Houellebecq-la dernière confession

Le 01/12/2017 à 11:47, January a dit :

Ca reste effectivement mon avis, il ne fait pas loi. Je pourrais développer l'affection de l'auteur pour ce genre d'exercice et pourquoi. Utiliser ainsi le "primal" c'est pas pour des prunes. 

S'il y a un ouvrage à lui à lire, c'est bien Soumission. Je pense que c'est dans celui-là qu'on comprend le mieux le pourquoi du comment l'auteur utilise cette ficelle qui va devenir une vraie toile, progressivement, dans le récit, comme un impact sur toute chose. 

Bref, je ne faisais que passer... 

 

Il y a 1 heure, aliochaverkiev a dit :

C'est possible ce que vous dites. J'ai laissé tomber ce fil parce que des gens comme January (et d'autres) pensent que, parce qu'elles n'aiment pas Houellebecq, il ne faut pas le lire. Bref nous tombons là dans le bas de gamme (intellectuel). 

Bien sûr qu'il faut lire Houellebecq, puisqu'il dit quelque chose de notre monde. 

Il est exact qu'Houellebecq parle du sexe comme vous le dites. Le sexe, ce n'est pas pour lui la cyprine, le foutre, l'orgasme, etc. pour lui, le sexe, c'est la mort.

Vous dites en un raccourci bref ce que je sens.

 

Dans soumission ce n’est pas la mort , enfin je ne l’ai pas ressenti comme ça .

Le 11/28/2017 à 09:18, aliochaverkiev a dit :

Continuons sur Houellebecq.

Une incidente quand même, dire que Houellebecq parle trop de sexe est le signe d'une incompréhension totale de cet écrivain. Lequel justement lève le voile sur les non-dits concernant le sexe et les pratiques réelles des individus. Mais nous sommes dans un pays d'héritage catholique, fondé sur le refoulement sexuel depuis Saint-Paul. Alors les catholiques, et (surtout) les catholiques malgré eux, c'est-à-dire les athées d'origine catho, continueront de parler de sexe en en ayant honte. Certains utiliseront le libertinage des anciens Grecs  pour parler sous le manteau de sexe, ou encore ils (les mêmes) utiliseront tous les faits divers (mettant en jeu bien sûr la sexualité) les plus horribles qui soient pour encore pouvoir parler de sexe (tout en déniant en parler). Il faudra du temps avant que tous les refoulements soient enfin dépassés.

 

C'est pas faux !

Le 24/11/2017 à 19:46, aliochaverkiev a dit :

Houellebecq a donné une dernière interview dans Der Spiegel avec l'intention de rester désormais muet. Cette interview a été traduite par Bernard Lortholary et publiée dans Valeurs Actuelles du 23 novembre 2017.

Quelques extraits et commentaires.

"La France n'apprécie pas l'époque où elle vit et il se peut qu'on [ On : les Français, au contraire des Allemands, qui selon lui le respectent] ne m'aime pas parce qu'on n'aime pas la société et la réalité, la médiocrité et la misère de l'époque moderne que je décris. Mais on ne peut pas rendre le radiologue responsable de l'évolution du cancer"

J'ai lu Extension du domaine de la lutte (qui est très drôle d'ailleurs) et écouté un certain nombre de ses interviews/conférences. Je fais partie de ceux qui aime bien et Houellebecq, et la réalité de notre époque.

J'en tire la conclusion qu'il voudrait nous faire passer un point de vue sur la réalité pour la réalité elle-même. Il a le même travers que certains intellectuels qu'il critique par ailleurs (Freud notamment), il généralise ses souffrances existentielles à la société dans sa globalité. Qu'il ait trouvé un écho auprès d'une certaine audience, d'accord, qu'il y ait du vrai dans ce qu'il dit, d'accord également, mais ça reste le point de vue d'un pessimiste dépressif fortement influencé par le positivisme d'Auguste Comte.

Il y a 10 heures, Totolasticot a dit :

J'ai lu Extension du domaine de la lutte (qui est très drôle d'ailleurs) et écouté un certain nombre de ses interviews/conférences. Je fais partie de ceux qui aime bien et Houellebecq, et la réalité de notre époque.

J'en tire la conclusion qu'il voudrait nous faire passer un point de vue sur la réalité pour la réalité elle-même. Il a le même travers que certains intellectuels qu'il critique par ailleurs (Freud notamment), il généralise ses souffrances existentielles à la société dans sa globalité. Qu'il ait trouvé un écho auprès d'une certaine audience, d'accord, qu'il y ait du vrai dans ce qu'il dit, d'accord également, mais ça reste le point de vue d'un pessimiste dépressif fortement influencé par le positivisme d'Auguste Comte.

