plus riche que cet objet lui-même. Et c'est là que Platon nous trompe ! Son idée est représentée par l'objet vrai et l'objet vrai par son ombre ! On st contraint de lui donner raison !  Une idée (une pensée, une essence) ne peut pas (à mon avis) épuiser ou inclure l'existence réelle. Elle n'en est qu'une image sur un autre mode (l'intellectuel). Qu'une... ombre.,. finalement.

Tenez, j'ai imaginé une autre géométrie pour ce mythe de la caverne...

Ce serait la nuit, cette fois : noir dehors, noir dedans ! Il y aurait toujours les objets qui défilent derrière le mur... Et des hommes dans la caverne... Mais ils regarderait vers l'extérieur, ceux-là. Ils pourraient donc voir les vrais objets défiler. Mais l'éclairage, cette fois viendrait du fond de la grotte ! Un grand feu par exemple contre le mur et donc dans le dos des hommes...

Et pour le coup, ce seraient les ombres mêmes des hommes qui projetées sur le objets, les empêcherait de bien distinguer les objets !... Ce qui est notre cas, à tous !

(C'est le mythe de la psy-caverne !)

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
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Je vois que la caverne excite la réflexion, tant mieux, la philosophie est faite pour libérer les esprits et les inciter à l'imagination.

Mais pour en revenir au mythe de la caverne il faut tout de même rappeler les fondamentaux, d'autant qu'ils continuent de nous poser question (il est remarquable que l'un des fondateurs de la physique quantique, un lettré qui parlait le grec ancien, se réfère à Platon pour construire sa réflexion).

De quoi s'agit-il ?

De cette prise de conscience, par les Grecs : nous avons deux sources de connaissances, les sens et l'entendement.

Pour Platon la connaissance par les sens est empreinte d'imprécision et même d'erreurs, il lui parait impossible d'accéder à une connaissance stable par le truchement des sens. Les sens nous trompent.

L'entendement, pour lui, parait permettre un accès à des vérités éternelles.

Il pense que l'entendement est doté d'une intuition qui lui est propre et qui permet d'accéder à des connaissances sans le truchement des sens.

Aujourd'hui nous confirmons l'intuition de Platon concernant les sens : il ne nous permettent pas d'accéder au réel. Nous ne pouvons avoir que des représentations car il y a toujours, toujours, entre le réel et notre perception le medium des sens, il ne peut pas y avoir de connaissances directes par les sens car ils sont eux-mêmes un medium (c'est-à-dire qu'ils interprètent leur propre modification, ils se savent modifiés mais ils ne savent pas ce qui les modifie car ils ne perçoivent que leur propre modification (j'emploie là, quand je fais parler les sens, une figure de style qui s'appelle la "personnalisation", j'explique sinon je sais que je ne serai pas compris). Nous ne savons rien du réel. Nous n'en avons qu'une représentation, elle-même fabriquée à partir de ce que nous sommes (notre corps). Ainsi un autre "être" n'aurait pas la même représentation que la nôtre du réel. Là où nous voyons un mur par exemple, il pourrait "voir" une structure lacunaire...c'est un exemple parmi d'autres possibles.

Reste l'entendement. Pouvons-nous avoir une connaissance du réel directement par l'entendement, existe-t-il une intuition propre à l'entendement ? En fait nous avons là, encore, que des représentations, mais certains pensent qu'il est possible que l'entendement parvienne à la connaissance du réel, sans passer par les sens. Cela ouvre sur la métaphysique, c'est-à-dire sur la construction d'un réel intuitionné par l'entendement sans passer par les sens.

Cette croyance alimente tous les fils interminables consacrés à la métaphysique (tous les forums en ont un), cela excite aussi les aspirants prophètes qui, se rendant compte du désir de croire de tous (croire qu'il existe un accès possible à des vérités éternelles par la seule puissance de l'entendement conçu comme la puissance de l'esprit), s'amusent comme des petits fous, construisant des textes destinés à assoir leur puissance.

Quant à Blaquière qui semble être encalminé dans la pensée de Freud, la psychologie a fait des progrès depuis papa Freud et surtout les nouvelles générations ne vivent plus depuis longtemps dans le refoulement sexuel de votre époque, pépé.  Tout expliquer par le sexe témoigne d'une pensée archaïque. Voilà ce que c'est de ne jamais sortir de son village.

