Affaire Fiona : Le procès en appel

Le président lit les deux témoignages (milieu tox) des témoins qui ne se sont pas présentés à l'audience.

"Ils étaient toujours à la recherche de produits stupéfiants forts" 

Il est question de la fréquentation du squat dirigé par "Tonton" à Clermont-Ferrand, à quelle fréquence les accusés s'y rendaient, s'ils étaient accompagnés par leurs filles.

"Disquette", un dealer du couple, a eu des relations avec les accusés jusqu'à début juin 2013. Il avoue avoir eu des transactions "shit" avec le couple après la disparition de Fiona, puis coupe ensuite les ponts. Il ne parlait argent qu'avec BM. "Disquette" n'a vendu que du shit à BM, n'a jamais été témoin d'une consommation d'héroïne ou de cocaïne par le couple, même s'il les suspectait, "à cause de leur comportement", de prendre ces produits. Il n'a jamais eu de "vraie relation" avec les accusés.

Les deux accusés sont installés à la barre, séparés et encadrés par des policiers. L'interrogatoire sur les faits débute. 

Le prsdt interroge les accusés sur leur consommation de stupéfiants la semaine précédant le drame. Il précise qu'ils ont retiré, au total, 910 € sur la semaine. 

Prsdt : Cet argent, c’était pour les stupéfiants, M. Makhlouf ?

BM :  Une partie a servi aux stupéfiants. Mais c'est elle qui faisait les retraits. Je ne me rappelais plus mon numéro...

Prsdt : Le reste de l'argent ?

BM :  Pour la nourriture. 

Prsdt : Vous avez consommé plus que d'habitude cette semaine là ?

BM : Ben, je sais qu’il y avait un deal avec de l’héro...

Prsdt : 910 € sur une semaine. Si on multiplie par quatre, c’est quand même énorme.

Prsdt : vous avez laissé les filles seules chez vous pour aller chercher la drogue ?

CB : Oui. 

Qu'avez vous acheté cette semaine-là ?

CB : héroine, cocaine.. Dans l’appartement de Berkane, il y avait des jeunes qui cherchaient, qui avaient pas de logement. Donc ils restaient là. Et ils vendaient de la cocaïne. Donc, cette semaine là, il y avait héroïne, cocaïne.

Me Lebert  pose des questions. Elle demande notamment si CB est allée à Gerzat le vendredi 8 mai. Elle dément. Pourtant, son téléphone a borné là-bas...

CB : Je ne m'en souviens pas. Non, je n'y suis pas allée.

Me Lebert : Mais après ça, plus de connexion. Comme si votre portable avait été éteint. Qu’est ce qui se passe ce soir là ?

CB : Mon téléphone, parfois, y se met en mode avion ou je sais pas quoi. J’ai pas de réseau.

Me Lebert : On est en zone urbaine, Mme Bourgeon. 

CB : C’est une énigme. Vous voulez me mettre en difficulté. Je ne sais pas, je ne sais pas… Pourquoi je mentirais ?!

Me Portejoie s'approche et demande à CB de répondre aux questions. 

On débat des éléments de téléphonie des deux accusés. Notamment d'un numéro qui n'a jamais pu être identifié et avec qui CB a échangé le jeudi. A priori, il s'agirait d'un dealer. 

MG : pourquoi vous n'avez passé aucun coup de fil le vendredi 10 mai ?

CB : Ça ne vous arrive jamais de ne pas utiliser votre téléphone pendant une journée ?

Antoine Portal précise la consommation de stupéfiants de CB cette semaine-là. La consommation est importante.

Suspension d'audience. Reprise à 14h00.

" À chaque fois que j’avais quelqu’un au téléphone, c’était BM et il me donnait des leçons de morale, il m’expliquait comment être un bon père de famille. "............................pu.....naise!!!!!!!!!!!!!!!!!!

J'admire la maitrise de lui même dont fait preuve le père de cette pauvre petite.....moi je les aurais déjà liquidé ces deux déchets.....

L'audience reprend. 

MG reprend son enquête au sujet de la journée où CB n'a pas utilisé son téléphone. 

MG : Vous n'avez pas utilisé votre téléphone ce jour-là. 

CB : C'est possible oui. 

MG : Pourquoi ? 

CB : Je ne sais pas, c'est comme ça. 

