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Journal d'un écrivain

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aliochaverkiev

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Naluue Membre 1 148 messages
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Il y a 5 heures, aliochaverkiev a dit :

 

 

Il y a un côté épique, j'adore ! 

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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(Je rapatrie ici un texte édité ailleurs)

 

D'abord c'est la mode actuelle de dire que le national-socialisme est le fait de quelques hommes. Non, le peuple n'a pas été abusé il a suivi cette idéologie par choix. (Hormis bien sûr une minorité qui ne suivait pas, mais c'était une minorité). Il faut aussi que tu saches que l'histoire est écrite par les vainqueurs. Hitler est perçu aujourd'hui comme l'homme qui a perdu la guerre et qui a ruiné son pays. Mais avant qu'il perde la guerre, il était craint et le pire c'est qu'il était admiré (sauf par les minorités bien entendu). Cette admiration est aujourd'hui consciencieusement effacée des mémoires (la honte).

L'Allemagne se voulait puissance européenne dominante, ou se sentait nation européenne dominante depuis déjà la fin du 18 ème siècle (à l'époque l'Allemagne en tant que telle n'existait pas mais le sentiment d'être allemand, d'appartenir à une nation était fort). C'était donc une mosaïque d'états, la marche vers l'unification exalta la notion de nation. La nation pour les allemands c'était le peuple allemand réuni essentiellement autour d'une culture et d'une langue ( et d'une origine ethnique). Le but de cette nation en devenir était la conquête d'un territoire. A l'époque la notion de territoire l'emportait sur la domination purement économique. D'où les guerres de conquête de territoire. Dans Mein Kampf Hitler décrit les trois voies de développement possible pour l'Allemagne : la constitution d'en empire colonial, la domination économique, la conquête de territoires. Il repousse la voie coloniale : pour lui les Allemands sont arrivés trop tard, la puissance coloniale de la France et de la Grande Bretagne l'empêche de suivre cette voie. Il hésite entre la domination économique et la conquête de territoires : il choisit la conquête de territoires. Il l'écrit froidement dans Mein Kampf. 

Il faut lire "Lettre à la nation allemande" de Fichte. Le nationalisme allemand est d'abord fondé sur la culture et l'éducation; nous sommes très loin des explications économiques actuelles. Attention de ne pas parler de l'avènement du troisième Reich à partir de notre culture actuelle. Bien faire ressortir la fierté du nationalisme allemand fondé sur l'idée de nation, sur l'idée de culture; la philosophie allemande a rayonné sur le monde et rayonne encore. 

Imagine une jeunesse, consciente de son appartenance ethnique, riche d'une culture qui domine le monde, ivre d'une construction progressive d'un territoire unifié (la guerre de 1870, gagnée, Bismarck, la guerre de 1914 perdu à cause des politique dans l'esprit du peuple allemand, la guerre de 1940 perçue comme l'apothéose de la puissance allemande). Il est important que tu saisisses cette fièvre, cette excitation, cette ivresse de la conquête.

Il y avait aussi le dégout du peuple contre une élite bourgeoise allemande considérée comme décadente. Tiens je te joins à la fin de ce post une vidéo issue de Cabaret. Tu y verras la fièvre des jeunes futurs nazis. Pour ces jeunes un monde nouveau allait apparaître et détruire les décadents d'une aristocratie considérée comme corrompue. Voir aussi "les damnés" de Visconti.

Bon, il y avait aussi la lutte contre le communisme, considéré comme une idéologie destructrice de toute identité nationale (le cosmopolitisme du communisme étant considéré comme le mal absolu à cause de sa volonté de dépassement des identités nationales, tu peux citer à ce sujet Trotsky).

Pour l'antisémitisme Hitler était puissamment antisémite. Cela ressort de son ouvrage Mein Kampf. Son antisémitisme il le cultivait dans sa lecture enfiévrée d'un curé catholique qui sortait une revue très violemment antisémite. Mais il faut que tu saches que l'antisémitisme était courant à l'époque en Europe et qu'il était permis de haïr publiquement les juifs (cela est aujourd'hui effacé des mémoires par honte).  L'antisémitisme se couplait avec la croyance qu'il y avait des races, et que ces races étaient pour certaines dominantes naturellement, d'autres étaient inférieures. Les Français, certains penseurs, ont puissamment contribué à cet établissement de la croyance dans des races. Par exemple moi qui suis d'origine slave, pour Hitler je faisais partie d'une race inférieure qu'il s'agissait d'abord de soumettre comme esclaves. (Ce sont ces esclaves qui ont eu sa peau en perdant 25 millions d'hommes au cours de la deuxième guerre mondiale).