Nous savons depuis longtemps que la naissance des dieux ne surgit pas de l'homosexualité refoulée (obsession de pépé Blaquière) mais du culte des morts. Blaquière sortira t il un jour de sa grotte ou continuera-t-il de macérer dans des explications du monde enracinées dans le cul ? 

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Il y a 4 heures, Blaquière a dit :

Il considère que les hommes de la caverne, (qui sont dans le monde réel, parce que c'est ça la caverne, le monde réel), ne sont pas libres mais que celui qui accède au monde factice/faux/imaginaire des seules essences se libère. J'aurais tendance à penser le contraire ! ("Vérité à l'intérieur de la caverne, erreur au delà !") Bon disons qu'il est bien se se tenir des mains, mais  sans se lâcher des pieds...

Ce que je pense fondamentalement, c'est qu'en aucun cas une idée d'objets sera plus riche que cet objet lui-même. Et c'est là que Platon nous trompe ! Son idée est représentée par l'objet vrai et l'objet vrai par son ombre ! On st contraint de lui donner raison !  Une idée (une pensée, une essence) ne peut pas (à mon avis) épuiser ou inclure l'existence réelle. Elle n'en est qu'une image sur un autre mode (l'intellectuel). Qu'une... ombre.,. finalement.

Quand vous dites que les hommes de la caverne sont "dans le monde réel", me vient l'image d'un Platon botaniste ou physicien du XXe siècle surpris dans son jardin un dimanche après midi par une considération inattendue sur la nature du monde physique. Mais n'oublions pas que le réel de Socrate, de ses concitoyens qui le mettront à mort, est encore enchanté, par rapport à l'expérience que nous en avons. Ce réel désenchanté, la notion que nous en avons maintenant (et à nouveau profondément bouleversée par les progrès de la physique et les progrès techniques, etc.) est déjà travaillée au cœur par deux mille ans de philosophie.

Tant qu'on se limite à considérer des choses "sensibles", en particulier des choses faites de la main de l'homme, puisque c'est ce que nous avons constamment sous les yeux, par exemple si vous repensez à cette discussion au moment de manipuler la terre en faisant un pot, alors vous voyez, sentez, la terre, et dites : "voilà ce qui est réel", voilà ce qui seul tient, et non l'idée que j'en ai, malgré que cette réalité sensible soit passagère, dépendante de mon esprit et de mon corps dans ce tout qu'elle m'apparaît, et éternellement indéchiffrable, muette, dans sa réalité indépendante. Ce ne sont pas autre chose que les sens qui peuvent nous renseigner sur les choses sensibles en effet. Mais il est d'autres choses que celles-là. Pourquoi la discussion de l'allégorie de la caverne prend-elle systématiquement une teinte strictement métaphysique (et plus physique que méta) lorsque nous la lisons, dépouillée entièrement de tous ses aspects politiques en particulier, pourtant manifestes. Or ai-je jamais vu la justice ou le bien ? Comment faîtes-vous pour agir bien dans la vie ? Comment déterminez-vous ce qu'il faut ou ne faut pas faire ? Si, en des temps exceptionnels, de guerre par exemple, vous deviez arbitrer les conflits des villageois de chez vous (disons parce qu'ils vous font confiance et vous estiment pour votre sagesse), comment procéderiez-vous, comment détermineriez-vous ce qui est juste ?

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Blaquière Membre 18 874 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Il y a 1 heure, ArLeKiN a dit :

Quand vous dites que les hommes de la caverne sont "dans le monde réel", me vient l'image d'un Platon botaniste ou physicien du XXe siècle surpris dans son jardin un dimanche après midi par une considération inattendue sur la nature du monde physique. Mais n'oublions pas que le réel de Socrate, de ses concitoyens qui le mettront à mort, est encore enchanté, par rapport à l'expérience que nous en avons. Ce réel désenchanté, la notion que nous en avons maintenant (et à nouveau profondément bouleversée par les progrès de la physique et les progrès techniques, etc.) est déjà travaillée au cœur par deux mille ans de philosophie.