Je ne juge pas un artiste sur ses déterminations (d'accord avec vous sur son pessimisme dépressif qui est peut-être une attitude, une posture, d'accord avec vous sur son positivisme ) mais sur ce qu'il apporte comme "coup de projecteur" sur des aspects de notre civilisation.

Il me semble que son approche de la sexualité est humble, réaliste et honnête. Du coup les femmes de 40 ans d'ici et les femmes aussi de 60 ans ou plus, disent : il ne faut pas lire Houellebecq, il est trop dans le sexe. Mais, comme je le faisais remarquer, les femmes prudes "bien comme il faut" d'ici vouent Houellebecq aux gémonies certes mais elles lancent des sujets sur ...les scandales sexuels !!!  Une des détractrices de cet écrivain passe son temps à lancer des fils sur des faits divers glauques (la fillette de 11 ans séduite par un homme mûr).

Houellebecq nous éclaire sur l'hypocrisie de ce type de femmes qui refoulent leurs pulsions et inhibent leurs filles (et leurs garçons).

En cela il est salutaire.

Le 02/03/2018 à 13:54, aliochaverkiev a dit :

 

Houellebecq nous éclaire sur l'hypocrisie de ce type de femmes qui refoulent leurs pulsions et inhibent leurs filles (et leurs garçons).

En cela il est salutaire.

Si vos pulsions n'étaient pas, au moins un peu, inhibées, êtes vous sûr que vous seriez dans la capacité d'écrire?

Quant à la sexualité telle que la décline Houellebecq est-ce qu'elle participe de la réalité de celui ou celle qui est visé(e) où justement de ses propres pulsions (et frustrations) en projections ?

Le 02/03/2018 à 13:54, aliochaverkiev a dit :

Je ne juge pas un artiste sur ses déterminations (d'accord avec vous sur son pessimisme dépressif qui est peut-être une attitude, une posture, d'accord avec vous sur son positivisme ) mais sur ce qu'il apporte comme "coup de projecteur" sur des aspects de notre civilisation.

Il me semble que son approche de la sexualité est humble, réaliste et honnête. Du coup les femmes de 40 ans d'ici et les femmes aussi de 60 ans ou plus, disent : il ne faut pas lire Houellebecq, il est trop dans le sexe. Mais, comme je le faisais remarquer, les femmes prudes "bien comme il faut" d'ici vouent Houellebecq aux gémonies certes mais elles lancent des sujets sur ...les scandales sexuels !!!  Une des détractrices de cet écrivain passe son temps à lancer des fils sur des faits divers glauques (la fillette de 11 ans séduite par un homme mûr).

Houellebecq nous éclaire sur l'hypocrisie de ce type de femmes qui refoulent leurs pulsions et inhibent leurs filles (et leurs garçons).

En cela il est salutaire.

En quoi son approche de la sexualité serait humble , il nous la présente comme ce qui est à l’origine de sa dépression , le produit de consommation et un monde sans sacré . Il n’y a rien d’humble , juste l’exposition crue d’un bien de consommation comme un autre apportant une satisfaction éphémère suivie d’un sentiment de vide pérenne . Le point d’orgue de sa nostalgie sacrale se jouera à Rocamadour.

Le ‎04‎/‎03‎/‎2018 à 11:01, DroitDeRéponse a dit :

En quoi son approche de la sexualité serait humble , il nous la présente comme ce qui est à l’origine de sa dépression , le produit de consommation et un monde sans sacré . Il n’y a rien d’humble , juste l’exposition crue d’un bien de consommation comme un autre apportant une satisfaction éphémère suivie d’un sentiment de vide pérenne . Le point d’orgue de sa nostalgie sacrale se jouera à Rocamadour.

Justement c'est en cela qu'il est humble.

Le ‎04‎/‎03‎/‎2018 à 10:29, soloandsolo a dit :

Si vos pulsions n'étaient pas, au moins un peu, inhibées, êtes vous sûr que vous seriez dans la capacité d'écrire?

Quant à la sexualité telle que la décline Houellebecq est-ce qu'elle participe de la réalité de celui ou celle qui est visé(e) où justement de ses propres pulsions (et frustrations) en projections ?

Je vois que Houellebecq affole les petits bourgeois.

Il y a 4 heures, aliochaverkiev a dit :

Justement c'est en cela qu'il est humble.