N'oublie pas que la Shoah tout le monde s'en est foutu jusque dans les années 60, 70. Quand Primo Levi sort son œuvre "si c'est un homme" tout le monde s'en fout. Donc attention de na pas porter un jugement sur le troisième Reich  à partir de nos façons de voir d'aujourd'hui.

 

Si Hitler avait gagné : cette éventualité a été exploré par P.H. Dick dans son livre : le Maitre du Haut Château. Si Hitler avait gagné il est probable que les Français dits de souche se seraient en majorité ralliés à lui. Le monde serait aujourd'hui divisé en ethnies, la domination allemande pourtant ne serait peut être pas acquise. Pas pour des raisons morales mais pour des raisons d'efficacité. La démocratie en mélangeant les ethnies créent une synergie intellectuelle qui conduit à la domination intellectuelle à travers l'avancée des sciences notamment.  Cette domination intellectuelle conduit à la domination économique. Cette synergie n'est pas le fait d'une morale mais d'une réalité observée. Le mélange des cultures conduit certes parfois à une certaine violence sociale mais elle conduit aussi au génie. Le génie allemand doit beaucoup au génie juif. En détruisant les juifs Hitler a détruit la source de sa vitalité. Donc je pense que l'Allemagne aurait d'abord dominé l'Europe avec l'aide d'une forte minorité de Français, d Italiens, etc. mais son ostracisme racial aurait asséché son génie et l'aurait conduit à la chute.

 

 

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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il y a 2 minutes, aliochaverkiev a dit :

(Je rapatrie ici un texte édité ailleurs)

 

D'abord c'est la mode actuelle de dire que le national-socialisme est le fait de quelques hommes. Non, le peuple n'a pas été abusé il a suivi cette idéologie par choix. (Hormis bien sûr une minorité qui ne suivait pas, mais c'était une minorité). Il faut aussi que tu saches que l'histoire est écrite par les vainqueurs. Hitler est perçu aujourd'hui comme l'homme qui a perdu la guerre et qui a ruiné son pays. Mais avant qu'il perde la guerre, il était craint et le pire c'est qu'il était admiré (sauf par les minorités bien entendu). Cette admiration est aujourd'hui consciencieusement effacée des mémoires (la honte).

L'Allemagne se voulait puissance européenne dominante, ou se sentait nation européenne dominante depuis déjà la fin du 18 ème siècle (à l'époque l'Allemagne en tant que telle n'existait pas mais le sentiment d'être allemand, d'appartenir à une nation était fort). C'était donc une mosaïque d'états, la marche vers l'unification exalta la notion de nation. La nation pour les allemands c'était le peuple allemand réuni essentiellement autour d'une culture et d'une langue ( et d'une origine ethnique). Le but de cette nation en devenir était la conquête d'un territoire. A l'époque la notion de territoire l'emportait sur la domination purement économique. D'où les guerres de conquête de territoire. Dans Mein Kampf Hitler décrit les trois voies de développement possible pour l'Allemagne : la constitution d'en empire colonial, la domination économique, la conquête de territoires. Il repousse la voie coloniale : pour lui les Allemands sont arrivés trop tard, la puissance coloniale de la France et de la Grande Bretagne l'empêche de suivre cette voie. Il hésite entre la domination économique et la conquête de territoires : il choisit la conquête de territoires. Il l'écrit froidement dans Mein Kampf. 

Il faut lire "Lettre à la nation allemande" de Fichte. Le nationalisme allemand est d'abord fondé sur la culture et l'éducation; nous sommes très loin des explications économiques actuelles. Attention de ne pas parler de l'avènement du troisième Reich à partir de notre culture actuelle. Bien faire ressortir la fierté du nationalisme allemand fondé sur l'idée de nation, sur l'idée de culture; la philosophie allemande a rayonné sur le monde et rayonne encore. 