Tant qu'on se limite à considérer des choses "sensibles", en particulier des choses faites de la main de l'homme, puisque c'est ce que nous avons constamment sous les yeux, par exemple si vous repensez à cette discussion au moment de manipuler la terre en faisant un pot, alors vous voyez, sentez, la terre, et dites : "voilà ce qui est réel", voilà ce qui seul tient, et non l'idée que j'en ai, malgré que cette réalité sensible soit passagère, dépendante de mon esprit et de mon corps dans ce tout qu'elle m'apparaît, et éternellement indéchiffrable, muette, dans sa réalité indépendante. Ce ne sont pas autre chose que les sens qui peuvent nous renseigner sur les choses sensibles en effet. Mais il est d'autres choses que celles-là. Pourquoi la discussion de l'allégorie de la caverne prend-elle systématiquement une teinte strictement métaphysique (et plus physique que méta) lorsque nous la lisons, dépouillée entièrement de tous ses aspects politiques en particulier, pourtant manifestes. Or ai-je jamais vu la justice ou le bien ? Comment faîtes-vous pour agir bien dans la vie ? Comment déterminez-vous ce qu'il faut ou ne faut pas faire ? Si, en des temps exceptionnels, de guerre par exemple, vous deviez arbitrer les conflits des villageois de chez vous (disons parce qu'ils vous font confiance et vous estiment pour votre sagesse), comment procéderiez-vous, comment détermineriez-vous ce qui est juste ?

Vous avez une idée rustique de ce que c'est que de faire un pot ! Mais je ne vous en veux pas, c'est normal. Ce n'est pas matériel du tout ! Enfin un tout petit peu. Si vous saviez l'investissement intellectuel, de connaissances... etc. Je vous raconte ?

Tenez ce matin...

Des marmites médiévales qu'on m'a demandé...  Il y a la forme, l'espect, c'est le plus simple, il suffit de regarder. Mais il faut choisir une terre qui supporte la châleur, en fonction de l'usage qu'on en aura, donc l'impact thermique. Des terres kaoliniques, donc, le moins calcaire possible. J'en ai une qui vient de St Aman. Elle est chamottée, c'est à dire avec des grains de sable siliceux ou d'allumine ce qui la rend plus insensible au variations de chaleur. Hélas ce sable et sa composition kaolinique la rende assez mal plastique. Il faudrait faire une marmite très épaisse, donc trop lourde. Je vais donc rajouter une terre très plastique, la terre de Bolène. Hyper réfractaire et pourtant plastique... Un peu, autant qu possible. J'en ai assez peu car je dois la repréparer exprès (la fondre la tamiser, la laisser décanter des mois...) Donc une fois ce mélange des deux terres fait  (une centaine de fois coupé et recoller) je vais tourner ma marmite. A l'envers (soit dessus dessous en finissant en haut pas le bas !) pour éviter les points de faiblesse sur le fond... demain je les reprendrai pour faire le col, les anses...

Et il ne suffit pas d'en parler ni de le faire, il faudra qu'une fois sur le feu, cette marmite supporte la chaleur. Qu'elle n casse pas! C'est là qu'on arrive à la réalité. Tout le reste c'était du savoir (et du savoir faire!) théorique, intellectuel... Mais tout ce savoir n'a pas été imaginé, n'est pas tombé du ciel. il est venu pas à pas, d'après l'expérience, et la transmission. Une transmission de mes prédécesseurs maintes fois vérifiées...

Bon, là je vais vérifier le séchage : que mes marmites (sous pression) n'explosent pas !!! Et tourner les anses et le couvercles ! Tenez, on m'a demander de moderniser les couvercles médiévaux qui tels quels ont tendance à glisser, je vais rajouter un petit bourrelé intérieur comme les couvercles modernes : JE PROGRESSE !

Ce que je veux dire c'est qu'il n'y a pas de monde matériel qui ne soit que matériel, ni de monde intellectuel qui ne soit qu'intellectuel, qu'"idéel". Et la solidité du monde intellectuel sera toujours mesurée à l'aune du réel ou matériel. A mon avis. Quand une voûte s'écroule c'est qu'elle était mal pensée, par exemple.

Agir bien pour commencer, ce sera de faire une marmite qui ne cassera pas dès qu'on la mettra sur les braises. Ce sera un bon début : la confiance que l'on me fait et si en réponse, j'en suis digne... Des tout petits pas...

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Il y a 22 heures, Blaquière a dit :

Vous avez une idée rustique de ce que c'est que de faire un pot !

Oui c'est possible... haha. Mais j'ai beaucoup aimé votre exposé très vivant, merci. En revanche je dois vous gronder pour avoir discrètement esquivé la question de fond !

De mon côté j'ai repris La République et viendrai sans doute, plus tard, vous embêter avec quelques passages.