(Je précise qu'on parle du vendredi 10 mai)

Le prsdt revient sur les coups. Il demande à CB de préciser ce qu'elle a vu, entendu. On parle de l'hématome..

CB : moi je pensais pas que ma fille allait mourir dans la nuit. 

Prsdt : Les coups, c'était BM ? 

CB : Oui, c'est Fiona qui me l'a dit. Après je l'ai constaté, donc oui. 

BM : C'est pas moi. J'ai pas vu Cécile mettre de coup et l'hématome c'était bien avant. J’ai vu Cécile mettre du maquillage et un bandeau sur le bleu. 

Prsdt : Quand l’avez-vous vu ce bleu ?

BM : C'était  quelques jours avant qu’on ne la retrouve morte.

Prsdt : Le bleu que vous évoquez, vous l’avez vu avant ou après la mise du bandeau ?

BM : Avant.

Prsdt : Donc avant le mardi après-midi puisque le bandeau date de là ?

Silence... 

Le prsdt interroge CB sur l'état de santé de Fiona cette semaine-là. 

CB : Oui, elle était pas bien. Elle était nauséeuse. Elle avait quand même son hématome. Enfin… Voilà, c’était… Après, c’est vrai que j’ai essayé de… de… de la soigner comme … Ben voilà, j’aurais dû l’emmener consulter un médecin ... 

Prsdt :  Vous ne vouliez pas la montrer que ce soit chez le médecin ou à l’école ?

CB : Ben oui…

Prsdt : Est-ce que par hasard le certificat médical de 21 jours, c’était le temps que vous estimiez nécessaire pour qu’elle se rétablisse ?

CB : Oui.

Prsdt : Elle n'est pas montrable c'est ça ? 

CB : Si on l'avait emmenée, le docteur se serait posé des questions.. Elle n'est pas sortie de la maison ce jour-là. 

BM : Si elle est sortie ! Elle n'était pas dans un état préoccupant !

Prsdt à BM : Comment elle allait Fiona ?

BM : Si elle est sortie avec moi, c’est qu’elle n’était pas en urgence vitale.

Prsdt : Ce n’est pas ce que Madame Bourgeon dit ?

BM :  Ouais, mais Madame Bourgeon, elle dit beaucoup de choses...

Le prsdt questionne les accusés sur "Disquette", que vendait-il ? Comme d'habitude les deux ne sont pas d'accord. Pour BM c'est du shit, pour CB, de la cocaïne. 

Prsdt à CB : Vous continuiez votre vie de stupéfiants ?

CB :  Ben ouais. On continuait à se droguer. En fait, on avait de la bonne qualité. Et ça me mettait KO..

Prsdt : Votre priorité, c’était plus les stupéfiants que votre fille ?

CB : Ben oui.. Mais.. J'ai quand même essayer de soigner Fiona, je lui ai mis de l'arnica sur son bleu. 

Prsdt : Ca ne suffit pas l'arnica dans ce genre de cas.

CB :Mais j’aurais jamais imaginé que… Et je sais pas que c’est de là que... C’est la cause du décès. Je peux pas. Je ne sais pas. Je vais pas vous dire oui ou non. Je ne sais pas. J’ai fait mon possible avec mes moyens.. Je me rendais pas compte de l’état de santé de Fiona. C’est maintenant que je me dis "Mais punaise si je l’avais emmenée chez le médecin".

((Oh !! C'est éhonté ça !))

BM interrogé répond : J'ai pas été violent avec Fiona toute la semaine, c'est pas vrai. Moi, j’ai vu Cécile mettre deux coups de pied et deux claques. Après, je suis pas médecin légiste non plus.

Une assesseur questionne sur la journée du 9 mai. Que s'est-il passé ce jour-là ? 

BM : Franchement, ça remonte à  loin..

CB : J'ai pas de souvenirs.

((Ils se f! de nous ces deux-là, ils savent pour mardi, mercredi, vendredi, samedi, dimanche, mais pas jeudi !))

Comme d'habitude, foutage de gueule!

Le débat porte sur un message envoyé à l'un des dealers qu'ils ont vu cette semaine là. Message qui parle de l'inquiétude de l'émetteur à "laisser les enfants seules avec l'autre". Mais aucun des deux ne se souvient l'avoir envoyé...

CB pressée de questions finit par dire qu'elle n'envoyait pas de message à ce dealer.