Imagine une jeunesse, consciente de son appartenance ethnique, riche d'une culture qui domine le monde, ivre d'une construction progressive d'un territoire unifié (la guerre de 1870, gagnée, Bismarck, la guerre de 1914 perdu à cause des politique dans l'esprit du peuple allemand, la guerre de 1940 perçue comme l'apothéose de la puissance allemande). Il est important que tu saisisses cette fièvre, cette excitation, cette ivresse de la conquête.

Il y avait aussi le dégout du peuple contre une élite bourgeoise allemande considérée comme décadente. Tiens je te joins à la fin de ce post une vidéo issue de Cabaret. Tu y verras la fièvre des jeunes futurs nazis. Pour ces jeunes un monde nouveau allait apparaître et détruire les décadents d'une aristocratie considérée comme corrompue. Voir aussi "les damnés" de Visconti.

Bon, il y avait aussi la lutte contre le communisme, considéré comme une idéologie destructrice de toute identité nationale (le cosmopolitisme du communisme étant considéré comme le mal absolu à cause de sa volonté de dépassement des identités nationales, tu peux citer à ce sujet Trotsky).

Pour l'antisémitisme Hitler était puissamment antisémite. Cela ressort de son ouvrage Mein Kampf. Son antisémitisme il le cultivait dans sa lecture enfiévrée d'un curé catholique qui sortait une revue très violemment antisémite. Mais il faut que tu saches que l'antisémitisme était courant à l'époque en Europe et qu'il était permis de haïr publiquement les juifs (cela est aujourd'hui effacé des mémoires par honte).  L'antisémitisme se couplait avec la croyance qu'il y avait des races, et que ces races étaient pour certaines dominantes naturellement, d'autres étaient inférieures. Les Français, certains penseurs, ont puissamment contribué à cet établissement de la croyance dans des races. Par exemple moi qui suis d'origine slave, pour Hitler je faisais partie d'une race inférieure qu'il s'agissait d'abord de soumettre comme esclaves. (Ce sont ces esclaves qui ont eu sa peau en perdant 25 millions d'hommes au cours de la deuxième guerre mondiale).

N'oublie pas que la Shoah tout le monde s'en est foutu jusque dans les années 60, 70. Quand Primo Levi sort son œuvre "si c'est un homme" tout le monde s'en fout. Donc attention de na pas porter un jugement sur le troisième Reich  à partir de nos façons de voir d'aujourd'hui.

 

Si Hitler avait gagné : cette éventualité a été exploré par P.H. Dick dans son livre : le Maitre du Haut Château. Si Hitler avait gagné il est probable que les Français dits de souche se seraient en majorité ralliés à lui. Le monde serait aujourd'hui divisé en ethnies, la domination allemande pourtant ne serait peut être pas acquise. Pas pour des raisons morales mais pour des raisons d'efficacité. La démocratie en mélangeant les ethnies créent une synergie intellectuelle qui conduit à la domination intellectuelle à travers l'avancée des sciences notamment.  Cette domination intellectuelle conduit à la domination économique. Cette synergie n'est pas le fait d'une morale mais d'une réalité observée. Le mélange des cultures conduit certes parfois à une certaine violence sociale mais elle conduit aussi au génie. Le génie allemand doit beaucoup au génie juif. En détruisant les juifs Hitler a détruit la source de sa vitalité. Donc je pense que l'Allemagne aurait d'abord dominé l'Europe avec l'aide d'une forte minorité de Français, d Italiens, etc. mais son ostracisme racial aurait asséché son génie et l'aurait conduit à la chute.

 

 

 

 

Remarque : j'ai observé que tous ceux qui régissent au phénomène du troisième Reich sont identiques dans leur comportement au héros de "1984" : ils récrivent l'histoire selon la morale du moment, la morale ou les obsessions du jour.

Etonnant : tout le monde en fait, sauf les historiens dignes de ce nom, récrit l'histoire selon ses intérêts du moment. Personne ne s'intéresse à l'évènement lui-même.

1984, ce fameux livre d'anticipation est toujours actuel.

Ce qui me fait penser que ceux qui sont les plus ardents défenseurs des juifs aujourd'hui auraient aussi été les plus violents des antisémites hier puisqu'ils sont incapables de réfléchir aux évènement eux-mêmes. Ils seront de même, demain, à nouveaux, les plus ardents antisémites. 

Etonnant comme des personnes cultivées ne réfléchissent à rien d'autre qu'à leurs pulsions passagères.

La masse, même cultivée, reste manipulable à souhait.