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Le 30/06/2018 à 09:27, Blaquière a dit :

Ce que je pense fondamentalement, c'est qu'en aucun cas une idée d'objets sera plus riche que cet objet lui-même.

Je repose quand même la question : que faîtes-vous alors d'une "chose" comme la justice ? Par ailleurs, Platon dit-il vraiment autre chose que ce que vous dites ici ? Si vous appliquez votre remarque à la justice.

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 874 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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il y a 9 minutes, ArLeKiN a dit :

Je repose quand même la question : que faîtes-vous alors d'une "chose" comme la justice ? Par ailleurs, Platon dit-il vraiment autre chose que ce que vous dites ici ? Si vous appliquez votre remarque à la justice.

Je crois justement que la Justice n'est pas une chose ! C'est une idée qui existe en tant qu'idée, bien sûr mais pas en tant que chose. (On est bien dans le problème de l'existence, là, des différents modes d'existence) Que cette idée (quand bien même elle serait fausse)  comme toutes les idées fasse courir le monde, et entraîne des conséquences, sans doute formidables, c'est certain, mais la Justice n'existe pas. Il n'existe que des actions ou des comportements dont on peut dire (en fonction de nos cultures) qu'elles/ils sont justes.

Mais c'est un peu le texte (intéressant) que vous avez présenté à Maroudiji : la tradition, le "sacré", opposés à la nature. Dans la nature, la justice n'existe pas. (Hélas ? Pas sûr.)

Ce matin, j'ai retourné le col des marmites, les couvercles, et fait les anses, cet après midi, je les colle ! :smile2:

Je me souviens d'un texte de Platon dans le grand ou le petit l'hypias je crois (que m'avait retrouvé Scénon) où celui qui ne porte que des vêtements qu'il s'est fabriqué lui-même est un peu considéré comme un bricoleur qui n'a pas accès aux grandes vérités... Lui qui possède pourtant un vrai savoir faire... (Encore à la charge de Platon !)

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satinvelours Membre 3 006 messages
Forumeur vétéran‚
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      L'Existence comme accident.  

  Cette idée de l’accidentalité de l’essence aura une incidence très grande dans la théologie occidentale. Avant que nous pensions d’une façon laïque la notion d’existence, nous recevons en héritage une problématique théologique et religieuse. 

Nous connaissons l’expression « naître par accident ». Dans cette expression idiomatique il y a des traces très lointaines d’un positionnement philosophique, qui ne se signale pas comme tel, qui est par le commun oublié, puisque nous ne sommes pas forcés d’avoir tous lu Aristote, mais c’est de cela dont il s’agit. Qu’allons-nous faire de cet accident qui a été notre existence ?

Comprenons pourquoi, comment non seulement pour Platon l’existence n’est pas un être réel, c’est un reflet de reflet, un simulacre toujours secondarisé par rapport à l’essence, et essayons maintenant de comprendre que l’existence débute mal dans la tradition philosophique puisque Aristote va en faire un simple accident.

Quand nous aurons mélangé platonisme et aristotélisme nous n’aurons en guise d’existence que, comme dit Nietzsche, une fumée de quelque chose qui aura été vidé de sa réalité.

Aristote va contribuer à affaiblir la notion d’existence au point de pratiquement l’escamoter, alors que justement il part en guerre contre Platon. C’est en critiquant tous les acquis du platonisme, en dégageant sa propre philosophie qu’il va contribuer à aller encore plus loin que Platon. Il critique les idées de Platon, refuse la théorie de la participation. 

Comment va procéder Aristote ?

En partant délibérément du côté symétriquement opposé au côté platonicien. Aristote va penser, va développer sa réflexion en partant de l’expérience. Qui dit expérience dit de l’existence d’être particulier qui présente une forme et une matière. Quand je vois un chat j’ai un être vivant, mais j’ai un être particulier, individué, qui a une forme et cette forme contient une matière. La forme est ce qui veut limiter la matière et lui donner une existence.

Nous partons de la matière, de l’expérience, de l’individualité et nous nous attendons que l’existence surgisse et acquiert son autonomie par rapport à l’essence et partant sa valeur. Cependant il n’en n’est rien, parce que l’aristotélisme continue à faire de la question de l’être la question fondamentale première.