BM dit immédiatement et très fort : C'est moi qui envoyait des messages !

((Il perd pas l'nord lui !!)) 

L'AG revient sur le bleu. 

AG : Cet hématome, c’est une claque que vous avez donnée ?

BM : Non, je n’ai pas mis de claque à Fiona. Encore une fois, je le répète...

L'AG questionne CB sur la violence de BM

CB : J'ai bien dit qu'il la tapait et que cela avait entraîné des vomissements. 

AG : Et vous dites que, parfois, Berkane vous demandait de maquiller la petite pour dissimuler ses coups ?

CB : Oui, je le confirme... Et parfois il disait qu'il n'y avait pas assez de maquillage. 

BM réagit : Pourquoi je taperais Fiona cette semaine-là ? Pourquoi je la taperais du jour au lendemain alors que je l’aimais cette gamine ? Je l’aimais de tout mon cœur !

Dans le PV d'audition, l'AG relève que CB avait déclaré que Fiona vomissait depuis le mercredi.

BM : Je suis prêt à jurer. Je le jure, je ne frappais pas Fiona.

CB, la voix claire, essaie de remporter la manche : Il était vraiment hors de lui. Les pleurs le mettaient hors de lui. Mais il pouvait aussi être quelqu’un de très gentil. Mais il y a eu ces moments… Moments que j’ai confirmés d’ailleurs… Des gros excès de colère.

L'avocat général évoque "la petite fessée" donnée par BM.

AG : Qu'est ce que c'est exactement pour vous, une petite fessée ?

BM : Une petite tape sur les fesses.

L'AG enchaîne les PV d'audition où BM a pourtant confirmé "tout ce que Cécile avait dit". Mais c'est vrai qu'à l'époque, il croyait être encore lié par un pacte avec sa compagne.

Elle l'aimait de tout son coeur tout en la laissant servir de punching ball à un junkie. Magnifique de crédibilité.

BM qui se défend comme il peut : Fiona aimait bien qu’on fasse la course, que je la laisse gagner. Elle aimait qu’on joue aux mikados et je la laissais gagner. On faisait des ateliers peinture aussi.

MG : Vous dite que Fiona allait bien. En novembre 2013, lors de l'instruction, vous aviez dit qu'elle avait vomi le jeudi ET le vendredi. Et elle allait bien ?

BM : Ben après oui...

MG reprend des extraits de PV dans lesquels CB raconte que Fiona pensait devenir folle cette semaine-là.

MG : Pourquoi ?

CB : parce que dans la chambre de sa soeur il y avait un miroir et qu'elle s'était vue avec l'hématome. C’est de là qu’elle a demandé si elle était folle...

MG reprend tous les PV d'audition de CB : Un jour, vous dites que Fiona était dans les toilettes, que vous l'avez attrapée et l'avez mise dans sa chambre alors qu'elle avait déjà des bleus...Est-ce que vous avez déjà été violente ?

CB : Non, je n’ai jamais été violente avec mes enfants. Je l’ai toujours dit. Et je le redis. Je n’ai jamais maltraité mes enfants. Je le dis et je le redis.

CB : Je ne suis pas d'accord avec les experts. Je ne suis pas la meilleure des mères mais mes enfants je les adorais, j'essayais de tout faire pour eux ! Je sais. Vous essayez de faire en sorte que je dise "Ah oui, j’ai mis des coups de poings à ma fille". Mais jamais !

MG : Vous êtes sûre ? 

CB : JAMAIS ! Mais vous êtes folle vous !

La salle remue. Aujourd'hui il y a beaucoup de public.

Me Lebert enchaîne. Elle essaye de savoir combien de fois CB a camouflé les bleus de Fiona avec du maquillage. R. Portejoie se lève pour soutenir sa cliente.

Comme une envie de lui cracher au visage " j'étais pas la meilleure des mères mais je les adorais" 

Bah Courjault aussi aimait tellement ses bébés qu'elle les voulait près d'elle, au congelo....

Bon j'arrête, mais ça me démangeait.

CB : En fait, je vais vous dire. Berkane c’est quelqu’un que j’ai aimé vraiment très fort, au plus profond de moi. Ça me met dans une situation très difficile de vous dire tout ça. Oui, ça me fait mal… Mais, euh…Là, je reprends le dessus et si je dis "oui il a frappé Fiona" c’est parce que j’ai besoin d’une reconstruction psychologique, d’évacuer tout ça. 