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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17-11-2017/vendredi

 

Mathilde

Ce matin Mathilde vient à 8 heures, comme hier, 8 heures, et demain elle viendra derechef, 14 heures. 

Il m'est impossible de ne pas répondre présent à cette jeune fille. 

Je comprends son désarroi. Un prof de maths qui balance les cours les plus abstraits (la continuité, le théorème des valeurs intermédiaires) sur internet, qui ne prend même pas la peine de faire un cours magistral sur des notions mathématiques parmi les plus difficiles à saisir. Comment faire ? Il faudrait que je la prenne chaque jour. Je dois dispenser un cours magistral là où son prof choisit de ne pas le faire alors qu'il est tout de même payé pour cela. Comment lui communiquer tout ce savoir que ce professionnel ne prend même pas la peine de transmettre ? C'est atterrant. 

Les ados sont en angoisse, je tente du mieux que je le peux de les rassurer, mais c'est difficile. La réforme en cours de l'APB les affole. Hier c'est même Nolann, en troisième, qui me demande si je serai toujours là à l'enseigner en 2021 vu que le bac alors ne sera plus le même. Il compte sur moi, ses parents aussi pour que je les aide. Que d'angoisses, et les parents qui angoissent tout autant, et les prof qui se détournent de toutes ces angoisses... enfin pas tous.

Que se passe-t-il ? Plus aucune générosité ? Plus aucun don de soi ? Incroyable. Sentiment d'un sauve qui peut généralisé.

Il est évident, dans ces conditions, que les enfants des classes populaires sont de plus en plus exclus. 

Je fais ce que je peux, tous les enfants sont mes enfants,  mais seigneur, quel manque de générosité partout. 

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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20 novembre 2017-lundi

 

Tu m'as dit : "Nous renaissons tous une fois"

Je t'ai répondu : "Tout dépend où "

Tu m'as dit : "Dans mon ventre tu veux ?"

Tu m'as chaviré, je t'ai dit  : "Oui"

Tu m'as dit : "Je te sentirai remuer en moi, mon ventre déjà s'électrise"

Je t'ai répondu : "De ton plaisir l'onde bercera mon corps en toi"

Tu m'as dit : "Viens en moi cette nuit, tu seras ma proie"

Je t'ai répondu : "Prédatrice tu es, alors je te dis oui"

Je suis entré en toi mais rien ne s'est passé comme prévu

Aveugle me suis-je retrouvé, assourdi aussi,

Je ne percevais tes mouvements que sous l'onde de tes eaux,

Qui envahirent mes poumons jusque dans chaque bronchiole,

Jailli d'un point indéfini de tes entrailles chaudes

Un fouet, serpent inflexible, se rua sur mon ventre

Omphale impavide tu m'as troué là

Ton venin de feu enflamma ma chair effrayée

J'entendis battre ton cœur et le mien aussi,

Je n'étais pas un avec toi, non, j'étais ton extension

Je me suis retrouvé au petit matin jeté sur une grève de sable fin

Léché par les vaguelettes d'un océan d'encre

Je me suis levé, identité avortée

Sans sexe, sans nom que tu aurais pourtant dû me donner

Je suis ta créature inachevée

J'erre solitaire dans les déserts où tu m'as abandonné.

 

Cette interprétation de la sérénade selon Schubert-Liszt d'Horowitz me plait : elle est enlevée, contrastée, plus vivante que les interprétation habituelles.

 

 

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  • 2 semaines après...
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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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En relisant ma leçon sur l'implication envoyée hier à Samuel je me rends compte qu'il risque de ne pas tout comprendre. L'étude de l'implication logique, en mathématique, n'est pas si simple à mener à son terme, et c'est  bien le fait que je m'oblige à une transmission parfaite qui me fait toucher du doigt bien des imprécisions concernant cette relation. 

La difficulté c'est d'expliquer cette proposition globale :

Proposition (1) implique proposition (2).

Ce que voit l'enfant ou l'adolescent ce sont les propositions (1) et (2) mais la "proposition" implique, figurée par deux traits parallèles horizontaux terminés, à droite, par une flèche, passe à l'as.

Il est en fait nécessaire de bien souligner l'indépendance, avant unification, de trois éléments dans l'implication mathématique : 

La proposition (1), la proposition (2) et la proposition, qui est ici en fait une relation,  "implique". L'élève ne voit pas "implique". Du coup il pense que le proposition (2) est vraie parce que la proposition (1) est supposée vraie. Il ne voit pas  l'action de la relation "implique". La majorité des prof ne voit rien non plus.