D’autre part cette pensée de l’existence ne parvient pas à s’affranchir d’un cadre religieux, théologique et métaphysique. Nous sommes dans des pensées posant que si nous existons, si nous pensons, c’est parce que nécessairement nous recevons ce que nous appelons l’existence, ce qui, à un certain moment a été appelé notre Être.

Ce qui nous constitue, ce qui nous fait, ce qui nous fait être et exister, nous le recevons d’êtres supérieurs.

De la même façon si notre âme peut penser quelque chose, si nous fabriquons des représentations, cette faculté nous la recevons par imprégnation, par réflexion au sens du miroir qui réfléchit une image. En français,  le terme au sens optique et le terme au sens spéculatif, réfléchir une image et réfléchir quand je pense ma propre image, sont proches.

Cela montre que nous sommes encore très proche de l’antiquité au point de vue pensée, c’est-à-dire lorsque nous réfléchissons, lorsque nous examinons notre propre pensée, d’une certaine façon nous ne faisons pas autre chose que nous transformer en miroir, réfléchir quelque chose qui nous est proposé ailleurs, par un modèle qui sera Dieu ou le premier moteur chez Aristote. Il faut bien comprendre cette idée qu’en fait, ce qui est déterminant, ce qui est premier, c’est le moteur.


 

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Membre, 68ans Posté(e)
Maroudiji Membre 6 485 messages
Forumeur expérimenté‚ 68ans‚
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Le 01/07/2018 à 08:45, Blaquière a dit :

Dans la nature, la justice n'existe pas. (Hélas ? Pas sûr.) 

Mais si qu'elle existe, la justice, sauf que dans notre culture cette notion est absente.
Mais elle commence à être comprise, et exploitée...
Heureusement qu'elle existe, tout comme l'enfer, sinon le monde serait vraiment d'une absurdité totale.
Deux images prises hier : une dans le métro et l'autre au Musée du Quai Branly.

karma_métro.jpg

karma_enfer_bouddhiste.jpg

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Membre, 76ans Posté(e)
Blaquière Membre 18 874 messages
Maitre des forums‚ 76ans‚
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Il y a 2 heures, Maroudiji a dit :

Mais si qu'elle existe, la justice, sauf que dans notre culture cette notion est absente.
Mais elle commence à être comprise, et exploitée...
Heureusement qu'elle existe, tout comme l'enfer, sinon le monde serait vraiment d'une absurdité totale.
Deux images prises hier : une dans le métro et l'autre au Musée du Quai Branly.

karma_métro.jpg

image.png.ad17722590ecf73c7c1b757212b942fb.png

 

Mais non ! La Justice est une notion, un concept humain. Une fabrication. Un mythe.

"Ne pouvant faire que ce qui fut juste fut fort on fit que ce qui fut fort fut juste!" Je ne sais plus qui a dit ça, mais ça a une gueule de J-J Rousseau !

Pour le reste, (sur fond noir) j'hésite à détailler : C'EST TOUT FAUX ! Faut-il mettre les points sur les Zi ?

J'y vas !

"Le prince Nimi qui deviendra bouddha dans une existence future..."

Il n'y a pas d'existence future : ou c'est la même à la suite ou c'est pas ! On voit l'habileté du scribe ! Parler d'une existence future, ça sous entend ENORMEMENT. en particulier qu'il y a plusieurs existences pour chacun. C'est juste faux on n'en a qu'une.

"Visite les Trois Mondes sur le char du dieu Indra..." Ben il n'y a qu'un monde. Là ça tourne à l'opéra galactique : "Il y a très longtemps dans une galaxie très éloignée..." STAR WARS ! Mais non ! c'est du cinéma !

"La loi de rétribution de actes, qui conditionne la renaissance des ÊTRES aux enfers ou au paradis ."

Là, ça tombe bien ! Ni les enfers ni les paradis n'existent ! On peut donc dire n'importe quoi !

"Grâce au pouvoir spirituel que procure la méditation..."

(Je me retiens tant que je peux, mais... je pouffe ! je pouffe !!!)

"Le moine "un tel" voit les existences passées et à venir"... non ! il les imagine ! le passé n'existe plus, n'est plus rien, et donc pas visible. L'avenir n'existe pas (encore) et n'est rien : pas visible non plus !

En revanche, sur la première photo, on a une très jolie fille...

J'hésite... le plus dangereux c'est quoi ? la jolie fille ou ces histoires de Karma ?!...

 

 

 

 

 

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