Je vois bien où serait l’humidité , l’humilité non . Vous pourriez préciser ?

Il y a 4 heures, aliochaverkiev a dit :

Je vois que Houellebecq affole les petits bourgeois.

 

Le 06/03/2018 à 14:09, aliochaverkiev a dit :

 

 

Je vois que Houellebecq affole les petits bourgeois.

 

La mentalité "petits bourgeois" à laquelle vous faites allusion c'est justement d'être tellement inhibé et frustré qu'il ne reste plus qu'à imaginer que ce sont les autres la cause de leurs empêchements.

Je passe sur la condition sociale que vous prêtez, mis à part noter le ridicule de cette répartie.

Le 06/03/2018 à 14:09, aliochaverkiev a dit :

Je vois que Houellebecq affole les petits bourgeois.

 

Houellebecq est la quintessence du petit bourgeois qui n’a jamais accepté la liberté sexuelle de sa mère . C’est ce sexe qui n’est pas du Père pénétrant le temple maternel qui est sans doute à l’origine de cette dépression dont l’une des causes est la désacralisation du corps qui ne se résout qu’ephemerement par une pénétration tarifée à l’image du névrotique chez son psy .

La discorde puis la rupture avec sa mère a sans doute déclenché ou accentué un tourment intérieur ; ce ton dépressif qui hante ses romans trouve peut-être là une de ses origines.

Avec l'image de dépressif qu'il renvoie, à la limite de l'asthénie, on comprend que l'amour tarifé soit une facilité pour lui .

A la fin de la lecture d'un de ses romans, je crois que c'est "La Carte et le Territoire", j'ai pensé qu'il était au bord du suicide et que nous ne pourrions plus rien lire de lui. Heureusement il n'en fut rien !

Disparition

Toujours une question d'héritage.

Partout le même modèle,

Sur les panneaux signalétiques des autoroutes,

Ou dans les cascades d'écrans,

Mensonges d'avenirs meilleurs de chiffres.

Descendances aux monnaies de singes

pour des plus sombres besognes sous des lumières artificielles,

Pleins d'artifices.

Aliochaverkiev a raison : "Houellebecq affole les petits bourgeois "!

Mais Droit de réponse aussi a raison : "Houellebecq est la quintessence du petit bourgeois ".

Et c'est sans doute pour ça qu'il arrive si bien, l'air de rien à s'affoler lui-même... Il est passé du côté obscur de la petite bourgeoisie !...

Le problème qui se pose pour chacun, c'est "suis-je ou non (un peu) petit bourgeois ?" S'il nous choque, sans doute... Si on s'en fout (un peu) moins.

Il y a 7 heures, brooder a dit :

Disparition

Toujours une question d'héritage.

Partout le même modèle,

Sur les panneaux signalétiques des autoroutes,

Ou dans les cascades d'écrans,

Mensonges d'avenirs meilleurs de chiffres.

Descendances aux monnaies de singes

pour des plus sombres besognes sous des lumières artificielles,

Pleins d'artifices.

Ton texte me fait beaucoup réfléchir. Merci !

ça fait trois ou quatre fois que je le lis, et il ne s'est toujours pas "vidé" !

Il y a 3 heures, Blaquière a dit :

Ton texte me fait beaucoup réfléchir. Merci !

ça fait trois ou quatre fois que je le lis, et il ne s'est toujours pas "vidé" !

Merci, simple jeu "oulipien" même si tout mon texte n'est que du bling bling, c'est notre époque qu'il évoque avec toute son absence ...

Il y a 1 heure, brooder a dit :

Merci, simple jeu "oulipien" même si tout mon texte n'est que du bling bling, c'est notre époque qu'il évoque avec toute son absence ...

C'est bien ce que j'ai compris!... (Mais la forme n'est pas à négliger dans l'écriture. Elle y est.) ça fabrique du sens même si on s'y perd, c'est toujours ça de pris !

Il y a 2 heures, Blaquière a dit :

C'est bien ce que j'ai compris!... (Mais la forme n'est pas à négliger dans l'écriture. Elle y est.) ça fabrique du sens même si on s'y perd, c'est toujours ça de pris !

C'est le pouvoir du verbe de mettre du sens. Les mots bouts à bouts peuvent donner une indication de signification mais ils ne tolèrent pas d'interdits.

L'Enfer est à vos trousses, M. Houellebecq, et le Jour du Jugement vous serez saisi par ce que vous traitiez de mensonge.