Dans les faits les prof disent : si la proposition (1) est vraie et que la proposition globale (proposition 1 implique proposition 2) est vraie alors la proposition 2 est vraie. D'ailleurs j'ai toujours accepté ce raisonnement. Sauf que, quand à mon tour je transmets mon savoir, dire à un enfant que la proposotion globale (proposition (1) implique proposition (2) ) est vraie n'a pas de sens. C'est trop abstrait et, en plus, dit comme cela, ça ne veut rien dire.

Est-ce pour cela que l'implication logique n'est plus enseignée dans le secondaire ? Qu'il faut attendre désormais les études supérieures pour que l'on en parle ?

De toute façon j'ai commencé à enseigner Samuel, qui n'est qu'en troisième, je dois continuer, d'autant qu'il a une capacité de compréhension extraordinaire.

Mais, si j'en reste à la présentation classique de l'implication logique, nul doute qu'il détectera une imperfection dans ce raisonnement consacré.

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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Vendredi dernier je teste Lenny sur sa capacité à raisonner. C'est une première, il est en sixième, il fait bien sûr des exercices d'application mais maintenant je voudrais passer à l'exécution d'un problème.

Stupéfaction : il lit l'énoncé, et, tout naturellement, il note les hypothèses à gauche de sa feuille, puis à droite il écrit la conclusion à laquelle il doit arriver. C'est la première fois que je le vois faire cela. Je lui demande : mais qui t'a appris cela ? Il ne sait pas, puis je me rends compte que c'est moi ! Je lui ai parlé une fois, une seule, de cette méthode, me disant qu'il ne pourra la comprendre que plus tard. Mais non il a percuté, aussitôt, et le voilà, à 11 ans, sixième, en train d'adopter les méthodes de résolution des problèmes d'un lycéen ! Et encore, combien de fois suis-je obligé de dire à mes lycéens de terminales S qu'il est nécessaire d'écrire les hypothèses, qu'il est nécessaire d'écrire la conclusion, afin de toujours garder à l'esprit qu'il est nécessaire de partir des hypothèses données, qu'il est nécessaire de savoir où ils doivent aller, sinon ils partent dans des recherches tous azimuts et souvent inutiles.

Il y a quelque chose de fascinant de constater l'éveil d'un enfant à la logique pure. C'est l'éveil de toute l'humanité à la logique pure que je vois se manifester là. C'est impressionnant.

 

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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2 décembre 2017-samedi

Lettre à Samuel (classe de troisième, collège français de New-York)

 

Samuel,

Je t'ai fait parvenir une étude de 6 pages sur la relation "implication" mais je crains de ne pas avoir été assez clair.

Je vais changer d'exemple et citer cette fois-ci le théorème de Pythagore. Je t'en ai fait parvenir une démonstration.  A ce propos je te félicite de l'avoir étudiée et comprise.

Cette démonstration est générale en ce sens qu'elle s'applique à tous les triangles rectangles.

Maintenant prenons un triangle particulier ABC, rectangle en A. Nous pouvons écrire :

Si le triangle est rectangle en A, alors BC² = AB² + AC²

La proposition BC² = AB² + AC² est vraie parce que nous avons démontré avant le théorème de Pythagore. Autrement dit le théorème de Pythagore est vrai pour tous le triangles rectangles. Donc il est vrai pour tous les triangles rectangles particuliers, notamment pour le triangle ABC.

Donc quand j'écris :

Si le triangle ABC est rectangle en A, alors BC² = AB² +  AC²,

Je suppose que la proposition (1) : ABC est rectangle en A est vérifiée et je déduis que la proposition (2) : BC²  = AB² + AC² est vraie parce que la proposition (1) est vraie et parce que d'une manière générale tous les triangles rectangles ont le carré de l'hypoténuse égal à la somme des carrés des deux autres cotés grâce à la démonstration du théorème de Pythagore.

Maintenant traduisons tout cela en recourant à la relation "implique"

Si le triangle ABC est rectangle en A alors BC² = AB² + AC²

Cela se traduit ainsi :

Proposition (1)  "implique" Proposition (2)

La relation "implique" semble transférer la vérité de la proposition(1) à la proposition (2) directement. Il n'en est rien. La relation "implique" fait toujours référence à une proposition générale réputée vraie et établie comme telle préalablement. Ici il s'agit du théorème de Pythagore.