BM : La mémoire de Fiona ne mérite pas ça. Quand j'entends ça, je suis écoeuré. Je l'aimais. Je n'ai plus de larmes pour pleurer. j'avais une complicité avec Fiona, une complicité exceptionnelle ! Nico, quand il s'est présenté, il m'a vraiment touché. Je vais le regarder en face et lui dire, (N.Chafoulais n'est pas dans la salle) j'ai jamais rien fait à sa fille. Si je savais où elle était enterrée, j'y emmènerais les enquêteurs !

il y a 3 minutes, Gaïa a dit :

Comme une envie de lui cracher au visage

à l’instant, Out of Paprika a dit :

Bon j'arrête, mais ça me démangeait.

J'suis comme une dingue ! 

Me Lebert continue à poser ses questions à l'accusée. Rodolphe Costantino enchaîne. : Pourquoi avoir appelé plusieurs fois le docteur avant 9h le vendredi alors qu'un répondeur indique qu'il n'ouvre qu'à 9h ? Est-ce que l'état de Fiona ne s'était pas clairement dégradé dans la nuit du jeudi au vendredi ?

CB : Je l'ai déjà expliqué.

Me Costantino : Vous ne voulez pas répondre ? 

CB s'énerve : Oui, elle était fatiguée. Mais elle tenait debout.

Me Costantino : Pourquoi elle était fatiguée ? 

CB : Je l'ai déjà dit, elle était pas bien je ne sais pas je ne vais pas répéter, le bleu.. Je ne vais pas encore balancer.

Me Costantino : Il ne s'agit pas de balancer mais au moins de nommer les choses. C'est quoi cette "claque" ? C'est quoi une claque pour vous ??

CB : OK, il y a eu un COUP DE POING de BM ! 

Me Costantino : Oui, donc c'est un coup de poing. Dont acte !

BM : Mais NOON !!

Me Costantino : Vous aspirez à votre liberté, c’est juste. Mais vos barreaux, ce sont vos silences et VOS MENSONGES ! 

(( Et nouvelle versioooon !! ))

Me Canis  explique à BM qu'il est en train de prendre cher, que CB le charge par petites touches. BM secoue la tête, souffle..

BM : Elle se défausse pour tout mettre sur moi et s’en sortir en se faisant passer pour une victime. Elle aime bien faire sa victime. 

Me Canis : Qui a porté les coups ?

BM : Ben je sais pas. Il n’y a pas eu de violences de ma part, il n’y a pas eu de violences conjointes... Fiona était une petite fille assez perturbée à l'époque. Elle voyait pas son père, elle faisait pipi dans son oreiller. 

Me Canis, qui le coupe : M. Makhlouf, quelle chance vous avez de nous convaincre ?

Silence... 

" Elle avait quand même son hématome. Enfin… Voilà, c’était… Après, c’est vrai que j’ai essayé de… de… de la soigner comme … Ben voilà, j’aurais dû l’emmener consulter un médecin ...  "..............punaise ..un mot une balle......

Me Crespin à CB : Qu'est ce que vous auriez pu faire pour sauver Fiona ? 

CB : J'aurais pu amener Fiona voir un médecin, parler à ma mère, partir... 

Me Crespin : Vous auriez pu parler à BM ?

CB : Non. On vivait en vase clos, j'étais sous emprise. 

BM : Avec des si... Avec des si... J'aurais surtout appelé les pompiers quand j'ai retrouvé Fiona décédée !

Me Khanifar à son client : Rassurez-moi... Vous avez un cœur ?

BM : Bien sûr, j'ai un cœur. Ça me fait mal.

Me Khanifar : Qu'est ce que vous avez envie de dire à N. Chafoulais ?

BM :   Je suis désolé. Je tiens sincèrement à m’excuser de ne pas avoir su protéger la petite famille, Fiona, de ne pas avoir fait attention à Fiona ..

BM repart dans ses chocolats chauds et ses pancakes au nutella qu'il préparait pour Fiona, ça fait au moins trois fois qu'on entend qu'il lui préparait son p'tit déj...

Ca énerve la mère de CB.

N. Chafoulais est revenu dans le prétoire, son avocat vient d'aller s'assoir à côté de lui.