Mon étude précédente n'est pas très claire car j'ai repris l'argumentation usuelle qui distingue trois propositions distinctes :

Proposition (1)

Proposition (2)

Proposition globale (3) :  [Proposition (1) implique Proposition (2)]

L'usage est de dire : la proposition (1) étant supposée vraie et la proposition (3) étant vraie, alors la proposition (2) est vraie. Mais dire que la proposition (3) est vraie cela est un peu forcé ! Car cette proposition est ici particulière, elle met en scène des propositions particulières. Comment la déclarer vraie ? En fait on sous-entend que la proposition (3) est vraie parce que la proposition générale  : "Tous les triangles rectangles  ont le carré de l'hypoténuse égal au carré des deux autres côtés" (théorème de Pythagore) est vraie.

Il faut donc déduire la vérité de la proposition (3), particulière, de la démonstration du théorème de Pythagore qui, lui, vaut en général, et qui, donc, vaut pour toutes les propositions particulières de type (3).

 

Je te montrerai ensuite comment  la relation "implique" se rattache au syllogisme d'Aristote, ainsi le lien sera fait entre mathématiques et philosophie.

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  • 4 semaines après...
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A Krétine,

Ici, vous ne serez pas hors sujet. Quelque soit le sujet que vous pourriez aborder.

Ken Wong...Tout ne me plait pas.

Mistaken Identity...

J'aime le mystère que vous savez créer autour de vous. 

Gardez toujours cette aura mystérieuse. 

 

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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Citation

 

Il y a une femme qui vit dans mon imaginaire, dont je sais qu'elle ne peut pas être réelle.

Il y a les femmes du réel, de ma vie réelle.

Il y a les femmes de l'imaginaire, de mon imaginaire, mais j'ai le sentiment qu'il n' y en a en vérité qu'une seule.

Mais cette unique femme qui respire là, dans l'imaginaire, comme une femme réelle, se transforme sans cesse, elle parait rajeunir, sans cesse rajeunir.

Elle est peut être  une Ancêtre, les dieux des femmes et des hommes sont la présence des Ancêtres. 

 

L'image de Ken Wong lui donne, temporairement, un corps, une réalité éthérée.

La femme qui fut ma mère, lentement, depuis qu'elle est morte, il y a longtemps, quand j'étais encore jeune, se dissout.

 

Ma mémoire se modifie, ma mère meurt dans ma mémoire, elle meurt une deuxième fois.

Elle permet à une femme d'apparaitre, surgie de mondes logés loin là-bas, au delà de tous les cieux sombres.

 

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  • 3 semaines après...
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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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28 janvier 2018-dimanche

 

"J’ai vu tant de choses, que vous, humains, ne pourriez pas croire... De grands navires en feu surgissant de l’épaule d’Orion, j’ai vu des rayons fabuleux, des rayons C, briller dans l’ombre de la Porte de Tannhaüser. Tous ces moments se perdront dans l’oubli, comme les larmes dans la pluie.

 

Il est temps de mourir" 

 

 

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  • 4 semaines après...
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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
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22 février 2018

Selon Ian Morris, historien américain, lorsqu'apparaissent les cinq cavaliers de l'apocalypse, alors les civilisations s'effondrent avant que d'autres apparaissent.

Ces cinq cavaliers sont :

Migrations, Faillites d'Etats, Famines, Epidémies, Changements climatiques.

Pour le moment deux cavaliers seulement sont apparus.

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
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28 février 2018

Je n'avais pas pris conscience, quand je commençai à écrire, alors que j'avais 15 ans, une écriture enfiévrée, que j'incarnais la révolte ou le caractère insoumis de toute une branche de ma lignée.

Je n'avais pas pris conscience de l'ambiguïté de la mère, pire qu'une ambiguïté, une double personnalité, non une triple personnalité.

Nous étions trois frères, G..., R... et C..., et il me parut légitime plus tard de nous associer aux trois frères Karamazov, Ivan, Dimitri et Aliocha.

SI G...représentait la figure conventionnelle et bourgeoise de la mère, R...en incarnait la folie et C...le romantisme slave, fait de violence et d'une subjectivé rageuse.

En vérité j'utilise le forum comme un décor, une toile de fond, je ne crois pas que je m'intéresse aux êtres qui peuplent ce théâtre. Ils sont la foule, le monde, ils sont les acteurs ou les spectateurs d'une humanité éternelle, mais ils sont surtout une présence vague, quoique substantielle qui résulte d'une fonte entre eux de leurs êtres.

C'est une naissance, ils en sont le ventre. Je surgis de leurs entrailles.

 

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  • 2 semaines après...
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Baby Forumeur‚
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9 mars 2018

Je suis l'instrument d'une volonté qui me dépasse.

J'ai, en moi, une représentation du monde dont je n'ai pas une exacte conscience. Pourtant, cette représentation du monde floue conduit mon action.

C'est à partir de mon action dans le monde que je peux remonter jusque dans le code source.

Ce n'est donc pas ma représentation qui conduit mon action, c'est mon action qui me permet de prendre conscience de ma représentation du monde.

Or, si je prends du recul et que je contemple mon action dans le monde, je vois que toute mon action, dans le réel, est tournée soit vers la construction soit vers la transmission, soit vers la création.

Et si, le temps passant, je dois faire des choix, alors l'ultime choix sera la transmission.

En vérité mon écriture n'est pas une écriture de création elle est une écriture de transmission.

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
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12 mars

Le fait de publier sur le forum, avoir, in fine, cette perspective, me conduit à agir, à écrire, à mettre sur le papier tout ce qui fait l'objet de débats en moi. La pensée, écrite, devient concrète. Elle accède à un autre mode d'existence, c'est un mouvement qui se cristallise dans des mots écrits, c'est une pensée qui devient mémoire.

Il est manifeste que je ne cherche plus à communiquer avec qui que ce soit sur le forum, que ce renoncement est aussi un renoncement à tenter d'exister de manière illusoire : exister dans une image de soi ou pour une image de soi. S'il y a intention d'exister ce ne peut pas être dans l'édification d'une image.

Je suis un être qui n'existe ou qui ne veut exister que dans l'action, écrire est une action.

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aliochaverkiev Membre 1 978 messages
Baby Forumeur‚
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16 mars 2018

Il arrive parfois que l'ado ne puisse plus travailler. Parfois l'ado décide tout simplement, par indifférence totale aux exigences du monde réel (après tout il est entretenu par des adultes consentants) de ne pas travailler. Dans ce cas il faut laisser tomber. 

Mais parfois il ne s'agit plus de mauvaise volonté il s'agit bien d'une impossibilité morale à travailler : l'ado est totalement indisponible.

Alors j'arrête de l'enseigner, je parle, j'engage la discussion. Je renonce à travailler et je le lui montre.

L'ado commence à parler et je sens rapidement qu'il ou elle est dans une souffrance affective. Qu'il ou qu'elle n' a personne à qui parler sans être aussitôt recadré(e), dirigé(e), soumis(e) à la règle des adultes.

Il ou elle parle. L'angoisse, l'inquiétude, le doute et surtout le manque d'écoute de la part des adultes, la déconsidération. Déconsidéré(e) par les adultes pour lesquels les problèmes d'un ou d'une ado sont dérisoires.

Il est nécessaire alors de renoncer à soi, de renoncer à toute exigence, à toute attente, à tout jugement. Il est nécessaire d'écouter sans jamais "redresser" le discours de l'ado.

L'ado alors dispose enfin d'un temps de liberté, d'un temps d'écoute total.

Parfois ils ou elles me disent qu'ils ou qu'elles vont voir un psy, parfois depuis l'âge de 9 ans ou 10 ans !

Mais je sens que ce n'est pas d'un psy dont ils ou elles ont besoin mais d'une écoute, de l'écoute d'un adulte qui leur donne son temps. Un adulte qui leur dise : ton temps est plus important que le mien. Alors je te donne mon temps.

Le miracle parfois arrive : l'ado soudain se remet à travailler, et voici que celle-là ou celui-là qui était nul(le) se met à tout comprendre facilement.

Je me rends compte ensuite que ces séances pendant lesquelles je renonce absolument à moi, pour lui, pour elle, m'épuisent.

Pourtant il n'y a pas d'autre solution que de continuer, continuer toujours à se battre pour que vivent nos enfants.

 

 

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